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La Maraîchine Normande
12 mars 2018

LES VANS (07) - 14 JUILLET 1792 - NEUF PRÊTRES MASSACRÉS

 

LES VANS 3 ZZ

 

Le 14 JUILLET 1792, aux Vans, neuf prêtres furent "massacrés avec des raffinements de cruauté"  ;  voici leurs noms :

- Claude Bravard, 72 ans, né à Arlanc (Puy-de-Dôme), sulpicien, Supérieur au Grand Séminaire d'Avignon ;

[Dès son arrivée dans la ville des Vans, l'abbé Bravard présenta un passeport aux autorités municipales :
"Municipalité d'Avignon. - La Nation, la Loi, le Roi ...
Enregistré n° 434.
Nous, Maire et officiers municipaux, juges de police de cette ville d'Avignon, certifions et attestons à tous que besoin sera, que M. Claude Bravard, du département du Pays (sic) de Dôme, âgé de 72 ans, taille cinq pieds deux pouces environ, sous la perruque cheveux blancs, visage plein, un peu courbé, part de cette ville où, grâce à Dieu, la santé est bonne, sans soupçon de peste ni de mal contagieux, pour aller au Puy et autres villes du Royaume. En conséquence, nous prions et requérons tous ceux qui sont prier, de le laisser passer librement et de lui donner aide, secours et assistance en cas de besoin. Et a signé.
Scellé et donné aud. Avignon, le 30 mars 1792.
Signé : Laverne, maire, Raynard et Hugue, off. municip. et Bravard."]

- Victor-Pierre Lejeune, dit Verville, né à Orléans, sulpicien, directeur au même séminaire ;

- Henri-Claude Clémenceau de La Bouillerie, 50 ans, né à Rennes, curé de Saint-Castor de Nîmes ;

- Jacques Montagnon, né à Génolhac, ancien vicaire de Gravières, curé de Vallabrix, diocèse d'Uzès ;

- Louis Bonijol, né à Nîmes, chanoine d'Uzès ;

- Michel Faure, né à Saint-Martial (Ardèche), curé de Mons, près Alais ;

- Jean-Laurent Drôme, 40 ans, né à la Capelle, près d'Uzès, vicaire de Saint-Victor-la-Coste ;

- Victor Nadal, 30 ans, né à Bannes, prieur d'Arpaillargues, près d'Uzès ;

- Jean-Mathieu Novi, 33 ans, né aux Vans, vicaire d'Aujac.

 

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Ces pieux ecclésiastiques édifiaient ces bonnes populations du Vivarais par la pratique de toutes les vertus chrétiennes. Leur vie solitaire était exclusivement consacrée à la prière et à l'étude. Malgré leur profond isolement, la poursuite des méchants n'en était pas moins active ; ils avaient constamment les yeux sur eux, et n'attendaient que le moment favorable pour les perdre. Le soleil du 9 juillet 1792 devait éclairer les meurtres de ces vénérables confesseurs de la foi.

Plusieurs soldats de la ligne, accompagnés de nombreux détachements de gardes nationales, arrivent aux Vans. Ils partent à l'instant, en vomissant mille blasphèmes, pour aller se saisir de ces innocentes victimes. Ils se précipitent dans les maisons qui leur ont donné asile : elles étaient vides. Les prêtres de Jésus-Christ s'étaient réfugiés à l'église, et s'occupaient à la célébration des saints mystères. Aussitôt l'église et le presbytère sont cernés de toute part.

Sur le seuil de la porte, ils arrêtent le curé du lieu, vénérable vieillard de quatre-vingts ans, qui donnait la plus cordiale hospitalité à ses confrères.

Un pieux stratagème sauva la vie du curé de Naves. M. Bois-Bertrand, officier du régiment de Guienne, le renvoya sous le prétexte d'aller préparer des vivres pour cette troupe forcenée.

Cependant les soldats s'emparent des confesseurs de la foi, et les enferment dans la maison commune qui leur sert de prison. Ils y sont gardés à vue pendant six jours. Sur ces entrefaites arrivent aux Vans, le président du directoire et le procureur-général, syndic du département de l'Ardèche.

Tous les habitants implorent la pitié des représentants de la loi, et leur demandent de sauver les ecclésiastiques détenus.

"Le mal est à son comble, il faut des victimes ; le peuple est juste, même dans ses fureurs". Telle est la réponse de ces magistrats.

Ces prêtres infortunés sont conduits, du lieu de l'arrestation, jusqu'à la justice de paix de Vans, liés, garrottés, chargés de coups, au milieu des menaces et des vociférations des révolutionnaires.

Honneur au juge de paix du canton des Vans, M. Simon Coren-Fustier, qui convaincu de l'innocence des accusés, ne voulait pas les condamner !

En effet, ils avaient déclaré qu'ils ne s'étaient jamais mêlés d'affaires politiques, qu'ils n'avaient jamais pris part à aucun complot ni favorisé aucun rassemblement.

Ils sont reconduits en prison dans la maison commune. La nuit qui précéda leur mort, fut consacrée toute entière à la prière. A la récitation du grand office, avait succédé la récitation de l'office des morts. Ces généreux confesseurs de la foi s'administrèrent ensuite, les uns les autres, le sacrement de pénitence. Le reste du temps fut employé à s'exciter mutuellement à subir avec foi et courage la glorieuse épreuve de la mort. Un homme du pays, qui remplissait auprès d'eux les fonctions de garde municipal, dans le but de leur être utile, ému de leur joie, de leur ferveur et de leur charité fut obligé de détourner la tête, et laissa tomber quelques larmes sur la crosse de son fusil.

Le jour même de leur martyre, à une heure de l'après-midi, M. Bravard, vénérable sulpicien natif de l'Auvergne, récitait son office auprès d'une croisée ; il voyait de là les soldats aiguisant leurs sabres sur les pierres d'une fenêtre, en criant : "La tête des calotins va tomber !"

Plein de courage et de compassion, il s'approcha de ses compagnons d'infortune, et leur dit : "Mes amis, préparons-nous, notre dernière heure sonne ; il nous faut mourir !" Cette nouvelle ne les surprend pas, ils s'étaient préparés à la mort depuis longtemps.

Les groupes se forment autour de la maison commune ; les assassins se présentent à la porte de la prison et demandent les captifs. La garde se retire, et ces forcenés, altérés de meurtre et de carnage, se précipitent dans le local des détenus, les attachent trois par trois pour les traîner à la mort sur la place de la Grave. Ce lieu tirait son nom des cailloux et du gravier dont il était couvert.

Là, ces bourreaux impitoyables les écharpent à coups de sabre, achèvent de les tuer à coups de pistolets : leur rage n'est point assouvie : ils coupent leurs têtes, et les portent comme en triomphe, non seulement dans la ville, mais dans les communes voisines.

Trois de ces têtes furent portées jusqu'à Naves, et abandonnées à la voirie ; mais, après avoir subi cette longue profanation, elles furent l'objet de toute sorte de soins de la part d'une pieuse chrétienne qui les recueillit, les lava soigneusement, les enveloppa d'un linge blanc et les inhuma dans le cimetière de la paroisse.

 

PRETRES MASSACRÉS ZZZ

M. Claude Bravard, âgé de soixante-douze ans, originaire de la ville d'Arlanc (Puy-de-Dôme) fut le premier immolé. Il marchait à la mort, lorsqu'un compagnon de son martyre, M. Novi, lui désignant un membre de la garde qui avait fait tous ses efforts pour calmer la fureur des bourreaux : "Tenez, mon ami, lui dit-il, en lui remettant deux montres entrelacées de deux chapelets, voilà tout ce qui nous reste, priez pour nous". Pendant les six jours de sa captivité, ce vieillard vénérable avait montré constamment une physionomie riante et remplie d'un saint enjouement. Jusqu'à sa dernière heure, il suivit rigoureusement les règles de sa chère compagnie de Saint-Sulpice. Le misérable qui lui donna la mort ne pouvait s'empêcher de donner des éloges à sa victime. "Oh ! pour celui-là, disait-il, il aura été tout droit en Paradis". Marchant au lieu du sacrifice, il avait récité les prières des agonisants ; on s'était fait, sur la route, un jeu barbare de jeter son livre de prière ; il le releva sans se plaindre, disant seulement avec douceur : "Laissez-moi m'exhorter moi-même, puisque je n'ai personne qui m'exhorte". Après les premiers coups de sabre, il s'écria : "Faites-moi bien souffrir", et quand on lui annonça qu'il allait immédiatement recevoir la mort, il se contenta de répondre : "Quand vous voudrez".


M. Victor-Pierre Lejeune, dit Verville, originaire d'Orléans, sulpicien de la maison d'Avignon, saisi d'abord par un garde national, en reçut un violent soufflet et c'est par là qu'il commença son martyre. Il aurait pu se sauver, mais son attachement à M. Bravard qu'il ne voulut pas abandonner, le conduisit à la mort. Parlant de la nourriture qu'on lui donnait dans sa prison, on lui avait entendu dire : "Oh ! c'est assez bon pour des prisonniers."


La troisième victime fut Henri-Claude de Clémenceau de la Bouillerie, curé de la paroisse Notre-Dame-et-Saint-Castor et vicaire-général de l'évêque de Nîmes. Il était âgé de cinquante ans ; doué de toutes les qualités qui font les bons curés, il ne connaissait pas seulement, mais il pratiquait tous les devoirs qu'impose la charge pastorale. La ville de Nîmes, avait connu ses lumières et ses talents dans la direction des affaires ecclésiastiques. Un seul mot échappé de ses lèvres, dans l'épanchement du coeur, nous fait connaître les sentiments de foi qui l'animaient dans l'exercice de ses fonctions pastorales. Pendant son emprisonnement, quelqu'un plaignait en sa présence les prêtres arrêtés et traités avec une impitoyable dureté, "Mais faites attention, lui dit l'abbé Clémenceau, qu'on nous a pris immédiatement après notre messe".


M. Bonijol, né dans la ville de Nîmes, chanoine d'Uzès, fut inhumainement persécuté pour les services qu'il ne cessait de rendre aux catholiques. A l'exemple de son divin Maître, il fut cruellement flagellé à coups de nerf de boeufs même dans la ville d'Uzès. Ayant refusé de prêter serment, il s'était réfugié à Naves, et subit le sort de ses compagnons d'infortune.


M. Montanion était né à Génolhac, diocèse d'Alais. Il exerça d'abord les fonctions de vicaire dans la paroisse de Gravières, canton des Vans. La Révolution le trouva prieur-curé de Vallabrix, diocèse d'Uzès. Le refus qu'il fit du serment de la Constitution civile du clergé, le soumit à toute sorte de vexations ; c'est ce qui le détermina à se réfugier dans l'Ardèche où il fut pris avec ses vénérables confrères.


M. Michel Faure était originaire de Saint-Martial, district de Mezène, département de l'Ardèche. Nommé curé de la paroisse de Mons, au diocèse d'Alais, la rigueur des temps le força à quitter son troupeau ; il périt courageusement dans le massacre du 14 juillet 1792.


Jean-Laurent Drôme naquit à la Capelle près Uzès, vers l'an 1732. Ses parents, honnêtes propriétaires le destinaient aux travaux de la campagne, lorsque le curé de Saint-Laurent-la-Vernède, qui voyait dans ce jeune homme de grandes dispositions pour la science et la vertu, lui proposa de commencer ses études. Le jeune Laurent accepta avec reconnaissance, et alla continuer et terminer sa théologie au séminaire Sainte-Garde. Promu au sacerdoce, il exerça, en qualité de vicaire, son ministère à Bagnols, où il laissa une grande réputation de vertu ; ayant refusé le serment de 1791, il fut massacré, en haine de la foi, sur la place de la Grave, aux Vans, à l'âge de quarante ans.


Victor Nadal naquit au hameau de Lhoume, paroisse de Bannes, le 15 avril 1762. Ses parents chrétiens favorisèrent, de tout leur pouvoir, le goût qu'ils remarquèrent de bonne heure dans leur enfant, pour l'état ecclésiastique. Le jeune Nadal termina ses études ecclésiastiques au séminaire d'Uzès. Nommé prieur-curé de la paroisse d'Arpaillargues, bientôt après sa promotion au sacerdoce, il remplissait ses fonctions avec beaucoup de zèle et de régularité, lorsqu'éclata la Révolution.

Ayant refusé de prêter le serment schismatique de 1791, il fut expulsé de son prieuré par les autorités révolutionnaires. Ce fut à cette époque qu'il vint habiter Bannes, sa paroisse natale ; il parvint à s'y cacher pendant quelques temps, et put, en secret, donner les secours de son ministère à plusieurs malades. Découvert au mois de juillet, il fut amené aux Vans, et jeté dans les prisons de cette ville où il trouva les vénérables ecclésiastiques avec lesquels il se prépara par la confession, l'humilité et la prière, à remporter la palme du martyre. Cet excellent prêtre était d'une grande fermeté de caractère et d'une foi à toute épreuve.

Quelqu'un l'ayant sollicité à prendre des armes pour sa défense, il lui montra son bréviaire en lui disant : "Mon ami, voilà mes armes".

Parvenu au lieu de l'exécution, comme ses compagnons, il écouta avec mépris les discours insidieux de l'agent révolutionnaire qui essayait de lui prouvé que la prestation du serment n'était pas incompatible avec la conscience, regarda le ciel pour la dernière fois, et pour toute réponse, tendit le cou à son exécuteur.


Jean-Mathieu Novi, naquit aux Vans le 6 octobre 1769. Son père et sa mère, fervents chrétiens, ayant remarqué dans leur second fils, de grandes dispositions pour l'étude et la piété, résolurent, malgré leurs faibles moyens pécuniaires, "de lui faire faire ses classes". Ses études secondaires terminées, le jeune Novi alla à Avignon, pour suivre les cours de philosophie et de théologie du grand séminaire, sous la direction des prêtres de la vénérable société de Saint-Sulpice. Appelé par ses supérieurs à l'état ecclésiastique, il fut promu successivement aux ordres mineurs, et bientôt après, malgré son jeune âge, aux ordres sacrés. Enfin, Novi fut ordonné prêtre dans la chapelle du séminaire Saint-Charles, le 20 mars 1790, samedi veille de la Passion, par Mgr Charles-Vincent de Giovis, archevêque d'Avignon.

 

NOVI baptême z

 

Il n'était alors âgé que de vingt ans et avait obtenu dispense d'âge et des interstices. Les temps étaient mauvais, et l'Église ouvrait volontiers les portes du sanctuaire à ceux qui étaient disposés à combattre et à mourir pour elle. Quelques jours après son ordination, l'abbé Novi fut nommé vicaire d'Aujac au diocèse d'Uzès.

L'abbé Novi faillit être sauvé par un protestant et c'est un catholique fervent qui dénonça sa retraite.

Le protestant n'était autre que M. Jacques Roure, négociant rue du Faubourg des Maisons-Neuves. Le vicaire d'Aujac étant revenu chez son père, voisin de M. Roure, ce dernier vint trouver le jeune prêtre et lui offrit à plusieurs reprises un asile sûr dans sa maison. - Ce n'est pas moi, calviniste, disait-il, que l'on soupçonnera, par ce temps de haines religieuses, d'abriter sous mon toit un prêtre romain insermenté. Et, en attendant, si Dieu le veut, la tempête cessera et les jours redeviendront meilleurs. - L'abbé refusa l'hospitalité si généreusement offerte. Il espérait être suffisamment caché dans la maison presbytérale abandonnée.

Or, un de ses frères dans la foi, un de ces mêmes catholiques qui naguère demandaient à cor et à cri la tête des patriotes et des protestants des Vans, un catholique dénonça la retraite de notre infortuné concitoyen. On dit même que, pour témoigner de son zèle révolutionnaire, il souffleta deux fois la victime que des assassins fieffés hésitaient à frapper.

Car, on hésita à donner la mort à notre héros.

Le père Novi fut mandé sur le lieu des massacres, non pas, comme on s'est plu à le dire, par cruauté et pour repaître ses regards de la mort de son enfant, mais pour qu'il obtint de lui la reconnaissance de la constitution civile du clergé.

Les assassins lui montrèrent les cadavres des huit prêtres déjà immolés, pour avoir refusé le serment, lui disent qu'ils épargneront son fils, s'il parvient à le lui faire prononcer ; que le sort de son fils dépend des conseils qu'il lui donnera et de l'ascendant de l'autorité paternelle sur son esprit. Ce père infortuné hésite entre la nature et la religion. La nature l'emporte : il se jette au cou de son fils, et par ses larmes et ses sanglots, encore plus que par ses discours, il lui dit : "Mon fils, conserve-moi la vie, en conservant la tienne."

Novi lui répond avec non moins de tendresse que de courage : "Je ferai mieux, mon père, je mourrai digne de vous et de mon Dieu ; vous m'avez élevé dans la religion catholique, j'ai le bonheur d'en être prêtre, il sera plus doux pour vous d'avoir un fils martyr qu'un enfant apostat".

Cette réponse confond le père qui, ne sachant que dire, l'embrasse de nouveau et l'arrose de ses larmes en s'écriant : "Mon fils, oh ! mon fils ! ..." Il ne peut continuer de parler ; les assassins arrachèrent de ses bras le jeune prêtre, en lui disant : "Le serment ou la mort !" - "Je préfère mourir", leur répondit-il. Sur cette réponse, il est haché de mille coups et succombe.

Les bourreaux achevèrent ensuite de se partager les dépouilles de leurs victimes. Les neuf cadavres à peine couverts, criblés de balles, mutilés par les coups de haches ou de sabres, restèrent sur la Grave jusqu'au soir. L'autorité judiciaire vint constater leur décès ... Les corps de ces prêtres furent enveloppés dans des linges envoyés par la famille Novi, et portés sans cérémonie religieuse au cimetière de la paroisse ... 

 

LES VANS z

 

AD07 - Registres paroissiaux des Vans

Feuille hebdomadaire / Oeuvre des martyrs de la Révolution - 24 juillet 1921.

Revue du Dauphiné et du Vivarais - mars 1879

Notice sur la paroisse Notre-Dame et Saint-Castor - Cathédrale de Nîmes - par M. l'abbé Tastevin - 1869

 

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