ST-HILAIRE-DU-BOIS - ANGERS (49) - ANDRÉ LEGEAY dit CAPITAINE TEMPÊTE, CHEF DE BATAILLON (1770 - 1848)
ANDRÉ LEGEAY dit CAPITAINE TEMPÊTE
Fils d'André-Joseph Legeay, marchand, et de Louise Micheault, André est né à Saint-Hilaire-du-Bois, près de Vihiers, le 25 juin 1770.
Tisserand à Cholet, il devint un des plus vaillants officiers vendéens.
Nommé par d'Autichamp capitaine des Chasseurs, il s'illustra à de nombreux combats. Il fit la Virée de Galerne jusqu'à Savenay d'où il s'échappa, parmi les derniers, en traînant avec lui trois canons qu'il jeta dans la Loire pour ne pas les donner à l'ennemi. Il s'enfonça alors en Bretagne parmi les Chouans.
André avait épousé Perrine Rochais, à Cholet, le 28 thermidor an XI (16 août 1803). Fille de Louis Rochais et de Perrine Griffon, Perrine est né à Saint-Pierre de Cholet, le 4 novembre 1776. De ce mariage sont nés 7 enfants dont un seul garçon, André-Louis-Joseph.
Le document ci-dessous, établi par le chirurgien major Baguenier Desormeaux, et daté du 30 novembre 1815, nous énumère les différentes blessures reçues par André Legeay :
J'ai soussigné Louis-Jean-Baptiste-Etienne Baguenier Desormeaux, chirurgien major, inspecteur des opitaux de l'armée d'Anjou et haut Poitou, dans l'armée royalle, dans l'ancienne guere de 1793 et actuellement chirurgien major en chef de l'armée Royalle Vendéenne
Certifie que monsieur andré Legeay originaire de St-hilaire du Bois près Vihiers, et domicilié de Cholet
Colonel commandant la première subdivision de Monfaucon dans le département de Maine et Loire sous les ordres du général d'Autichamp
A été blessé par une bale à la partie moyenne externe de la jambe droite à la bataille de Martigné en 1793 ;
Le dit sieur Legeay a aussi reçu plusieurs blessures par des coups de crosse de fusil notamment un sur le cartilage scafoïde qui a beaucoup incomodé le dit sieur, à cause de l'enfoncement qui a eu lieu du dit cartilage et un coup de sabre sur la première falenge du doigt médius de la main droite ; ces deux blessures à la bataille de Lusson en 1793 ;
A reçu en outre, une bale à la partie moyenne antérieure de la cuisse gauche, à la bataille de la poise en 1799.
Toutes ses blessures sont légère, ce que je certifie sincère et véritable, pour quoy j'ai délivré le présent pour lui servir et valoir ce que de raison.
Maulévrier, le trente novembre mil huit cent quinze.
Chevalier de la Légion d'honneur, par brevet du 29 décembre 1821, il devint percepteur à Trémentines (Maine-et-Loire), après avoir repris les armes en 1815.
En 1823, le maire de Trémentines, Charles-Louis-Benjamin de Grignon, adresse une pétition à S.A.R., Madame, Duchesse d'Angoulême, afin d'obtenir le placement de la fille aînée d'André Legeay dans une des écoles royales :
Je soussigné, Maire de Trémentines qui a lu la pétition ci-dessous et qui a connaissance des faits particuliers ; estime qu'il y a lieu d'accorder au pétitionnaire, l'objet de sa demande. Maire de Trémentines, 15 septembre 1823 ...
A son Altesse Royale, Madame, Duchesse d'Angoulême,
Madame,
A l'honneur de vous exposer André Legeay, chevalier de l'Ordre Royal de la Légion d'honneur, demeurant à Trémentines, canton de Cholet, arrondissement de Beaupréau (Maine-et-Loire).
Qu'il a servi avec honneur, bravoure et distinction dans les Armées Royales de la Vendée, à toute prise et reprise d'Armée, depuis 1793 jusqu'à ce jour, en qualité de Colonel, commandant la 1ère subdivision de Montfaucon (Maine-et-Loire)
Qu'il a eu le malheur de perdre son épouse depuis peu de temps ;
Qu'il est resté sans fortune, père de 7 enfants en bas-âge dont 6 filles ;
A ces causes, il supplie très humblement Votre Altesse Royale, Madame, de vouloir bien faire admettre l'aînée de ses filles (Rose Legeay), âgée de 14 ans révolus, en l'une des écoles royales, destinées à l'instruction des demoiselles filles de chevalier de l'ordre de La Légion d'honneur, afin d'y recevoir l'éducation convenable à son rang.
Ce faisant, il ne cessera ainsi que sa famille de prier Dieu pour la conservation des jours précieux de Votre Altesse Royale, dont il est et sera toujours, avec le plus profond respect,
Madame,
Le très-humble et très-obéissant serviteur.
LEGEAY
Trémentines, 15 septembre 1823. (AD49 - 1 M 9 / 236)
Le 4 juin 1848, il est décédé à Angers (3e arr.), rue Saint-Jacques, chez son fils, André-Louis-Joseph, docteur en médecine, où il demeurait depuis huit jours.
Perrine Rochais, son épouse, est décédée à Trémentines, le 17 août 1820.
Vendéens et Républicains dans la Guerre de Vendée - tome II - Frédéric Augris - 1993
Archives Nationales - Base Leonore - LH/1556/33
AD49 - Registres paroissiaux de St-Hilaire-du-Bois et d'état-civil d'Angers et de Trémentines