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La Maraîchine Normande
6 novembre 2019

CIRIÈRES - CERIZAY (79) - LOUIS RICHARD, COMMANDANT DE LA DIVISION DE CERIZAY

 

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La dénomination complémentaire de Cerizay n'implique point, comme on pourrait le croire au premier abord, le droit à la particule ; elle n'indique pas davantage le lieu d'origine de notre héros. Celui-ci, en effet, était un modeste marchand de vaches, originaire de la paroisse de Cirières, près Cerizay. Ces renseignements précis résultent d'une déposition faite devant les autorités de Fontenay, le 15 août 1794, par un Pataud de Cerizay, le citoyen Basty la Foi, compatriote et voisin de Richard : "Richard, déclare ce témoin, est de la commune de Cirières ; sa maison se nomme la Brechatière, à une demi-lieue de Cerizais. Il était ci-devant marchand de vaches ; il a cinq pieds six à sept pouces, assez bien proportionné, visage gravé de petite vérole, brun, habillé ordinairement d'une veste bleu-céleste, portant ceinture."

 

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Richard de Cerizay doit tout simplement sa pseudo-particule au titre de commandant de la division de Cerizay, poste auquel cet humble marchand de vaches avait été appelé par la confiance des insurgés poitevins.

Historiens et documents sont muets sur notre héros pendant la première période de l'insurrection : c'est seulement après la campagne d'outre-Loire et la destruction de la Grande Armée qu'il est signalé parmi les chefs en vue, lors de la reprise d'armes provoquée par l'entrée en scène des colonnes infernales, au mois de janvier 1794. Mais, à cette époque, Richard est tout de suite noté en attendant de passer au premier plan, après la mort de La Rochejaquelein. Le commandement qui lui fut alors déféré ne pouvait être, bien évidemment, que la récompense de faits d'armes naguère accomplis dans les rangs de la Grande Armée, sous les ordres de Lescure et de Monsieur Henri.

Pour venger la mort de celui-ci, l'intrépide marchand de vaches de Cirières fait appel à tous les survivants de l'ancienne division de Cerizay et, à la tête d'environ 2.000 hommes, entre aussitôt en campagne. Le début du nouveau chef semble avoir été l'enlèvement d'un convoi près du bourg de Courlay, dans les premiers jours de février.

La division de Cerizay devient alors un centre de ralliement pour les chefs de l'armée d'Anjou, débandée à la suite du combat de Beaupréau (14 février) :

"Nous n'étions pas nombreux, rapporte l'un des chefs angevins dans ses Mémoires (Poirier de Beauvais), ayant été dispersés par la déroute ; il fallait faire un nouveau rassemblement ...
Nous savions que Richard, simple paysan, brave et honnête homme, avait réussi à se former une petite armée de deux mille hommes, dans les environs de Cerisais ; il avait déjà eu plusieurs succès. Nous allâmes le rejoindre, afin d'enlever de ce côté quelques postes à l'ennemi, ce qui, en augmentant nos conquêtes, relèverait le courage de nos gens, que l'affaire de Beaupréau avait un peu abattus."

Au contact du "brave et honnête" Richard, les Angevins abattus reprennent effectivement courage et, grâce à lui, recommencent à tenir tête à l'ennemi :

"Nous fûmes, poursuit le témoin, le 22 février, à Cerisais, où était Richard avec sa troupe ; il venait de s'emparer de cette ville, dans laquelle se trouvait une quantité considérable de blé ...

L'armée de Richard était en bonne disposition et ne demandait qu'à se battre. Nous partons tous de Cerisais, le surlendemain du jour où nous y étions arrivés, et nous nous dirigeons sur Bressuire. La garnison surprise se défendit mal et fut bientôt en déroute ..."

Après avoir ainsi tiré d'embarras les Angevins et, de concert avec eux, enlevé Bressuire, Richard poursuit la série de ses exploits, toujours de compte à demi avec ceux dont il vient de remonter le courage : de Bressuire, le 26 février, lui et Stofflet marchent sur Argenton-Château, battent à plate couture la garnison, en avant de la ville, où ils pénètrent ensuite pèle-mêle avec les fuyards. A cette affaire, où les insurgés avaient attaqué sur trois colonnes, le chef de la division de Cerizay commandait la colonne de droite, Chalon celle de gauche, et Stofflet le centre.

A Argenton, Angevins et Poitevins se séparèrent : tandis que Stofflet regagnait l'Anjou, Richard rentra à Cerizay, où il avait établi son quartier général. Il en sortait presque chaque jour, pour harceler les détachements républicains qui sillonnaient le pays.

Quelques semaines plus tard, nous retrouvons notre héros faisant de nouveau le coup de feu en compagnie de Stofflet qui, cette fois encore, à la suite d'un échec éprouvé en Anjou, était venu chercher sa revanche sur le territoire poitevin.

Ce fut le 18 mars que Poitevins et Angevins, réunis sous le commandement de Stofflet et de Richard, attaquèrent la colonne du général Grignon, campée sur le plateau des Oulleries, près de Saint-Aubin-de-Baubigné. La déroute des Bleus fut complète et les Blancs firent un grand carnage de ces massacreurs qui, très braves tant qu'il ne s'agissait que de massacrer les femmes et d'embrocher les petits enfants, s'empressaient de décamper comme des lapins dès qu'ils avaient affaire à quelques bandes de gâs solidement trempés. Au témoignage de Poirier de Beauvais, la division de Cerisay et son chef eurent surtout les honneurs de la journée.

♣♣♣


Sur ces entrefaites, le bruit se répandit tout à coup que Marigny venait de rentrer dans le Bocage : Marigny, le brave des braves, qui avait partagé naguère, avec Lescure et Monsieur Henri, l'admiration enthousiaste des Poitevins. Errant sur la rive droite de la Loire, après le désastre de la Grande Armée dont, suivant l'heureuse expression de Crétineau-Joly, il avait conduit le deuil jusqu'au bout, il s'était vainement efforcé de soulever les Bretons de la région nantaise et, de guerre lasse, avait enfin repassé le fleuve pour regagner le pays témoin de ses premiers exploits. Après avoir traversé les lignes de Charette, avec lequel il lui eût été difficile de s'entendre, puis les canons de l'ancienne armée du Centre, qui ne pouvaient lui offrir que les éléments d'une résistance encore mal organisée, il s'était rendu directement à Courlay où, tout de suite, les frères Texier l'avaient fait acclamer comme chef par un rassemblement d'environ quatre cents hommes. (Bourniseaux).

A cette nouvelle, qu'il apprit en rentrant dans ses cantonnements après la victoire des Oulleries, Richard s'empressa d'accourir se mettre lui-même sous les ordres de l'ancien général de la Grande Armée. Celui-ci l'accueillit à bras ouverts et, dès lors, ne cessa de le considérer comme son principal lieutenant, en lui témoignant, rapporte Poirier de Beauvais, une confiance telle que le brave et honnête divisionnaire de Cerizay "croyait tout faire".

L'exemple de Richard fut aussitôt suivi par tous les anciens soldats de Lescure et de La Rochejaquelein, ainsi que par une foule de braves des environs de Mallièvre, des Épesses et de Mortagne (Bourniseaux). D'un autre côté, mécontents de Stofflet, qui, "a vrai dire n'était point aimable", plusieurs officiers jusque-là enrôlés sous la bannière du chef angevin, entre autres le chevalier de Beaurepaire, le chevalier de Céris et Renou, se rallièrent également au nouveau venu qui, dès son arrivée, se trouva ainsi à la tête d'une véritable armée.

Grâce à "sa parfaite connaissance du théâtre de la guerre" et à "l'attachement sans bornes que lui vouaient les habitants", Marigny se révéla tout de suite comme "un chef redoutable". Admirablement secondé par Richard, il débuta par une série de succès dont le plus retentissant fut l'habile blocus puis la prise de Mortagne, où les bandes poitevines pénétrèrent le 25 mars.

Ces succès de Marigny ne tardèrent pas à exciter la jalousie de Stofflet qui, après la mort de La Rochejaquelein, s'était proclamé lui-même général en chef et en avait usurpé le titre (Poirier de Beauvais). Il "faisait mesquinement surveiller" son heureux rival et, "pour empêcher les soldats des Aubiers, de Bressuire, de Cerizay, qui l'adoraient, de se ranger sous ses ordres", il ne reculait devant aucune manoeuvre. Poirier de Beauvais, dans ses Mémoires, rapporte qu'à la date du 12 avril lui-même fut chargé, par Stofflet et son Conseil, d'aller du côté de Cerizay, avec mission de "commander et surveiller les rassemblements de MM. Richard, Piou, Frédéric et autres paroisses voisines ..." mission, dans laquelle d'ailleurs, il échoua, les Poitevins ayant refusé de reconnaître un autre chef que celui sous les ordres duquel ils avaient déjà fait si bonne besogne.

Bien loin de réussir, toutes les manoeuvres de Stofflet n'eurent d'autre résultat que "de manifester le dépit qu'il éprouvait" et d'augmenter encore la popularité de Marigny, au point que chaque jour l'armée de Cerizay se grossissait de nouveaux partisans, qui désertaient celles du Centre et de l'Anjou.

Entre tous les succès alors remportés par Marigny et Richard, aucun n'égala la brillante victoire de Boismé, qui eut lieu le 18 avril. Ce jour-là, qui était le jour du Vendredi-Saint, les vaillants gâs du Poitou infligèrent à une colonne infernale, campée près du château de Lescure, l'une des plus sanglantes défaites dont il soit fait mention pendant cette période de la guerre : bien que les insurgés ne fussent que douze cents et les Bleus plus de six mille, le massacre de ceux-ci fut tel, qu'à peine cinq cents d'entre eux purent s'échapper.

♣♣♣


Cependant la rivalité entre Stofflet et Marigny s'accentuait de plus en plus. On sait quelles en furent les tristes conséquences et comment le héros poitevin, condamné à mort par un conseil de guerre chapitré qui ne l'avait même pas entendu, puis retiré, malade, près de Combrand, eut le malheur de tomber entre les mains d'une bande de brutes qui, sur l'ordre de Stofflet, le fusillèrent sans pitié, le 10 juillet 1794.

Cette odieuse exécution, que l'impartiale Histoire a justement flétrie comme un vulgaire assassinat, eut pour résultat de détacher encore davantage de Stofflet tous les compagnons d'armes de la victime. A peine la nouvelle répandue, "ce fut une consternation générale" dans la division de Cerisay qui, en masse, jura de ne plus rien avoir de commun avec le général angevin. Puis il y eut une explosion de colère dont les effets faillirent coûter la vie à Stofflet et à Rostaing, celui de ses lieutenants qui passait pour avoir poussé à l'exécution :

"Sitôt que la mort du malheureux Bernard de Marigny eut été répandue, rapporte l'un des officiers angevins dans ses Mémoires, il en résulta une grande agitation dans l'armée, d'autant plus grande que les gens de la division de Cerisais étaient rassemblés et sous les armes pour aller avec le reste de l'armée, attaquer la Châtaigneraie. La fermentation fut telle, que des propos on passa aux menaces et qu'il y eut un instant où des soldats cherchèrent à monter à l'appartement où était Stofflet et R... (Rostaing), pour venger dans leur sang leur ancien général. Si l'un des officiers de la division eût dit un mot, l'affaire était faite ..." (Poirier de Beauvais)

Grâce au sang-froid de Richard cet acte de représailles put être évité, mais la scission entre Angevins et Poitevins était complète et le lieutenant de Marigny, rompant avec Stofflet, se cantonna dans son ancien quartier général de Cerizay, d'où il se bornait, à la tête de sa division, à tenir en échec les troupes républicaines du voisinage.

Il commandait alors à tous le pays depuis Châtillon jusqu'au delà de Moncoutant, et c'est sans doute pour mieux affirmer son indépendance qu'il prenait officiellement le titre de chevalier de Cerisay, ainsi qu'en fait foi ce curieux billet de convocation, postérieur de quatre jours à l'exécution de Marigny :

"DE PART LE ROI,
Il est enjoint à MM. les commissaires de Saint-Étienne (la Chapelle-Saint-Étienne), de faire partir aussitôt la réception du présent billet de la convocation, la moitié des soldats et cavaliers de leur paroisse pour se rendre à Chanteloup.
Fait à Cerizay, le 14 juillet 1794.
Le chevalier de Cerizay,
RICHARD".

Tantôt battant, tantôt battu, Richard guerroya ainsi quelque temps pour son propre compte ; mais bientôt, comprenant qu'à lui seul il n'avait aucun espoir de succès sérieux, il se décida, quoique à contre-coeur, à renouer avec Stofflet. Puis une nouvelle brouille survint, au sujet du fameux papier-monnaie émis par le général et son cauteleux conseiller, l'abbé Bernier. Le chevalier de Cerizay, qui avait critiqué cette émission, rompit pour la seconde fois avec un chef dont la nécessité seule lui avait fait accepter momentanément la suprématie, et il s'en fut trouver Charette à Belleville.

Le héros bas-poitevin, qui sympathisait lui-même fort peu avec Stofflet, fit le meilleur accueil à son visiteur et l'engagea à se rallier à l'armée du général de Sapinaud qui, sous le nom d'armée du Centre, servait de lien entre ce qui restait de l'ancienne Grande Armée et les insurgés de l'extrême Bas-Poitou, Richard suivit le conseil qui lui était donné : conduit par Charette lui-même à Beaurepaire, quartier-général de Sapinaud, il s'enrôla avec sa division dans l'armée du Centre.

Avec Charette et Sapinaud, il signa la paix de la Jaunaye, malgré Stofflet qui, furieux, tenta de s'emparer de lui à Cerizay. Lors de la reprise d'armes, il se remit de nouveau à la tête de sa division. Il fit sa dernière campagne de concert avec Vasselot.

Surpris dans ses cantonnements, le 23 février 1796, il fut fusillé sur place par les Bleus.

Sa mémoire est toujours populaire au pays de Cerizay, où le brave Richard compte parmi les héros de prédilection célébrés par les anciens.

La Vendée Historique - 1908 - 5 et 20 décembre.

 

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RICHARD, commandant de la Division de Cerizais
"Cette division s'étend le long de la Sèvre par Saint-Amand, jusqu'à la Pommeraie ; et de l'autre côté, depuis Bressuire, par la grande route, jusqu'à Rorthais, en retournant par Combrand, Cerizais, etc." (Savary - Guerres des Vendéens et des Chouans)


 A PROPOS DE LA MORT DE LOUIS RICHARD :

La mort de Louis Richard reste encore mystérieuse. En effet la date et le lieu indiqué dans le texte de la Vendée Historique ci-dessus, pourrait plutôt concerner un nommé "Guichard de Somloire"; il semble que dans les différents écrits que l'on puisse trouver sur cette affaire,  on ait quelquefois confondu les deux personnages :

- Jean-Julien Savary, dans son ouvrage "Guerres des Vendéens et des Chouans", nous dit ceci : [le 23 février 1796] "Crublier a pris et fait fusiller le doyen des divisionnaires de la Vendée, nommé Richard. Nicolas, autre divisionnaire a été tué, et enfin Stofflet pris et fusillé".

- Dans le journal, les Affiches d'Angers, numéro 82 - du 12 ventôse de l'an 4e de la République Française, une et indivisible, et de l'ère vulgaire, le mercredi 2 mars 1796, Hédouville écrit ceci : "Pendant ce tems (4 ventôse an IV - 23 février 1796), l'adjudant-général Crublier poursuit, atteint & fait fusiller les nommés Guichard, doyen des chefs de division de Stoflet, & Nicolas, autre chef de division."

- (1796) - Jacques Crétineau-Joly dans son livre Histoire de la Vendée Militaire, tome II, écrit ceci : "Crublier découvre la retraite , où se cachait Guichard, un des divisionnaires de l'armée d'Anjou, Guichard est fusillé à Somloire ; à ses derniers moments, il fut frappé d'un tel vertige d'effroi, que le lâche promettait aux soldats de leur livrer son général en échange de la vie ..."

- Dans la demande de pension (après 1832) de sa fille, Louise, on indique que "Louis Richard, général divisionnaire de l'armée vendéenne tué sur le champ de bataille en 1795".

- Isaac-Daniel-Jean Danyaud-Dupérat, dans ses Souvenirs et jugements, disait de Louis Richard :RICHARD, marchand de boeufs, chef de division de Cerisay. Près de la Châtaigneraie, dans un combat livré par sa division, il reçut une balle qui lui perça le ventre et ses intestins sortaient. Céris le plaignait : "Ne me plaignez pas, lui dit-il, de mourir pour mon Dieu et pour mon roi. Bientôt, j'en recevrai la récompense".

Les demandes de pension de sa fille Louise ne nous apportent que bien peu de renseignements le concernant  :

Demande de pension - 15 février 1832 :

"- Fanneteau, née Richard, Louise, domiciliée à Faye-l'Abbesse au moment où les secours ont été accordés, domiciliée actuellement à Geaye (Geay) : secours 50 - journalière - peu aisée - "Tranquille". (15 février 1832)"

Demande de pension (après 1832) :

Louise Richard

"fille unique de Louis Richard, général divisionnaire de l'armée vendéenne tué sur le champ de bataille en 1795."

- née le 29 octobre 1781
- épouse d'un tisserand du nom de Fanneteau
- mère de 6 enfants
- domiciliée à Faye-l'Abbesse 
- Montant des secours : 200.

AD85 - Archives militaires Vincennes - SHD XU 33-22.


 

Essai généalogique de la famille de Louis Richard


Son père : Michel Richard, fils de Louis Richard et de Marie Grignon.

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Marie Grignon avait épousé, en premières noces, Jean Demeurant, dont elle eut deux enfants, Marie et Louis. Devenue veuve, elle épouse Louis Richard, grand-père du divisionnaire.

Michel a au moins trois frères, Jacques, Pierre et Gabriel. Gabriel, "cuisinier à Talpied" était l'époux de Julie Beaubier, décédée à Saint-Porchaire, le 16 juin 1790, à l'âge de 45 ans. Lui-même est aussi décédé à Saint-Porchaire, le 17 juillet 1790, à l'âge de 46 ans.

- Une demi-soeur, Marie Demeurant, fille de Jean Demeurant et de Marie Grignon ; mariée avec André Girard, meunier, veuf de Marguerite Cornuaud, de la Chapelle-Saint-Laurent, à Breuil-Chaussée, le 18 juillet 1758 ; Louis Richard, son beau-père est présent ; décédée le 12 mai 1784, à La Chapelle-Saint-Laurent, à l'âge d'environ 56 ans ;

- Un demi-frère, Louis Demeurant, fils de Jean Demeurant et de Marie Grignon, marié à Breuil-Chaussée, le 22 novembre 1745, avec Marie Turpault, avec le consentement de Louis Richard, son beau-père ; décédé à la Barrauderie,  à Breuil-Chaussée, le 25 juillet 1766, à l'âge d'environ 50 ans.

Michel Richard est mort le 21 novembre 1809, à l'âge de 87 ans, fermier à la Guyonnière de St Porchaire près Bressuire, veuf de Catherine Jeanneau.

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Six enfants :

1 - Louis (vers 1755), qui suit ;

2 - Félix, née à Saint-Porchaire, le 17 mai 1765 ; mariée à Voultegon, le 9 vendémiaire an XIII (1er octobre 1804) avec Jean-Baptiste Amelin, métayer, demeurant à la Baillargère, commune de Coulonges-sous-Thouars, département des Deux-Sèvres, veuf en dernières noces de Monique Gaufreteau, décédée à Coulonge, le neuf pluviôse an dix (29 janvier 1802), âgé de 43 ans, né à Saint-Aubin-du-Plain, le 17 juin 1761, fils de René Amelin, métayer et de Marie Proust, demeurant à la Grange, commune de Noirterre.

3 - Jacques, serait né vers 1762, décédé à Saint-Porchaire, le 26 août 1790, à l'âge de 28 ans ;

4 - Catherine, née à Saint-Porchaire, le 23 mars 1759 ;

5 - Louise, née vers 1759, avait épousé Pierre Papin, tailleur (décédé à Cirières, le 19 janvier 1793) , décédée à la Roche-Graton de Breuil-Chaussée, le 28 juin 1844, à l'âge de 85 ans, dont ; Pierre (ou Jean-Pierre), né à Cirières, époux de Marianne Tallon, bordier, décédé à la Digonnière de Cirières, le 6 octobre 1838, à l'âge de 54 ans ; Louis, marié en 1820 avec Françoise Carreau, décédé le 4 août 1847 à Saint-Porchaire ; Radegonde, mariée en 1829 avec Jacques Bertaud, décédée le 13 juin 1865 ;

6 - Pierre, né vers 1757 ; fermier, demeurant à la Guyonnière avec son père, décédé à Saint-Porchaire, à la métairie de Brissé, le 31 janvier 1823, à l'âge de 67 ans ;

7 - Jean-Michel, né vers 1755 marchand, demeurant à Parthenay, époux de :

  • 1° - Jeanne Baudouin, décédée à Soulièvres, au village de Repéroux, le 18 février 1794, à l'âge de 31 ans : dont Jean-Jacques (décédé le 5 août 1780, à l'âge de 16 mois à Bressuire) ; Pierre, marchand de boeufs, époux de Louise Lahaye, né à Bressuire et décédé à Parthenay, le 24 juillet 1844) ;
  • 2° - A 41 ans, Jean-Michel se remarie le 27 juillet 1796 (3 thermidor an IV), à Parthenay, avec Marie-Modeste Pillot, 41 ans, veuve de Jacques-Pierre Guillemot, décédée à Parthenay, le 19 janvier 1814 - acte du 12 juillet 1814, à l'âge de 60 ans - dont une fille, Marie-Joséphine, née à Parthenay, le 16 vendémiaire an VII - 7 octobre 1798 (mariée à Parthenay, le 19 septembre 1822, avec Louis Béjaud, employé dans la régie des impôts indirects, né à Lignières - Cher) ;
  • - nommé répartiteur pour l'an X et l'an XI - Membre du conseil municipal de Parthenay, 3 fructidor an VIII - Membre du conseil municipal, inscrit dans la liste des électeurs de Parthenay, 22 mars 1801.
  • Jean-Michel était présent au mariage de sa fille, aussi son décès ne peut avoir eu lieu avant 1822 ... mais pas à Parthenay ...
  • Quelques mots sur Marie-Modeste Pillot, une femme de caractère et qui a du bien ... :
  • Originaire du quartier du Sépulcre, fille de Maître René Pillot, notaire, aubergiste et fabriqueur (décédé le 8 avril 1775) et de Marie Lahay, épouse Jacques-Pierre Guillemot à Saint-Pierre de Parthenay-le-Vieux, le 24 janvier 1774 - veuve de Pierre Guillemot, décédé le 7 prairial an II (26 mai 1794) - Elle épouse Jean-Michel Richard, le 27 juillet 1796.
  • - Demande réduction de son emprunt forcé de l'an IV ; aubergiste, 1.200 £ en numéraire, "cette somme est au-dessus de ses facultés ; depuis 4 à 5 ans, elle a fait des pertes qui ont épuisé sa fortune ; les insurgés ont commis chez elle les désordres et le pillage le plus conséquent, de sorte qu'elle a été réduite à ne pouvoir tenir auberge pendant plusieurs mois. Au commencement de la guerre de la Vendée, son mari fournissait l'étape, son marché expiré, on l'a obligé de la continuer, aux offres de l'indemniser, ce qui a été effectué ; il lui est dû pour cet objet environ 40.000 £, qu'elle a éprouvé beaucoup de pertes dont elle donne le détail ; elle demande qu'une reconnaissance du garde magasin des fourrages de cette place la somme de 12.000 £ soit admise en payement provisoire de son emprunt forcé et qu'elle soit déchargée des deux tiers de sa cote". Accord, 22 pluviôse an IV.
  • - Possède un champ près de la Croix Bouc (?) ; elle porte plainte pour vol de genêts et insultes, 4 germinal an III.
  • - Elle est renvoyée devant la justice de Froze (?) pour entorse à la loi du maximum envers un vigneron - 18 messidor an II.
  • - Elle est impliquée dans un problème de paiement du prix de ferme, 18 brumaire an III.
  • - Elle et son mari sont en conflit pour s'être appropriés la venelle du Pré Domaine - 9 pluviôse an V.
  • - Elle témoigne et explique qu'elle a renfermé une jument qui a été saisie - 13 fructidor an IV. Elle signe "modeste pillot famme richar"
  • - En conflit pour la vente d'un baudet qui semble être de ceux volés par les brigands - 6 prairial an V.
  • - Elle semble avoir été surprise en compagnie de Longeau dans les bois de la Bourdinière par René Bedeneau - 1792 ... (Albéric Verdon : http://gatine-parthenay.pagesperso-orange.fr/)

8 - Marie, née vers 1751 (célibataire, décédée, le 25 novembre 1815, à Saint-Porchaire, métairie de Brissé, à l'âge de 64 ans)

9 - Catherine, née vers 1745, décédée à l'âge de 62 ans, à Saint-Porchaire, le 3 juin 1807.

 


Louis Richard, dont nous ignorons toujours le lieu de naissance, arrive à Breuil-Chaussée vers la fin des années 1770, avec son épouse, Jeanne Fallourd, et ses deux jeunes enfants, Michel et Catherine. Le malheur s'abat sur la famille puisque les deux enfants décèdent la même année, en 1779, à l'âge respectivement de 2 ans et demi et de 7 mois.

Jeanne Fallourd met  à nouveau au monde une fille, Louise, en 1780, puis la famille s'installe à Cirières et accueille la naissance d'un fils, Louis, en 1783. Jeanne Fallourd décède et Louis, resté seul avec deux jeunes enfants, se remarie en janvier 1785 avec Jeanne La Pierrière, une veuve plus âgée que lui et déjà mère d'une petite fille, Julienne. 

Après l'assassinat de Louis, Jeanne assure l'éducation de sa fille et des enfants de son mari. Plus tard, Louise s'installe à Saint-Aubin-du-Plain et Louis va chez son grand-père, Michel, à Saint-Porchaire ; Jeanne finit ses jours chez sa fille et son gendre à Courlay.

Retrouvons ci-dessous toutes ces informations en détail :

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 Cirières - La Roche-Graton

Louis Richard épouse Marie-Jeanne Fallourd  (vers 1776)

La Roche-Graton était, à cette époque, habitée par François Papin, métayer, époux de Jeanne Paindesous (inhumée à Breuil-Chaussée, le 25 décembre 1777, à l'âge d'environ 54 ans).

Par suite du décès de Marie-Jeanne, il se remarie à Cirières, peut-être à la Roche-Graton, en janvier 1785, avec JEANNE LA PIERRIÈRE, fille de René-Charles La Pierrière et de Françoise-Angélique Veillon, née à Courlay, baptisée le 14 avril 1742, demeurant le haut-bourg de Cirières, veuve de Pierre Papin, tailleur d'habits, son premier mari, veuve de Louis Richard, son second mari, est décédée le 10 septembre 1809, au village de la Barbère de Courlay, chez sa fille [Julienne Papin - née à Cirières en 1782 - décédée le 19 août 1853 à Courlay - 71 ans] et Jean Merceron, son gendre. Elle est âgée de 67 ans.

Le contrat de mariage est passé chez Jeanne La Pierrière, au Haut Bourg de Cirières, le 8 janvier 1785 devant Jean-Clair Girard, notaire royal de la sénéchaussée de Poitiers en résidence à Clazay, et en présence, du côté de la future, de Jean La Pierrière, son frère, Jacques Deguil, beau-frère à cause de Jeanne-Théraize La Pierrière, Jean-Denis Papin, son beau-frère; du côté du futur, de Michel Richard, son père, Jean-Michel Richard, son frère, Charles Tapon, son beau-frère, les srs René Berthelot, Jean-Baptiste Roucher, amis communs, Pierre Papin, Louise Richard, soeur & beau-frère.

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Du premier mariage de Louis sont nés : - Michel - Catherine - Louise -  Louis :

- Décès à Breuil-Chaussée des deux premiers, en 1779 : Catherine Richard (22 avril), 7 mois, et de Michel Richard (21 mai), 2 ans et demi.

Catherine Richard 7 mois décès 1779 z

Michel Richard fils 2 ans décès 1779 z

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- Louise (née à Breuil-Chaussée le 25 octobre 1780) - épouse, à Saint-Aubin-du-Plain, le 18 octobre 1808, Nicolas Fenneteau (tisserand), né à Noirlieu le 16 mars 1788, demeurant à Saint-Clémentin, fils de Pierre Fenneteau, journalier et de Marie-Madeleine Clochard ; six enfants dont :

- Louis-Marie, né à Saint-Aubin-du-Plain, le 11 août 1809 ;

- Louise (dite "Julie"), née à Noirlieu, le 18 novembre 1810 et décédée à Geay, le 5 septembre 1867 (couturière) ; mariée à Geay, le 28 septembre 1840, avec Joseph-Jacques-Marie  Drouiteau, tailleur d'habits, né à Geay le 23 floréal an XI (17 septembre 1803), décédé à Geay, le 17 novembre 1876 (74 ans) ; la profession de Louise est lingère ; dont : Joséphine-Christine, née à Geay, le 16 novembre 1842 [Joseph Drouiteau est garde-champêtre, et Louise est appelée "Julie" (?)] ; Joseph, né à Geay, le 20 janvier 1845 ; Louis-Amant, né à Geay, le 13 septembre 1846 (il déclare le décès de sa mère, on le dit charron) ; (Joséphine-Christine s'est mariée à l'âge de 28 ans, le 21 août 1871, avec Pierre-Constant Pain, tailleur de pierre, né à Geay, 26 ans.)

- Louis-Félix, né à Noirlieu, le 11 avril 1813 ; mort de maladie à Riom, le 26 août 1837, à l'âge de 24 ans, fusilier au 30ème régiment de ligne.

 - Jean-Louis, né à Noirlieu, le 29 février 1816 ; décédé à Geay, le 13 mars 1830 ;

- François-Aimé, né à Noirlieu, le 26 mai 1818 ;

- Jeanne-Sophie, née à Faye-l'Abbesse, le 29 mars 1820 ; décédée à Geay, le 21 mai 1839 

LOUISE RICHARD BAPTEME z

 

L'acte de mariage de Louise indique que son père, Louis Richard, est décédé à l'âge de 40 ans et que sa mère, Jeanne Fallourd, est décédée à l'âge de 36 ans.

Louise Richard est décédée à Geay, le 14 février 1862, à l'âge de 82 ans.

 

LOUISE RICHARD DECES z

Nicolas Fenneteau est décédé à Geay, en son domicile du bourg, le 9 février 1854, à l'âge de 67 ans.

Fenneteau Nicolas décès z

A noter que l'acte de décès de Nicolas Fenneteau comporte une erreur concernant ses parents, qui ne sont pas les mêmes que ceux indiqués dans  son acte de naissance et de mariage ...

Fleur-De-Lis on EmojiOne  

- Louis, né à Cirières en 1783 - décédé le 1er brumaire an XIV (23 octobre 1805) à Saint-Porchaire, chez son grand-père Michel.

 


 

Malgré des recherches minutieuses et plutôt chronophages, je n'ai pu découvrir le lieu de naissance de Louis Richard. Aucun acte de décès ou de mariage de ses frères et soeurs ne l'indique, pas même le contrat de son second mariage ; pas le moindre indice ! Néanmoins, on peut noter que toutes les communes citées dans cet essai généalogique tournent autour de Bressuire et je crois qu'il n'est pas insensé de penser que finalement Louis Richard est peut-être bien né à Cirières ... Malheureusement, les registres paroissiaux de cette commune ont complètement disparus et il faudra continuer à chercher ... ailleurs.

Quand à son décès, le mystère demeure ... mais peut-être faut-il simplement faire confiance à sa fille, Louise ...

 

Brechatière z

 

NB : Certains renseignements concernant la famille de Louis Richard nous ont été aimablement fournis par M. Michel Chatry ; qu’il en soit ici sincèrement remercié.

Je remercie également Nicolas Delahaye, du blog Vendéens et Chouans, pour la représentation de l'arbre généalogique de Louis Richard. 

AD79 - Registres paroissiaux et d'état-civil des différentes communes citées dans cet article.

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Commentaires
R
Merci beaucoup. Je saurais attendre même si je suis très curieux d'en apprendre davantage, maintenant que je découvre son rôle pendant les guerres de Vendée. J'ai beaucoup de mal à reconstituer cette famille Papin. Athanase, le capitaine de paroisse de Cirières, est dit cousin de Julienne à son mariage en 1802 mais au mariage de sa mère, Jeanne La Pierrière, avec Louis Richard sont présents Jean-Denis Papin, son beau-frère à cause de son 1er mariage. Je suppose que c'est le père d'Athanase encore que je n'en suis pas tout à fait sûr (sa demande de pension le dit fils de Jean Papin et Renée Merle). Sont présents aussi Pierre Papin et Louise Richard, qualifiés de sœur et beau-frère du marié Louis Richard. Il me semble que Pierre Papin est sans doute le fils de l'autre témoin Jean-Denis Papin et donc le frère d'Athanase (puisque celui ci est dit oncle des enfants du couple Pierre Papin-Louise Richard). Bref tout ceci est assez emberlificoté, comme souvent en généalogie.
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M
J'ai un dossier sur les Papin de Cirières, dont le chef vendéen Athanase Papin, mai il est à Paris et je ne m'y trouverai qu'en fin de semaine (semaine du 02 au 07/12/19.
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R
Bonjour. Il y a, sauf erreur de ma part, 2 autres sœurs à Louis Richard : Catherine née le 23 mars 1759 à St-Porchaire ne me semble pas être celle décédée en 1807 à l'âge estimé de 62 ans. La sœur aînée pourrait d'ailleurs être la marraine de la benjamine puisque la marraine s'appelle Catherine Richard. De façon plus sûre, il y a une sœur prénommée étonnamment Félix qui se marie le 11 octobre 1804 à Voultegon avec un métayer, Jean Baptiste Amelin. Cette Félix est dite tailleuse d'habit et née le 17 mai 1765 à St-Porchaire (mais je n'ai rien trouvé à cette date). <br /> <br /> Sinon, je suis très heureux que vous m'ayez fait découvrir l'histoire de Louis Richard que j'ignorais. Elle m'intéresse d'autant plus qu'il est le second mari de Jeanne La Pierrière mon ancêtre, grâce à sa fille Julienne Papin. Si vous avez des informations sur ce 1er mari, je serai ravi de les découvrir aussi. J'ai du mal à reconstituer le peu que je sais de sa famille et certaines informations sont contradictoires.<br /> <br /> En tout cas, merci pour cette très belle découverte qui m'avait échappé !
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M
Louis-Marie Fenneteau, petit-fils de Louis-Richard, + le 4 avril 1898 à Glénay 79134, a eu d'Adelaïde Barbault (je n'ai pas encore cherché le mariage) au moins deux enfants mariés Faineteau à Glénay, Victorine Louise, épouse Audebert le 14 janvier 1879, Louis Alexis, époux Fonteny le 8 novembre 1882. Des descendants probablement actuels du côté Faineteau (au moins trois enfants dont deux fils). Des Faineteau, sans doute de cette famille, vivent aujourd'hui à Glénay
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M
Je suis assez heureux que la plaque de rue Louis Richard à Cerizay ait été reproduite dans la notice de votre blog. Je crois être à l'origine de ce baptême de rue qui date des années de mon mandat de conseiller municipal à Cerizay. On avait aussi baptisé à l'époque une rue Basty La Foye (notaire républicain) et une rue Jean-Charles Elie Bernard (ancien chef vendéen, mais aussi ancien maire de la ville). Globalement, équilibre assuré d'opinions !
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La Maraîchine Normande
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