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La Maraîchine Normande
15 mars 2013

LES CARMÉLITES DE MONTMARTRE EN 1794 ♣ MARIE-LOUISE DE LAVAL-MONTMORENCY

LES CARMÉLITES EN 1794

En ces jours où les ennemis de Dieu et de l'Église ne cessent de nous rappeler ce que faisaient leurs père et se vantent même de les dépasser dès qu'ils le pourront, rappelons-leur comment les enfants de Dieu savaient opposer la patience aux injures, la dignité à d'ignobles outrages, la sainteté du martyre aux crimes qui avaient appelé sur la France les justices de Dieu.

C'était à Paris : on fit un jour passer, par un raffinement de barbarie, deux tombereaux remplis de religieuses condamnées à mort, au milieu d'un banquet civique, dont les acteurs jetaient aux martyrs, des restes de pain et les plus immondes débris de la table. Pendant que les hommes de l'enfer rugissaient des refrains impies sur leur passage, ces femmes héroïques restaient calmes et sereines, impassibles, les mains liées derrière le dos comme Marie-Antoinette, et les yeux levés vers le ciel.

Parmi ces religieuses, il y en avait une, vénérable par sa piété et son grand âge, et dont la vertu égalait le beau nom, Madame de Laval-Montmorency, abbesse des Carmélites de Monmartre. Seize de ses filles avaient été condamnées avec elles, et ces servantes de Dieu qui avaient vécu et prié ensemble pendant bien des années dans la paix du même cloître, allaient mourir sur le même échafaud. En passant à travers les insultes, elles chantaient, comme si elles eussent été encore dans leur église, le cantique populaire :
 Je mets ma confiance,
 Vierge, en votre secours ;
 Servez-moi de défense,
 Prenez soin de mes jours.

La tranquille et majestueuse assurance de ces femmes transporta de fureur une centaine de brigands qui avaient pris leur copieuse part du banquet : avinés, l'écume à la bouche, le bâton à la main, ils s'élancèrent vers les charrettes, en criant :
- Silence, silence aux condamnées ! Au lieu de leurs Oremus, qu'elles chantent la Marseillaise !
- Oui ! oui ! la Marseillaise !
- Elles vont partir de ce monde ... Le Chant du Départ ! le Chant du Départ !
- Non ! non ! la Marseillaise !

Et pendant cette horrible discussion, les Carmélites ne cessaient de chanter :
 Et quand ma dernière heure,
 Viendra fixer mon sort,
 Obtenez que je meure
 De la plus sainte mort !

- Les entêtées ! Il faut les faire obéir ...
- La Marseillaise ! Tout de suite !
- Entendez-vous ? Obéissez au peuple, allons ? Commencez !
 Allons, enfants de la patrie ...

Naturellement nous ne pouvons répéter les imprécations ni les noms injurieux qui sortaient de ces bouches misérables, et qui retentissaient pour la première fois aux oreilles des filles du Carmel.

Mais comme si elles n'avaient rien entendu, comme si elles avaient déjà été délivrées de la vie et emportées bien loin par les anges, les épouses du Christ continuaient :
 Ta volonté par nous sera suivie ;
 Oui, nous t'aimons et nous venons t'offrir
 Tout notre coeur, nos désirs, notre vie,
 Et notre mort, puisqu'il nous faut mourir.
  Vierge si chère
  Au premiers ans,
  Sois notre Mère
  Et bénis tes enfants.

Jamais les enfants de l'abîme ne ressentent autant de rage que lorsqu'ils ont sous les yeux la sérénité des anges. Aussi, les révolutionnaires arrêtèrent les charrettes et se mirent à frapper ces femmes, aussi résignées que courageuses, malgré les efforts de leurs chefs qui leur criaient de ne pas ravir à la guillotine la proie qui lui était réservée. Une des victimes fut blessée grièvement à la tête. Elle perdait son sang à grands flots. Alors on vit une jeune femme s'élancer au milieu des brigands, traverser la mêlée, et, s'agenouillant près du tombereau, crier à la religieuse qui va mourir :
- Sainte, qui  allez monter au ciel, bénissez-moi !
La martyre, se penchant doucement, détacha son chapelet, tout inondé de sang, et le passa au cou de l'inconnue en disant d'une voix défaillante :
- Priez pour nous, ma soeur !

Un quart-d'heure après, les dix sept Carmélites faisaient leur entrée au ciel et allaient recevoir la couronne du martyre, des mains de leur mère sainte Thérèse.

Semaine catholique du diocèse de Luçon
1876

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-  Marie-Louise de LAVAL-MONTMORENCY (1723-1794) : issue de haute noblesse Française, (née à Paris) elle fut la quarante troisième et dernière abbesse de Montmartre. Devenue paralysée quand la Révolution éclata, elle n’immigra pas. Sourde et aveugle, fut condamnée à mort par le tribunal Révolutionnaire pour avoir « sourdement et aveuglément » comploté contre la République ! (http://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article1333).

1792 : Le 16 août, les religieuses Bénédictines de Montmartre reçoivent l'ordre de quitter leur abbaye dans les trois jours. Madame Marie-Louise de Laval, duchesse de Montmorency (1723-1794), qui en est la quarante-troisième abbesse - alors âgée de 71 ans - se retire à Saint-Denis avec neuf de ses religieuses. Le 9 mai 1794, elle sera arrêtée et écrouée à la prison de Saint-Lazare, puis à la Conciergerie, avant de mourir sur l'échafaud le 24 juillet (6 thermidor). L'abbaye et la chapelle du Martyre sont détruites, et l'église abbatiale de Saint-Pierre sera profanée et pillée au cours de l'émeute du 7 novembre 1793. (www.spiritualité-chretienne.com")

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"Peu après avoir dépassé Montmartre, la charrette s'arrêta à la "prison Lazare". On nota le signalement de Marie-Louise Laval, "ci-devant Montmorency, ex-abbesse de Montmartre" ; quatre pieds dix pouces, cheveux et sourcils grisonnants, yeux bleus, nez aquilin, bouche petite, menton rond, visage ovale et maigre, un signe à droite proche le nez". Aucune infirmité n'est indiquée et ses dernières signatures étaient encore très fermes. (http://www.youscribe.com/catalogue/tous/savoirs/la-derniere-abbesse-de-montmartre-marie-louise-de-montmorency-laval-1887003)

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"Des récits contemporains nous ont décrit la place avec l'échafaud, l'arrivée des chariots, les soldats qui s'approchent, le bourreau et ses valets dont l'un, l'avant-veille, lors de l'exécution de la vieille maréchale de Noailles, portait une rose à la bouche, le cercle des spectateurs. L'Abbesse de Montmartre monta sur l'échafaud la douzième, entre un "ex-noble" de quarante-deux ans, Charles Gravier de Vergennes, et un ex-officier des gardes françaises, âgé de trente-et-un ans, François Thibault Lagarde. Elle récitait alors une des hymnes consacrées par l'Église à la mère du Sauveur. On l'entendit répéter, jusque sous le couteau de la guillotine, la prière de louange et de confiance. L'hymne s'acheva aux pieds de la reine des cieux

A mesure qu'une tête était tombée, elle était jetée avec le corps tout habillé dans un tombereau peint en rouge où tout nageait dans le sang. Il y en avait plusieurs. Des gendarmes les entourèrent et un nouveau cortège se forma qui se dirigea vers la campagne. En dehors de la barrière, sur le chemin de Saint-Mandé, se trouvait un terrain attenant au monastère en ruines des Augustines de Picpus. On y avait creusé, dans les sables d'une ancienne carrière, trois fosses de chacune trente pieds de long, vingt-cinq de large et vingt de profondeur pour la sépulture des victimes. La première en avait reçu mille et deux. On en était à la seconde où devait se compléter le nombre de quatorze cent trente-six enfouis dans ce terrain, du 26 prairial au 9 thermidor an II, 14 juin, 27 juillet 1794. C'est là qu'à la nuit tombante, au soir du 24 juillet, furent jetés les pauvres corps des suppliciés de la journée.
En 1796, le terrain fut acheté par la princesse de Hohenzollern, soeur du prince de Salm Kyrburg qui y avait été enterré le 22 juillet. Elle le fit clore de murs. Le propriétaire des ruines du couvent de Picpus fit bâtir une chapelle sur l'emplacement de celle qui avait été détruites en 1793. En 1802, une souscription due à l'initiative de Mmes de Montagu et de La Fayette, groupa les familles des victimes pour acheter, avec la chapelle, l'ancien jardin des religieuses où l'on créa un cimetière attenant au petit enclos des martyrs et qui fut réservé aux familles des souscripteurs. La communauté des Sacrés-Coeurs de l'Adoration perpétuelle releva l'ancien monastère, la chapelle fut agrandie et, sur des plaques de marbre qui couvrirent les murs du transept, on grava les noms de treize cent sept des victimes de la barrière du Trône." (http://www.youscribe.com/catalogue/tous/savoirs/la-derniere-abbesse-de-montmartre-marie-louise-de-montmorency-laval-1887003)

En 1846, une rumeur se répandit dans Montmartre : la butte renfermait un trésor ! Il s’agissait, disait-on, des richesses de la vieille abbaye que sa dernière abbesse, Madame de Montmorency-Laval, aidée d’un vieux domestique, avait dissimulé dans un souterrain que l’on situait sous la serre du château des Folies-Montigny. Durant la Révolution, l’abbesse fut guillotinée et son secret faillit bien disparaître avec elle. Toutefois, lorsque le vieux serviteur nommé Beuchot, celui-là même qui avait aidé l’abbesse à enfouir le trésor, se sentit mourir, il confia à celle qui l’assistait dans ses derniers moments le secret des richesses cachées dans la butte Montmartre. Ladite personne, quelque peu crédule, attendit patiemment que le terrain devint propriété communale, puis alla à la mairie déposer une grosse somme d'argent, nécessaire à l’entreprise des recherches. Mais rien n’y fit : on ne retrouva jamais trace du trésor !

 

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