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La Maraîchine Normande
26 mars 2016

LARGEASSE (79) - PIERRE-HENRY MARCOLLAY, UN DÉFROQUÉ MAIRE - MASSACRE DE L'ABBÉ HULLÉ

Largeasse cassini

 

UN DÉFROQUÉ MAIRE PENDANT UN DEMI-SIÈCLE


En 1789, au début de la Révolution, l'abbé Louis Hullé était, depuis six ans, curé de Largeasse. Comme presque tous ses confrères des environs, il prêta serment à la Constitution Civile du clergé, mais se rétracta peu après ce qui lui valut, on le verra plus loin d'être arrêté.

 

Largeasse église

 

 

Il fut remplacé, en 1791, par l'abbé Louis Vandé, neuvième enfant du régisseur des biens de l'abbaye de l'Absie. Né à la Chapelle-Seguin, en 1757, le 22 février 1756, il avait été nommé vicaire au Busseau en 1782 et s'était fait appeler Vandé de la Bilière.

 

VANDÉ CURÉ acte naissance

 

A Largeasse, il eut comme vicaire son neveu, Pierre-Henry Marcollay qui appartenant à une famille républicaine se défroqua en 1793. Il devint un peu plus tard maire de la commune jusqu'en décembre 1826. Il mourut le 14 janvier 1846. Il était alors âgé de quatre-vingts ans, habitait depuis longtemps la Chabirandière et possédait les fermes du Jaulin et de la Garnerie.

MARCOLLAY P

En 1799, l'ex-abbé Marcollay avait prêté serment de haine à la royauté devant les administrations du district de la Chapelle-Saint-Laurent lesquels, dans leur procès-verbal, tinrent à souligner que le citoyen-maire de Largeasse faisait preuve, dans l'exercice de ses fonctions "d'un civisme épuré et d'un républicanisme constant."

 

Marcollay P

 

L'ABBÉ HULLÉ MASSACRÉ A LA ROCHELLE


Arrêté par ordre du district de Bressuire, le 28 novembre 1792, pour n'avoir pas prêté le serment constitutionnel, l'abbé Louis Hullé, curé de Largeasse fut condamné à la déportation. On l'emprisonna à La Rochelle en compagnie des curés de Noirlieu, Noirterre et la Chapelle-Gaudin. Le 21 mars 1793, des sans-culottes locaux, entraînés par le perruquier Durbelet qui exhibait un ordre de transfert signé du commissaire de District Crassous, vinrent les extraire de leur cachot, sous le prétexte de les conduire à l'Île de Ré.

Il ne s'agissait pas là d'une manifestation spontanée. Elle avait été organisée afin de détourner l'attention de quelques républicains exaltés qui menaçaient de s'en prendre au général Marcé, tenu pour responsable de la déroute des volontaires rochelais devant les Vendéens, à Pont-Charrault.

Quatre cents émeutiers, rassemblés sous la Grosse-Horloge, larguèrent dans le port le canot dans lequel les ecclésiastiques étaient enchaînés deux par deux.

Lapidés par une horde de furieux qui les invectivaient, les malheureux étaient en sang lorsqu'ils débarquèrent près de la Tour de la Chaîne. Alors se déroulèrent d'indescriptibles scènes de sauvagerie rappelant les massacres de septembre, à Paris, au couvent des Carmes.

On décapita les quatre prêtres, en même temps que deux autres curés amenés des Sables-d'Olonne sur une chaloupe. Fichées sur des fourches les six têtes furent exhibées à travers la ville.

Le maire de La Rochelle, soucieux de mettre fin à l'indécent cortège fit placer dans des sacs les têtes coupées. Le corps mutilé de l'abbé Hullé resta sur le quai de la Grande Rive jusqu'à ce qu'il soit inhumé dans le cimetière Saint-Jean.

Tenu pour responsable de l'horrible tuerie, le perruquier Durbelet fut condamné, en 1795, à dix ans de prison ... Mais on le libéra en 1797.

Extrait : Histoire des communes des Deux-Sèvres - Le Pays du Bocage - Maurice Poignat - 1984

Voir ICI un autre article concernant Louis Hullé

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