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La Maraîchine Normande
5 février 2024

METZ (57) - BADAJOZ (ESPAGNE) - LE GÉNÉRAL CHARLES-VICTOR BEAURGARD DIT WOIRGARD (1764 - 1810)

 

portrait z

Le général de brigade Beaurgard, Charles-Victor, dit Woirgard naquit à Metz le 16 octobre 1764. Ses parents, Louis Alexandre BEAUREGARD et de Marie Joséphine DUTILIEUX, appartenaient à la bourgeoisie de Metz.

En août 1782, à dix-huit ans, Beaurgard s'engage au régiment de Suisse de Diesbach, commandé par le baron de Diesbach de Belleroche ; il quitta ce régiment par congé en 1788. Lors de la Révolution, quand furent formés les bataillons de volontaires, il entra dans le 1er bataillon de volontaires de la Seine-Inférieure, y fut nommé lieutenant à l'élection le 16 juin 1792, puis capitaine adjudant-major le 14 mars suivant.

Le 10 septembre de la même année, il obtint le grade de lieutenant-colonel, tout en continuant à commander le bataillon de volontaires où il servait.

Beaurgard fut appelé ensuite à servir à l'armée du Nord, sous les ordres de Jourdan. Le 22 août 1793, il fut nommé général de brigade par les Représentants du peuple à l'armée et confirmé dans son grade huit jours après. Vinrent les événements qui précédèrent l'investissement de Maubeuge, la bataille de Wattignies et le déblocus de Maubeuge. Au cours de cette rude campagne, le général Beaurgard fut investi du commandement d'une des cinq colonnes que Jourdan forma, pour prononcer un mouvement offensif contre l'armée coalisée qui investissait Maubeuge. Cette colonne eut à livrer un violent combat vers Doulers ; accablée par le nombre, elle dut se replier.

Mais un de ses retours offensifs, où elle subit de fortes pertes, permit néanmoins au centre de l'armée française de décider de la victoire de Wattignies, le 16 octobre 1793.

A la suite de cette campagne, et en raison de différentes fautes commises, qui empêchèrent d'exploiter comme elle aurait pu l'être, la victoire de Wattignies, Jourdan fut relevé de son commandement et Beaurgard fut englobé dans la disgrâce qu'encourait son chef. Suspendu le 9 octobre 1793, emprisonné, puis mis en liberté, le 10 août 1794 et,  le 17 août suivant, il fut de nouveau pourvu d'un commandement à l'armée de l'Ouest et reçu ensuite, le 13 juin 1795, le commandement d'une brigade dans la 3e division de l'armée de Hoche, à Cholet.

Le 31 août, il est employé à l'armée de l'Ouest, sous Canclaux ; il est réformé le 18 juin 1795 puis replacé à l'armée de l'Ouest, le 31 août. Le 18 septembre il est commandant à Angers, dénoncé par le général Caffin et destitué par Hoche pour avoir favorisé le pillage et l'indiscipline, le 30 janvier 1796.

Était ainsi noté par Canclaux : "Brave, très bon officier, ayant des connaissances en tactique et en fortification".

Beaurgard, pour se justifier, réclama sa comparution devant un conseil de guerre, qui l'acquitta, le réhabilita et demanda son rappel à l'activité, en blâmant l'officier général qui avait prêté une oreille trop complaisante aux dénonciations dont Beaurgard avait été l'objet, et qui furent reconnues non fondées. Il fut donc, après avoir fait l'objet d'un ordre spécial de Hoche, le lavant des accusations calomnieuses, lancées contre lui, réintégré avec son grade et remis en activité comme disponible.

Admis au traitement de réforme, le 27 janvier 1797, il est remis en activité à l'armée du Rhin, le 30 juillet 1799 ; à la division Tharreau à Kehl en novembre 1799, puis commandant à Brisach. Il fut repoussé dans une sortie par les partisans autrichiens du capitaine Mier, le 7 juin 1800. Il est alors admis au traitement de réforme le 21 mai 1801.

Le 4 février 1802, il fut pourvu des fonctions de commandant d'armes de la place d'Alexandrie (Piemont). Signalé par le général Barbou pour sa conduite indiscrète et tracassière, pour certains écarts et absences d'esprit auxquels il était sujet, il est réformé pour ce motif, le 4 septembre 1802.

bataille d'Ocania z

Comme beaucoup d'officiers généraux attachés aux idées opposées à celle de Napoléon, le général Beaurgard fut tenu à l'écart. Pourtant il fut nommé commandeur de la Légion d'honneur et plus tard, l'Empereur l'appela au commandement de La Rochelle, dans la 12e division militaire, en avril 1809. Peu de temps après, le 19 juin 1809, l'Empereur, qui avait besoin de généraux énergiques, confia au général Beaurgard le commandement de la brigade de dragons du 5e corps de l'armée d'Espagne, aux ordres du maréchal Mortier. Il y reçut ensuite le commandement de la brigade légère, composée des 21e chasseurs à cheval et 10e hussards. Après avoir participé avec sa troupe à de nombreux combats tels que ceux de Perdiguerra, Licinera Ocaña, le général Beaurgard fut employé, à la fin de 1809, aux premières opérations contre Badajoz. Ce fut là que, le 19 février 1810, il fut tué d'une balle au coeur, au combat de Valverde, tout près de Badajoz. Il fut inhumé dans le cimetière de cette ville, (où sa tombe existait encore en 1920).

Cette tombe portait la touchante épitaphe suivante, faite par son fils :

A UN PÈRE
Du père le plus tendre,
Ici repose la cendre.
Si des soins paternels tu connus les douceurs,
Passant, sur son tombeau, laisse tomber des fleurs.
Si le trépas qui tout dévore,
De ton père chéri a respecté les jours,
Passant, cours l'embrasser encore.
Tu peux en un moment le perdre pour toujours.

Le nom du général Beaurgard figure sur l'Arc-de-Triomphe de l'Étoile, côté Ouest et est inscrit sur les tables de bronze du palais de Versailles.

 


Charles-Victor Beaurgard avait épousé à Soissons (02), le 7 prairial an VI (26 mai 1798), Catherine-Julie Cheverier, dont un fils, Jules-Victor-Pierre, né le 11 ventôse an VII (1 mars 1799).

Jules-Victor-Pierre 1799

Son fils, Jules-Victor-Pierre, officier d'infanterie, a épousé à Lille, le 12 mai 1840, Henriette-Usmarine-Joséphine Laumondays (1823 - 1902) ; il est décédé à l'asile public d'aliénés d'Armantières, le 2 septembre 1847.

De cette union sont nés :

- Henri-Jules-Auguste, né le 11 mai 1841, à Lille ; employé aux chemins de fer ; marié à Oran (Algérie), le 5 décembre 1868, avec Candelaria-Dolorès-Tomasa Navarro ; dont un fils, Jules-Auguste-Alfred, né à Oran, le 1er novembre 1869 ; Henri-Jules-Auguste est décédé à Aix-en-Provence, le 17 février 1885 ;

- Alfred-Victor, né le 8 juin 1842, à Lille ;

- Angèle-Hortense-Henriette, née le 1er juin 1843, à Lille ;

- Jules-Louis, né le 20 juillet 1844, à Lille ; marié à St-Maur-des-Fossés (94) avec Anna-Rose-Marie Joubert ; décédé à Tours, le 20 septembre 1926 ;

- Édouard-Delphin, né le 25 décembre 1845, à Lille ; Orfèvre ; marié à Paris (2e), le 18 novembre 1876, avec Eugénie-Jeanne-Marie Courtot, née à Paris le 23 novembre 1857, fille de François-Félix, peintre en bâtiments, et d'Adeline-Augustine Pierron ; divorcés à Paris (2e) le 16 décembre 1895 (divorce inscrit sur les registres de l'état-civil le 20 avril 1896) ; dont un fils, Christophe, né à Paris, le 2 janvier 1878 ;

- Adèle-Marie-Victorine, née le 20 décembre 1847, à Lille ;

 

Catherine-Julie Cheverier est décédée à Paris (1er), le 30 mai 1833.

 

Journal L'Alsacien-Lorrain de Paris ... - 6 juin 1920

Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire - Tome 1er - p. 70 - 1934

 

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