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La Maraîchine Normande
10 avril 2019

VALLERY (89) - LA VOCATION D'ADINE DU VERGIER DE LA ROCHEJAQUELEIN

LE CHÂTEAU DE VALLERY
Mlle Adine de La Rochejaquelein (1832-1896)

Mme la marquise de La Rochejaquelein avait hérité de Mme de La Ferrière, sa tante, du château de Vallery et des propriétés en dépendant.

Elle y séjournait avec son mari, M. le marquis Henri de La Rochejaquelein et leurs enfants, une partie de l'année.

La Rochejaquelein Henri

Il est de tradition que les familles d'ancienne noblesse se montrent protectrices de l'Église et du Clergé, de là des relations, sinon d'amitié, du moins de convenances entre ces familles et le pasteur de la paroisse. M. et Mme de La Rochejaquelein se montrèrent fidèles à cette tradition. Des relations s'établirent vite et devinrent même très intimes entre M. Ducrot et M. le Marquis. Tous deux d'une nature très expansive, étaient en même temps d'un caractère pétulant et se portant facilement aux extrêmes. Il est difficile que l'accord dure longtemps entre deux sujets de cette trempe ; aussi la brouille ne tarda pas beaucoup à se produire ; en voici la cause principale.

Mlle Adine, l'une des filles de M. le Marquis, était d'une piété très fervente. Il advint même qu'un jour elle exprima l'intention d'entrer au couvent. Naturellement, M. et Mme ses père et mère durent lui faire des observations et opposer quelques difficultés à l'accomplissement de cette intention. Une vocation de cette sorte, fraîchement éclose, a besoin d'être éprouvée par la contradiction avant d'arriver à maturité. Or, en raison directe des oppositions qui lui étaient faites, Mlle Adine se fortifiait dans sa résolution de quitter le monde et multipliait ses exercices de piété et ses assiduités à l'église. M. et Mme de La Rochejaquelein étaient portés à penser que leur demoiselle était appuyée et peut-être excitée par M. le curé à persévérer dans ce qu'ils regardaient comme un entêtement momentané.

L'ordre dans lequel Mlle Adine voulait se confiner observe la clôture. Elle se condamnait donc à ne plus sortir ; on ne pourrait plus la voir qu'au parloir ; c'était une sorte de mort anticipée. Si du côté de la jeune fille le renoncement était héroïque et digne d'admiration, du côté des parents, la douleur qu'ils en ressentaient était profonde et digne de respect, je dirai même de compassion. M. Ducrot ne s'inspira pas suffisamment de ces sentiments, vis-à-vis des parents. Il se permit même à l'adresse de M. le Marquis des paroles ironiques qui lui furent rapportées. Aussi M. le Marquis lui voua une haine violente et chercha tous les moyens de l'éloigner et il les trouva. M. Ducrot n'était pas homme à se garder avec prudence et sans relâche de manière à ne laisser prise d'aucune part à un ennemi puissant (il était sénateur sous l'Empire), épiant tous les pas et démarches de celui dont il veut avoir raison ... Finalement, au début de l'année 1857, M. Ducrot fut obligé de donner sa démission de curé de Vallery.

M. Ducrot quitta non seulement la paroisse de Vallery, mais même le diocèse de Sens, dans lequel il revint plus tard mourir après quelques années de ministère pastoral à Appoigny. Pour le moment, il était fort irrité contre son archevêque Mgr Mellon Jolly, qui, prétendait-il, ne l'avait pas soutenu dans la lutte contre son puissant adversaire.

M. Ducrot était petit de taille, d'une intelligence vive, d'un coeur ardent et désintéressé et [doué] d'une étonnante facilité d'élocution. Quel dommage que quelques grains d'humilité n'aient point infusé une force équilibrante dans cette riche et sémillante nature. Les excès de ses bonnes qualités rendirent celles-ci la plupart du temps inutiles et parfois nuisibles à lui-même et aux autres.

Ils finirent par donner leur consentement à leur demoiselle qui, entrée dans le couvent de son choix, y vécut heureuse et y mourut en paix (29 juin 1896), preuve que c'était sa vocation.

Monographie_de_la_paroisse_de_[

Monographie_de_la_paroisse_de_[

 


Fille de Henri-Auguste-Georges du Vergier de La Rochejaquelein (1805 - 1867) et de Marie-Thérèse-Joséphine-Adélaïde Chartier de Coussay, fille de Frédéric-Louis-Melchior et d'Adélaïde-Charlotte Foullon de Doué (1812 -1889), Marie-Auguste-Caroline-Victoire-Adine du Vergier de La Rochejaquelein est née à Chartres, le 24 janvier 1832 et baptisée le lendemain.
Décédée le 29 juin 1896.
Chanoinesse régulière de Saint-Augustin - Couvent des Oiseaux


Monographie de la paroisse de Vallery, au diocèse de Sens - Abbé Heurley - 1913

Voir le site du château ICI

AD28 - Registres d'état-civil de Chartres

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Commentaires
J
Suite.....<br /> <br /> Après le marquis Henri-Auguste de la Rochejaquelein, Vallery passa à sa fille Marie (1834-1915), comtesse de Rochechouart, soeur d'Adine. Vallery fut vendu en 1910 par cette comtesse, petite-fille de la marquise.
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J
Il est important de noter que le chateau de Vallery est le chateau historique des princes de Condé, car la veuve du maréchal Saint-André, qui était propriétaire du domaine après la mort de son mari au début des guerres de religion, l'avait donné en 1564 à Louis 1er de Condé (1530-1569), premier prince de Condé. <br /> <br /> La nécropole des Condé se trouve encore actuellement dans l'église de Vallery.<br /> <br /> <br /> <br /> Ainsi la petite-fille de la marquise de la Rochejaquelein (celle des Mémoires) a-t-elle hérité du chateau des Condé. <br /> <br /> Rapprochement remarquable pour les légitimistes !<br /> <br /> <br /> <br /> Un vendéen, historien amateur
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