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La Maraîchine Normande
13 août 2016

LE FAOUËT (56) - LES URSULINES DU FAOUËT SOUS LA RÉVOLUTION

LES URSULINES DU FAOUËT

Le Faouët - Ursulines

Au 14 novembre 1790, la communauté comprenait :

17 SOEURS DE CHOEUR

- Constance-Vincente Morice, Marie-Madeleine, supérieure, 64 ans
- Marie-Anne Auffret, de Sainte-Séraphine, assistante, 66 ans
- Charlotte de Montlouis, Marie de Jésus, zélatrice, 68 ans
- Charlotte de Kerguélen, de Sainte-Cécile, dépositaire, 51 ans
- Jacquette Le Masson, de Saint-Joseph, maît. des novices, 82 ans
- Agathe Tourté, Marie des Anges, sacristine, 61 ans
- Louise-Françoise Simon, de Sainte-Agathe, 86 ans
- Anne-Mathurine de Toulbodou, Aimée de Jésus, 78 ans
- Olive de Carné, de Saint-Michel, 69 ans
- Marie Le Dulte, de Sainte-Pélagie, 61 ans
- Jeanne-Émilie Duparc, de Sainte-Marie, 49 ans
- Josèphe Louvart, de Sainte-Anne, 44 ans
- Rose Bosquet, de Saint-Augustin, 40 ans
- Marie-Joseph Le Guernalec, de Sainte-Angèle, 47 ans
- Gillonne Houssin, Marie-Céleste, 40 ans
- Jeanne-Françoise Houssin, de Sainte-Rose, 26 ans, morte en 1839
- Marie-Anne Cathelinai, de Sainte-Élisabeth, 32 ans.

7 SOEURS CONVERSES

- Jeanne-Hélène Le Hénau, Sainte-Marthe, 66 ans
- Louise Corbel, dite Sainte-Barbe, 59 ans
- Jeanne-Rose Le Gleude, Sainte-Claire, 55 ans
- Françoise Le Gallo, de la Visitation, 54 ans
- Jeanne Le Gallo, Saint-Maurice, 51 ans
- Jeanne Traouen, Saint-Joachim, 41 ans
- Laurence Le Calvé, Sainte-Julie, 26 ans.

Toutes ces religieuses déclarèrent vouloir continuer la vie commune.

Ursulines du Faouët

Au moment de la Révolution, le Faouët avait été choisi comme chef-lieu de district. Les administrateurs composant le directoire du district étaient dans les idées avancées, et partisans de l'Église constitutionnelle.

Les Ursulines ne pouvaient pas leur plaire. Voici la lettre qu'ils écrivirent, le 12 janvier 1792, à leur sujet, aux administrateurs du département, à Vannes :

"Messieurs, par notre lettre et notre arrêté du 30 juillet 1791, nous vous avons instruits du refus des religieuses Ursulines du Faouët de se conformer à la loi du 15 avril dernier, qui exige d'elles le serment prescrit par les lois des 26 décembre 1790 et 22 mars 1791. Cette communauté est une pépinière d'aristocratie, dont le venin se répand dans plusieurs paroisses, et même sur quelques ecclésiastiques assermentés de notre ressort. Elles tâchent, guidées sans doute par le prêtre qui les dirige, de porter ces derniers à la rétractation, et emploient tous les moyens possibles pour y parvenir.

Nous vous prions, Messieurs, de nous délivrer de ces furieuses le plus tôt possible, ou de nous autoriser à leur faire sommation de sortir de leur communauté, et à les faire transférer dans une autre, si sous trois jours, à compter du jour de la sommation, elles n'ont point satisfait aux dispositions des lois susdatées.

Les administrateurs composant le directoire du district du Faouët :
Pénanéach - Talhouarn, V. pr. - Talhouarn."

Voici la réponse des administrateurs du département :

"Vannes, le 16 janvier 1792.
Nous voyons avec peine, Messieurs, que les religieuses Ursulines du Faouët, ennemies déclarées de la Constitution, font de perfides efforts pour propager leurs principes dangereux, et nous vous seconderons en tout ce qui dépendra de nous pour les ramener à la soumission à la loi.

Mais nous ne pouvons être rigoureux envers ces filles fanatiques qu'autant que la loi nous y autorise ; or aucune de celles que vous citez ne les assujettit au serment, parce qu'elles ne sont pas comprises dans la classe des personnes employées dans le département de l'Instruction ; d'un autre côté aucun décret ne permet de les forcer de sortir de leur communauté et de les transférer dans une autre.

Avec le temps, lorsque les sujets ne seront pas en nombre pour former des maisons, il interviendra sans doute un décret qui enjoindra la réunion de plusieurs en une seule ; mais dans l'état il faut que vos religieuses subsistent dans leur couvent. Tout ce qu'on peut exiger d'elles c'est qu'elles nomment une supérieure et une économe dans la forme établie par la loi, et si elles refusent elles doivent être privées de tout traitement, parce que le paiement ne pouvant en être fait que sur la quittance de l'économe nommée en cette forme, toute autre quittance seroit vicieuse, et dans le cas d'être rejetée des comptes du receveur.

Voilà, Messieurs, tout ce que nous pouvons répondre à votre lettre du 12 ; nous eussions désiré pouvoir user de moyens plus efficaces, mais nous sommes enchaînés par la loi.
Les administrateurs composant le directoire du département du Morbihan."

Le Faouët - Ursulines 3

Mais bientôt une mesure générale fut prise, et les Ursulines du Faouët, comme les autres, durent quitter leur maison le 1er octobre 1792. On laissa seulement à chaque religieuse un lit, deux draps, un couvert et une somme de six livres.

Le reste du mobilier fut vendu à l'encan. Les biens fonds furent également adjugés au profit de la nation ; la maison conventuelle et le jardin ne furent vendus que le 17 décembre 1801 à J. Le Breton, pour la somme de 25.109 livres.

Les religieuses, dispersées par l'orage, se retirèrent dans leurs familles ou chez des amis. Plusieurs d'entre elles, avancées en âge, moururent pendant les troubles. Les autres, après le Concordat, ne pouvant reconstituer leur communauté du Faouët, finirent par entrer dans d'autres maisons, les unes à Quimper et à Quimperlé, les autres à Redon et à Ploërmel. Une seule religieuse, la soeur Jeanne-Françoise Houssin, dite de Sainte-Rose, eut la joie de voir sa communauté rétablie en 1836 ; elle y mourut en 1839 (le 16 mars), à l'âge d'environ 74 ans.

Houssin ursuline acte décès

On avait perdu depuis longtemps l'espoir de voir renaître le couvent du Faouët, lorsqu'en 1836, des circonstances en apparence insignifiantes donnèrent à quelques Ursulines de Carhaix la pensée de restaurer cette maison.

"L'enclos et la maison du Faouët furent achetés au nom d'une postulante, et trois religieuses de Carhaix, la Mère Saint-Joseph, la Mère Angélique, et la soeur Saint-Yves en prirent possession le 10 octobre 1836. Leur confiance en Dieu était admirable, car il s'agissait de relever des ruines qu'elles avaient achetées 10.000 francs, et de payer un enclos qui leur coûtait 40.000 francs, et elles n'avaient rien.

Sachant qu'elles manquaient de tout, les personnes charitables de la ville et de la campagne s'empressèrent de leur porter des secours de toute nature. Dès le lendemain de leur arrivée, on vint leur offrir douze pensionnaires, douze demi-pensionnaires et une vingtaine d'externes. Plusieurs postulantes sollicitèrent le bonheur de partager leurs travaux. M. l'abbé Ollivier, alors vicaire au Faouët, fut leur directeur et leur ressource dans la détresse.

Les premières religieuses ne suffisant pas à la besogne demandèrent un renfort à la communauté de Ploërmel, et en obtinrent quatre professes, qui les aidèrent à établir une régularité parfaite.

Les dettes contractées à l'origine furent graduellement payées. Plus tard, un incendie, qui causa des pertes considérables, fut réparé par la générosité des communautés de l'ordre."

Il va sans dire que l'établissement se fit autoriser par le gouvernement ...

Le Faouët - Ursulines 4


J.-M. LE MENÉ
Bulletin de la Société polymathique du Morbihan - Année 1907

Racheté par la ville en 1987, l’ancien couvent a été transformé pour partie en logements sociaux et pour une autre partie, en espaces culturels, dont notamment un musée des beaux-arts où sont présentées, d’avril à octobre, deux grandes expositions annuelles destinées à faire connaître l’œuvre d’artistes ayant séjourné en Bretagne et notamment au Faouët depuis le milieu du 19e siècle.

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