SAINT-AUBIN-DE-BAUBIGNÉ - RORTHAIS (79) - MORT DU CURÉ CONSTITUTIONNEL DE SAINT-AUBIN-DE-BAUBIGNÉ
Ancien religieux récollet d'un couvent de Parthenay, Delafargue vint s'installer à Saint-Aubin-de-Baubigné comme curé constitutionnel.
Il y fut mal accueilli et fut tué le 20 juillet 1793, sur la route de Châtillon, près du lieu-dit "Le Gué aux Canes".
On l'enterra sur place. [Voir également ICI]
Extrait : Le Pays du Bocage - Maurice Poignat - 1984
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Quelques lignes de son journal :
"Les objets que je vais mettre le plus en ordre qu'il ne sera possible, ce qui ne sera pas très difficile étant le premier curé constitutionnel et ayant tout le monde contre moi, par l'éloignement que le sieur Rabin, mon prédécesseur, plus fanatique qu'éclairé, qui a tellement égaré ses ci-devant paroissiens, que mes successeurs ne pourront se faire la moindre idée de ce que j'ai eu à souffrir dans les premières années, pour la révolution qui s'est opéré en France, dont la génération suivante aura seule l'avantage. Je ne mais ces notes que pour n'être pas blamé de mes successeurs, qui pourraient taxer de négligence d'avoir laissé se perdre le peu que le curé pouvait conserver dans une aussi grande révolution ... J'ai conservé ce livre avec soin ne pouvant prévoir ce qui pourrait arriver dans un temps où on ne devait plus douter de rien, ny compter sur rien, pas même sur son existence, ayant toujours tout à craindre pour sa vie d'un moment à l'autre.
Ce 13 juin 1792, l'an quatrième de la liberté.
Delafargue P. curé constitutionnel de St-Aubin"
Le curé Delafargue sera assassiné le 20 juillet 1793 (il en avait eu le pressentiment). La seule oraison funèbre dont le gratifiera son prédécesseur, l'insermenté Rabin, consistera en ces mots : "Du moins, ce n'est pas un de mes paroissiens qui l'a tué".
(Michel Morineau - Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest - Au loin et en vue d'Étusson - 1985 - volume 92 - numéro 4.
Sa résidence ordinaire était Saint-Jouin. "Il fut tué en 1793 par les blancs sur le chemin de Saint-Aubin-de-Baubigné et enterré, avec un petit chien qui le suivait, près du lieu où il reçut le coup mortel." (M. l'abbé Vinois) - Note dans l'ouvrage "L'Abbaye de la Sainte-Trinité de Mauléon" par Bonnard, Fourier - 1872.
Photos du lieu où l'abbé Delafargue reposerait toujours :