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La Maraîchine Normande
17 juin 2023

SAUMUR (49) PARIS (75) - COLONEL BARON FRANÇOIS ALLOUIS (1774 - 1848)

 

saumur z

La famille Allouis descend de Silvain Allouis qui était sous Louis XV architecte à Saumur. Marié avec Anne Alleaume, il eut plusieurs enfants, dont François,  né à Saumur, paroisse Notre-Dame-de-Nantilly, le 8 juillet 1774.

baptême Notre Dame de Nantilly 1774



Entré au service comme soldat au 1er bataillon de volontaires du Maine-et-Loire le 19 juin 1792, François sert à l'armée du Nord en 1792 et 1793.

Lieutenant au 2e bataillon bis de sapeurs le 28 décembre 1793, capitaine le 24 février 1794, au 2e bataillon de sapeurs le 1er avril 1798, il est employé à l'armée des Côtes de l'Océan de 1794 à 1797 puis en Italie en 1798.

Aide de camp du général Lemoine le 27 avril 1799, il remplit ensuite les fonctions de substitut au capitaine rapporteur auprès de ce conseil de guerre le 20 octobre 1799, puis auprès du conseil de guerre de la division Lemoine le 1er décembre 1799.

Aide de camp du général Rusca, commandant à l'île d'Elbe le 21 mai 1801, il est nommé chef de bataillon le 18 juillet 1804 et maintenu dans ses fonctions.

A son retour de l'île d'Elbe, il est employé comme adjoint à l'état-major général de l'armée d'Italie le 30 avril 1806 puis de la Grande Armée en 1807.

Prévenu d'avoir reçu vingt frédérics pour avoir favorisé le déparquement de marchandises à Volgast, il est destitué le 10 février 1808, mais les faits reprochés s'étant révélés sans fondement, il est réintégré dans son grade de chef de bataillon le 25 février 1809.

Adjoint à l'état-major général de l'armée d'Allemagne en 1809 et de la Grande-Armée en 1812 - 1814, il est mis en non activité le 1er septembre 1814.

Major le 11 janvier 1815 et chef d'état-major de la 12e division du corps d'observation de la Moselle le 31 mars 1815 devenu le 4e corps de l'armée du Nord, il est promu adjudant commandant le 9 juin 1815 à 40 ans passés et après 23 ans de services.

Maintenu dans ses fonctions, il participe à la campagne de Belgique.

Il est replacé dans son grade de major et mis en non activité conformément aux dispositions de l'ordonnance du 1er août 1815 annulant les promotions prononcées pendant les Cent-Jours.

Admis comme lieutenant-colonel dans le corps royal d'état-major le 27 mai 1818, chef de l'état-major le 27 mai 1818, chef de l'état-major de la 20e division militaire à Périgueux le 22 juillet 1818, il est employé à l'état-major de la 1ère division militaire à Paris le 20 mars 1819, promu colonel le 5 mars 1823 et maintenu dans son emploi.

ALLOUIS par le Roi

Mis en disponibilité le 6 août 1830, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite le 11 septembre 1830, sa pension fixée à 3.000 F. par ordonnance du 10 juillet 1831, étant portée à 3.400 F. le 26 octobre 1832.

François Allouis est décédé à Paris (10e arr.), rue de Seine n° 23, le 1er février 1848 à huit heures du matin, à l'âge de 73 ans ; il fut inhumé à Paris, cimetière du Sud le lendemain après des obsèques en l'église de Saint-Germain-des-Prés.

Décès baron 1848 Paris


Décorations et distinctions :

- Chevalier de la légion d'honneur le 9 novembre 1814 ; officier le 24 août 1820.

- Chevalier de Saint-Louis le 7 janvier 1818.

- Baron à titre héréditaire par lettres patentes du 7 septembre 1822. 

Armoiries : D'or à la bande de gueules, chargée d'une épée d'argent montée d'or, accompagnée en chef d'un lévrier assis, de sable, langué de gueules, soutenu d'une terrasse de sinople et en pointe d'une tour de sable soutenue de sinople et adextrée en chef d'une étoile d'azur. L'écu timbré d'une couronne de Baron. 

POLICE z

Pendant toute la seconde Restauration, il fut chargé à Paris de la police militaire par le duc de Feltre.

L'ouvrage de Louis Guyon (lieutenant au 59e de ligne) intitulé "Biographie des commissaires de police et des officiers de paix de la ville de Paris" nous instruit sur le comportement du colonel baron Allouis lorsqu'il dirigea la police militaire de la première division :

"La première division militaire a donc sa police. A ce mot, tout militaire doit se sentir indigné. C'est le colonel baron Allouis, qui dirige cette police suivant son bon plaisir et son caprice. Il est tellement flatté de sa puissance ; elle l'aveugle à tel point, que souvent il s'abandonne, sans réserve, à l'esprit de tracasseries, qui est la base essentielle de son caractère. Que résulte-t-il de cela ? qu'il est parfois obligé de s'abaisser et de faire des excuses à des militaires au-dessous de lui, ou même à ses égaux, mais qui tous ne veulent point impunément supporter sa morgue, ni la rudesse insolente du planton qui garde sa porte, et qui a l'ordre, probablement, d'imiter son maître en grossièreté.

Malheur à l'officier qui vient à Paris sans permission, ou qui excède un peu celle qu'il avait d'y séjourner. Le colonel baron aura bientôt la douce satisfaction de lui préparer un logement à l'Abbaye ; et là, on entoure l'officier délinquant de maintes vexations ; on le prévient, on le choye comme un malfaiteur ; et le rapport de toutes les tracasseries dont il a été la victime, est un des plus doux passe-temps du Baron-Colonel. La sévérité qu'il déploie dans le poste qu'il occupe, rappelle naturellement, à ceux qu'il vexe, ce qu'il fut, ce qu'il fit jadis ; et, comme on ne mérite d'indulgence qu'autant qu'on en a pour les autres, on conçoit qu'il n'est pas épargné dans le feuilleton des prisonniers de l'Abbaye ; et ce n'est point à Saint-Brieux que M. Allouis irait se vanter de la conduite qu'il tient à Paris.

Comme les sots, le Baron-Colonel est jaloux de ceux qui l'entourent. Presque tous les officiers de l'état-major lui déplaisent, parce qu'il voudrait être exclusivement en avant, toujours sur le premier plan du tableau. Le lieutenant-général, dont il est pourtant obligé de prendre les ordres, le rudoye parfois, et le remet à sa place, dont il sort fréquemment et avec beaucoup de facilité. On demandait un jour à ce lieutenant-général pourquoi il employait un tel homme ? Cet officier supérieur, pour toute réponse, se contenta de hausser les épaules. Pour le Colonel-Baron, quel honneur ! quelle marque de bienveillance de son chef !

M. Allouis a, sous ses ordres, six employés écrivains, dont un avec le titre de secrétaire, plus, six agents, "mouches" toutes dévouées aux ordres du Colonel-Baron, et chargées, par lui, d'espionner tous les officiers qui résident dans Paris, et qui en composent la garnison. A la tête de ces levriers d'espionnage est un ex-officier ... de paix, renvoyé de la police pour avoir tenu des propos contre S.A.R. madame la Dauphine ; et les appointements de cette petite escouade, dirigée contre les officiers militaires, sont payés par le colonel-chef, qui, ayant à sa disposition les fonds destinés à sa police, s'arrange de manière à passer pour très riche.

Le Colonel-Baron Allouis est de ceux qui vont à la fortune à pas de géants. En 1815, il était simple capitaine ; sous le lieutenant-général comte Defrance, il devint chef de bataillon ; sous le comte Coutars, il passa successivement de lieutenant-colonel au rang de colonel, et les titres de baron, d'officier de la Légion-d'honneur et de chevalier de Saint-Louis se sont groupés autour de lui pour le gonfler d'orgueil. Qu'a-t-il fait pour mériter toutes ces dignités ? Il a été le complaisant des puissants du jour, et s'est mis à genoux devant l'idole du moment.

Les officiers à la demi-solde s'applaudissent, chaque jour, de n'être plus dans ses attributions. Toujours la férule à la main, le Colonel-Baron croyait devoir sans cesse faire le méchant, quoiqu'ayant affaire à des gens fort doux, et qui n'ont jamais guère élevé le ton que devant l'ennemi. Il était temps que le colonel ne fût plus chargé de les vexer ; car quelques-uns, sans bruit et sans scandale, se promettaient de lui demander raison de certains rapports mensongers, faits sur leur compte.

Et comment le Colonel-Baron n'aurait-il pas commis des vexations, lorsqu'une partie des documents, sur lesquels il les appuyait, lui étaient donnés par un nommé Tison, calomniateur à gages, employé dans les bureaux de la guerre, dont il fut honteusement chassé pour avoir figuré dans l'affaire de la vente des décorations."

SIGNATURE

François Allouis avait épousé le 2 janvier 1805 Louise-Reine Ambierle-Lebrun, née à Paris, le 18 juin 1781. Au décès de son époux, elle reçut une pension de 750 fr.

Son frère : Silvain-François, né à Saumur, le 23 avril 1788 : conscrit de 1808, fusilier au 102e régiment le 11 août 1807 ; caporal le 26 octobre 1807 ; fourrier le 17 septembre 1807 ; sergent le 21 août 1808 ; sergent-major le 21 juin 1809. Il fit à la Grande Armée et à l'Armée d'Espagne les campagnes de 1807, 1808, 1809, 1810, 1811 et 1812. Il reçut un coup de feu au bras droit qui a nécessité l'amputation de ce membre (Espagne 4 juin 1811). Une pension de 342 F. lui est accordée par décret du 28 décembre 1812. Il est décédé à Fère-Champenoise (Marne), au 16 rue de Châlons, le 17 août 1844. Il avait épousé le 27 novembre 1816,  à Gourin (56) Julie-Marie-Gabrielle Bosquet dont il avait eu trois filles : - Amélie-Anne-Julie ; - Sophie-Marie-Julienne ; - Adèle-Marie-Augustine. Il fut fait Chevalier de l'Ordre royal et militaire de la Légion d'honneur, le 23 mai 1825.

silvain-françois signature

 

 

 AD49 - Registres paroissiaux de Saumur

Dictionnaire des colonels de Napoléon - Danielle et Bernard Quintin - 2013

État-civil reconstitué de Paris

AN - Base Leonore -  LH//24/78 - LH//24/82

AN - Titres et armoiries - BB29/976 p. 120.

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