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La Maraîchine Normande
19 juin 2016

SAINT-GILLES-SUR-VIE - NOIRMOUTIER (85) - FRANÇOIS-LOUIS-LAURENT BOUHIER DE LA DAVIÈRE (1739-1822)

FRANÇOIS-LOUIS-LAURENT BOUHIER DE LA DAVIÈRE
Curé de Saint-Gilles-sur-Vie
(1739-1822)

Saint-Gilles

M. Bouhier de la Davière, d'une famille noble de Noirmoutier, baptisé en cette ville, le 10 août 1739, se destina de bonne heure à la cléricature.

Bouhier de la Davière acte naissance

Le 11 février 1772 a lieu sa présentation à la chapellenie et stipendie de Notre-Dame de Bouée, faite par demoiselle Marie-Suzanne-Marguerite Dorineau de Noirmoutier, sa parente.

Cette chapelle était située dans la paroisse de Savenay (province de Bretagne). Elle avait été fondée par la famille Dorineau de Noirmoutier, en 1708, et était privée de chapelain titulaire depuis la mort de Paul-François Charruyau, ancien vicaire de Noirmoutier.

Le 29 février suivant, la chapelle et la chapellenie des Taillandiers, fondée et desservie dans l'église de Saint-Philbert par la famille de ce nom, étant devenue vacante par la mort de Louis Bossis, prêtre chapelain de l'Épine, le sieur Pierre Rozereau, greffier de la châtellenie de Saint-Gilles-sur-Vie, y nomme et présente messire François-Louis-Laurent Bouhier de la Davière, bachelier en Sorbonne, prêtre du diocèse de Luçon, le trouvant idoine et capable de posséder le dit bénéfice, à la charge par lui de faire ou faire célébrer le service divin accoutumé.

Enfin, le même jour et au même lieu, le même Rozero, fondé de procuration de Joubert de la Terrière, présente à l'évêque et baron de Luçon le même François Bouhier de la Davière au bénéfice appelé des Éveillards, fondé dans l'église Saint-Philbert et vacant par la mort du titulaire depuis 1755. M. Bouhier conserva ce bénéfice jusqu'en 1790, avec de maigres revenus.

En 1775, on trouve M. Bouhier, d'abord vicaire à Soullans, curé de Saint-Gilles, et très populaire parmi ses paroissiens.

Le 15 avril 1791, rapporte Chassin, la municipalité de cette commune avait reçu la nouvelle officielle de la mort de Mirabeau et des honneurs funèbres qui lui avaient été rendus dans la capitale. Aussitôt le maire, Henri Collinet, réunit les conseillers et, d'accord avec eux, décide qu'un service solennel serait célébré dans l'église de cette paroisse pour "le grand orateur" révolutionnaire.

Le maire écrit au curé pour "l'engager à célébrer ce service avec la plus grande pompe". Mais M. Bouhier qui n'a pas voulu prêter serment et qui voit en cette cérémonie une manifestation politique plutôt qu'un acte religieux, déclare se refuser à sa célébration.

Ce prêtre n'était pas complètement opposé aux idées nouvelles. Une preuve, c'est qu'il faisait partie de "la chambre de lecture" établie à Saint-Gilles, fondée par les révolutionnaires lettrés de la commune, et où on lisait l'Encyclopédie. Mais sa résolution étant prise de ne pas céder davantage à des exigences dont il voyait clairement le but : la persécution du clergé et la destruction du catholicisme. Au reste, il ne s'abusait pas sur les suites de son refus de faire la cérémonie demandée. Il savait bien que prochainement il lui faudrait quitter sa paroisse. Aussi fait-il une démarche auprès de la municipalité pour enlever ses meubles du presbytère, promettant de rester en fonctions jusqu'à l'arrivée du curé constitutionnel.

La commune y consent, à la condition que le curé dira sa dernière messe en l'honneur du grand homme de la République, ce à quoi, se décida, en dernier lieu, M. Bouhier.

Cette messe fut célébrée le 7 mai.

Mais bientôt un autre évènement allait hâter son départ.

Au jugement du Conseil de la commune, le vicaire, M. Moizeau, s'était compromis dans les troubles des bourgs voisins et le Conseil demanda aussitôt qu'il fût renvoyé de la paroisse. Mais M. Bouhier représente au Conseil "que l'interdiction des fonctions publiques de son vicaire lui est préjudiciable à cause de sa mauvaise santé, et demande qu'il soit maintenu tant que lui-même restera dans la paroisse." Les deux prêtres se retirent, refusant de signer, le procès-verbal.

Malgré, les efforts du curé, la décision contre son vicaire est maintenue et "la commune (lisez le Conseil) préfère n'avoir qu'une messe plutôt que d'exposer la paroisse à de plus grands troubles".

Or, jusque-là, il n'y en avait aucun. Ces évènements se passaient en mai.

Le 16 juillet suivant sont discutés les comptes de la cure : une somme de 118 livres est contestée, dit Chassin ; les comptes sont renvoyés au Directoire du district. Néanmoins, M. Bouhier reste à Saint-Gilles jusqu'au commencement d'août 1792. On envoie successivement deux vicaires épiscopaux de Rodrigue pour desservir la paroisse, et c'est seulement le 9 décembre de cette même année qu'est installé à Saint-Gilles un curé constitutionnel, J.-M. Hilairet.

A la fin du même mois, M. Bouhier prit le parti de s'en aller en exil, puisque la loi de déportation y obligeait les insermentés. Ce prêtre avait jusque-là refusé de se constituer prisonnier à Fontenay.

Il se présenta donc au district pour obtenir un passe-port. Les membres du Directoire l'interrogent sur ce qu'il était devenu depuis que lui avait été adressée la sommation de se rendre au chef-lieu du département. M. Bouhier répondit qu'étant malade, il s'était arrêté au Chêne-Tort, près du Fenouiller, chez son ami Fusilier. Celui-ci fut appelé et, après avoir nié tout d'abord, avoua qu'il avait recueilli pour le soigner le curé de Saint-Gilles. M. Bouhier fut arrêté néanmoins et conduit aux Sables-d'Olonne, où il allait être compris dans le troisième embarquement de prêtres, le 15 septembre.

A la fin de la Révolution, le curé de Saint-Gilles, revenu en Vendée, se fixa dans son pays natal, à Noirmoutier, où il termina sa vie, et le rétablissement du culte eut lieu le 21 floréal an XI (1802), par l'installation de M. Pierre-Abraham Graux comme curé de Saint-Gilles.

On lit par ailleurs, dans la Semaine Religieuse de Luçon :

François-Louis-Laurent Bouhier de la Davière était le fils de Luc Bouhier, seigneur de la Davière, major de l'île de Noirmoutier, et de demoiselle Louise Bossis Barré de la Grange.

Reçu bachelier en Sorbonne en 1765, il devint chanoine de la cathédrale de Luçon, puis prieur et curé de Saint-Gilles en 1775. Après de nombreuses vexations, il dut sortir du presbytère en janvier 1792, et, pour ne pas abandonner son troupeau, chercher un asile dans l'ancien hôtel noble de la Charoulière. Au mois d'août, il fut arrêté et conduit prisonnier à Challans "pour discours incendiaires". Il s'embarqua aux Sables pour l'Espagne, le 15 septembre 1792 (sur le Jeune-Aimé), avec dix autres prêtres, dont ses confrères voisins, Ambroise Rivereau, curé de Commequiers, et François Goupilleau, curé du Fenouiller. Au retour de l'exil, il exerça quelque temps le saint ministère dans son ancienne paroisse. M. Bouhier est mort à Noirmoutier en 1821, le 22 mai 1822, à l'âge de 82 ans. (Semaine catholique de Luçon, 1ère année, 1876, p. 264)

BOUHIER DE LA DAVIERE acte décès

AD85 - Bulletins paroissiaux de Noirmoutier-en-l'Île - 1909

L'un de ses frères, Joseph-Alexandre Bouhier, seigneur de Maubert et de la Davière, baptisé le 20 septembre novembre 1744, fut chef de division des canonniers gardes-côtes à Noirmoutier, chevalier de Saint-Louis, émigra en 1791, fit la campagne des Princes, dans la 3e compagnie de la noblesse du Poitou ; passa en Angleterre, fit partie de la funeste expédition de Quiberon où il trouva la mort. Il avait épousé : 1° Françoise Bevier - 2° Marie-Georges Le Choisne des Gentils. De l'un ou l'autre de ces mariages, il eut deux filles (Marie-Agathe et Marie-Esther) (Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou - Beauchet-Filleau - 1891)

Bouhier de la Davière Joseph-Alexandre acte naissance

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