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La Maraîchine Normande
24 août 2017

ARMÉE DE L'OUEST - RAPPORT FINAL DES COLONNES AGISSANTES - DU 22 MAI AU 8 AOÛT 1794 - GÉNÉRAL VIMEUX


RAPPORT FINAL DES COLONNES AGISSANTES

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ARMÉE DE L'OUEST
Observations relatives aux opérations du Général Vimeux
Du 3 prairial au 21 Thermidor an II
Du 22 mai au 8 août 1794

Outre les ordres particuliers que le Général en chef a donné chaque jour aux généraux de division, soit pour des mouvemens locaux ou concertés d'après les renseignemens qu'il pourrois recevoir, soit pour l'ordre en la discipline, enfin pour tous ce qui concerne le Service Militaire, il n'a cessé de leur recommander de se concerter ensemble pour le succès de leurs opérations particulières. Il leur a représenté l'unité d'action, comme devant suppléer au peu de forces qu'ils avoient à leurs disposition, il a ajouté que l'union, l'intelligence et l'activité devoient régler leurs démarches et qu'ils ne devoient voir que la République.

Persuadé que le succès de la guerre de la Vendée dépend en grande partie des mesures sages que l'on peut prendre, indépendamment de la force armée, il a donné des ordres conformément aux arrêtés des représentans du Peuple pour faire ouvrir des communications à travers un pays difficile à parcourir ; ce travail pénible et long s'exécute ; et pour soutenir les postes de saligné les uns par les autres, il a fait établir des signaux qui avertissent sur le champ de la présence de l'ennemi et du besoin que l'on peut avoir de secours. C'est ainsi que par des précautions nécessaires, vu le dénument où il se trouve, il a cherché à rapprocher les distances pour éviter les revers que pourroient essuyer des postes isolés. Ces moyens sont lents, à la vérité, mais il les a jugés les seuls propres à terminer peu à peu la guerre de la Vendée, guerre qui semble n'avoir jamais été bien connue, qui a coûter tant de sang à la République, dans laquelle on a employé trop ou trop peu de forces suivant les circonstances où l'on a pas toujours su profiter des avantages que l'on obtenoit, enfin où l'on perdoit le jour suivant le terrain que l'on avoit gagné la veille.

Le Général a été assez heureux pour faire évacuer le marais qui aujourd'hui est protégé par la troupe. Le cercle des brigands se trouve resserré dans un espace plus petit, les récoltes faites dans toute la Vendée, le rétablissement des moulins, des postes sur tous les points à la circonférence, le recensement fait de la population par les Corps administratifs, des rassemblemens momentanés que les troupes dissipent aussitôt qu'on en a connoissance, tout annonce qu'ils sont encore nombreux, mais on assure en même tems qu'il se trouve dans l'intérieur un grand nombre d'hommes prêts à rentrer dans le sein de la République, lorsqu'il seront sûrs de trouver secours et protection dans leurs foyers. (*) aujourd'hui ils sont conduits par la force et les menaces, et ils tiennent à leurs habitudes et à leurs propriétés, percer d'un trait jusqu'à eux, pour revenir ensuite sur ses pas, ce seroit les effaroucher. On ne les rencontreroit pas, parce que les brigands armés les égorgeurs lorsqu'ils font difficulté de les suivre en pareil cas. Il faut tout dire l'expérience les a rendus méfiants et ils ont encore sous les yeux le tableau du passé, la conduite de nos troupes, le tems et la réflexion pourront les guérir de leurs blessures.

Il ne faut pas se dissimuler, il est impossible de terminer dans un tems donné une guerre de cette nature ; depuis que le Général a le commandement de l'armée, il s'est assuré du peu d'effet que produisoient les colonnes agissantes ; il sent en même tems la difficulté de les employer aujourd'hui. Les brigands à l'approche de la force armée, fuient, se cachent et reparaissent un instant après. La difficulté de procurer des vivres à la troupe, l'attention des brigands à se réunir sur les derrière pour enlever les convois, les fatigues, les maladies, l'affaiblissement de l'armée, une infinité d'autres motifs encore semblent s'opposer à la marche des Colonnes.

Dernière réflexion : les brigands ne sont devenus dangereux un instant que par les armes et munitions de toute espèce qu'ils ont enlevées aux troupes de la République, au commencement de la Guerre ; ils en manquent aujourd'hui, et s'ils ne peuvent s'en procurer de nouveau, ils se trouveront bientôt sans défense ; en un mot, il faut beaucoup de forces pour contenir les brigands, les resserer, gagner peu à peu du terrain, avoir une force toujours active autour de soi, détruire les rassemblemens, marcher avec prudence, s'assurer du succès des opérations, et l'on parviendra à terminer cette guerre.

(*) On observe que depuis quelque tems, il rentre beaucoup d'habitans dans leurs demeures autour de la force armée, depuis que quelques-uns d'eux se sont présentés d'eux mêmes soit aux Généraux soit aux autorités constituées et qu'ils sont libres. Le Général Bonnaire, commandant à la Chataigneraye assure qu'il est rentré au moins 500 personnes dans les environs de son camp et qu'ils s'occupent de leurs travaux. Il ajoute que les brigands ne se tiennent plus à Cerizay et qu'ils se sont retirés dans l'intérieur, à Combrand et au-delà.


RÉSULTAT DES OPÉRATIONS DE L'ARMÉE DE L'OUEST

Tout l'espace compris entre la mer et la ligne tirée de Nantes à Touvois, Apremont, St-George, Nesmy &c. rendu à la République, ce qui donne environ 200 lieues quarrées où Charette exerçoit continuellement le brigandage.
Les habitans rentrés en grande partie
La récolte faite et assurée dans les environs des camps
La tranquilité rétablie sur les derrières de la ligne
Les brigands dispersés et repoussés lorsqu'ils se sont présentés ou lorsqu'on a pu découvrir leurs rassemblemens
Beaucoup de bestiaux, de grains et autres effets pris
Aucune perte d'armes ni de munitions
La confiance commençant à s'établir de proche en proche parmi les habitans de la Vendée
Les communication s'effectuant
Des signaux ordonnés et établis dans plusieurs endroits.

Tel est le tableau que le Général présente aujourd'huy au Comité de Salut Public.

AD85 - SHD B 5/10 - 22-23

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