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La Maraîchine Normande
10 septembre 2023

MONTIGNÉ-SUR-MOINE - CHOLET (49) - OLIVIER-PIERRE, ÉTIENNE ET JEAN-BAPTISTE COULONNIER

La famille Coulonnier était une des "familles patriotes" des plus connues de l'Anjou.

Montigné-sur-Moine vue z


Fils de Jean-Baptiste et de Marie-Angélique Lefort, Olivier-Pierre Coulonnier est né à Montigné-sur-Moine, paroisse Saint-Martin de Vertou, le 26 septembre 1738.

olivier pierre 1738 acte

Avant la Révolution, Olivier-Pierre était notaire royal et directeur des postes à Cholet. Le 14 mars 1793, quand la ville tombe aux mains des Vendéens, il rallie quelques citoyens qu'il conduit sur la place du château où il les fait retrancher et où il tombe lui-même mortellement atteint.

Il avait épousé à Cholet, paroisse Notre-Dame, le 13 février 1770, Madeleine Revélière, fille de Jacques, marchand cirier, et de Françoise-Madeleine Loriost, née le 7 juillet 1747 à Cholet. Madeleine, pensionnaire de l'État, est décédée à Cholet, au domicile de son fils Constantin, Quartier des Venelles, le 2 juin 1819.

De cette union, sont nés à Cholet, paroisse Notre-Dame  :

- Marie-Madeleine-Louise-Adélaïde, née le 16 décembre 1770 ;

- Anne-Marie, née le 6 août 1772 ;

- Olivier-Étienne-François, né le 19 juin 1775 ; directeur de la poste ; décédé à Cholet, le 8 ventôse an VIII (28 février 1800) ;

- Eugénie-Joséphine, née le 15 mars 1778 ; décédée à Cholet, le 10 août 1779 ;

- Julie, née le 10 février 1781 ; décédée à Cholet, le 1er août 1783 ;

- Constantin-Antoine, né le 17 janvier 1782 ; propriétaire ; marié le 16 mai 1804 avec Marie-Françoise Duchainay ; Constantin est décédé à Cholet, rue Saint-Bonaventure, le 24 août 1862 ;

- Flavie-Joséphine-Anastasie, née le 21 juillet 1783 ; décédée à Cholet, le 26 ventôse an VII (16 mars 1799) ;

- Julie-Clotilde-Eugènie, née le 7 avril 1785 ; propriétaire ; célibataire ; décédée à Cholet, rue Saint-Bonaventure, le 14 janvier 1869.


Flavie-Joséphine-Anastasie, alors âgée d'à peine dix ans en 1793,  "avait eu le malheur de se trouver à la suite des Brigands". Depuis l'âge de deux ans, la jeune fille demeurait avec sa grand'tante, la veuve Mondin, dans la commune du May, à une lieue de Cholet.

Frappée de terreur, par suite des incendies et des massacres que commettaient les patriotes "sans égards pour le sexe", cette dame s'était enfuie avec sa nièce jusqu'à Saint-Florent. La mort l'avait enlevée à Dol.

La jeune enfant, sans parents, avait continué la funèbre retraite sous la protection d'une domestique de sa tante et d'un prêtre de la commune du May. La domestique était restée malade à La Flèche, le prêtre avait disparu dans la déroute du Mans. La jeune Vendéenne, en fuyant, vit ouverte la maison de la citoyenne Marie Boucher, près l'auberge de la Croix-d'Or, section de Marat, y entra et pria cette fille de lui sauver la vie, en la recevant par charité. Restée désormais dans cet asile, après déclaration faite à la Municipalité, elle fut enfin réclamée par sa mère et par son oncle Coulonnier, ex-avoué au tribunal du district, demeurant dans la rue Boisnet, n° 7.

Son sort, dit ce dernier, avait causé les plus vives alarmes à sa famille, qui craignait qu'elle n'eût perdu la vie, soit par les fatigues de la marche et toutes les misères qu'elle avait éprouvées, soit par une infinité d'autres moyens, ce dont elle n'a été préservée, déclare le Tribunal, "que par une espèce de miracle" grâce à l'asile qu'elle a trouvé et qui lui a permis "d'échapper à la mort". Le 18 floréal, la jeune enfant fut remise à sa famille.

le may sur evre z


La paroisse importante du May, non loin de Cholet, avait pour curé (depuis 1776), M. Étienne Coulonnier, frère d'Olivier-Pierre, d'un caractère naturellement querelleur. Il avait même eu plusieurs procès avec ses paroissiens. Mais, au fond, homme de foi et plein de coeur, il n'avait pas tardé à entrevoir l'abîme où le torrent révolutionnaire entraînait la France. Résolu à ne pas dévier de son devoir de pasteur, il monta en chaire le dimanche 1er janvier 1791, et fit humblement amende honorable de ses fautes passées : "Mes chers paroissiens, s'écria-t-il, je suis un grand pécheur ; je vous ai persécutés par des procès. Aujourd'hui, je reconnais mes torts. j'en demande pardon à Dieu et à vous ..."

Cette confession publique fut accueillie, comme elle devait l'être, avec respect et amour filial. Aux larmes du pasteur repentant le troupeau fidèle répondit par des sanglots. Le passé fut oublié, et les esprits et les coeurs furent dès lors inséparablement unis pour la bonne cause. On le vit bien à l'approche de la prestation du serment. La population surexcitée menaçait de faire un mauvais parti au maire, s'il s'avisait de vouloir exécuter la loi. 

Etienne signature curé du May

Mais le maire, Gabriel Fizeau, ardent patriote, dénonce le 19 février suivant, son curé comme auteur de prêches séditieux, portant le peuple à la révolte. Une enquête fut ouverte et aboutit à constater que ledit curé avait proclamé en chaire son refus de serment et lu le "Prône d'un bon curé", brochure de propagande, écrite pour contrebalancer les effets produits par les libelles impies qui cherchaient à justifier le schisme, dans lequel la Constitution civile entraînait la France. Retenu en prison pour ce fait, qu'il avait avoué sans crainte, M. Coulonnier ajouta même dans son interrogatoire du 5 mars, "qu'il avait même dénoncé à ses paroissiens, comme nulles, les absolutions des prêtres sermentaires." Ces réponses parurent compromettantes.

Arrêté en février 1792, puis embarqué sur la Didon, il fut déporté le 7 novembre suivant en Espagne où il mourut en 1795. Il était né à Montigné-sur-Moine, le 19 février 1735.

 

rue des filles Dieu

 

Jean-Baptiste Coulonnier, autre frère d'Olivier-Pierre, est  né à Montigné-sur-Moine, le 25 janvier 1741.

jean-baptiste 1741 acte

Procureur au Présidial d'Angers, il est nommé en mai 1790 un des 30 notables adjoints au Conseil municipal. En 1791, il est juge de paix du 1er arrondissement.

A la fin de 1792, administrateur du Département, il en présida le Directoire pendant les cinq mois qui précédèrent l'Assemblée électorale de l'an IV et fut élu par cette Assemblée juge au Tribunal du Département (24 vendémiaire), puis juge au Tribunal de première instance, fonctions qu'il occupait encore en 1815.

Le 2 pluviôse an II (21 janvier 1794), Coulonnier écrit au comité révolutionnaire. Il réclame cinq enfants Gauthier, ses neveux et nièces, orphelins âgés de huit mois à quinze ans, de la Chapelle-du-Genêt, mis en état d'arrestation ... Une réponse positive lui fut adressée en retour.

Il avait épousé à Angers, paroisse Saint-Pierre, Marie-Françoise-Augustine Gaultier, fille de François, maître chirurgien, et de Perrine Loré, née à Beaupréau, le 6 mars 1744. Elle est décédée à Angers (2e arr.), le 7 messidor an XI (27 juin 1803).

Jean-Baptiste Coulonnier est décédé à Angers, 2e arrondissement, en son domicile rue des Filles-Dieu, le 30 juin 1821, à l'âge de 80 ans, 5 mois et 4 jours.

jean-baptiste décès 1821

 

Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Cholet - 1er janvier 1892 - vue 60. 

Les Vendéens dans la Sarthe de Henri Chardon

Revue du monde catholique du 1er janvier 1898 - vue 422

AD49 - Dictionnaire de Célestin Port - versions originale et révisée

Essai sur la Terreur en Anjou par Camille Bourcier.

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Commentaires
T
belle histoire
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