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La Maraîchine Normande
17 septembre 2016

LOCMINÉ (56) - M. JEAN-MARIE LE DASTUMER, PRÊTRE (1763-1799)

Locminé église

 

M. JEAN LE DASTUMER
PRÊTRE A LOCMINÉ

JEAN LE DASTUMER naquit à Locminé, rue de Baud, le 23 août 1763 de Mathurin Le Dastumer et de Hélène Boué.

Le Dastumer Jean acte naissance

Ordonné prêtre le 17 septembre 1789, il demeure dans sa paroisse natale, refuse le serment et se cache, pendant sept ans, avec quelques confrères aussi vaillants et fidèles qu'il était lui-même. M. Le Dastumer tint la campagne, distribuant sans relâche et les sacrements et la parole de Dieu jusqu'à la reprise de la persécution directoriale où il tomba victime de la haine.

Le Dastumer signature

Le 25 février 1799, la 5e compagnie, 2e bataillon de la 58e demi-brigade, venait de Bieuzy-les-Eaux à Locminé sous les ordres du capitaine Denoyers. Ce n'était certainement pas des modèles de discipline que ces colonnes mobiles qui rôdaient alors dans le Morbihan et la 58e en particulier semble avoir été plus débridée encore que les autres.

Quand elle eut passé Pluméliau, trois de ses fusiliers, sans aucun motif légitime, s'en écartèrent et, je ne sais trop comment, réussirent à s'emparer de M. Le Dastumer, soit dans un village du pays, soit en plein champ. Ils l'emmenèrent vers Locminé. Mais en route, ou bien parce qu'il voulut fuir, ou bien sans aucun motif avouable, ils tuèrent leur prisonnier à bout portant et le criblèrent de coups de baïonnette.

L'histoire a retenu le nom de ces trois hommes ; ils s'appelaient : Armand Pienoël, Pierre Broxol et Jacques Hébert.

Leur crime était monstrueux, ils ne paraissent pas s'en être doutés, et, quand il fut commis, avisant sur la route un voyageur qui passait, menant un cheval chargé de deux paniers en tout semblables aux paniers des boulangers forains, ils l'arrêtèrent, mirent le cadavre dans un des paniers et arrivés à Locminé le déposèrent sur la place publique. Puis ils allèrent faire leur rapport.

L'émotion fut grande dans la petite ville, d'autant plus que M. Le Dastumer était un de ses enfants. Catholiques et révolutionnaires s'indignèrent pareillement ; les derniers se plaignirent à l'administration militaire et les premiers firent à l'infortunée victime de très belles funérailles. Elles eurent lieu le 26 février au milieu d'une affluence considérable accourue de tout le pays, et, depuis ce jour, la mémoire de M. Le Dastumer reste entourée d'une auréole de sainteté et de religieux respect.

Il y a une légende qui dit que M. Le Dastumer fut arrêté au village de Kerascouet en Plumelin, qu'un second prêtre fut tué avec lui, M. Petitcorps, vicaire de Guern, et qu'un troisième, Morvan, lui aussi tomba aux mains des Bleus.

Il est possible que les trois prêtres se trouvassent réunis ; M. Morvan même fut certainement pris par la colonne mobile ; on l'emmena à Pontivy et de là il fut conduit à l'Île de Ré.

M. Petitcorps et M. Le Dastumer, dans cette hypothèse, auraient réussi à prendre la fuite. Le second serait tombé bientôt aux mains des trois traînards qui l'immolèrent. Quand à M. Petitcorps, il s'esquiva et devint en 1802 recteur de Saint-Aignan où il mourut en 1804.

On a élevé un monument à M. Le Dastumer à l'endroit où il tomba. La date du 8 mars 1799, qui y est inscrite, est manifestement fausse.

LE DASTUMER croix

Extrait : Les prêtres du Morbihan, victimes de la Révolution, 1792-1802 - J. Le Falher - 1921

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