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La Maraîchine Normande
21 mars 2016

AMBÈS - BORDEAUX (33) - LE CURÉ DE SAINT-JACQUES D'AMBÈS PENDANT LA TERREUR - JACQUES BURKE

 

IRLANDE

 

Jacques Burke, fils de Jacques Burke et de Marie Galerie, naquit en 1739 dans la paroisse de Saint-Conald, au diocèse de Killalow (Irlande). Il fut tonsuré par Mgr de Lussan le 20 mai 1769.

Venu en France à l'âge de dix-huit ans, il y fit ses études, se fit naturaliser, et embrassa l'état ecclésiastique.

Il sortait du Séminaire des Irlandais, créé à Bordeaux, rue du Hâ, par lettres patentes du 10 février 1654. 

Ici, quelques détails ne seront pas inutiles.

En 1765, Mgr d'Audibert de Lussan, archevêque de Bordeaux, divisa en quatre paroisses la cure d'Ambarès, qui lui avait paru trop étendue pour les besoins du culte, et M. Lalanne, archiprêtre de Saint-Estèphe, fut nommé curé d'Ambarès, avec mission de former ces nouveaux établissements.

Il s'y consacra pendant quatre ans, et les paroisses de Saint-Louis de Montferrand, de Notre-Dame d'Ambès et de Saint-Jacques du Bec furent organisées par lui.

En ce qui concerne cette dernière, M. Lalanne obtint des religieuses de Sainte-Ursule de Bourg, qui possédaient d'importantes propriétés dans l'Entre-deux-Mers, la concession, par acte du 14 juillet 1768, de deux journaux de terrain sur lesquels il fit bâtir une église sous l'invocation de Saint-Jacques, une maison presbytérale et un logement pour le sacristain ; un cimetière était proche de l'église. Cette concession fut faite à fief nouveau et inféodation perpétuelle pour et au nom du curé qui serait pourvu de la cure de Saint-Jacques et de ses successeurs, moyennant une rente de dix quartiers de blé ou de 120 fr. en argent, et de deux deniers d'esporle.

AMBÈS CASSINI

Louis XV le nomma en 1772 chanoine de Saint-Astier, au diocèse de Périgueux. Burke permuta ensuite son canonicat contre la cure de Saint-Jacques du Bec-d'Ambès, au diocèse de Bordeaux, et Clément XIV approuva cet échange par un bref daté du 23 mai 1774, visé par Mgr de Rohan le 2 juillet suivant.

Devenu curé de Saint-Jacques, après le départ de M. Lalanne, qui, sa mission terminée, était retourné en Médoc, M. Burke acheta aux Ursulines, par acte du 28 juillet 1776, une certaine quantité de terrain, dont il devint personnellement propriétaire, au prix de 1.800 fr., moyennant une rente foncière et directe de six deniers. Il fit bâtir sur le terrain qu'il avait acquis, mais des difficultés s'élevèrent à cette occasion entre les Ursulines et lui. Elles furent terminées par une transaction en date du 15 janvier 1780.

M. Burke exerçait le saint ministère à Saint-Jacques du Bec depuis vingt-quatre ans "lorsque, selon ses expressions, la plus belle des Révolutions, réprimant les abus du sacerdoce, fixa l'état civil des prêtres." Burke fut l'un des premiers ecclésiastiques de la Gironde qui prêta le serment, et depuis ce moment toutes ses actions, a-t-il écrit, ont caractérisé un bon républicain."

Le curé de Saint-Jacques d'Ambès se jeta dans le mouvement révolutionnaire, et les fonctions curiales devinrent un accessoire pour lui. Les propriétés ecclésiastiques ayant été placées sous la main de l'État et mises en vente comme biens nationaux, Burke acheta, le 4 mars 1791, pour son compte et pour le compte des frères Dupuy, négociants, demeurant rue Cornac, n° 30, aux Chartrons, le bien des ci-devant Ursulines, situé à Ambès, et plus tard, un lot de la propriété de M. Laborie, émigré, qui se trouvait enclavé dans le domaine des Ursulines. Les frères Dupuy donnèrent la régie de ce bien à Burke, sa vie durant.

Le prêtre était ainsi devenu cultivateur.

On le voit, en 1792, faire au citoyen Bujac, commissaire du district de Bourg, la déclaration des armes et des munitions qu'il possédait personnellement, et le 2 septembre 1793, déclarer les vins existant sur le domaine qu'il régissait. Le 13 frimaire an 2 (3 décembre 1793), et par acte de Guy, notaire à Bordeaux, Burke rétrocéda ses droits à Pierre Dupuy et lui vendit en outre, sous réserve de la jouissance et d'une pension viagère de 2.000 fr., les fonds qu'il possédait à Ambès, ensemble tous les bâtiments, comme maison, chai, cuvier, etc., etc.

Tout semblait au mieux, et le curé de Saint-Jacques coulait des jours tissés de roses et de liberté, quand il lui arriva un petit accident que nous allons raconter. "La plus belle des Révolution" pouvait avoir des inconvénients, même pour ses plus fervents adeptes ; Burke en fit l'expérience à ses dépens.

La République était en guerre avec les principales puissances de l'Europe, et la Convention nationale, par un décret en date du 18 septembre 1793, avait ordonné la mise en arrestation des sujets de ces puissances résidant sur le territoire français. Cette mesure reçut son exécution à Bordeaux dans le courant du mois d'octobre 1793, et un nombre considérable d'étrangers furent renfermés dans la prison des Grandes-Carmélites. - Vers cette époque, Burke était depuis quelque temps malade, et comme, malgré les soins et les précautions, l'état de santé empirait de jour en jour, il résolut de venir à Bordeaux pour consulter un médecin et se procurer les secours nécessaires.

Le mercredi, 16 octobre 1793, il s'embarqua dans un bateau qui le transporta à Bordeaux, où il descendit chez les frères Dupuy, rue Cornac. - Sa sécurité ne fut pas de longue durée ; dans la soirée du 27 au 28 vendémiaire an 2 (18 au 19 octobre), vers minuit, un commissaire de la Section de l'Égalité n° 4 vint lui notifier un mandat d'amener motivé par sa qualité d'irlandais ; mais son état de maladie le mettant hors d'état de sortir du lit et de marcher, le commissaire le mit en arrestation chez les frères Dupuy, sous la garde de deux sans-culottes dont les frais étaient à sa charge.

Le coup était dur pour le patriote Burke. Dès le 28 vendémiaire an 2 (19 octobre), il adressait une pétition aux représentants du peuple, pour obtenir sa mise en liberté : "Burke vous supplie, pères du peuple, leur disait-il, de vouloir bien lui accorder la justice due à un curé fonctionnaire public, soldé par la République et lui-même républicain dans l'âme. On ne peut pas douter qu'il ne soit pas français ; comme, même dans l'ancien régime, on ne peut posséder aucune espèce de bénéfice sans être français, à plus forte raison un bénéfice à charge d'âmes, ainsi il n'est pas à présumer que le décret porte contre les curés au service de la République, étant tous français avant leur nomination, sans quoi elle aurait été nulle et de nul effet. C'est sur quoi il a tout lieu d'espérer que votre justice le fera relaxer, avec offre de cautionnement, et une fois sa santé rétablie, il se rendra partout où la loi le commandera." Cette pétition est signée Burke, curé de Saint-Jacques d'Ambès. - Elle n'obtint aucune réponse des conventionnels.

Le 10 brumaire an 2 (31 octobre 1793). Burke s'adressait au Comité de surveillance ; il rappelait les faits que nous venons d'exposer, protestant de sa qualité de français. "Je me fais gloire de l'être, écrivait-il, et comme j'ai eu le bonheur de déplaire à quelques ci-devant nobles et à leurs agents, qui infectent Ambès, ils ont répandu sur mon compte des bruits calomnieux : j'ai, suivant eux, beaucoup de vin qui n'est pas déclaré et un amas d'armes."

Burke opposait à ces calomnies deux certificats établissant, comme nous l'avons rappelé plus haut, qu'il avait déclaré ses armes en 1792 et ses vins en 1793. "S'il n'y a plus d'autre grief contre moi, disait-il au Comité, je réclame de votre justice mon entière liberté ; mes facultés sont très bornées, je ne puis pas supporter plus longtemps les frais d'une garde de quatre volontaires, et s'il vous restait encore quelque léger soupçon, je m'engage à le détruire, et je vous donnerai caution de me représenter devant vous, avec les pièces justificatives de mon innocence."

Le Comité de surveillance ayant "imité de Conrart le silence prudent, Burke écrivit de nouveau aux conventionnels. Il répète, dans sa pétition, les arguments qu'il a déjà fait valoir en sa faveur, et il ajoute : "Ce n'est pas mon intérêt seul qui réclame ma liberté ; adjudicataire pour les citoyens Dupuy, depuis 1790, d'un bien national, j'avais défriché et desséché un marais ; je devais semer 60 boisseaux froment, et ma détention arrête ce travail. Rendez-moi la liberté, citoyens représentants, cette liberté si chère ; entendez la voix non pas d'un prêtre, mais d'un agriculteur ; 60 manoeuvres que mon absence laisse sans pain vous la demandent avec moi. Si je suis coupable, ordonnez que je sois puni, mais si je suis innocent, la justice et l'humanité vous invitent à me rendre à mes travaux."

La voix du prisonnier fut entendue, cette fois, et les pièces établissant sa naturalisation ayant été produites, le représentant du peuple Ysabeau ordonna sa mise en liberté.

Burke rejoignit sa paroisse et ses travaux agricoles.

 

Bec d'Ambès département

 

L'adversité paraissait avoir épuisé ses rigueurs envers lui.

Un mois plus tard, le 6 frimaire an II (26 novembre 1793), il se présentait au Club national, que présidait, ce soir-là, le conventionnel Ysabeau, et il y faisait don à la Patrie de son argenterie.

Ysabeau le félicita de son patriotisme, et en sa qualité d'ancien oratorien, il fut enchanté de voir un curé qui avait apostasié comme lui-même ; il le caressa de paroles aimables et l'invita à passer chez lui le lendemain.

Burke n'y manqua pas, et le 7 frimaire, il avait une longue conversation avec le représentant du peuple. - Celui-ci témoigna sa satisfaction au prêtre de l'attitude digne et courageuse qu'il avait prise, et lui donna le conseil d'engager d'autres citoyens à suivre son exemple ; le chargeant, en outre, d'examiner si la vente des biens nationaux se faisait avantageusement pour la République, et si l'on n'employait pas des manoeuvres criminelles pour empêcher de pousser les enchères.

Le prêtre et le conventionnel se quittèrent dans les meilleurs termes ; Burke revint de temps à autre visiter Ysabeau durant sa mission dans la Gironde.

Pour donner sans doute des gages plus complets à la Révolution, le curé de Saint-Jacques d'Ambès obtint du conventionnel un arrêté lui permettant de démolir son église, qui était presque neuve, et il en vendit les matériaux. La rupture était complète avec son passé !

Oublié pendant la période aiguë de la Terreur, Burke pouvait espérer, après le 9 thermidor et la chute de Robespierre, que les dangers étaient passés pour lui. Il n'en fut rien. La calomnie ou son imprudence attirèrent sur lui l'attention.

Ysabeau, que les intrigues du jeune Marc-Antoine Jullien avaient fait relever de sa mission dans la Gironde, fut renvoyé dans cette ville par le Comité de salut public après thermidor ; il arriva à Bordeaux le 8 août 1794.

Il fut immédiatement entouré par ses anciens amis, qui, sous sa direction, organisèrent la réaction contre les Julliénistes. Les calomnies et les délations eurent beau jeu, et, dès le lendemain de son retour à Bordeaux, Ysabeau fit arrêter l'ancien curé Burke. - Quel était ce mystère ? Le conventionnel va nous l'apprendre. Le 6 fructidor an 2 (23 août 1794), il écrivait au Comité de surveillance une lettre ainsi conçue :

"Liberté Égalité.
C.-Alex. Ysabeau, représentant du peuple, délégué dans les départements du Bec-d'Ambès et de Lot-et-Garonne,
Aux citoyens composant le Comité révolutionnaire de surveillance de Bordeaux.
J'ai fait arrêter, le lendemain de mon arrivée ici, un citoyen habitant d'Ambès, nommé Burke. Il est accusé de s'être présenté devant un citoyen de cette ville, avec lequel je suis lié, pour lui demander 200.000 fr. que j'avais déposés, disait-il, entre ses mains pour acheter des terres. Burke a été traduit au Fort du Hâ. Vous voudrez bien le faire paraître devant vous et l'interroger sur ce fait, qui est le seul dont il soit prévenu. Vous me communiquerez ensuite l'interrogatoire et les réponses.
Salut et fraternité,
Signé C.-Alex. Ysabeau."


Un philosophe a dit quelque part que la fréquentation des grands présentait quelquefois des dangers. - Burke l'apprenait à son corps défendant. - Que s'était-il passé ? Quelles intempérances de langage avait-il pu commettre ? Quelle démarche imprudente avait-il tentée ? Nous l'ignorons.

Toujours est-il que, pour la deuxième fois, selon un cliché dont l'application était constante à cette époque, il gémissait dans les fers.

Le Comité de surveillance, déférant sans retard à l'invitation d'Ysabeau, interrogeait Burke dès le 7 fructidor an 2 (24 août 1794).

Au risque de quelques répétitions avec le récit qu'on vient de lire, nous croyons devoir reproduire in extenso l'interrogatoire du curé de Saint-Jacques d'Ambès :

"Aujourd'hui, 7 fructidor de la 2e année de la République française une et indivisible, a comparu au Comité révolutionnaire de surveillance de la commune de Bordeaux le ci-après interrogé.

I. - Quel est ton nom, âge, profession, lieux de naissance et domicile ?
R. - Jacques Burke, âgé de cinquante-six ans, cultivateur, né en Irlande, naturalisé français, domicilié d'Ambès.
I. - Connais-tu Ysabeau, représentant du peuple ? Et depuis quand ?
R. - Je le connais depuis le 6 frimaire.
I. - Quelles sont les raisons qui te l'ont fait connaître ?
R. - Je fus le premier qui portai mon argenterie au Club, pour en faire don à la Patrie ; Ysabeau présidait, il m'invita à passer chez lui le lendemain. Voilà le principe de notre connaissance.
I. - Quel fut le sujet de votre entretien lorsque tu lui rendis visite ?
R. - Ysabeau me témoigna sa satisfaction de mon zèle ; je lui promis d'engager d'autres citoyens à suivre mon exemple, ce que j'ai fait, et la suite l'a prouvé, puisque plusieurs personnes sont venues, à mon instance, déposer sur l'autel de la Patrie divers dons. J'ai apporté moi-même du galon, du fer, du cuivre, etc., etc.
I. - Ton civisme n'aurait-il pas engagé Ysabeau à te donner sa confiance pour ses affaires personnelles ?
R. - Non, il ne m'a jamais parlé de ses propres affaires, mais de celles de la République, en me chargeant, entre autres choses, d'examiner si la vente des biens nationaux se faisait avantageusement, et si l'on ne se servait pas de quelques manoeuvres criminelles pour empêcher de pousser les enchères.
I. - Quels sont les biens que tu t'es appropriés depuis 89 ?
R. - Le bien des ci-devant Ursulines situé à Ambès, que j'ai acheté pour le citoyen Dupuy, aux Chartrons, lequel m'en a laissé la régie ma vie durant. J'ai acheté, en outre, pour le même, un lot du bien de Laborie, émigré, qui se trouvait enclavé dans le domaine des Ursulines ; j'en ai la régie aux mêmes conditions. Quant à moi particulièrement, je n'ai ni bien ni fonds.
I. - A qui as-tu été réclamer 200.000 livres pour acheter, as-tu dit, du bien en Médoc ?
R. - Je n'ai jamais demandé une pareille somme à qui que ce soit.
I. - Il est cependant constant que tu t'es présenté chez un ami d'Ysabeau pour faire cette demande ?
R. - J'atteste que le fait est faux, et je défie qui que ce soit d'oser me le soutenir en face.
I. - Tu ne dis pas la vérité ; nous savons que le propos a été tenu. Nous t'interpellons de répondre avec franchise.
R. - Je réponds avec franchise et je soutiens sur ma tête que je ne connais pas un pareil propos ni un pareil fait. Je me flatte que les calomniateurs seront connus ; je demande à être confronté avec eux, et il ne me sera pas difficile de les confondre.
I. - As-tu écrit à Ysabeau depuis son départ ou as-tu reçu de ses lettres ?
R. - Non, je n'ai jamais eu de correspondance avec lui par écrit. C'est ce dont on se convaincra par la vérification de mes papiers, sur lesquels les scellés ont été apposés.
I. - Quelle est la somme que tu as comptée à la Nation en acquit des biens que tu as achetés au nom du citoyen Dupuy, et dont tu as la régie ?
R. - J'ignore les sommes qui ont été données à compte, parce que c'est le citoyen Dupuy qui a lui-même effectué les paiements et fait les obligations en son nom, sans que je me sois mêlé des arrangements qu'il a pu faire avec la Nation ; il eût été même indiscret de ma part de m'immiscer dans ces opérations.
Et plus n'a été interrogé ; lecture à lui faire du présent, a déclaré contenir la vérité et a signé.
Signé MICHENOT, HUIN et BURKE."


Cet interrogatoire fut transmis à Ysabeau selon le désir qu'il en avait exprimé.

En présence des dénégations si formelles de Burke, et dans l'impossibilité de réprimer cette calomnie aussi bien que toutes celles dont il était à ce moment l'objet de la part des amis de Jullien, furieux de son retour à Bordeaux, Ysabeau donna l'ordre de renvoyer le curé de Saint-Jacques d'Ambès, qui fut remis définitivement en liberté le 9 fructidor (26 août 1794).

Burke retomba dans une heureuse obscurité.

Son nom ne figura pas dans l'ordonnance archiépiscopale du 27 juin 1803, par laquelle, en exécution du Concordat, Mgr d'Aviau Dubois de Sanzay organisa les paroisses du diocèse qui venait de lui être confié par le consul. M. Vignon fut alors nommé curé de Notre-Dame d'Ambès, et la paroisse de Saint-Jacques du Bec se trouva supprimée.

Quant à Burke, qui avait déclaré qu'il ne remonterait jamais plus à l'autel, il quitta la commune d'Ambès à une époque qu'il n'est pas possible de préciser. Toutefois, nous retrouvons sa trace en l'an XIII (1804).

Les administrateurs de la Fabrique de la paroisse de Notre-Dame d'Ambès, à laquelle était réunie en fait l'ancienne paroisse de Saint-Jacques, réclamèrent à cette époque la propriété du terrain concédé en 1768, de l'ancienne maison presbytérale de Saint-Jacques et de ses dépendances, ainsi que du cimetière et des ruines de l'église, que M. Burke n'avait pu vendre à Pierre Dupuy, puisqu'il en était simplement usufruitier et non propriétaire, aux termes mêmes de l'acte du 14 juillet 1768.

MM. Burke et Dupuy résistèrent à cette réclamation, et une longue procédure administrative s'instruisit. Par arrêté du Conseil de préfecture de la Gironde en date du 21 mars 1808, la Fabrique d'Ambès fut reconnue propriétaire des fonds concédés par l'acte de 1768, ainsi que de la maison curiale, de l'église, du cimetière et de la maison du sacristain.

Elle en fut mise en possession peu de temps après par les frères Dupuy.

Quant à la valeur locative des fonds usurpés depuis l'indue possession de l'ancien curé, remontant à la cessation du culte religieux, des experts furent nommés pour en faire l'évaluation contradictoirement avec M. Burke.

Le 4 juin 1816, - huit ans après ! - le Conseil de Fabrique se décida à transiger avec l'ancien curé de Saint-Jacques, ou quoique soit avec M. Dupuy, son ayant droit ou représentant, moyennant la somme de 4.000 fr., qui fut payée par M. Théodore Dupuy, le 27 février 1817.

M. Burke ne figure pas dans cette transaction.

Nos recherches nous ont amené à constater qu'il est mort à Bordeaux, le 16 avril 1821, à l'âge de soixante-dix-huit ans, rue du Hâ, n° 63, dans le local même de l'ancien Séminaire des Irlandais. La Providence, qui lui accorda de longs jours, a dû permettre au repentir d'entrer dans son âme, car son acte de décès, dans le registre des sépultures de la paroisse Saint-André pour l'année 1821, lui donne la qualité de prêtre.

BURKE Jacques - décès

Le Curé de Saint-Jacques d'Ambès pendant la Terreur - par MM. Aurélien Vivie et Arthur Escarraguel - 1885 - Bordeaux - Imprimerie Veuve Riffaud

Histoire des Séminaires de Bordeaux et de Bazas - Bertrand, Antoine Louis 1825-1907 - Tome premier

AD33 - Tables décennales de Bordeaux - 1821

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