LA JONCHÈRE (85) - FRANÇOIS-LOUIS MERSON, CURÉ (1738-1821)

FRANÇOIS-LOUIS MERSON
CURÉ DE LA JONCHÈRE

Né le 6 janvier 1738, à Fontenay-le-Comte, paroisse Notre-Dame, M. François-Louis MERSON était curé de la Jonchère, lorsque en 1791, les évènements révolutionnaires et la persécution vinrent l'enlever à ses paroissiens, et le forcèrent d'émigrer en Espagne. Son départ pour l'exil eut lieu en septembre 1792.

Dès avant le Concordat, il vint reprendre la direction de son ancienne paroisse, où il trouva M. Baudouin y exerçant son zèle depuis onze mois (Un intrus s'était installé dans cette paroisse jusqu'à l'arrivée de M. Baudouin. Sa présence préserva l'église de l'incendie, qui fut néanmoins profanée par la célébration sacrilège des saints Mystères ; elle dut être réconciliée par M. Baudouin).

La position de M. Merson fut particulièrement difficile au début. "Les habitants de la Jonchère se consolèrent difficilement du départ de M. Baudouin. Le regret qu'ils ressentirent de sa perte les rendit même quelquefois injustes envers leur ancien pasteur, et l'on assure qu'ils eurent de la peine à pardonner à M. Merson d'avoir "chassé" M. Baudouin.

M. Merson, certes, était loin d'avoir de tels sentiments, et il n'avait pu reprendre possession de son ancienne paroisse, que M. Paillou revenu d'Espagne lui avait confier de nouveau.

Aussi, quand le pieux M. Baudouin, quelques mois plus tard, fut poursuivi par la calomnie dans les paroisses de Saint-Cyr et de Curzon, où il s'était fixé, M. Merson interprétant les sentiments de ses paroissiens et les siens propres, se hâta de rédiger une déclaration, dans laquelle tous les paroissiens de la Jonchère proclamaient d'une seule voix les vertus du P. Baudouin. Cette protestation qu'il fit signer par tous ceux qui pouvaient écrire fut envoyée à l'autorité civile, et les poursuites cessèrent.

Quelques années après, le curé de la Jonchère demanda l'aumônerie de l'hospice de Luçon, où il est décédé, le 5 juin 1821, à l'âge de 83 ans.

Les terres du prieuré de la Jonchère avaient été vendues dès le 27 juin 1791 pour 22.300 livres.

A. BARAUD, prêtre

AD85 - L'Étoile de la Vendée - n° 2251 - Jeudi 21 mai 1908