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La Maraîchine Normande
19 août 2017

TERVES (79) - 1906 - LES INVENTAIRES

TERVES - LES INVENTAIRES

Terves église z

 


A Terves, l'inventaire se fit en deux temps. Nous en empruntons le récit à quelques coupures de journaux de l'époque, conservés aux archives diocésaines de Poitiers.

Le 10 février 1906, eut lieu la première visite de l'agent du fisc. Les fidèles, venus nombreux de toutes parts, se rassemblent sur la place et les portes de l'église sont fermées. Lorsque l'estafette envoyée par le pasteur sur la route de Bressuire eut annoncé l'arrivée du fonctionnaire, des sifflets et des cris désapprobateurs fusent de toutes parts ; l'agent est blême de peur. M. l'abbé Barbier, dont l'autorité est incontestée dans la paroisse, obtient, d'un signe, le silence et lit son énergique protestation qui se termine par ces mots : "Maintenant, Monsieur, accomplissez, si vous le voulez votre écoeurante besogne".

Les gens protestent à nouveau, à grands cris : "Pas d'inventaire !" et on l'invite à se retirer. L'agent part sous les huées.

Aussitôt après, la foule rentre à l'église. Le curé monte en chaire ; on chante des cantiques, puis le pasteur s'adresse à ses paroissiens : "l'agent du fisc est parti, mais il reviendra avec la force armée. Voulez-vous fermer les portes de l'église et les laisser enfoncer ?
- Oui, nous le voulons !
- C'est bien, mes amis."

Et le chroniqueur ajoute : j'ai assisté aux cérémonies de Lourdes, à ces professions de foi de la foule sur l'esplanade ; je dois dire qu'elles me paraissaient moins touchantes que cette réponse énergique et sublime de ces fidèles de Terves, prêts à marcher au martyre, à la mort, c'est-à-dire à la gloire !

Le 1er mars, cent gendarmes et cent hommes de troupe du 77e régiment d'infanterie de Cholet reviennent. L'église est comble, et comme convenu, les portes sont fermées tandis que des femmes, des enfants et quelques hommes, groupés en bas de la place, près de l'atelier de menuiserie Grolleau, faisaient le tintamarre, avec des ustensiles de cuisine, pour effrayer les chevaux des soldats qui n'en peuvent ...

Bientôt les portes furent enfoncées par l'armée, et les gendarmes pénètrent dans le sanctuaire ; la force reste à la Loi ! Oui, mais, si cette fois ils n'ont trouvé que des gens chantant des cantiques, quand il voudront fermer les églises, ils rencontreront des hommes armés de fusils (Témoignage d'un témoin oculaire).

Beaucoup se souviennent encore de l'encadrement noir apposé sur l'une des portes principales de l'église, en signe de deuil. Il fut enlevé pendant la deuxième guerre mondiale.


(Extrait : Terves - Huit siècles d'histoire - chanoine H. Verger - 1971)

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