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La Maraîchine Normande
11 juin 2023

MONTREUIL-BELLAY - ANGERS (49) - JULES-MAXIMILIEN GAIN, CHEF DE DIVISION D'ARTILLERIE DANS L'ARMÉE VENDÉENNE (1769 - 1847)

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Fils de Jean-Pierre et d'Antoinette Le More, Jules-Maximilien est né à Montreuil-Bellay, paroisse Notre-Dame du Château, le 22 avril 1769.

Son parrain, Jules-Hercule-Mériadec de Rohan, duc de Montbazon, lieutenant général des armées du Roi, était représenté par Maître Louis-Nicolas Maugeis, sénéchal et maître particulier des Eaux et Forêts de la baronnie de Montreuil-Bellay.

Sa marraine, Marie-Maximilienne-Louise-Emmanuelle-Françoise-Sophie de Salm, duchesse de La Trémoïlle, était représentée par Marthe Dufour veuve de maître François-Charles Dovalle, écuyer, conseiller du roi, lieutenant de la Connétablie et Maréchaussée de France, sénéchal et maître particulier des Eaux et Forêts de ladite baronnie.

baptême 22 avril

 

Avant la Révolution, Jules-Maximilien est le régisseur de Jean-Bretagne-Charles-Godefroy, duc de La Trémoïlle et de Thouars, prince de Tarente, comte de Laval et de Beaufort, et dernier baron de Montreuil-Bellay, père d'Antoine-Philippe de La Trémoïlle, prince de Talmont.

États de services rédigés de la main de Jules-Maximilien Gain :

Au mois de juin mil sept cent quatre vingt treize, je me suis rendu à Châtillon avec mon frère [Joseph-Aristide] pour demander du service dans l'armée catholique et royale. Je me présentai à Monsieur d'Elbée, général en chef, qui me reçut et me demanda dans quelle arme je voulois servir ; comme j'avois navigué et que je connoissois un peu la manoeuvre du canon, je lui demandoi celle de l'artillerie. Alors il me présente à Monsieur Bernard de Marigny, commandant en chef d'artillerie, qui me nomma chef de division d'artillerie.

Je commençoi alors à commander à l'affaire du Bois aux Chèvres où, pour mon étrenne, nous fûmes battus. Je me reployoi avec l'armée jusqu'à Baupreau d'où nous revînmes sur Châtillon où nous battîmes Vesterman et son armée. Je commandois alors l'artillerie du centre, nous eûmes une victoire complette.

Après cette affaire, je fus envoyé à Mortagne où étoit notre parc d'artillerie. Je restai là jusqu'à l'affaire de Luçon où nous fûmes battus. Je commandois alors l'artillerie du centre avec Monsieur Grelier, capitaine d'artillerie. Je me sauvai avec Monsieur Bernard de Marigny dans un village où à peine fûmes-nous entrés que nous fûmes obligés d'en sortir. Nous nous rendîmes à Châtillon.

Quelques jours après, je fus envoyé dans la division de Monsieur de Royrand pour commander l'artillerie de sa division ; je restoi avec lui jusqu'à la bataille que nous eûmes dans un village près Chantonnay où nous battîmes les républiquains qui étaient campés. Nous les prîmes entre deux feux ; je commandois l'artillerie qui battoit au quatre chemins les républiquains.

Je me suis rendu ensuite avec la division de Monsieur de Royrand pour conjointement avec l'armée de MM. de Bonchamp, d'Elbée et de Lescure battre l'armée républiquaine qui étoit entre Mortagne et Cholet. A cette bataille, MM. de Bonchamp, d'Elbée et Lescure furent blessés à mes côtés.

C'est moi qui commandois l'artillerie à la bataille de la masse (?) à Coron.

J'ai passé la Loire avec l'armée ; j'ai assisté à toutes les batailles qui ont eu lieu commandant l'artillerie de l'avant-garde commandée par Monsieur Stofflet. Arrivé à Laval, j'ai commandé l'artillerie à la bataille que nous eûmes avec l'avant-garde de l'armée de Mayence ; j'eus à cette petite affaire un cheval de tué sous moi. Le lendemain, je fus désigné avec le chevalier Perrault pour commander l'artillerie. M. Perrault fut blessé et fut obligé de se reployer sur Laval. Je restoi alors à commander seul ; mon cheval eût les deux épaules traversées à cette bataille. Enfin je me suis rendu à Granville avec l'armée où Monsieur de la Rochejaquelein ordonna de forcer une porte à coup de canon pour entrer dans la ville. Je fus désigné pour commander les pièces qui devoient faire cette expédition. Je reçus une balle qui me traversa les reins. Je me suis rendu après cette bataille jusqu'à Angers, de là au Mans, ensuite à Savenay. J'ai été pris dans la forêt du Gave avec mes beau-frères les Messieurs Odally de Châtillon et conduit à l'entrepôt des Marchands à Nantes, d'où je me suis sauvé en me jettant par la croisée. De là, je me suis rendu à Tours où j'ai été reconnu et incarcéré, j'ai resté onze mois en prison à Tours.

Pendant mon absence, mon père et ma mère ont été incarcérés et ont péri dans les prisons, mes deux beaux-frères ont été guillotinés, mon frère a été tué dans la Vendée.

Le séquestre a été mis sur mon bien qui a été vendu, mon mobilier l'a été aussi, enfin tout a été perdu pour moi.
Je me suis marié avec Mademoiselle Odally de Châtillon qui a eu le même sort que moi. Elle a perdu ses frères, sa belle-soeur, ses propriétés ont été brûlées. Elle a suivi ses frères à l'armée vendéenne. Elle vient de mourir et m'a laissé pour comble de mes malheurs veuf avec sept enfants.

Cet état de services est certifié sincère et véritable par le comte Charles d'Autichamp, ancien général en chef de la Vendée ... le 1er août 1814.

 [Huit ans de service y compris quatre campagnes - blessé de trois coups de feu]

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Ses états de services et l'affiche ci-dessus du Tribunal criminel militaire, nous amène à penser qu'avant de rejoindre l'Armée Catholique et Royale, Jules-Maximilien Gain était enrôlé volontaire au 16e régiment de dragons.

Dans l'Historique dudit régiment, l'auteur, le vicomte de Castéras-Villemartin, indique que"le 15 juin 1793, le 3e escadron de ce régiment qui avait 140 hommes à Tours et un détachement à Chartres, comptait à l'Armée de Vendée sous les ordres du général Duhoux" et selon Gain lui-même, c'est en juin 1793 qu'il rejoint d'Elbée. Il n'est donc pas étonnant que, plus tard, lorsqu'il revient à Tours, il est reconnu, arrêté et incarcéré pendant "onze mois" à l'issue desquels il est jugé et, et par chance, acquitté le 9 brumaire an III (30 octobre 1794).

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En 1795, surnuméraire au bureau des droits d'enregistrement d'Angers, il se marie et s'installe à Montreuil-Bellay.

Il y fut maire de novembre 1806 à mai 1815 puis réélu de juillet 1815 jusqu'en août 1818. Il fut reçu chevalier de la Légion-d'honneur le 25 avril 1821.

AD49 maire

 

Jules-Maximilien Gain est décédé à Angers (1er arr.) en son domicile sis route de Paris, le 6 novembre 1847, à l'âge de 78 ans.

 

décès Angers 1er arr

 

Son père, Jean-Pierre, avocat au parlement de Paris, procureur fiscal et directeur de la baronnie de Montreuil-Bellay, est mort dans les caves de Doué-la-Fontaine, le 22 nivôse an II (11 janvier 1794).

Il avait épousé à Paris, paroisse Saint-Sulpice, le 11 mai 1756, Antoinette Le More. Tout comme son époux, elle est morte en prison, plus précisément dans la prison Saint-François à Bourges, le 6 février 1794.

Le More Antoinette décès Bourges 1794

De leur union sont nés, à Montreuil-Bellay :

- Marie-Charlotte-Antoinette, née le 2 mai 1758 ;

- Louise-Françoise-Gabrielle, née le 1er octobre 1759 ;

- Marthe-Louise-Jeanne, née le 13 octobre 1760 ;

- Jean-Baptiste-Joseph, né le 6 juin 1763 ; prêtre, ordonné à Nantes en 1789 ; se réfugia dans le diocèse de Nantes, exerça clandestinement le ministère à Orvault ; chanoine honoraire d'Angers au Concordat, puis titulaire ; décédé en 1834 ;

- Léonard-Louis, né le 13 octobre 1764 ; décédé le 15 juillet 1778 ;

- Sophie, née le 30 mai 1767 ;

- Jules-Maximilien, né le 22 avril 1769 ;

- Joseph-Aristide, né en 1773 ; engagé dans l'armée Vendéenne, tué en combattant.

____________________

Sur l'acte de mariage, Julien-Maximilien est dit "surnuméraire au bureau des droits d'enregistrement d'Angers". Il avait épousé à Angers (3e arr.), le 27 prairial an III (15 juin 1795), Marie-Suzanne O'Dailly, née à Châtillon, paroisse Saint-Melaine, "dans le courant de septembre 1772", fille de Jean-Barthélémy et de Jeanne-Françoise-Antoinette Brunet.

De cette union sept enfants sont nés, à Montreuil-Bellay :

- Jules-Marie-Désiré, né le 11 frimaire an V (1er décembre 1796) ;

- Benjamin, né le 5 floréal an VI (24 avril 1798) ; décédé le 4 ventôse an VII, à l'âge de neuf mois et 27 jours ;

- Louis-Victor, né le 14 brumaire an VIII (5 novembre 1799) ; magistrat, avocat à la cour d'Angers, conseiller à la Cour d'appel d'Angers, député de Maine-et-Loire ; chevalier de la Légion d'honneur (12 août 1865) ; marié à Tours, le 12 mars 1839, avec Agathe Pallu ; décédé à Angers, le 5 mars 1878 ;

- Achille-Louis, né le 4 germinal an IX (25 mars 1801) ; receveur de l'enregistrement, directeur d'assurances à Mayenne ;

- Caroline-Suzanne, née le 10 nivôse an XIII (31 décembre 1804) ; mariée à Montreuil-Bellay, le 29 janvier 1825, avec Émile Legry, propriétaire, né à Chinon, le 14 mars 1801, fils de Gabriel-René Legry et de Marie-Françoise-Félicité Maffray ; 

- Charles, né le 1er mars 1807 ; décédé le 10 février 1815 ;

- Henry, né le 27 août 1808 ; marié avec Marie Bougault.

Marie-Suzanne O'Dailly est décédée à Montreuil-Bellay, le 24 novembre 1813, à l'âge de 42 ans.

O'Dailly décès 1813

 

AD49 - Registres paroissiaux et d'état-civil de Montreuil-Bellay

AN - Base Leonore - LH//1056/53 (dont état de services)

Jugement de la Commission militaire de Tours : AD85 - SHD B 1/339-25

AD18 - Registres d'état-civil de Bourges

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Commentaires
L
Je suis très heureux d'avoir ainsi rencontré l'un des fils de Jean-Pierre Gain, qui fut le régisseur du duc de La Trémoille pour sa baronnie de Montreuil-Bellay. Merci.<br /> <br /> Jean-François LABOURDETTE, La Maison de La Trémoille au XVIIIe siècle, Paris, Honoré Champion, 2021
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