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La Maraîchine Normande
17 août 2019

MERCUER (07) SOISSONS (02) - JOACHIM CHASTANIER DE BURAC, INFIDÈLE A SON ROI (1742 - 1814)

 

Mercuer z

 Fils de Jean-Pierre et de Marie Tailland, Joachim est né à Mercuer (Ardèche) le 6 juin 1742.

CHASTAGNIER DE BURAC baptême z

Canonnier au régiment de Grenoble-Artillerie, le 24 octobre 1767, sergent, 27 décembre 1770 ; sergent-major, 26 juillet 1773 ; lieutenant en 3e au régiment d'artillerie des colonies, 1er novembre 1784 ; garçon-major à la 6e division de canonniers-matelots, 1er mai 1786.

D'Albert de Rioms z

Il était l'agent d'Albert de Rioms qui commandait à Toulon. Lorsque Rioms fut arrêté au mois de décembre 1789, Burac courut les casernes pour exciter les soldats à tirer sur la garde nationale et il disait hautement que la marine s'était déshonorée en laissant arrêter son chef par un tas de brigands, que, s'il avait eu sous ses ordres trois cents hommes de bonne volonté, il aurait fait mordre la poussière aux plus mutins.

On sut ce propos, on dénonça Burac, et la municipalité de Toulon ordonna de l'appréhender partout où on le trouverait. Il eut le temps de se sauver, il gagna l'arsenal, puis la sortie du port, monta dans un bateau qui le déposa sur la côte de Missiessy et après s'être caché quelques jours dans une fabrique de poudre, il se rendit à Marseille où commandaient Caraman et Bournissac.

Il s'enfuit de nouveau quand les patriotes eurent le dessus et se réfugia dans son village natal de Mercuer dans l'Ardèche, cette fois encore pour jouer un rôle.

Lorsque se forma la deuxième fédération de Jalès, il fut élu général en chef de l'armée catholique ; son titre d'officier d'artillerie frappait les esprits, et on le croyait énergique, absolument dévoué à l'ancien régime, résolu à vaincre ou à mourir pour le trône et l'autel. Mais il craignait de se compromettre sans ressource et il devinait que le mouvement avorterait tôt ou tard. Il conduisit sur les bords de la Cèze les bataillons qui chantaient le Ça ira de la réaction :

Ne croyez pas durables
De sinistres décrets ;
Ne croyez pas valables
Des serments indiscrets ;
Tout cela finira,
Ça ira, ça ira.

et à Saint-Ambroix, il conseilla aux meneurs de se disperser. La plupart refusèrent et l'accusèrent de trahison. Il les laissa délibérer et pendant qu'ils discutaient, il entraîna les fédérés : on voulait, disait-il, protéger les catholiques menacés par les protestants ; mais Nîmes et le Gard étaient tranquilles, le roi et la religion ne couraient aucun danger, et par conséquent nul motif ne justifiait la révolte ; il fallait rentrer chez soi. On le crut, les paysans du Vivarais retournèrent dans leurs montagnes, la fédération fut dissoute ; "le coup, s'écriait Bastide-Malbos, est à recommencer et l'essentiel sera, une autre fois, de mieux choisir les troupes et surtout le général !"

Jules de Malbos, le fils de l'initiateur des camps de Jalès, parle ainsi de ce personnage : "... Le choix des fédérés tomba sur un officier royaliste mais faible, incapable de prendre une résolution énergique, n'ayant ni ce feu ni cette élévation de l'âme qui sont nécessaires à l'homme qui commande au moment des grandes commotions politiques. M. Chastanier de Burac, en un mot, était de ces hommes comme depuis nous en avons vu beaucoup en France, qui, enchantés de jouer un rôle, savent cependant se plier à tout, et qui sont incapables de commander, parce qu'ils le seraient même d'obéir dans certaines circonstances."

Le fougueux royaliste Andéol Vincent en donne une définition plus courte : "un homme mixte".

Burac ne recueillit pas le fruit de sa défection. Une lettre du département de l'Ardèche dont la Constituante entendit la lecture dans la séance du 5 mars 1791, annonça qu'il avait "beaucoup contribué à la dispersion du rassemblement" ; la commune de Mercuer attesta plus tard qu'il avait "à l'affaire de Jalès par sa bienfaisance, sa prudence et ses lumières garanti une troupe composée d'environ 6.000 à 7.000 hommes" ; lui-même se vantait d'avoir à la fin de février 1791 "dissout l'armée de Jalès par la confiance générale qu'il avait su inspirer à ses concitoyens".

Toutefois, lorsqu'il vint à Paris, il n'obtint pas d'emploi. Il dut, dit-on, vivre du biribi et il trempa dans des "intrigues inciviques", reçut des secours de la liste civile.

Après le 10 août, il redemanda du service au ministre de la marine. Il fut éconduit comme aristocrate, et, sur l'aveu qu'il fit lui-même, qu'il serait pendu s'il allait jamais à Brest ou à Toulon. Selon Beaufort-Schoenebourg, il serait mort de misère sur le pavé de Paris, s'il n'était entré dans la légion sur la recommandation des députés de l'Ardèche.

légion germanique 1792 z

Lieutenant-colonel commandant l'infanterie légère de la légion germanique, 4 septembre 1792 ; colonel de la légion de la Fraternité (ancienne légion germanique) en Vendée, 4 mai 1793 ; général de brigade, 12 juin 1793 ; suspendu de ses fonctions, 30 septembre 1793 ; confirmé général de brigade par le comité de Salut public et employé à l'armée de l'Ouest, 13 juin 1795 ; employé à la division Willot ; non compris dans la nouvelle organisation de l'armée des Côtes de l'Océan, 1er janvier 1796, et autorisé à prendre sa retraite par le même arrêté ; admis au traitement de réforme le 6 janvier 1800 ; membre du conseil d'administration de l'hôpital de Bourbonne-les-Bains, 1800-1801 ; admis à la retraite, 21 février 1801.

Membre de la loge "les Amis Réunis" à l'orient de Mayenne en 1803-1804 (Revue de l'institut Napoléon).

Domicilié à Mayence, département du Mont-Tonnerre, où il exerçait la profession d'inspecteur des hôpitaux militaires, Joachim Chastanier de Burac est décédé à Soissons le 8 août 1814, à l'âge de 72 ans, sans postérité.

CHASTEIGNIER DE BURAC décès z

 

Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792 - 1814) - Tome I - A-J - 1934

La légion germanique (1792 - 1793) - Arthur Chuquet - 1904.

AD07 - Registres paroissiaux de Mercuer.

AD02 - Registres d'état-civil de Soissons.

Revue historique, archéologique, littéraire et pittoresque du Vivarais - Tome XI - 11ème année - 1903 - p. 175

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