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La Maraîchine Normande
13 août 2016

CASSANIOUZE - MOURJOU (15) - JEAN-LOUIS DE PELLAMOURGUE (1759-1801) - "LA CHOUANNERIE DU HAUT-PAYS"

Jean-Louis de Pellarmourgue est né le 6 octobre 1759 à Cassaniouze.

Pellamourgue Jean-Louis acte naissance


Jean-Louis de Pellamourgue, seigneur de Cassaniouze, habitait son château de La Guillauminque, sur le territoire de la commune de Cassaniouze. Sa famille comptait les plus nobles alliances et possédait trois domaines dans le pays et deux moulins.

M. de Pellamourgue avait épousé Catherine-Gabrielle Collinet de Niocel, fille de M. de Niocel, massacré à Aurillac en 1792.

Poussé par le flot révolutionnaire, M. de Pellamourgue quitta le pays et se retira à Lyon où il resta plusieurs années.

 

Pellamourgue blason

 

On le crut passé à l'étranger et on le porta sur la liste des émigrés. Or les biens des émigrés étaient confisqués. Rentré dans le pays, le seigneur de Cassaniouze trouva ses biens vendus par la nation et la ruine venue avec ses détresses. Cassaniouze soutenait n'avoir pas émigré mais s'être caché à Lyon et par conséquent être dépossédé injustement de ses biens. Il ne put se résigner à un tel désastre et il conçut une haine implacable contre les révolutionnaires et les acquéreurs de ses propriétés. Il n'admettait pas la légitimité de ces confiscations et ventes nationales ; pour lui les acheteurs des biens des émigrés n'étaient que des voleurs et les lois qui ordonnaient ces confiscations n'étaient que des lois faites par des voleurs, pour s'emparer du bien d'autrui. Cette injustice nationale, cette brutale barbarie, exercée contre plusieurs classes de la société, souleva dans le coeur de Cassaniouze un orage de haine et un désir de vengeance qu'il ne put maîtriser. Il devint l'âme de ce que l'on a pu appeler "la chouannerie du Haut-Pays".

Loin de fuir cette atmosphère chargée d'électricité, il parut bientôt l'aspirer et s'y complaire. Donc sus au voleur Le voleur était un certain Revel [Jean Revel, maire] de la commune de Cassaniouze qui pour quelques poignées d'assignats avait acheté de la nation les biens de Pellamourgue. Celui-ci, homme déterminé, énergique, hardi, jura sa perte. Il était vigoureux, bien constitué.

Nous avons trouvé dans les papiers du sieur Chevalier, capitaine de gendarmerie, la pièce suivante :

"Signalement approximatif de Louis-Benjamin Pellamourgue, soi-disant seigneur de Cassaniouze, émigré : taille de cinq pieds trois pouces environ, visage rond et beau, cheveux gris, crépus et courts, portant une fausse queue, gros de corps, bien jambé".

Sa femme, Madame de Pellamourgue, avait essayé de se faire rétrocéder ses biens illégitimement acquis, mais Revel avait refusé tout accommodement et dès lors Cassaniouze déclara une guerre à mort et aux révolutionnaires et aux détenteurs des biens des émigrés.

La Guillauminque

Il organise de son mieux sa bande d'hommes résolus, et tous, armés de fusils et de pistolets, font à leurs ennemis une guerre de guérillas, d'escarmouches ; ils se mettent en embuscade, ils se cachent dans les bois, sur les bords des chemins, attendant leur proie et quand elle passe, ils tirent dessus. Ainsi moururent plusieurs gendarmes, des patriotes, des acheteurs des biens confisqués.

Toutes les fois que la bande rencontrait un prêtre emmené par les gendarmes, elle le délivrait en faisant feu sur ceux-ci.

Un jour, M. de Cassaniouze rencontre un gendarme qui emporte en croupe sur son cheval un pauvre prêtre qu'on venait d'arrêter, il ajuste le ravisseur, le tue raide mort, s'empare de son cheval, y fait monter le prêtre avec lui et l'emporte en lieu de sûreté.

Une autre fois, caché avec sa bande dans un bois près de Montsalvy, il délivra, en tuant deux gendarmes, l'abbé de Méallet que l'on conduisait à Aurillac.

C'est surtout contre Revel que Cassaniouze et ses affidés tournèrent toute leur colère et tous leurs efforts. Ils ne lui laissaient pas un moment de repos, le surveillaient, le suivaient dans ses voyages, épiaient toutes ses démarches, cherchant l'occasion favorable de lui arracher la vie.

Ils rôdaient autour de son habitation, autour du château et du domaine de La Guillauminque, enlevant les fruits, les récoltes, le bétail, maltraitant son fermier et ses domestiques, brisant à coups de pierres, à coups de fusil, les croisées et les portes.

Le 9 mars, le fermier, sa fille et son beau-frère étant à la grange, un coup de fusil partit du coin du château et blessa la fille en deux endroits.

Ils se livrent en un mot à tous les excès au point que le fermier toujours harcelé ne veut plus cultiver le domaine et que Revel lui-même est obligé d'aller résider à Montsalvy.

REVEL MAIRE SIGNATURE

De là, Revel envoie à l'administration une dénonciation de ces divers méfaits ; de son côté le fermier fait ses plaintes à la municipalité de Cassaniouze. Celle-ci envoie l'agent municipal à la Guillaumenque pour constater les délits commis sur les personnes et les propriétés. L'agent remarqua sur la porte d'entrée du métayer des grains de plomb ; sur les pierres de la même porte, sur les volets d'une fenêtre de l'étable, il vit également des grains de plomb et une balle.

L'agent dressa procès-verbal de ces délits et ce procès-verbal fut envoyé avec la dénonciation de Revel à l'administration. Celle-ci "considérant que des délits graves ont été commis contre les personnes et les propriétés de Revel et son métayer, que ces attentats sont dirigés contre Revel par l'émigré Pellamourgue et les contre-révolutionnaires du voisinage qui lui sont dévoués ; que sa femme qui vit dans la commune de Mourjou doit être naturellement soupçonnée n'être pas étrangère à ces attentats non plus que les prêtres réfractaires qui font cause commune avec ces brigands royalistes, arrête :

Art. 1er - La dénonciation de Revel et le procès-verbal de l'agent municipal de Cassaniouze seront envoyés à l'accusateur près le tribunal criminel lequel est invité de faire faire les informations nécessaires au juge de paix du canton de Montsalvy, pour parvenir à la connaissance des auteurs, fauteurs et complices des délits susmentionnés.

Art. 2 - Les administrations municipales de Maurs et de Montsalvy sont chargées d'exercer la surveillance la plus active contre les prêtres réfractaires qui pourraient se réfugier dans leurs cantons et contre la femme et les parents de l'émigré Pellamourgue et de rendre compte de la conduite de cette femme et des parents de l'émigré.
Cet arrêté est du 15 mars 1799.

Il n'arrêta pas les hostilités ; et les attaques nocturnes, les embuscades continuèrent de plus en plus nombreuses.

Le 7 juin de la même année, les gendarmes Auzolles, Briande et Bouiges, de la brigade de Montsalvy, se transportèrent par ordre du brigadier et sur l'avis de Revel au lieu de La Guillauminque, dans l'espoir de saisir et d'arrêter le nommé Battut, de Lafon, contre lequel il a été décerné un mandat d'arrêt par le juge de paix du canton ainsi que d'autres individus et par après l'émigré Pellamourgue, qui devait se rendre la nuit à La Guillauminque, pour volet des moutons.

Vers minuit, les susdits gendarmes aperçurent cinq individus qui s'acheminaient vers l'étable et qui en secouaient les portes. Le citoyen Revel, qui s'était mis en embuscade, apercevant Battut, court à lui et appelle les gendarmes. Antoine Bouiges, l'un d'eux, se précipite, mais Battut lui tire à bout portant un coup de pistolet qui le renverse et le tue et en même temps les amis du meurtrier ayant fait une décharge générale sur les gendarmes, Briande est atteint à une main et dans le bas ventre, ce qui met ses jours en danger, et Auzolles a le chapeau percé d'une balle ; les gendarmes ripostent. Les brigands ont pris la fuite et la bataille cesse.

La gendarmerie fait son procès-verbal que nous venons d'analyser et l'administration centrale arrête :

1° que l'une des brigades d'Aurillac sera envoyée à Montsalvy avec six hommes du régiment de cavalerie pour y stationner et y faire le service de la gendarmerie ;

2° qu'un détachement de trente hommes, pris dans la garde nationale d'Aurillac, se rendra dans la commune de Cassaniouze, sera nourri aux frais des habitants, soupçonnés d'être de connivence avec les brigands, et payés par eux à raison de cinq francs par jour par homme, et, ajoute l'arrêté, attendu que les prévenus du délit vaquent tantôt dans le département de l'Aveyron, l'administration de ce département sera invitée à prendre des mesures pour les faire arrêter.

Le détachement des gardes-nationaux, désigné par cet arrêté, se rend à Cassaniouze qu'il terrifie et ruine par ses exigences et par les frais qu'il occasionne. La misère fut si profonde en peu de jours que les habitants malheureux se voyaient obligés de vendre les effets de première nécessité. L'administration en eut pitié et retira le détachement.

Les gendarmes se faisaient tuer et pourtant l'administration centrale se plaignait de leur service. Elle fit parvenir ses plaintes à Dussaubar, chef du 21e escadron de gendarmerie nationale, et celui-ci les transmit au citoyen Chevalier, capitaine de la gendarmerie départementale, par sa lettre du 15 janvier 1800 :

"Citoyen capitaine, dit-il, rappelez-vous que l'administration centrale du Cantal m'a reproché, le 4 pluviôse dernier, que vos gendarmes servaient mal et que lorsqu'ils font des captures, c'est casuellement, lorsqu'ils s'y voient forcés. Évitez que ce reproche amer soit réitéré. Stimulez activement vos subordonnés pour produire d'abondantes captures. Battut, condamné à mort, et nombre d'autres condamnés aux fers voyagent impunément dans ce département sans être arrêtés, ce qui prouve l'insuffisance de surveillance et l'inaction coupable de plusieurs de vos brigades que vous vous empresserez de réprimer. L'énergie que nous devons redoubler en inspirera l'exemple à nos subordonnés à qui nous devons faire connaître que nous ne devons être tranquilles qu'après que nous aurons contribué à la paix intérieure."

Le 22 avril suivant, il écrivait au même :

"Je vous transmets ci-inclus dix imprimés d'un tableau des individus qui ont été condamnés par contumace par le tribunal criminel de ce département. L'on assure que nombre d'entre eux sont tranquillement chez eux. En conséquence faites faire les perquisitions nécessaires à l'arrestation de ces individus."

On inonde le pays de gendarmerie, on surveille, on espionne, on passe les jours et les nuits à faire des visites domiciliaires, à poursuivre ceux qu'on appelait brigands. Les brigands poursuivent leur but principal qui est la mort de Revel, l'acquéreur des biens de l'ex-seigneur de Cassaniouze. Celui-ci épiait les démarches de Revel. Un jour il apprend que Revel est allé à Aurillac. Sa décision est prise : il va l'attendre dans un ravin profond, au bas de la côte de Prunet, dit la tradition. Il s'y embusque et attend ; vers le soir il voit arriver sur la route deux hommes à cheval. Il reconnaît Revel, il tire et Revel tombe de cheval, raide mort. C'était le 14 avril 1801.

"Le Préfet du Cantal, instruit que le nommé Lerou-Lavige, de la commune de Laroquebrou est violemment soupçonné d'être un des auteurs ou complices de l'assassinat commis sur la personne du citoyen Revel, le 24 germinal dernier (14 avril 1801), et de faire partie de la bande des brigands dont Pellamourgue-Cassaniouze, émigré rentré, est le chef, requiert le commandant de la gendarmerie nationale dans ce département, de le faire arrêter et conduite devant le substitut du commissaire du gouvernement près le tribunal civil de l'arrondissement d'Aurillac pour être interrogé et être statué par lui sur son compte ce qu'il appartiendra. Aurillac, le 17 floréal, an IX (7 mai 1801). Le préfet. Riou."

Dans cette lutte atroce de quelques hommes contre l'autorité et toutes les gendarmeries d'un pays, l'ex-seigneur de Cassaniouze devait succomber ; il succomba le 8 mai 1801 (18 floréal an IX)

Nous avons cru que le mieux était de transcrire textuellement et intégralement le rapport de la gendarmerie sur le tragique évènement qui mit fin aux jours du terrible vendéen.

Rapport du citoyen Lolier, gendarme de la brigade de Maurs :

"La brigade de Maurs, la brigade de Riom-ès-Montagnes, la brigade de Laroquebrou, le brigadier et un gendarme d'Allanche sont partis 17 floréal dernier (7 mai 1801), pour aller à Saint-Antoine où nous devions nous réunir aux brigades qui venaient de Montsalvy le 18 au matin (8 mai). Nous en sommes partis pour nous rendre à Mourjou où nous sommes arrivés environ vers les quatre heures du matin. Arrivés de suite à la proximité de la maison du citoyen Cassaniouze nous l'avons investie. Les citoyens Chabanon, Gaudetel et moi gardions la porte d'entrée. Le citoyen Chabanon ordonne plusieurs fois d'ouvrir ; voyant qu'on n'ouvrait pas, je courus chercher un maillet dans une grange voisine. Le citoyen Chabanon prit le maillet d'entre mes mains et au second coup il enfonça la porte. Étant entrés de suite tous deux à la fois et n'apercevant pas le dit Cassaniouze dans la première pièce, nous sommes montés de suite dans des degrés et nous avons aperçu le dit Cassaniouze qui était dans le premier repos desdits degrés et nous y attendait armé d'un fusil double. Voyant qu'il ajustait le citoyen Chabanon, je voulus le prévenir ; mais le fusil de Cassaniouze et le mien sont partis à la fois ; je vis alors tomber le malheureux Chabanon. Cassaniouze que j'avais tiré à la poitrine, chancelait, mais il fut soutenu par sa femme et sa fille qui étaient à côté de lui. Comme je le saisissais, il me dit : Qu'est-ce que tu veux, scélérat ? Il laissa tomber à l'instant son fusil et sortit un poignard de dessous son bras gauche avec lequel il m'a mutilé, ne pouvant garantir tous les coups qu'il me portait soit à cause de l'obscurité des degrés, les fenêtres étant encore fermées, soit à cause de sa force extraordinaire, malgré qu'il fût blessé à mort. Après nous être disputés quatre ou cinq minutes et après avoir crié plusieurs fois : A moi gendarmes ! le citoyen Terrisse, gendarme de la brigade d'Allanche, est venu au milieu des degrés et lui a tiré à travers les barreaux des degrés. Le dit Cassaniouze est tombé alors de tout son long. Je descendis sur la porte, je dis que j'étais blessé, mais que Cassaniouze était mort, et vive la République ! On fut chercher mon chapeau que j'avais laissé tomber dans les degrés en me débattant contre le dit Cassaniouze.

Jeanton, brigadier, me prit ensuite et me conduisit à l'endroit où étaient les chevaux et me fit conduire à Maurs, par le citoyen Ser, mon camarade. Fait à Maurs, ce 23 floréal an IX (13 mai 1801), de la République française. Lolier, gendarme."


La mort de Cassaniouze ne pacifia pas le pays. Fatigué de la guerre étrangère qui lui enlevait ses prêtres, des impôts exorbitants qui lui enlevaient son argent, des garnisons qui dévoraient ses subsistances, le pays se révoltait, cachait ses conscrits, refusait de payer les impôts, prenait fait et cause contre les gendarmes.

Extrait : Histoire de la révolution en Auvergne - Tome 10 - par Jean-Baptiste Serres - 1895-1899

PELLAMOURGUE DECES

PELLAMOURGUE CHABANON

 

 

[Quelques jours après la mort de son chef, le nommé Lerou-Lavige " homme paraissant jouir de quelque faveur parmi la bourgeoisie de ce pays ", était arrêté, et, quelques mois après, c'était le tour de son compagnon Lassales dont le préfet du Cantal annonçait en ces termes, le 8 vendémiaire an X (30 septembre 1801), la mort au Ministre de la Police :

" Je vous annonce avec quelque satisfaction que jean Lassales, de la commune de Sénezergues, digne compagnon de Pélamourgue, vient d'avoir le même sort que lui. Je vous transmets le procès-verbal qui s'est dressé après la découverte de son cadavre. J'aurais préféré qu'il fût pris vivant, mais cela était pour ainsi dire impossible. J'avais autorisé depuis six mois environ, le maire de la commune de Junhac, fonctionnaire rempli de zèle, à promettre des congés à quelques réquisitionnaires ou conscrits qui voudraient se charger de surveiller ce brigand et le livrer à la justice. Quatre de ces jeunes gens, dont l'un s'était pourvu en exécution de la loi du 17 ventôse, et dont les autres, obligés de vivre de leur travail, avaient négligé ou ignoré les formalités voulues par cette loi, se dévouèrent avec plaisir à la tâche pénible qu'on leur proposa. Ils commencèrent par gagner la confiance de Lassales ; leur qualité de conscrits ou réquisitionnaires non congédies, lui inspira d'abord une certaine sécurité mais jamais assez pour se déterminer à leur accorder une confiance entière, de sorte qu'il leur fut jusqu'à ce moment impossible de le faire prendre ou de l'arrêter eux-mêmes. Il leur communiqua néanmoins le projet qu'il avait d'aller assassiner le maire de Junhac à qui il en voulait depuis longtemps et leur assigna à cet effet un rendez-vous. Deux d'entre eux y manquèrent pour aller prévenir le maire leur absence réveilla ses soupçons. Il s'éleva à ce sujet entre lui et les deux qui l'accompagnaient une rixe assez vive qui obligea ces derniers à prévenir le cours de la justice en cherchant à défendre leurs jours. Il reçut trois coups de fusil au moment où il saisissait ses armes.

Cette mort devenait nécessaire à leur sûreté dans cette circonstance ; ce brigand d'une force extraordinaire avait huit coups à tirer, et se serait facilement et à coup sûr défait d'eux, puisqu'il était alors certain qu'ils le trahissaient. "

Enfin, le 22 nivôse (12 janvier 1802), Battud qui, jusque-là, avait échappé à toutes les poursuites, était pris en des circonstances assez curieuses.

" Le brigadier de Montsalvy apprit qu'un mariage devait se faire dans la maison dudit Battut le 21 de ce mois, et il lui fut assuré que celui-ci assisterait à la fête qui aurait lieu à cette occasion. Il fit, en conséquence, ses dispositions pour s'y transporter. Il requit le commandant du détachement stationné à Montsalvy de lui prêter main-forte pour une expédition secrète. Celui-ci l'accompagna avec 13 fusiliers. Après cinq heures de la marche la plus pénible, ils arrivèrent au village de Lafont, commune de Cassaniouze, où est située cette maison, vers les huit heures et demi du soir. Ils l'entourèrent ; le brigadier et ses gendarmes avec le commandant du détachement entrèrent l'épée à la main dans la maison, et saisirent Battud au milieu d'une trentaine de ses parents et amis. Le surplus du détachement qui les suivit au même instant la baïonnette au bout du fusil contint cette assemblée au point qu'il n'y eut pas de résistance soit au moment de l'arrestation, soit pendant la conduite dudit Battud à Aurillac. "

Le procès de Battud eut lieu devant le tribunal criminel du département du 20 au 29 prairial an IX (9-18 juin 1802). Treize autres prévenus, assistés par 5 avocats, figuraient au procès ; 437 témoins furent entendus.

Les jurés délibérèrent pendant 30 heures. Le tribunal leur avait soumis 5.223 questions résultant de 21 délits détaillés dans l'acte d'accusation. Battud et Antoine Périer furent condamnés à mort, deux autres accusés, à 6 ans de détention, un à 6 ans de fers, un à 4 mois de détention et à l'amende ; 8 furent acquittés.

Le 24 thermidor suivant (12 août), Battud et Périer montèrent sur l'échafaud.]

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