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La Maraîchine Normande
20 novembre 2016

ANGERS (49) - 1794 - DOM JEAN-MARIE DE GENOUILLAC, CHARTREUX

ANGERS 1794

Un vénérable Chartreux, nommé Dom Jean-Marie de Genouillac, né à Angers, vers l'année 1718, appartenant par sa naissance à une famille ancienne et très-honorable, suivit d'abord une carrière militaire, fit la guerre en Allemagne et se trouva au fameux siège de Bergopzoom, en 1747.

Capitaine d'infanterie au régiment d'Aquitaine, et désigné pour monter le premier à l'assaut, à la tête de sa compagnie, il promit à Dieu qu'il se consacrerait à son service dans l'ordre des Chartreux, s'il échappait au danger.

Tous les hommes qu'il commandait furent ou tués ou blessés, lui seul n'éprouva aucun mal. Une balle qu'il reçut s'aplatit contre un nouveau Testament qu'il portait sur lui et ne le blessa point. Cette protection spéciale toucha sans doute vivement M. de Genouillac et la paix ayant été conclue en 1749, il s'empressa d'accomplir son voeu, malgré l'opposition de sa famille qui voulait le retenir dans le monde et réclamer en sa faveur auprès du Saint-Siège, une dispense de l'engagement qu'il avait pris d'entrer en religion. Ayant fait profession, il resta quarante ans dans le cloître et devint procureur de la Chartreuse qu'il habitait, ou même peut-être procureur-général de son ordre.

Expulsé de sa maison, ainsi que tous ses confrères, au commencement de la révolution, il se retira à Angers, chez son frère, ancien conseiller au Parlement de Bretagne. Il ne voulut pas le suivre, lorsque ce magistrat partit avec toute sa famille pour l'émigration.

Mais bientôt la persécution devenant de plus en plus violente à Angers, Dom de Genouillac crut devoir chercher un asile chez le fermier d'une terre appartenant à son frère et située en Vendée. Il s'y trouvait lors de l'insurrection de ce pays, au mois de mars 1793. 

Forcé, pour sauver ses jours, de suivre l'armée vendéenne, il passa la Loire avec elle, alla jusqu'à Granville et tomba après la déroute d'Antrain entre les mains des soldats républicains, qui le conduisirent à Saint-Malo avec plusieurs Vendéens.

La commission militaire de cette ville le condamna à mort, le 10 janvier 1794 (ou le 11, selon les écrits), et le fit fusiller le lendemain sur la Grève, avec près de trente autres prisonniers.

Dom de Genouillac, parvenu à sa soixante-quinzième année, était si faible, soit à cause de son grand âge, soit à cause des fatigues qu'il avait sans doute éprouvées pendant ses marches fréquentes, à la suite de l'armée, qu'on fut obligé de le porter au supplice, qu'il subit avec courage.


Extrait : Histoire de la persécution révolutionnaire en Bretagne à la fin du XVIIIème siècle - tome second - 1845 - par M. l'abbé Tresvaux

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