METZ - INGLANGE (57) - LE PRÉFET JEAN-FRANÇOIS-ALEXANDRE, COMTE BOUDET DE PUYMAIGRE, ET MADAME ROYALE
Né à Metz, paroisse Saint-Maximin, le 5 octobre 1778 d'une ancienne famille originaire du Bourbonnais. Jean-François-Alexandre était fils de François-Gabriel et de Thérèse de Muzac.
Son père, maréchal de camp, émigra en 1791 et ne tarda pas à l'appeler près de lui à l'armée de Condé.
Rentré en France en 1801, il prit du service en 1804 dans les Contributions indirectes. Inspecteur à Hambourg en 1811, il concourut, en 1813, à la défense de cette ville. En 1814, il fut nommé capitaine aux grenadiers royaux. Le gouvernement impérial, pendant les Cent Jours, l'interna à Nancy.
A la seconde Restauration, il rentra dans son ancienne administration jusqu'en 1820 et fut nommé, à cette époque, préfet du Haut-Rhin ; il eut à réprimer la conspiration de Belfort, mais ne fut pour rien dans le guet-apens où se laissa prendre le lieutenant-colonel Caron.
[Il fut créé comte par ordonnance royale du 21 novembre 1821, gentilhomme honoraire de la chambre du roi Charles X.]
Appelé le 1er septembre 1824 à la préfecture de l'Oise que la présence de la Cour à Compiègne faisait regarder comme un poste de faveur, le ministère Martignac l'envoya à Mâcon en 1828.
A la Révolution de Juillet, il ne quitta le département qu'après avoir réorganisé la garde nationale et désigné le fonctionnaire qui devait le remplacer par intérim. Le drapeau tricolore ne fut placé sur la préfecture que lorsque la famille du préfet, demeurée quelques jours après lui, l'eut quittée. M. de Puymaigre avait noué avec M. de Lamartine des relations qui ne se sont jamais altérées.
Il passa le reste de sa vie dans la retraite, sur sa terre d'Inglange, près Thionville, où il est mort le 19 mai 1843. Sa veuve, Anne-Marguerite-Henriette de Gargan du Chastel, est décédé au même lieu, le 9 août 1852.
L'ancien préfet de Saône-et-Loire n'a laissé qu'un fils, M. Théodore-Joseph de Puymaigre, auteur de nombreux ouvrages. En 1837, il avait vingt ans ; l'Académie de Mâcon le reçut au nombre de ses correspondants.
1830. Juillet - La dauphine, duchesse d'Angoulême, fille de Louis XVI, revenant de Vichy, passe par Autun, Chalon et Mâcon. Le préfet qui était allé la recevoir à son entrée dans le département, rend compte ainsi du voyage dans ses Mémoires :
"C'était un mardi, à 7 heures du matin ; nous étions quatre dans une vaste berline dont les panneaux armoriés portaient l'écusson aux fleurs de lys. Six chevaux de poste la traînaient ; un courrier vêtu de vert la précédait. Nous sortions d'un vaste édifice dont l'architecture simple et sévère et la situation pittoresque au sommet d'une ville antique, toute sillonnée des débris des gloires romaines, semblaient en pleine harmonie avec un pays d'un aspect âpre et presque sauvage. La voiture avait peine à se frayer un passage dans des rues étroites et tortueuses, où se pressait une population qui faisait entendre des acclamations d'allégresse. Des drapeaux blancs pendaient aux fenêtre ; tout avait un air de fête.
Vis-à-vis de moi, dans cette berline, était une femme dont les malheurs, plus que les années, paraissaient avoir flétri la vie. Son air est noble et élevé, ses manières empreintes de dignité révèlent un personnage habitué à commander et à recevoir des hommages ; sa mise est simple, ses expressions envers ceux qui l'entourent portent un caractère de décision quelquefois brusque, mais toujours bienveillant. A côté d'elle, une autre femme, que l'on juge facilement appartenir à la haute société, semblait pourtant, à l'égard de la première, dans une position d'infériorité ; un officier général en uniforme, et portant les insignes de l'ordre du Saint-Esprit, occupait la quatrième place.
J'étais avec Marie-Thérèse de France, fille de France, dauphine et duchesse d'Angoulême ; elle quittait le palais épiscopal d'Autun où elle avait couché en venant des eaux de Vichy et se rendait à Mâcon, accompagnée de Madame de Sainte-Maure, une de ses dames d'honneur, et de M. le marquis de Conflans, son chevalier d'honneur.
La princesse semblait triste ; une sorte d'anxiété, apparente seulement pour qui avait été admis à l'honneur de son intimité, avait remplacé cette expression de sérénité calme et majestueuse qui lui était habituelle : on eût dit qu'elle se sentait sous le poids d'un évènement imprévu ou du moins incertain. A peine sortie d'Autun, ouvrant précipitamment un énorme sac vert que je lui ai toujours vu dans ses voyages, elle en tira une foule de journaux, parmi lesquels je distinguai la Quotidienne, la Gazette de France, le Journal des Débats, le Temps, le Messager des Chambres. Elle les parcourut rapidement et après ces mots : "Il n'y a rien de nouveau," elle sembla plus à l'aise. Quelques questions insignifiantes s'échappèrent alors de sa bouche, et elle écoutait mes réponses en faisant de la tapisserie, son travail habituel en voyage, comme aux soirées de Compiègne.
Après un long intervalle, en semblant pressentir et craindre ma réponse, elle me demanda positivement quelles étaient les dispositions de la population envers le gouvernement. Je dis ce que je pensais : que les habitants de Saône-et-Loire étaient habituellement paisibles et soumis aux lois, mais que ce calme ferait place à une vive irritation si le gouvernement risquait de toucher à ce qui était établi ; que les idées libérales préoccupaient toutes les têtes, chez les uns de bonne foi, chez les autres comme moyen de déception. "Je sais bien, reprit madame la Dauphine, que les circonstances sont dangereuses, et j'ignore encore le parti auquel le roi va s'arrêter : espérons que la France, qui a déjà subi tant d'épreuves, sortira encore heureusement de celle-ci." J'ajoutais, qu'en effet, et presque à chaque siècle, la France avait été sous l'empire d'une idée fixe, irrésistible à son principe, mais qu'avec le temps on était parvenu à diriger, et je citai les croisades aux onzième et douzième siècles, les controverses religieuses au seizième, comme des exemples de ces mouvements enthousiastes qu'aucune puissance humaine n'aurait pu spontanément maîtriser.
Des sommités de la politique, madame la Dauphine descendit à quelques remarques sur les hommes en hautes fonctions dans l'État ou connus par leur opposition parlementaire, et je puis attester qu'elle jugeait les uns et les autres, amis et ennemis, sans partialité comme sans amertume ni récrimination ; je pourrais ajouter, avec une pénétrante sagacité.
Nous avancions toujours, et les relais de poste se succédaient. Dans quelques villages, l'auguste voyageuse recueillit le tribut des hommages des habitants. C'étaient de vives acclamations, dont le bruit venait, longtemps encore après notre passage, se perdre en mourant à nos oreilles. Ailleurs se manifestaient, par une insouciance affectée, par l'absence de tout signe de respect, des dispositions malveillantes.
Nous arrivions à Chalon. J'étais, je l'avoue, inquiet de l'attitude de la population de cette ville, connue pour être alors d'un libéralisme fort exalté, et je craignais sur l'esprit de madame la Dauphine cette impression pénible que ne pouvait manquer de produire le silence expressif du mécontentement et de l'improbation. Il n'en fut pas ainsi ; le bruit avait été accrédité par quelques journaux que la princesse s'était prononcée contre les coups d'État, et elle fut accueillie à Chalon avec les témoignages les moins équivoques de respect, je dirai presque avec enthousiasme ... Le lendemain, ces voix qui la bénissaient, l'eussent maudite ; le lendemain, elle eût été abreuvée d'outrages.
Nous repartîmes : il était midi, la chaleur extrême, et la poussière, roulant en tourbillons, pénétrait de toute part dans la voiture ; madame la Dauphine gardait un silence soucieux et profond ; pour moi, dans cette disposition d'esprit un peu vague que provoquent la monotonie d'un mouvement uniforme et rapide et l'apparente mobilité des objets extérieurs, je ne pouvais me défendre de sinistres pressentiments qui, m'entraînant dans le passé pour y chercher des révélations de l'avenir, déroulaient à mes yeux, dans une longue série d'images lugubres, la vie entière de la fille des Rois et des Césars. Je la voyais sous la hache des bourreaux de sa famille, ne brisant ses fers qu'au prix de l'exil, qu'après avoir été pesée dans une même balance avec quatre conventionnels ; héroïne à Bordeaux, puis encore proscrite, et je me demandais si le compte de ses maux était soldé.
Parvenus au plateau de la montagne qui domine la ville de Tournus, j'arrêtai les regards de la princesse sur le magnifique panorama qui se développe dans un vaste horizon. C'est le bassin de la Saône si riche de fertilité, si éclatant de toutes les variétés de la culture et alors dans toute la splendeur d'un soleil d'été. Tournus était vis-à-vis de nous sur le premier plan du plateau, étalant son pont sur la Saône, ses quais, ses clochers. Son Altesse Royale descendit de voiture, mais bientôt distraite de ce plaisir contemplatif par des méditations plus graves et plus positives, elle me parla avec le patriotisme d'une Française, avec le noble orgueil de la future reine de France, de la prise d'Alger, de ce brillant fait d'armes si glorieux pour notre patrie, si envié par l'Europe. Quelle guerre fut plus juste et plus heureuse ? L'honneur national vengé, une belle colonie acquise, les frais de guerre payés, et pour tout cela il a suffi d'un mois ! "Mais cependant (ceci fut dit avec amertume), il s'est trouvé des Français qui ont pu faire des voeux contre une armée française." Loin de pouvoir démentir cette assertion, je dus ajouter que ces mêmes détracteurs de notre gloire cherchaient maintenant à amortir aux yeux du peuple tout l'éclat du succès le plus inouï. "Je ne le savais que trop, reprit tristement madame la Dauphine, et je sens d'autant mieux combien il nous importait de réussir, car dans le cas d'un revers, je ne sais, en vérité, ce qui serait arrivé."
Il était quatre heures quand nous arrivâmes à Mâcon. Là encore, le princesse fut reçue avec les honneurs qui lui étaient dus.
Pour la seconde fois, l'héritière du trône me fit l'insigne honneur de descendre chez moi ; reine ou proscrite, ses bontés m'imposent une éternelle gratitude. Tout avait été disposé pour recevoir dignement un hôte aussi illustre, mais un immense évènement qui aura tant d'influence sur le monde, qui fera peut-être la destinée du dix-neuvième siècle, nous fut à l'instant révélé. Nous apprîmes les ordonnances du 25 ... Le télégraphe en avait porté la nouvelle au premier magistrat d'une grande ville voisine, à M. de Brosses, qui vint en rendre compte à la princesse.
Elle parut fort troublée ; l'altération de ses traits, ses mouvements saccadés, la brièveté de ses paroles, tout annonçait que cette femme si forte, si acclimatée à la mauvaise fortune, avait peine à dominer de trop justes alarmes. Cependant elle se remit, elle ressaisit toute sa dignité pour subir les exigences de sa haute position, pour recevoir ce qu'on appelle les "présentations", scène de remplissage d'une vie de prince, où s'exhalent si souvent un dévouement de contrebande, une lâche et cupide servilité, un serment hypocrite, et qui, alors surtout, devait lui être bien à charge.
Et pendant que tout l'appareil du faste était déployé autour d'elle, qu'un arc de triomphe aux armes des Bourbons rappelait la conquête récente d'Alger, que partout éclataient des feux, symboles de la joie populaire, et pendant qu'une garde nombreuse, bivouaquée dans la cour et les jardins, donnait à l'hôtel l'aspect brillant et animé d'un quartier général, les pavés enfonçaient à Paris le trône où bientôt aurait dû monter Marie-Thérèse de France !
Le mercredi 28, à 5 heures du matin, la princesse était sur la terrasse qui domine les belles rives de la Saône, terrasse attenante à la chambre où elle avait couché. Madame la Dauphine me fit appeler. Elle était seule ; elle me parla tout de suite des Ordonnances dont nous ne connaissions pas encore le texte, avec cet entraînement, cet abandon de confiance qui aurait ému l'âme la plus froide, qui aurait imposé le dévouement à un ennemi généreux.
Je ne croyais pas que tout fût déjà perdu, et j'osai dire à la princesse, avec une respectueuse assurance, que, sans pouvoir pénétrer le mystère des prévisions royales, la mesure des Ordonnances me semblait un remède désespéré ; qu'elle était de nature à irriter la nation du monde la plus jalouse de ses droits ; qu'un tel acte, aussi brusquement improvisé, serait taxé d'arbitraire, serait réputé du régime du bon plaisir du Roi ... "Ce que je dis là à madame la Dauphine, ajoutai-je, je le signerai si elle veut." - Oui, je le crois comme vous, répondit-elle après une assez longue pause et en insistant sur ces mots que je venais de prononcer ; oui, cela sera dit du "bon plaisir du Roi", réputé arbitraire ... Ainsi vous n'auriez jamais conseillé cette mesure ?" - "Non, madame, que Dieu m'en préserve !" Je me rappelle précisément cette locution.
Pour qui a vu, comme moi, l'admirable expression de fermeté et à la fois de résignation qui se reflétait alors sur les traits de la Dauphine, il y a à s'en souvenir toute sa vie, et celui-là seul peut-être se fera une juste idée de ce grand caractère. Elle improuvait les Ordonnances et toutefois, sans consulter l'immense intérêt qu'elle avait à cet épouvantable "tête ou pile", où l'on jouait la monarchie dans les rues de Paris, elle voulait rester dans les devoirs de la fille soumise et de l'épouse du premier sujet du Roi. Ces mots comme échappés aux plus amers regrets : "C'est peut-être un très grand malheur que je n'aie pas été à Paris !" ces mots m'ont révélé sa pensée.
Et elle se promenait ou plutôt marchait au hasard dans le jardin, comme succombant sous le poids de ses préoccupations ; puis, comme dominée par l'inflexible nécessité d'achever un voyage qui semblait arrêté par une volonté au-dessus de la sienne : "Je prévois des choses pénibles à Dijon, je leur dirai que je ne suis rien dans l'État, que je ne sais qu'obéir au Roi ; du reste, - et ceci jaillit de son âme avec un élan sublime, - je ne crains rien pour moi ; je ne crains que pour le Roi et la France ! ... Je compte sur votre dévouement ..." furent les dernières paroles qu'elle adressa à moi et au préfet de Lyon, qui lui avait apporté la nouvelle des Ordonnances ... Mais que pouvaient nos efforts ?
Madame la Dauphine quitta Mâcon le 28 juillet à 7 heures du matin, se dirigeant sur Bourg. Le lendemain, le trône était renversé."
(Les administrateurs et les préfets de Saône-et-Loire / M. Siraud - 1886)
Son père, Gabriel-François Boudet de Puymaigre, lieutenant-général des armées, né à Thionville le 7 mars 1729, était fils de François Boudet de Puymaigre, seigneur de Sioudray en Berry, commandant du 3e bataillon du régiment de Normandie, chevalier de Saint-Louis, mort à Thionville le 24 juin 1747, et de Marie-Élisabeth de Bock.
Carrière militaire :
Entré au service vers 1744, comme officier de cavalerie ; capitaine au régiment de Condé (cavalerie), vers 1766 ; major au même régiment en 1767, avec rang de mestre-de-camp en 1770 ; lieutenant-colonel, toujours dans Condé (cavalerie) ; puis, en 1777, dans Condé (dragons) ; brigadier de dragons le 1er mars 1780 ; maréchal de camp, de la promotion du 1er janvier 1784 ; puis lieutenant-général durant l'émigration.
Tout ce que l'on peut réunir dans la pensée, dit M. Teissier, de loyauté française, de valeur chevaleresque, de dévouement à l'amitié, formait le caractère de ce brave général. Il avait épousé Mlle Thérèse de Muzac. La mort l'a frappé à Gratz (Styrie), le 25 octobre 1801. (Biographie de la Moselle - Jules Bégin)
A propos de Gabriel-François : Une plaque commémorative chez les Ursulines de Limoges, 1774
Vers 1907, une pierre fut découverte rue Banc-léger, elle portait cette inscription :
La pierre mesurant 46 sur 58 centimètres, épaisse de 15 centimètres, pouvait être une dalle funéraire de la chapelle des Ursulines, mais c'était douteux.
L'explication de cette inscription nous fut communiquée par M. Ruben au moyen d'une plaque en cuivre jaune, mesurant 23 X 28 centimètres et portant l'inscription suivante :
CE JOURD'HUY 13 JUIN 1774
MESSIRE FRANÇOIS GABRIEL
BOUDET, CHEVALIER, SEIGNEUR
DU PUYMAIGRE, MESTRE DE CAMP
DE CAVALERIE, LIEUTENANT
COLONEL DU RÉGIMENT DE CONDÉ
EN QUARTIER DANS CETTE VILLE
A POSÉ LA PREMIÈRE PIERRE DE
CE MUR DE CLOTURE.
L'inscription se trouve dans un charmant encadrement formé par une guirlande de fleurs, que surmonte un écusson ovale portant : d'or ou demi vol de ... Couronne de comte. Supports deux lions armés et lampassés s'appuyant sur des branches d'arbres.
Le premier possesseur de cette plaque a fait graver à droite et à gauche de l'écusson l'inscription suivante qui la dépare :
(1) Les bains chinois furent construits en 1817 au bout de l'ancienne terrasse des Ursulines.
Il est à croire que ne se contentant pas de la plaque qui était placée dans les fondations, les religieuses firent en outre graver la pierre dont nous avons parlé, afin de conserver la date mémorable du 13 juin 1774, et le nom de Messire Boudet, lieutenant-colonel du régiment de Condé.
Le mur de clôture dont il s'agit n'était autre que cette partie du mur d'enceinte de la ville, près duquel s'était établi le couvent des Ursulines depuis 1621.
En 1688, le roi avait accordé aux Ursulines la jouissance de l'espace, qui séparait leur établissement de la muraille de la ville, à la condition de payer 600 livres, de fermer cet espace de deux portails, d'entretenir la muraille et son parapet et d'ouvrir un passage de cinq pieds si cela était nécessaire.
La muraille s'écroula en 1774, par suite de la poussée des terres, des infiltrations des eaux et aussi paraît-il par suite de la mise à nu de la base de la muraille, à cause de l'abaissement du niveau du boulevard. Les religieuses voulurent mettre la reconstruction du mur à la charge de la ville ; mais le maire, appuyé par l'intendant, leur répondit que les murailles étant reconnues inutiles, c'étaient à elles de se clore à leurs frais. D'ailleurs on leur objecta que depuis près de cent ans elle jouissaient de la terrasse et qu'alors elles étaient mal venues à demander cette réparation.
Les murailles de Limoges, au moment de leur suppression tombaient en ruine de tous côtés.
Les religieuses Ursulines, avant d'entreprendre un ouvrage aussi considérable que celui de la construction de leur mur de clôture, voulurent donner un certain éclat à la pose de la première pierre, et pour présider cette cérémonie, elles choisirent l'un des hommes les plus en vue de cette ville à ce moment : Messire François-Gabriel Boudet, lieutenant-colonel du régiment de Condé, alors en garnison à Limoges.
Le régiment de Condé-Cavalerie qui était venu à Limoges en 1763, en partit avant le 24 octobre 1774. Il fut remplacé à cette dernière date par le Commissaire-général-Cavalerie.
Après l'incendie de 1790, qui brûla plus de deux cents maisons entre la rue Manigne et le boulevard Gambetta (autrefois des Ursulines), le couvent des Ursulines fut détruit. La ville désirait garder ces religieuses, qui s'étaient vouées à l'instruction des jeunes filles du peuple, mais celles-ci, en présence des évènements politiques, préférèrent se retirer. Leur couvent resta à l'état de ruines pendant la période révolutionnaire et c'est dans ces ruines que l'abbé Legros, l'historien limousin, trouva une cachette ... (Paul Ducourtieux - Limoges illustré - 1er juillet 1911)
Jean-François-Alexandre Boudet de Puymaigre avait épousé à Metz, le 2 mai 1809, Anne-Marguerite-Henriette de Gargan du Chastel, née à Thionville, le 14 octobre 1788, fille de Louis-Ignace-Théodore de Gargan du Chastel, baron de Gargan, et de Marie-Marguerite Turlure de Vellecour.
De leur mariage sont nés :
- MARIE-EUGÉNIE, à Metz, le 18 mai 1810 ; décédée en la même ville, le 4 juillet 1827, sans avoir été mariée ;
- THÉODORE-JOSEPH, à Metz, le 16 mai 1816 ; baptisé le 17, ayant pour parrain, M. Théodore-Charles-Joseph, baron de Gargan, son oncle, et pour marraine, Mlle Joséphine de Marin des Bouillières, sa cousine. Ecrivain et critique littéraire distingué ; membre de l'académie de Metz, dont il fut président, en 1865, un siècle après que son grand-père le président de Muzac exerça les mêmes fonctions ; membre de l'académie royale d'Histoire de Madrid, des académies de Barcelone, de Palerme, etc. ; chevalier de l'ordre royal de Charles III d'Espagne, par ordonnance du 15 mai 1864 ; commandeur de l'ordre d'Isabelle-la-Catholique, par décret du 15 septembre 1878, etc. ; élu maire d'Inglange, en 1848, etc.
M. le comte de Puymaigre a épousé à Metz, le 12 juin 1854, Mlle Marie-Caroline Pyrot de Crépy, née à Metz, le 9 décembre 1825, fille de Nicolas Pyrot de Crépy, conseiller à la cour impériale de Metz, et d'Anne Hollande de Colmy, décédée à Metz le 12 mai 1865, à l'âge de 65 ans.
Théodore-Joseph est décédé à Paris en son domicile, n° 17 rue de l'Université, le 30 mai 1901, à l'âge de 85 ans. Le service eut lieu le 3 juin en l'église Saint-Thomas d'Aquin, sa paroisse et dans l'attente d'être transporté à Inglange, son corps fut déposé dans les caveaux de ladite l'église.
Mme la comtesse Boudet de Puymaigre est décédée à Paris, le 24 mai 1877, et a été inhumée, à Inglange, dans le caveau de la chapelle des anciens seigneurs en l'église de ce lieu, le 28 dudit mois et an.
De leur mariage sont issus :
- ANNE-MARIE, née à Metz, le 28 mars 1855 ; décédée en ladite ville, le 25 février 1860 ;
- LOUISE-MARIE, née à Metz le 13 avril 1856 ; mariée, à Paris, mairie du 7e arrondissement, et dans la chapelle de l'évêché, le 11 juin suivant, avec le comte Marie-Antoine-David Du Boys de Riocour, né à Ecury-le-Grand, commune de Champigneul (Marne) le 10 mai 1845, fils d'Antoine-Claude-René et de Marie-Joseph de Bruneteau de Sainte-Suzanne, d'une famille de Champagne ;
- HENRI-FRANÇOIS-JOSEPH, né à Metz, le 8 juillet 1858 ; admis en 1878 élève à l'école militaire de Saint-Cyr ;
- MARIE-CAROLINE-ADÉLAÏDE, née à Metz, le 18 février 1861.
(Généalogie historique de la Maison de Gargan - Metz - 1881)