LA CÔTE-DE-SAINT-ANDRÉ (38) ANCY-SUR-MOSELLE (57) - JEAN V DU TEIL DE BEAUMONT, GÉNÉRAL DE DIVISION (1738 - 1821)
Fils de François II du Teil, seigneur de Beaumont, capitaine de Royal artillerie, et de Marguerite de Chambaran, et frère de JEAN-PIERRE DU TEIL, JEAN, Ve du nom, DU TEIL, est né le 7 juillet 1738 et a été baptisé, le même jour, en la paroisse de La Côte-Saint-André.
Il fut d'abord surnuméraire dans l'artillerie à neuf ans, en 1747, et devint lieutenant-colonel en 1785, après avoir fait les campagnes de 1748 en Flandre, de 1758 à 1762 en Allemagne, et de 1779 sur mer.
Il se prononça pour les idées nouvelles et fut fait maréchal de camp en 1792 et général de division en 1793.
C'est en cette qualité qu'il commandait, dans les premiers temps du siège, l'artillerie devant Toulon. Voici ce qu'on lit dans les Mémoires du duc de Bellune. "Le matériel de l'artillerie était considérable, 91 canons de 24, etc., etc. Or ces puissants moyens étaient dirigés par Bonaparte, car le général du Teil, émerveillé de la justesse et de la supériorité de ses vues, s'était complètement effacé devant lui ; noble et rare abnégation."
Personne n'a jamais bien jugé cette position de Bonaparte vis-à-vis des deux généraux du Teil ; il faut comprendre par les écrits du général de Gribeauval que l'artillerie était en voie de transformation ; que les deux généraux du Teil, déjà vieux, étaient les promoteurs de ces idées nouvelles sur leur arme, et qu'ils considéraient Bonaparte, tout jeune, comme la personnification la plus brillante de leur école ; voilà pourquoi, toutes les fois qu'ils en ont eu l'occasion, ils l'ont mis le plus en avant possible pour lui faciliter le moyen de se faire connaître.
Le général du Teil écrivit de Toulon au ministre de la guerre Bouchotte : "Je manque d'expressions pour te peindre le mérite de Bonaparte ; beaucoup de science, autant d'intelligence et trop de bravoure, voilà une faible esquisse des vertus de ce rare officier ; c'est à toi, ministre, de le consacrer à la gloire de la République". Envoyé sur sa demande à l'armée des Alpes, il eut pour successeur dans son emploi le commandant Bonaparte.
En 1800, sous le Consulat, il commanda la place de Metz. Déjà depuis longtemps chevalier de Saint-Louis, il fut nommé en 1804, commandeur de la Légion d'honneur et fut admis à la retraite, en 1813.
Il avait épousé à Metz, par contrat passé devant Vernières, notaire, le 9 novembre 1771, Marguerite-Louise, fille de Georgin de Mardigny et de Barbe-Lucie Besser. Il n'eut de ce mariage que des filles (trois) qui n'ont pas laissé de postérité.
Après avoir quitté le service, il se retira dans sa terre d'Ancy-sur-Moselle, où il mourut le 25 avril 1820, à l'âge de quatre-vingt-deux ans.
On a de lui : - Manoeuvres d'infanterie pour résister à la cavalerie et l'attaquer avec succès. Metz, 1752, in-8° ; - Usage de l'artillerie nouvelle dans la guerre de campagne. Metz, 1780, in-8°.
Généalogie historique de la maison Du Teil - 1879
Archives Nationales - Base Leonore
AD38 - Registres paroissiaux de La Côte-Saint-André