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La Maraîchine Normande
22 juillet 2016

ANCENIS (44) - LIRÉ (49) - LA FAMILLE THOINNET DE LA TURMELIÈRE

THOINNET DE LA TURMELIÈRE

Bretagne, Anjou, Forez et Lionnais

La famille Thoinnet de la Turmelière est originaire de la baronnie et prévôté d'Ancenis en Bretagne, où elle est connue fort anciennement.

Liré La Turmelière carte

Elle possédait plusieurs seigneuries dans cette province et dans l'Anjou où se trouvent situés la terre et le château de la Turmelière, qui ont appartenu jadis au fameux poète Joachim du Bellay ; à côté de ce château ruiné, s'est élevé une magnifique bâtisse que le Comte de la Turmelière fit construire d'après le modèle du château de Beaumesnil, près Bernay, l'un des plus beaux de la Normandie.

RUINES VIEUX CHÂTEAU CHAPELLE

RUINES VIEUX CHÂTEAU ENTREE COUR

RUINES VIEUX CHÂTEAU

La famille Thoinnet a formé deux branches principales, savoir :
- la branche de Thoinnet de la Turmelière,
- la branche de Thoinnet de Bigny, en Forez et Lionnais, laquelle s'est éteinte à la fin du XVIIIème siècle.

thoinnet armes

Armes : Écartelé : aux 1 et 4, d'azur, au château d'or, donjonné de deux pièces du même, essoré, girouetté, ouvert, ajouré et maçonné de sable ((pour la branche de la Turmelière) ; aux 2 et 3, d'or, à trois oeillets de gueules, tiges de sinople, au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'argent (pour la branche du Forez). - Couronne de comte.


Le premier auteur de la famille connu par les actes de l'état civil est :


JEAN-BAPTISTE THOINNET, seigneur de l'Échasserie, vivant en 1690, qui épousa N. dont il eut :
- Anne, mariée à Nantes, le 29 janvier 1743 avec Messire François Dougé, ou Douget, avocat en parlement, seigneur de la Gilarderie ; de ce mariage est née Élisabeth Dougé, mariée à Nantes, le 15 avril 1763, à Messire René de Guer, conseiller du roi au siège présidial de Nantes.
- Pierre, qui suit.

La Turmelière appartiendra à la famille du Bellay jusqu’au milieu du XVIème siècle jusqu'à ce que Catherine du Bellay, la soeur du poète devenue seule héritière du domaine, épouse Christophe du Breil.

Les Du Breil deviennent alors les nouveaux maîtres des lieux.

La Turmelière passe ensuite aux mains des Bourdonnaye jusqu'à ce qu'en 1772, totalement ruinés, ils vendent leurs terres à Pierre Thoinnet, riche commerçant d’Ancenis.

PIERRE THOINNET, écuyer, fut nommé conseiller secrétaire du Roi, maison et couronne de France, au parlement de Bretagne, par lettres patentes données à Versailles le 31 décembre 1771. Il fut maire électif d'Ancenis. Le 23 janvier 1772, il acquit de Messire Charles de la Bourdonnaye, chevalier, Marquis de Liré, ancien officier de gendarmerie, seigneur de Liré, LA TURMELIÈRE, LA BEUVRIE, etc., la terre, fief et seigneurie de Liré, ensemble la Turmelière, le Chesne-Cottereau, le fief Fleury, la Beuvrie et autres fiefs (Ce contrat fut passé devant les notaires du Châtelet de Paris.

Pierre Thoinnet de la Turmelière est qualifié écuyer, seigneur de Liré, la Turmelière, la Pierre-Genetoux, la Beuvrie, le Chesne-Cottreau, Bain, les Rongeries-en-Liré et en Drain, la Boullaye-de-Corron, le Giron de Bocé et la Gabardière, dans un acte passé le 13 août 1775 devant Lebec, notaire à Ancenis et Justeau du Tertre, son collègue.

Il avait épousé, en 1736, MARIE TIGÉ, dont il n'eut qu'une fille : Marie, née en 1738, et mariée à Nicolas Sagory ;
puis FRANÇOISE TESSIER, en 1739, dont il eut dix-huit enfants, savoir :


1° - Marguerite, née en 1740
2° - Françoise, née en 1741
3° - Pierre-Isaac, né le 19 mai 1742, mort en 1743
5° - Jeanne, née en 1744
6° - Joseph-François, né le 14 février 1745, mort en 1746
7° - Madeleine-Thérèse, née en 1746, morte la même année
8° - François-Nicolas, né le 31 juillet 1748
9° - Madeleine-Thérèse, née en 1749
10° - Anne-Eulalie, née en 1751, mariée à René Sagory
11° - René-Jean-Baptiste, né le 11 janvier 1752, mort en 1754
12° - Nicolas-Dominique, né le 24 décembre 1752fut exécuté à Nantes avec un de ses cousins, nommé Sagory, et marcha à l'échafaud en chantant un cantique.
13° - Dominique-Isaac, né le 1er mars 1754, marié à Mlle de Greffulhe, fille de Simon de Greffrulhe et de Marguerite de Pourtalès ; il fut protégé sans doute par sa situation de marin.
14° - Pauline-Julie, née le 10 avril 1755, mariée à M. Clémenceau de la Carterie
15° - Eutrope-Rosalie, né le 30 avril 1756, qui suit
16° - Adélaïde-Scholastique, née le 8 février 1758, morte en 1761
17° - Louis-Fidèle-Constant, né le 26 mars 1760, mort en avril 1760
18° - Andrée-Marguerite-Anne-Rosalie-Victoire, née le 21 mai 1761, mariée à M. Parthon de Von.

Pierre Thoinnet de la Turmelière mourut le 18 mars 1788, et sa veuve vécut jusqu'en 1792.

 

Tessier Françoise acte décès

 

Lorsqu'en 1793 arrivent les guerres de Vendée, Liré est entièrement dévasté et les Républicains, pourchassant les armées vendéennes, pillent et incendient le premier château de la Turmelière dont il ne reste aujourd'hui que des ruines. 

La famille Thoinnet, d'Ancenis, fut particulièrement victime de la révolution au cours des années 1793 et 1794.

EUTROPE-ROSALIE THOINNET DE LA TURMELIÈRE, né le 30 avril 1756, était connu du vivant de ses père et mère sous la dénomination de THOINNET DE LA BOEUVRIE ; il périt sur l'échafaut révolutionnaire, et DIX-SEPT de ses parents succombèrent dans les rangs de l'armée vendéenne, ou sous le couteau fatal dressé en permanence, par Carrier, sur la place publique de Nantes.
Il avait cependant avec un de ses frères, donné généreusement à cette ville 300.000 livres pour secourir le peuple pendant la disette de 1791-1792.
Il laissa de son mariage contracté en 1788, avec Louise de Couraud (de Langeais), un fils, Jean-Joseph.

JEAN-JOSEPH THOINNET DE LA TURMELIÈRE, né le 24 juin 1789, entra à l'École militaire de Fontainebleau, fit les dernières guerres de l'Empire, et resta prisonnier en Angleterre jusqu'à la paix de 1814.
Rentré dans la vie privée après la Restauration, il fut élu depuis 1830, membre du Conseil général de la Loire-Inférieure et maire d'Ancenis.
Il a épousé en 1822, demoiselle Alexandrine-Célestine Balette de Panassac, dont il eut un fils, Charles.

CHARLES THOINNET

CHARLES-CÉLESTIN-JOSEPH THOINNET, COMTE DE LA TURMELIÈRE, né à Ancenis le 26 octobre 1823, conseiller de préfecture à Nantes, a été nommé en 1857, député au Corps législatif par les électeurs de la première circonscription du département de la Loire-Inférieure ; il a été pendant longtemps maire de Liré (Maine-et-Loire), où se trouve la terre de la Turmelière. L'empereur lui a conféré, en 1858, le titre de chambellan honoraire, et l'a créé, en 1865, officier de la Légion d'honneur.

Commandeur des ordres d'Isabelle-la-Catholique et de Saint-Grégoire-le-Grand, Sa Sainteté, le Pape Pie IX, lui a conféré le titre de comte héréditaire par bref à Rome le 17 septembre 1873.
Il est décédé, à Paris, le 27 mai 1887.

Il avait épousé le 20 septembre 1860, mademoiselle Laure-Adèle-Marie Velpeau, fille de l'illustre docteur Velpeau, membre de l'Institut, professeur à la Faculté de médecine, et de Marie-Adélaïde Quesneville. De ce mariage est né un fils, Napoléon-Eugène-Joseph-Gustave-Alfred-Pierre, COMTE DE LA TURMELIÈRE, né le 2 juillet 1861, qui fut élu, en remplacement de son père, membre du Conseil général de la Loire-Inférieure.

 

Monographie "Thoinnet de la Turmelière" - 1887

AD44 - Registres paroissiaux et d'état-civil d'Ancenis

 

 


 

Adèle Velpeau

 

ADÈLE THOINNET DE LA TURMELIÈRE (1842-1893)

Adèle naquit en 1842. Son père, Alfred Velpeau, était un célèbre chirurgien de la Monarchie de Juillet et du Second Empire. Élève de Bretonneau (avec Trouseau et Moreau), il enseigna l'anatomie, la pathologie et la clinique chirurgicale et amassa une fortune coquette comme médecin d'hommes et de femmes du monde et surtout de Louis-Napoléon-Bonaparte qui devint Napoléon III en 1851.

VELPEAU ALFRED

La famille Velpeau vivait à Paris. Adèle et sa soeur cadette (morte sans descendance à l'âge de 21 ans) reçurent une éducation soignée. L'aînée apprit en plus les arts plastiques ; le dessin et la peinture bien sûr, mais aussi l'art de la miniature, de la reliure, de la dorure.

Elle réalisa entièrement deux livres d'heures qui sont de véritables joyaux, l'un pour son mariage, l'autre pour le baptême de son fils Pierre. Elle fit également des portraits de ses proches, décora la porcelaine familiale, découpa l'écaille pour façonner la riche armature de deux éventails qu'elle décora entièrement, l'un pour elle, l'autre pour sa cousine germaine, Berthe Layraud, née Quesneville, avec qui elle était fort liée.

Le 20 septembre 1860, elle épousa Charles Thoinet (ou Thoinnet) de la Turmelière (1824 - 1887), de 18 ans son aîné, l'héritier fortuné de la Beuvrie, construit par un aïeul, près de Liré. C'est lui qui fit construire le château actuel, de la Turmelière, à côté des ruines du château renaissance des du Bellay.

A l'époque du mariage qui se déroula à la Sainte Chapelle de l'Archevêché de Paris, Charles était un des plus fidèles serviteurs du Second Empire et la tradition familiale dit qu'il était un des chambellans de Napoléon III (l'impératrice Eugénie, réfugiée à Franborough écrivit une lettre de condoléances à Adèle en 1887, regrettant la mort de celui qui fut un "fidèle parmi les fidèles".

Tout laisse à penser qu'ils se sont rencontrés dans l'entourage du couple impérial.

Le couple vivait à Paris, et surtout au Liré, Pierre, leur fils unique, naquit un an après le mariage. Il fut élevé à l'image de l'héritier de la couronne, de quatre ans son aîné. Une photo montre l'enfant en habit de parade militaire. Baujault réalisa sa statue en marbre de Carrare à l'identique de celle du prince impérial à l'âge de dix ans (Musée d'Orsay), exécuté au même moment par le sculpteur Carpeaux.

Adèle fit-elle partie de la cour de l'impératrice ? La tradition familiale l'affirme également.

En juillet 1870, elle était dans les Pyrénées centrales et occidentales. C'est de cette époque que datent tous ses dessins. Ce qui est sûr, c'est qu'elle n'y était pas avec l'impératrice, retenue à Paris par des soucis de guerre (le 14 juillet 1870, Eugénie participa au Conseil réuni pour examiner les décisions à prendre pour entrer en guerre contre la Prusse ou non). Se soignait-elle à Cauterets ? Voyageait-elle avec son mari ?

Devenue veuve en 1887, elle se rapprocha de sa cousine Berthe Layraud (née Quesneville). Elle décéda en 1893.

Pierre, seul héritier, resta célibataire, fit une carrière politique dans le Maine-et-Loire. Il décéda donc sans descendance en 1921.

L'héritage du titre et des biens passa à la branche Quesneville-Layaud. Le château de la Turmelière fut rapidement vendu. La Beuvrie sortit de la famille en 1994.

LES DESSINS PYRÉNÉENS D'ADÈLE THOINET DE LA TURMELIÈRE

Parmi les trois albums de dessins parvenus jusqu'aux descendants, un seul, le plus volumineux, concerne les Pyrénées. De format à l'italienne (24x16 cm), chacune des pages est frappée à un angle supérieur des armes des Thoinet de la Turmelière. La majorité des dessins sont réalisés à la mine de plomb, un est à la plume, trois sont coloriés, un autre, le plus grand, est aquarellé. Ce sont donc de petits dessins, et, il est rare qu'ils occupent la page entière. Adèle excellait dans la miniature, surtout celle de personnages.

On peut suivre le voyage pyrénéen à travers la succession de dessins et les dates lorsqu'Adèle les mentionne. Une énigme pour le Rocher de la Vierge à Biarritz qu'elle intitule "Vieux port de Biarritz", peut-être daté du 30 juin 1870, qui n'est pas à sa place dans l'album. Il faut ajouter que les dessins ont été annotés postérieurement et certains portent deux légendes, celle de la main d'Adèle, l'autre de la main du père d'une descendante.

A Gavarnie

En voici la liste (l'orthographe donnée par l'artiste est respectée) ; ils concernent (à part 3) les vallées confluant à Pierrefitte, c'est-à-dire la vallée de Luz, la vallée de Gèdre-Gavarnie et la vallée de Cauterets :

- Maison Bernadotte à Pau
- Mamelon vert à Cauterets, le 4 juillet
- Vieux port de Biarritz, 30 juin 1870 (?) (coloré aux crayons)
- A Gavarnie, 5 juillet
- A Gavarnie, 5 juillet
- Mahoura, 10 juillet
- Église après le fort de Luz, 4 juillet
- Chalets de la Princesse Galitzine, Cauterets, 1870 (coloré aux crayons)
- Cascade du Lutour, 17 juillet
- Lutour, 17 juillet
- Lac de Gaube 2 (ou 9) juillet (la date a été réécrite)
- Ceriset
- Pont de Sia
- Pont d'Espagne
- Pont d'Espagne (+ une indication illisible)
- Fort Sainte-Marie de Luz
- Église de Luz
- Pont de Bétharam (coloré aux crayons)
- Scierie et cascade de Lutour (le plus grand dessin, aquarelle et collé sur l'album)
- Église de Pierrefitte
- Saint-Savin (coloré aux crayons)
- De Pierrefitte à Cauterets
- Pierre de la Raillère
- Le pré en (?) le Petit Saint-Sauveur
- Pont d'Enfer, route de Luz
- Les Bains de Cauterets.

Mahoura

Ces oeuvres, représentation de lieux remarquables et très touristiques depuis la fin du XVIIIème siècle, ont été dessinés, peints, décrits maintes et maintes fois, pendant toute l'époque romantique. Adèle qui arrive à la fin de l'époque romantique, ne fait réellement preuve d'originalité que pour deux dessins : "Les Chalets de la princesse Galitzine à Cauterets" et "Scierie et cascade de Lutour".

Natalia Petrovna Galitsyn

"Les Chalets de la princesse Galitzine à Cauterets"
La princesse Galitzine, une princesse russe, découvrit Cauterets et tomba amoureuse de la station et de la vue dont on pouvait y jouir à cette époque d'avant la construction des grandes résidences, surtout celle d'Angleterre. Son coup de coeur fit sortir de terre, dans les années 1840, un ensemble de bâtiments : maison, villa, isba en bois, chapelle à coupole de plomb et tour de sept niveaux, reliés les uns aux autres par de petites passerelles. Le bonheur de vivre dans cet endroit tranquille dura peu pour la princesse. En 1860, la famille Meillon vint construire sous ses fenêtres l'hôtel d'Angleterre. La princesse vendit les "Chalets Galitzine" et partit sous d'autres cieux ...

Scierie et cascade du LUtourzzz

"Scierie et cascade de Lutour".

L'eau du torrent du Lutour, comme de nombreux torrents de montagne, fournissait la force motrice pour débiter les fûts coupés dans les forêts environnantes. Sapins et pins rouges ou pins sylvestres poussaient naturellement sur les pentes, là où les bergers n'avaient pas installé des pâturages. Adèle semble avoir représenté également des feuillus. C'est le plus grand dessin fait, on peut l'imaginer, le même jour que les deux autres concernant le gave du Lutour, c'est-à-dire le 17 juillet 1870.

 

Extrait : Pyrénées - Société des amis du Musée Pyrénéen - 1950

 


 

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Commentaires
U
Bonjour, <br /> <br /> Bravo pour votre connaissance de la famille Thoinnet et du château de la Turmelière. J'ai découvert certains documents comme la photo d'Adèle Velpeau avec intérêt. J'ai rencontré autrefois des gens qui connaissaient bien l'histoire de la Turmelière et croisé sans doute Marie Layraud (fille de Berthe) à Ancenis dans mon enfance mais ils ne sont plus là aujourd'hui. Je serais heureux d'entrer en contact avec vous, travaillant depuis longtemps sur l'histoire du château.
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P
Très intéressant comme toujours....Un régal! Je descends d'Anne Eulalie Thoinnet, mariée à René Sagory. Les Sagory, riche famille bourgeoise nantaise, ont payé un lourd tribut à la révolution.....Comme les Thoinnet d'ailleurs. Amitiés Pierre Guerry
Répondre
La Maraîchine Normande
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