CHARTRES (28) PARIS (75) - PIERRE-EDME LEFEBVRE DU MÛRIER, PRÊTRE CONSTITUTIONNEL DE SAINT-LÉONARD DE CHEMILLÉ (1763 - 1830)

Né à Chartres, paroisse Saint-Chéron, le 8 janvier 1763, Pierre-Edme Lefebvre habitait Thouars au moment de la Révolution.

Nommé curé constitutionnel de Saint-Léonard de Chemillé le 17 avril 1791 par les électeurs du district de Cholet, il prit possession le 29 mai. La loi du 12 juillet 1791 réunit constitutionnellement Saint-Gilles et Notre-Dame à la paroisse de Saint-Léonard. A la date du 25 février 1792, un commissaire du district fait transporter à Saint-Léonard tous les ornements de Saint-Gilles et de Notre-Dame ; le curé constitutionnel Lefebvre retient ce qu'il veut, et le reste est emporté à Cholet, "trois charges de chevaux". Ce même jour, Lefebvre et la municipalité retiennent entre autres choses "un reliquaire de la Sainte-Larme, le coeur de saint Léonard", le tout d'argent. C'est le même jour qu'on ordonna de descendre les huit cloches de Saint-Léonard, les quatre de Notre-Dame et les trois de Saint-Gilles.

Lors du soulèvement de la Vendée, l'intrus se sauva jusqu'à Chartres, où il arriva le 22 mars 1793. Revenu à Angers le 2 juin, il se sauva de nouveau dans sa ville natale, dès qu'il eut connaissance de la prise de Saumur par l'armée catholique et royale le 9 juin. Nous le retrouvons le 1er février 1794 à Angers, où il fait la déclaration que voici : "Je soussigné, curé constitutionnel de Saint-Léonard de Chemillé, déclare abdiquer les fonctions curiales et sacerdotales et renonce au métier de prêtre. Je déclare avoir fait à la municipalité de Chartres la même abdication (17 novembre 1793) et avoir livré aux flammes dans la salle des séances de la Société Populaire de la même commune une partie de mes lettres de prêtrise, l'autre partie ayant été lacérée ou brûlée par les rebelles".

M. Lefebvre ne tarda pas à quitter Angers, et on ne le revit plus jamais en Maine-et-Loire.

Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Cholet - F. Uzureau - 1925 - pp. 61 à 62

En effet, Pierre-Edme Lefebvre du Mûrier quitta bel et bien le Maine-et-Loire et alla s'installer à Paris jusqu'à la fin de ses jours.

Il avait épousé à Paris (12e), le 21 fructidor an VIII (8 septembre 1800), Marie-Anne Deville, née à Charleville (Ardennes), le 26 novembre 1777. Elle est décédée à Paris (9e), rue Saint-Antoine, n° 32, le 1er février 1848, à l'âge de 70 ans.

De cette union est née une fille, Ernestine-Héloïse Lefebvre du Mûrier, née à Paris, le 16 thermidor an IX (4 août 1801) ; mariée avec Denis-Louis-François-Adrien Colleau, chevalier de la Légion d'honneur, fils de Louis-Anne Colleau, conseiller référendaire, et de Marie-Françoise Carqueville, à Paris 7e, le 20 octobre 1821, dont Ernest-François-Marie, officier de la Légion d'honneur (1824 - 1896) ; elle est décédée à Paris 16e, rue de la Tour, n° 74, le 14 octobre 1866, à l'âge de 65 ans.

Ernest-François-Marie Colleau est décédé célibataire, à Paris 16e, rue de la Tour, n° 74, le 12 mars 1896, à l'âge de 71 ans.

Pierre-Edme Lefebvre, propriétaire, est décédé à Paris, rue Geoffroy l'Asnier, n° 30, quartier de l'hôtel de ville à Paris 9e, le 6 mai 1830, à l'âge de 67 ans.

Son père, fils de Georges et de Marie Gombault, Pierre-Nicolas, propriétaire à Champhol, receveur général de l’abbaye de Saint-Chéron, bourgeois, né à Chartres, le 2 octobre 1730, avait épousé Anne-Marie-Thérèse Pinguet, fille de Charles, marchand épicier, et de Marguerite Oudart, à Chartres, paroisse St-Chéron, le 23 décembre 1760.

Sa mère, Marie-Thérèse Pinguet, est décédée à Champhol le 15 brumaire an XII (5 novembre 1793) à l'âge de 68 ans. Son décès est déclaré par son fils, Charles-Georges, juge au tribunal, frère de l'ex-abbé.

État-civil reconstitué de Paris

AD28 - Registres paroissiaux et d'état-civil de Chartres.