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La Maraîchine Normande
1 juin 2020

ST-GILLES-CROIX-DE-VIE (85) - GUÉRISON MIRACULEUSE A ST-GILLES-SUR-VIE EN 1822 - ANNE-ADÉLAÏDE LAURET

st gilles sur vie z

 

Nous sommes en 1822 à Saint-Gilles-sur-Vie. Anne-Adélaïde vient de perdre son père, le 27 avril et le 13 mai suivant, elle subit "une violente attaque de nerfs",  qui la rend absolument sourde, muette et percluse de ses jambes. Avec l'aide de sa mère, elle décide alors de demander le secours des prières du prince Alexandre de Hohenlohe-Waldenbourg-Schillingsfürst.

 

PRINCE HOHENLOHE

 

 

Les prières d'Anne-Adélaïde, du Prince, de l'abbé Dorion et du curé de Saint-Jean-de-Monts ont permis la guérison miraculeuse de la jeune fille. Elle est à peine âgée de 22 ans.

Le 28 novembre 1822, M. Dorion, curé de Saint-Gilles-sur-Vie informe l'évêque de la guérison miraculeuse d'une jeune infirme, Anne-Adélaïde Lauret.

"Monseigneur,
Je vous fais passer ci-joint une lettre de la jeune infirme, qu'elle vous écrit elle-même, par laquelle elle vous fait connaître son état, et comment s'est opéré sa guérison, ce qu'elle a éprouvé et ce qu'elle éprouve maintenant. Elle va toujours de mieux en mieux. Les premiers jours, elle a porté un bâton à la main pour se soutenir, aujourd'hui elle n'en porte plus, elle commence à parler en bégayant beaucoup, mais elle se fait entendre. Sa surdité continue toujours, sa grande confiance en Dieu et aux prières du Prince lui font espérer de recouvrer l'ouïe. Je regarde vraiment cette guérison bien merveilleuse ... J'ai l'honneur d'être avec un profond respect,
Monseigneur,

signature Dorion curé

 

Lettre d'Anne-Adélaïde Lauret :

"A St-Gilles, le 12 descembre 1822.

Monseigneur,

J'ai l'honneur de vous écrire celci pour vous prié d'agrée mes très humbles respect et en même tems vous faire par des grace que j'ai obteneu du Ciel et de la guérison miraculuse qui cest opéré en ma faveur. Monseigneur, ayent oui parler que monsieur le prince Alexandre-Albert de Hohenlohe faisait par la grace de Dieu des guérison miraculuse sur toute les personnes qui malade ou affligé quelqonque, qui sadressent a lui et lui exposent leur maladie ou affliction telle quel est, et pour veu quils soit bien pénétré de foi et dune grande confience en notre rédempteur Jésus Christ, et quils résite son veut et avec respect le Saint noir de Jésus, ayent oui celas nous nous somme empressé de découvrir le lieu de son domicile pour lui faire passé une lettre et lui exposent mais affliction et le prient de mobtenir du Ciel ma guérison et ayent reçeu malètre ils a eu la bonté de me faire réponse et de me faire connaître le jours et heures quil semeteret en prière pour moi, afin quétent confessé et communié je puisse à la même heure unir mes prière ausienne, ce que jai fait le plus exactement quils mas été possible.

Vendredi 29 novembre a 7 heures du matin, le bon prince cest mie en prière pour moi et a la même heure mr le curé dici a offert le Saint Sacrifeice de la messe pour moi a laquelles jai eu le bhonneur de communié et mr le curé de St Jean de mont at ausidit ché lui la messe pour moi et den la même intention que celle dici.

Monseigneur, je vai maintenent vous faire part de ce que jai éprouvé pendent la messe le même jours depuis le commencement de la messe jusqua la Communion. Je feu tou jours intérompeu dans mes prière par les inspiration "vos désir sacompliront prenez courage" et etent dessendeu de la Sainte Tables apré avoir communié, je feus inspiré de Dieu de dire 3 fois "Vive Jésus dans mon coeur", et trois fois "mamant" ; ce que je prononcé fort distintquement en sorte que tout les assistent lont pour insidire tous entendeu et une instent après, ces inspiration se sont changé et mon coeur cest épaneoui de joie en me disant "offre tes béquilles à lautel de la Ste Vierge et marche de suite" ; ce que je fit de suite, je me levé de suite et pris de suite mes deux béquilles comme javais coutume de faire lorsque je voulais marché et je me rendeis depuis le grand autel jusquau marche de la Sainte Table devent la Vierge, ne mapuyant aucunnement sur les pied et étent monté dans le Sanctuaire, je sentis un frisont dent tout les mambre et tout din coups mes béquilles tombère dens mes mains et ci je neu pas fermé les main de suite, elles auret tombé abas, mais je marche vite mapuyent bien sur les pied et je feu les déposé auprès de lautel de la Vierge, et je me sui détourné de suite devent tout les assistent frappent dans mes main et disent "O mon Dieu quel bonheur".

Ensuite je me mies agenoux devant la Vierge et di un pater et un avé en naction de grace, et tout le monde crière "miracles" avec une grande joie et ils avoit bien raison parsque cest bien un miracles bien visibles car une heures avant je ne pouvais pas mapuyez dutout sur les pied, même avec mes béquilles ils métait impossible mai aprè avoir dit "Vive Jésus dans mon coeur" 3 fois et "maman" aussi trois fois, tout le même jours, je ne peus articullez une seulle parole et jusquau lindemain 2 heures aprè midie que je feu faire mais prière à léglise devant lautel du Saint Esprit et tout din coups, je santies quelque chause qui se déliet dans ma gorges, et je manquais de parlez tout aux, mais je me retins le plus que je peus et après que je feu de retour a la maison, je commencé a parler et jai tou jours continué depuis et tou jours de mieux en mieux, mai je ne prononce pas bien distunctement mais je me fai bien comprendre, et contineu aussi a marché assé bien, mais force revienne tout les jours.

Et je recois tout les jours quelque nouvelle grace du Ciel, tant pour marché que pour parlez, mais pour lentendement, je suis tou jours a lordinaire, je nenten pas du tout et même pas daparance, mais je ne perpas lespoir au contraire, jespère tou jours quavec la grace de Dieu et le secour des prière de se bon prince, jobtienderé la guérison entière.

Comme ils iaura répétion de prière par le prince, le 31 de se mois, et la messe seras aussi pour moi et étent confessé et communié, je muniré de nouvo au prière de prince. Je vous prie Monseigneur de vouloir unir vos prière ausienne qui ne peuvent metre que très hutille.

Jai lhonneur daitre avec respect, Monseigneur, votre tré humbles et tré obéissante servante.

Lauret signature

 

Extraits du procès-verbal :

"Aujourd'huy le vingt cinq du mois d'avril, an mil huit cent vingt trois, je, Jean-Aimé Gandillon, Vicaire Général de Monseigneur René-François Soyez, Évêque de Luçon, chargé par Sa Grandeur, de faire une enquête sur la guérison d'Adélaïde Lauret, de la paroisse de St-Gilles-sur-Vie, Diocèse de Luçon, d'après l'intervention et les prières de Monseigneur le prince de Hohenlohe, et constater si elle est merveilleuse ou du pur effet de la nature, et des remèdes qu'on lui a administrés, pour remplir les vues de Monseigneur et duement authorisé par les lettres de cet illustre prélat, du dix neuf mars dernier, j'ai dressé le présent procès-verbal d'information.

J'ai d'abord interrogé ladite Adélaïde Lauret et Adélaïde Péaud veuve Lauret, sa mère, lesquelles, après avoir prêté serment de dire la vérité, m'ont affirmé que le 13 may dernier, à la suite d'une violente attaque de nerfs, que M. Roy Docteur Médecin qualifie d'accès hystériques, devint dès le douze du mois de juin aussi dernier, absolument sourde, muète, et si perclue de ses jambes, qu'il lui fut impossible de faire un pas, sans le secours d'Anilles, ce fait reconnu de tous les habitans de St-Gilles, avoué par les Médecins, et les prétendus esprits forts que l'idée seule d'un miracle révolte, est si constant que j'ai cru inutile d'interroger d'autres personnes à ce sujet et me suis borné a exiger leur signature.

Lauret et Lauret signatures

 

Adélaïde Lauret, à laquelle il étoit impossible de rien faire entendre qu'en lui écrivant, fut instruite par écrit des miracles opérés par le prince de Hohenlohe, sensiblement touché de son état, elle écrivit le 11 août aussi dernier, à Mon dit Seigneur le prince, pour l'intéresser à son malheureux sort pour solliciter le secours de ses prières, afin d'obtenir sa guérison.

M. Forster, curé, répondit, en l'abscence de Monseigneur le prince, le vingt quatre novembre dernier, lui annonce que le vingt neuf du mois de novembre, à huit heures, il dirait ses prières pour sa guérison, joignez-y, lui dit il, la même heure, après avoir confessé et communié, les vôtres, avec cette ferveur évangélique, et cette confiance plénière et continuelle que nous devons à Notre Rédempteur Jésus Christ. Excitez au fond de votre coeur, des vertus divines d'un vrai repentir, d'un amour chrétien, d'une croyance sans bornes, d'être exaucés, et la résolution inébranlable de mener une vie exemplaire, enfin de vous maintenir en état de grace ...

Ne pouvant interroger M. Roy, Docteur Médecin, qui a traité Adélaïde Lauret et que l'administration a appellé à Bourbon-Vendée, j'ai prié M. Lefevre (?) de ... (illisible) et de lui demander en mon nom, son opinion et son témoignage par écrit. Il a répondu le trois de ce mois, que n'ayant jamais été témoin que des maladies de cette nature, ayant été guéries semblablement, et n'en ayant jamais entendu parler ; j'estime que la guérison d'Adélaïde Lauret a été miraculeuse.

Elle marche aujourd'hui aussi bien que si elle n'eut jamais été malade, entend bien et parle aussi facillement que personne.

De tout quoy, j'ai dressé le présent procès-verbal à St-Gilles-sur-Vie, les jour, mois et an que dessus ...

Gandillon, vicaire général."

Gandillon signature

 

AD85 - AHD Luçon - SM 222/1

 

Pierre-Jacques-Henry Lauret, maître de barques, fils de Jean Lauret, capitaine de navire, et de Renée-Françoise Bernard a épousé Adélaïde-Roberte Péau, fille de Jean-Chrysostome Péau Villeneuve, maître perruquier, et d'Anne-Magdeleine Neau, à Saint-Gilles-sur-Vie, le 2 mai 1786.

Dont :

- Jean-Chrysostome, né à St-Gilles, le 24 décembre 1786 ; décédé et inhumé le 2 janvier 1787 ;
- Henry-Robert, né à St-Gilles, le 24 décembre 1786 ;
- Marie-Adélaïde, née à St-Gilles, le 12 octobre 1788 ; décédée et inhumée le 28 octobre 1789 ;
- Adélaïde-Roberte, née à St-Gilles, le 4 septembre 1791 ;
- Henry, né à St-Gilles, le 18 fructidor an II (4 septembre 1794) ;
- Bonne-Sévère, née à St-Gilles, le 3 floréal an V (22 avril 1797) ;
- Anne-Adélaïde, née à St-Gilles, le 11 prairial an VIII (31 mai 1800).

Pierre-Jacques-Henry Lauret, capitaine de barque, âgé de 65 ans, est décédé à St-Gilles-sur-Vie, le 27 avril 1822.

Adélaïde-Roberte Péau veuve Lauret est décédée à Saint-Gilles-sur-Vie, le 13 novembre 1841, à l'âge de 90 ans. 

AD85 - Registres paroissiaux et d'état-civil de Saint-Gilles-sur-Vie

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