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La Maraîchine Normande
6 avril 2024

MONTSECRET (61) - MORT DE HYACINTHE LOUVET, COMMANDANT LA GARDE NATIONALE A MONTSECRET (1732 - 1795)

MORT DE HYACINTHE LOUVET, COMMANDANT DE LA GARDE NATIONALE.

 

L'adversaire le plus redoutable de la Chouannerie fut sans contredit HYACINTHE LOUVET, ancien militaire et patriote ardent. Il était craint de l'armée royaliste et lui-même éprouvait les mêmes sentiments à l'égard de ses adversaires ; aussi avait-il organisé une puissante garde nationale qu'il faisait agir à son gré et que des espions, veillant jour et nuit, mettaient, en cas d'alerte, en relation avec la garnison de Tinchebray.


Louvet avait publié un ordre du jour par lequel il défendait, sous peine de mort, aux soldats placés sous ses ordres, de se laisser désarmer sans une résistance énergique.


Cette mesure produisit son effet, et tout Chouan qui approchait de la bourgade s'exposait à être passé par les armes.

 


 

MICHEL MICHELOT résolut de se défaire de cet ennemi dangereux ou, du moins, de le mettre dans l'impossibilité de nuire désormais.


Le jour de la mi-carême qui était, en 1795, le 12 mars, il se dirigea sur Montsecret, vers deux heures de relevée, accompagné de 200 royalistes. Il détacha 150 hommes de sa troupe pour le protéger contre une attaque possible venant de Tinchebray et monter la garde à l'entrée de tous les chemins qui aboutissaient à la bourgade.


Il conserva seulement avec lui 50 partisans qui pénétrèrent pour la plupart dans les maisons voisines de celle qu'occupait Louvet avec une patrouille de 7 soldats de ligne ; les autres se retranchèrent derrière les arbres, les fossés et les murs qui pouvaient leur servir d'abri.


La nuit était venue. Moulin fit savoir à son adversaire qu'il eût à livrer les armes et à se rendre, lui promettant la vie sauve.


Louvet lui répondit par une décharge qui tua un royaliste et sa propre nièce qui essayait de rejoindre son oncle, elle reçut une balle dans la poitrine.


On le somma, une seconde fois, de se rendre, sous peine de voir sa maison incendiée.


Cette seconde menace fut repoussée avec le même dédain et Louvet continua à se défendre en désespéré.


Déjà plusieurs Chouans étaient blessés, et, comme l'assaut ne pouvait être tenté sans danger pour ses hommes, Moulin commanda de mettre le feu à la maison.


Quand l'incendie commença à devenir menaçant, on fit de nouvelles propositions qui ne furent accueillies que par une fusillade nourrie.


Laissez au moins, lui criait-on, sortir votre femme et les membres de votre famille, nous promettons qu'ils auront la vie sauve.


La situation étant devenue intenable, Mme Louvet se rendit aux Chouans, toute tremblante et suivie de ses enfants.


Aux questions qui lui furent adressées, elle répondit que seul son mari était vivant, tous ses compagnons d'armes ayant été tués lorsqu'ils se présentaient aux fenêtres.


Pendant ce temps-là, les planchers des chambres s'écroulaient avec fracas et la maison entière n'allait plus être qu'une ruine.


Cette fois, Louvet fut contraint de céder. Il sortit donc. Ne respirant que vengeance il tenait un pistolet chargé en chacune de ses mains ; mais il n'eut pas le temps d'en faire usage : à peine avait-il franchi le seuil de sa demeure qu'il tomba criblé de balles.


Ce drame terrible avait duré neuf heures. Alors les Chouans, mêlés aux habitants de Montsecret, arrêtèrent les progrès de l'incendie et ne se retirèrent que lorsque les maisons du voisinage furent mises à l'abri du feu.

 

Au pays virois - bulletin mensuel d'histoire locale - 1er janvier 1928.

 


La famille Louvet appartenait à la bourgeoisie de Montsecret, au XVIIIe siècle.


Elle se divisait en quatre branches :


1° Famille Louvet-Lamothe [ou Lamotte]
2° Famille Louvet-Dubourg
3° Famille Louvet de la Rivière
4° Famille Louvet de la Fosse.


Les Louvet occupaient la partie de la bourgade qui précède le vieux pont de Montsecret.

Fils de Bénédic-François, procureur, et de Anne-Gabrielle de la Rivière, Hyacinthe  Louvet est né à Monsecret, le 10 juin 1732.

Il avait épousé  à Saint-Pierre d'Aix-la-Chapelle (Allemagne), le 3 octobre 1779, Marie-Thérèse Driessen, fille de Sébastien et de Jeanne-Ida Ortmans, née à Aix-la-Chapelle, Saint Foillan, le 9 avril 1752,


dont il eut :


1 - Jeanne-Ida-Thérèse, née à Aix-la-Chapelle, le 30 juin 1780 ; épousa le 6 avril 1797 (à Condé) Louis Samson, cordonnier à Condé-sur-Noireau. De cette union naquirent huit enfants. Elle mourut à Monsecret, le 15 octobre 1861, âgée de 84 ans. Cette famille s'est éteinte avec Adèle Samson qui épousa Jacques Gautier et mourut sans postérité le 5 juillet 1895, à l'âge de 75 ans. C'est cette dernière qui fit élever le calvaire du Chemin et si ce dernier existe toujours, on peut lire sur le socle cette inscription :


1857
PRIEZ POUR LA DONATRICE
ET POUR LES MORTS.


2 - Jean-Joseph, né à Aix-la-Chapelle, le 23 mai 1782 ; épousa à Montsecret, le 2 avril 1818,  Marie-Florence-Françoise Désert, fille de Jean-Baptiste, avocat, et de Magdeleine-Jacqueline Hardy, née à Tinchebray le 27 floréal an II, dont il n'eut pas d'enfant. Ce fut sa gouvernante, une fille Délente, qui hérita de sa fortune. Il mourut le 17 octobre 1856. entré au service le 11 messidor an XII, nommé sous-lieutenant au 55e régiment d'infanterie de ligne le 12 juillet 1807, lieutenant au même régiment le 4 mars 1810, et capitaine en premier au régiment des tirailleurs de la ci-devant garde, le 8 avril 1813, retraité, le 15 août 1814.
Son tombeau, outre ses prénoms, nom et surnom, lieu et dates de naissance et de décès, rappelait qu'il avait été capitaine de tirailleurs de la vieille garde et chevalier de la Légion d'honneur (30 août 1813) ;


3 - Marie-Thérèse, née à Montsecret, le 22 juin 1790 ; mourut célibataire à Montsecret, le 4 janvier 1807, à l'âge de 16 ans.


Marie-Thérèse Driessen, veuve de Louvet-Lamotte, le patriote, mourut le 22 janvier 1842, âgée de 90 ans environ.

 

AD61 - Registres paroissiaux et d'état-civil de Montsecret.

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