Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
30 septembre 2022

HÉRISSON - NIORT (79) - JEAN-LOUIS MOREAU, CAPITAINE DE GENDARMERIE MOBILE A NIORT (1786 - 1839)

la roche vineuse maison z

JEAN-LOUIS MOREAU
Chevalier de la Légion d'honneur
Capitaine de gendarmerie mobile


Fils de François Moreau, propriétaire et de Louise Puichaud, Jean-Louis est né à Hérisson, commune de Pougne-Hérisson, le 12 février 1786, au village de La Roche-Vineuse.

 

naissance

 

JEAN-LOUIS MOREAU est entré au service le 25 avril 1806 en qualité de chasseur à cheval de la garde impériale. De 1806 à 1815, M. Moreau a successivement occupé les grades de sous-lieutenant et de lieutenant dans le 16e régiment de chasseurs à cheval, et dans le 7e régiment de hussards. Il a sauvé deux fois la vie au colonel Latour-Foissac, et ces actions généreuses qui honorent le caractère du capitaine, ont failli lui faire perdre la vie.

Renvoyé dans ses foyers sous la Restauration, il fut condamné à mort pour avoir été l'un des lieutenants du malheureux Berton, lors de la levée de bouclier de ce général aux environs de Thouars.

Enfin, la Révolution de Juillet a rappelé M. Moreau à l'activité ; il a été nommé capitaine dans le premier bataillon mobile de gendarmerie ; il a passé avec le même grade dans la compagnie de Maine-et-Loire, dans celle de la Loire-Inférieure, et dans celle des Deux-Sèvres.

Une circonstance entre autres démontre combien le capitaine Moreau était désintéressé dans les sentiments de patriotisme qui l'ont animé sous la Restauration en faveur de la cause de la liberté : il a refusé depuis 1830 tout l'avancement qu'on lui a offert, n'ayant d'autre ambition, après une carrière aussi noblement remplie, que de rester à la tête de sa belle compagnie de gendarmerie du département des Deux-Sèvres, son pays natal.

M. Moreau a fait les campagnes suivantes : à la Grande Armée, en Autriche, en Espagne, en Hollande, en Russie, en Saxe et en France. Il a reçu un coup de boulet, à la cuisse droite à Wagram, un coup de sabre à la main droite en avril 1813 et un coup de feu au cou, devant Paris en juin 1815. Il fut fait chevalier de la Légion d'honneur (7décembre 1813) et fut décoré de Juillet (1830).

Le capitaine JEAN-LOUIS MOREAU est mort le 30 avril 1839, à Niort, à l'âge de 53 ans 2 mois et 10 jours .

moreau décès 1830 zz

Son corps, escorté par un détachement de gendarmes, un peloton de gardes nationaux et un demi-escadron de chasseurs, a été inhumé dans la matinée du 2 mai. M. le préfet et un cortège nombreux d'état-major, de fonctionnaires et d'habitants de Niort accompagnaient le corps.

M. Moreau est généralement regretté à Niort. Il a rendu à la cause de la liberté d'utiles et nombreux services. Il connaissait le bocage vendéen ; il était la terreur des chouans, dont il dépistait presque toutes les retraites, même dans les propriétés boisées les plus épaisses de ces contrées longtemps en proie aux fureurs de la guerre civile.

Il emporte avec lui des regrets dont l'expression est rendue d'une manière à la fois simple et éloquante, dans l'oraison funèbre, prononcée sur la tombe du capitaine Moreau par un ancien défenseur politique de la liberté, oraison que nous croyons devoir reproduire en entier :

C'est une bien douloureuse cérémonie, Messieurs, que celle qui nous réunit aujourd'hui autour de cette tombe. Celui qui va y reposer était naguère un officier dans la force de l'âge, et qui avait l'espérance de consacrer son épée au service de son pays.

Il était né dans ce département, et c'est au milieu de nous surtout qu'il a pu être apprécié. C'était encore un de ces nobles débris de l'empire qui disparaissent avec tant de rapidité, depuis quelques années, de cette terre de France qu'ils ont tant illustrée.

Dans les jours amers des discordes civiles, il eut à se nourrir du pain de l'exil. Il le partagea avec l'honorable commandant Fouré, qui laissera des souvenirs si purs dans nos contrées et qui va répandre tant de larmes sur cette fin prématurée et si inattendue. Tant de fois, en effet, pendant leur proscription, ils ont marché appuyés l'un sur l'autre, s'inspirant de leur confiance mutuelle, de leur espoir, de leur inaltérable patriotisme, car c'est dans le malheur surtout que les âmes fortes se retrempent, se reconnaissent et s'attirent ! ...

La révolution de juillet arriva. La liberté constitutionnelle retrouva Moreau au milieu de ses plus fidèles, de ses plus actifs défenseurs, et bientôt il joignit sur sa poitrine la croix de la liberté à la croix de la gloire. Il en était justement fier. Il aimait si sincèrement notre France et ses institutions ! ... Lui aussi, bien souvent dans sa carrière, il avait été injustement calomnié par derrière, mais il pardonnait, car il savait que dans les révolutions, si la calomnie devient fréquente, un jour aussi, c'est une monnaie dont les empreintes disparaissent et sont effacées par le temps, l'expérience, la justice et la vérité.

Désormais, après tant de traverses et d'agitation, combien il serait heureux, au sein de sa famille, à côté de ses concitoyens, sous les yeux de ses nombreux amis ; combien il se sentait heureux de ce commandement de confiance, qui l'avait placé à la tête de cette compagnie d'élite, si fière elle-même d'obéir à un tel chef. O fragilité des choses humaines ! ... Il y a quelques semaines, dans les épanchements de l'amitié, il me parlait en riant de ses projets de retraite, lorsque le temps du repos serait venu ; et la mort était là qui épiait nos entretiens ! Déjà elle s'avançait et menaçait ! ...

Adieu, noble et brave soldat, coeur de franchise et de loyauté ; descendez nous attendre, dans cette dernière demeure, où vous arrivez entouré de regrets si profonds et où votre mémoire sera si bien défendue et consacrée par notre estime et par vos services. Homme de patriotisme, de vaillance et d'honneur, excellent ami, digne capitaine Moreau, adieu, adieu ! ...

JEAN-LOUIS MOREAU avait épousé CHARLOTTE-FRANÇOISE ANSELIN, veuve en premières noces de M. Adrien-Laurent Manchon, négociant à Paris (mariés à Paris, le 6 novembre 1813, il est décédé à Paris, le 30 novembre 1825). Elle était née à Paris, le 22 juillet 1796, et était fille de Jean-François Anselin et de Françoise-Cécile Meslier. Le couple n'eut pas de descendance.

 

signature

 


AD86 - Le Mémorial de l'Ouest - Dimanche 5 mai 1839 - n° 18.

AD79 - Registres d'état-civil de Niort

AN - Base Leonore - LH//1929/13

 

 

Publicité
Commentaires
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité