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La Maraîchine Normande
14 mars 2017

MONTREVAULT (49) - UNE FAMILLE VENDÉENNE : LES BOLTSCHOUSER

UNE FAMILLE VENDÉENNE
LES BOLTSCHOUSER DE MONTREVAULT

Croix chapelet


Trois pièces originales ont été acquises par le Musée de Cholet  en 1957 :

La première, de beaucoup la plus intéressante, est le brevet délivré à Maulévrier le 23 juin 1794 par le général en chef et les officiers généraux de l'Armée catholique et royale, octroyant à François Boltschouser, de Montrevault, la charge de secrétaire de la division de Beaupréau. Ce brevet porte les signatures autographes des généraux vendéens et particulièrement celle de Stofflet dont François Boltschouser était l'ami. Les deux autres pièces datent de la Restauration et concernent toutes les deux François-René Boltschouser, fils du précédent.

L'une est un brevet provisoire de capitaine des compagnies de Montrevault, délivré le 4 juin 1815 par le comte Charles d'Autichamp, commandant l'armée vendéenne d'Anjou, avec signatures autographes du lieutenant général et du général de Romain.

L'autre est un témoignage de satisfaction par le roi Louis XVIII, avec la griffe du roi et la signature autographe du secrétaire d'État à la guerre, le ministre de Latour-Maubourg.

Il nous a semblé utile de dire quelques mots de la famille Boltschouser, ce qui permettra de tirer de l'oubli un nom qui fut porté, malgré sa consonance, par d'authentiques Vendéens, et de mieux situer ces documents, spécialement le brevet du 23 juin 1794, dont voici le texte :

Mr Boltschouser
Secrétaire de la division
de Beaupréau
AU NOM DU ROI
Aujourd'hui 23 juin 1794, l'an 2e du règne de Louis XVII, le général en chef et officiers généraux de l'Armée Catholique et Royale dans la partie d'Anjou et du Haut-Poitou, étant à Maulévrier, prenant une entière confiance en la valeur, courage, expérience en la guerre, vigilance et bonne conduite du sieur François Boltschouser et en sa fidélité et affection au service du Roi, lui ont donné et octroyé, sous le bon plaisir du Roi et de Monsieur Régent du Royaume, la charge de secrétaire de la division de Beaupréau pour dorénavant en faire les fonctions et en jouir aux honneurs, autorités, prérogatives, droits et appointements qui y appartiennent, tels et semblables dont jouissent ceux qui sont pourvus de pareilles charges ... les dits sieurs général en chef et officiers généraux pour témoignage de leur volonté, commandé de lui expédier le présent brevet qu'ils ont signé de leur main et fait contre-signer par moi, leur secrétaire général.
Stofflet, Berrard, Chevalier de Fleuriot, De Rostaing, Gibert, secrétaire général.

stofflet zzz

ORIGINES

Jean Boltschouser, né à Constance (Suisse) au début du XVIIIe siècle, vint en France vers 1730 pour s'engager au régiment suisse. A la fin de son congé, et s'étant fait probablement naturaliser, il fut envoyé comme capitaine de gabelle à La Boissière-Saint-Florent.

Après avoir abjuré le protestantisme à Saumur, il se maria vers 1754 avec Jeanne Arnault, originaire de Mirebeau en Poitou, de famille noble, disait-on.

Boltschouser françois notaire signature

De cette union naquirent trois enfants :


1ère génération.

Jean-Alexandre B., baptisé le 30 janvier 1755 - blessé au siège de Nantes et massacré derrière l'autel du May le 29 juin 1794.

Marthe B., (baptisée le 14 mars 1758 - décédée le 20 novembre 1760), mariée à Allard, d'après un acte conservé au greffe du Tribunal de Beaupréau du 18 novembre 1788. Cette branche devait émigrer au Mans et y faire souche riche. (ces détails concernent probablement l'une des autres filles.)

Étienne B., né et baptisé le 19 octobre 1759.

4° Renée B., baptisée le 19 janvier 1762.

5° Anne B., baptisée le 22 mars 1764 ; elle a pour parrain, son frère, François.

6° Étienne-Jean B., baptisé le 16 avril 1766.

7° François-Alexandre B., né et baptisé le 21 avril 1768.

8° ... (illisible) B., née le 1er mars 1770 et baptisée le lendemain.

 

Boltschouser François baptême zzz

 

François B., né à La Boissière-Saint-Florent entre 1757 et 1759, le 4 septembre 1756 et baptisé le lendemain. Il s'installa à Montrevault comme marchand. Greffier du sénéchal, il devint notaire et, plus tard, nommé conseiller municipal jusqu'à sa mort, survenue le 8 mai 1808.

Devenu un notable, il fut élu par le canton pour assister à la fête de la Fédération. Ami des principaux généraux vendéens et particulièrement de Stofflet, il prend une part active aux guerres de la Vendée. Capitaine de la compagnie de l'armée royale, il fut un certain temps officier secrétaire de la division de Beaupréau.

Sa mort prématurée ne permit pas à la Restauration de reconnaître ses mérites. En récompense de ces états de service, il aurait reçu sous Louis XVIII la croix de Saint-Louis et le grade de colonel. Son fils suivra fidèlement les traditions familiales ; il fut élevé par une mère admirable qui avait consacré sa vie à Dieu, au roi et à ses enfants.

Boltschouser François notaire décès zzz


2ème génération

François B. s'était marié vers 1778 avec Renée Jannin, fille de Paul Jannin, boulanger à Gesté, dont il eut deux enfants.

François-René B., né le 3 juillet 1781 à Montrevault, baptisé le lendemain ; décédé le 10 décembre 1854.

 

Boltchouser François-René baptême zzz

 

Agathe B., née en 1789 (?)

Renée B. fut arrêtée le 1er février 1794 au moment où les troupes républicaines, durement secouées par les troupes vendéennes, s'arrêtaient à Montrevault. Considérée comme femme de brigand, elle fut massacrée le 2 février 1794 à 8 h 30 du matin avec seize autres femmes du canton. Ces victimes innocentes furent considérées comme des martyres et l'on venait prier sur leurs tombes.

François-René, âgé de 12 ans, et sa petite soeur Agathe s'enfuirent vers la Loire à la recherche de parents ou d'amis qu'ils savaient pouvoir rencontrer. Ils furent pris en route par les bleus et seraient tous les deux morts dans une de ces noyades imaginées par Carrier sans une chance jugée miraculeuse à l'époque.

Ils durent leur salut à leur jeunesse. Un vieux soldat républicain ferma les yeux sur leur fuite. En se cachant, à pied, ils remontèrent vers le nord pour retrouver, au Mans, leur tante Allard qui était restée étrangère aux évènements des Mauges. Plus tard, Agathe devait se marier avec un royaliste nommé Guérif.

Ces aventures, ces massacres devaient laisser dans le coeur de François-René une haine farouche pour tout ce qui pouvait, de près ou de loin, être "républicain".

Malgré son extrême jeunesse, il participe aux derniers combats de la Vendée et fut nommé lieutenant à l'affaire des Aubiers (1799).

Nommé greffier du juge de paix par décret, il y reste, refusant plusieurs fois d'être notaire et juge de paix en 1815. Il fut conseiller municipal jusqu'en 1849.

Les rapports entre les émigrés et les authentiques combattants en 1793 et 1794, n'étaient pas toujours empreints de la plus franche cordialité. Par des paroles imprudentes, François-René B. se vit frustré de la croix de Saint-Louis que M. d'Autichamp lui avait promise. En compensation, il reçut un brevet du roi et une attestation du général d'Autichamp.

Boltschouser François décès 1854 zzz


3ème génération

En 1822, François-René B. épousa Héloïse Garnier, née à Angers en 1795, décédée à Montrevault en 1862, dont il eut deux enfants, Émile et Amélie-Françoise. Avec eux devait s'éteindre le nom des Boltschouser. A leur place, selon leurs moyens, avec courage, persévérance et honnêteté, ils avaient servi fidèlement la cause de leur foi et de leur roi.

On retrouve chez eux la rudesse volontaire des Suisses, leur rigidité morale, tempérées par l'apport féminin des épouses douces et pieuses de nos Mauges. Tout cela permit aux Boltschouser, malgré leur nom et leurs origines, de devenir très tôt d'authentiques Vendéens.


Charles Poisson.
Société des Sciences, Lettres & Beaux-Arts de Cholet et de sa Région - 1957 - p. 108-110

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