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La Maraîchine Normande
20 janvier 2016

MONTREJEAU (31) - ANGOULÊME (16) - DOMINIQUE LACOMBE, EVÊQUE CONSTITUTIONNEL (1749-1823)

Dominique Lacombe évêque d'Angoulême

 

Né à Montréjeau, près Toulouse, le 25 juillet 1749, baptisé le 27, Dominique Lacombe entra jeune dans les doctrinaires, et à l'époque de la révolution en adopta les principes, et mérita, par son empressement à faire le serment de fidélité à la constitution civile du clergé, d'être nommé curé constitutionnel de la paroisse de Saint-Paul à Bordeaux. Son zèle pour le système révolutionnaire le fit encore nommer, en 1791, député de la Gironde à l'assemblée législative, d'où il sortit en donnant sa démission le 7 avril 1792.

 

acte naissance Dominique Lacombe

 

Il revint à Bordeaux, où il contribua, pendant la terreur, à sauver la vie à plusieurs proscrits fédéralistes, parmi lesquels se trouvait Isac Tarteyron de Ganges, riche négociant, et l'un des chefs du parti protestant. M. Lacombe, d'ailleurs, ne fut point du nombre de ceux qui abjurèrent leur état. Par suite du conciliabule que le clergé constitutionnel tint à Paris en 1797, et dans lequel il fut décidé que l'on pourvoirait à ce que les sièges vacants fussent remplis, on fit élire M. Lacombe pour succéder à Pacareau, décédé évêque métropolitain de la Gironde ; et il fut sacré le 14 février 1798. Il assista, en cette qualité, au second concile des constitutionnels, en 1801, et donna sa démission avec tous ses collègues, quand elle leur fut demandée par le gouvernement d'alors.

En 1802, il fut un des douze évêques constitutionnels que le ministre Fouché eut le crédit de faire entrer dans le nouvel épiscopat. L'intention du pape était qu'au moins ils fissent quelque satisfaction, et M. Lacombe dit en effet, dans une lettre que nous citerons plus bas, que le cardinal Caprara, légat, lui demanda une rétractation, et lui proposa de signer une lettre au pape. M. Lacombe le refusa ainsi que deux de ses collègues, et eut à ce sujet, avec le légat, une explication, qu'il raconte à sa manière, et avec quelque jactance, dans une lettre, du 4 juin 1802, adressé au vénérable prêtre Binos, ancien chanoine de Saint-Bertrand. Après y avoir dit ce qui s'était passé chez le cardinal, il ajoutait : "Je déclarai que je ne faisais l'abandon de la constitution civile du clergé, que parce qu'une nouvelle loi la rendait impraticable ; que loin de me repentir d'y avoir été fidèle, je regardais comme les meilleurs actes de ma vie, tous ceux qu'elle m'avait prescrits, et auxquels je me féliciterai toujours de m'être prêté. Si quelqu'un ose vous dire que nous nous sommes rétractés, ne craignez pas de lui dire : mentiris impudentissimè. On vous dira peut-être que M. le légat nous a donné l'absolution, que la preuve en est dans les registres de sa légation ; vous direz avec moi, que M. le légat, au mépris des règles usitées dans l'administration du sacrement de pénitence, au mépris de ces paroles célèbres d'une infinité de papes : Nisi verè contritis et confessis, a donné une absolution qui n'était ni voulue, ni demandée ; que lorsque le decretum en a été remis par l'évêque Bernier à quelques-uns d'entre nous, ils en ont fait justice en le jetant au feu en présence de celui de qui ils l'avaient reçu, sous les yeux du citoyen Portalis (ministre des cultes), qui nous a assuré en avoir agi de même lorsque M. le légat lui a transmis un semblable decretum pour le relever et l'absoudre des censures qu'il a pu encourir, en prenant part à la révolution. Vous direz de plus que le constitutionnel Lacombe n'a pas été gratifié de ce decretum. Sans doute qu'on a craint qu'il fût moins patient que les autres ; qu'après avoir déclaré hautement qu'il en ferait plainte à qui de droit, il le renverroit, bien et dûment conditionné, à son auteur, avec une lettre bien propre à attester que s'il est plein de respect pour le siège apostolique, il ne l'est pas également pour ceux qui, ayant sa confiance, prodiguent et risquent témérairement ses grâces."

Cependant, à la suite de son entretien avec le cardinal, M. Lacombe s'était rendu chez le conseiller-d'état Portalis, qui avait convoqué tous les évêques constitutionnels, et avec eux l'abbé Bernier, nouvel évêque d'Orléans. Ce dernier rédigea une lettre que tous signèrent, et dans laquelle ils dirent "qu'ils renonçaient volontiers à la constitution civile du clergé." M. Lacombe la signa comme les autres ; et quoiqu'il assure ne s'être point rétracté, l'évêque d'Orléans a notifié, dans un acte signé de lui, "que ces évêques avaient donné des marques de résipiscence, et qu'ils s'étaient conformés aux dispositions du décret d'absolution, qu'ils avaient reçu avec tout le respect convenable."

M. Bernier contredit donc ici M. Lacombe, et il faudrait aujourd'hui peser ces deux autorités différentes. Au surplus, si le récit du dernier était vrai, il en résulterait seulement que le pape a été trompé, que ses intentions n'ont pas été suivies, et que les constitutionnels ont invoqué des secours de l'autorité civile pour se dispenser d'obéir. Quoi qu'il en soit, il fut alors élevé sur le siège d'Angoulême ; et ce fut le protestant Tarteyron qui, mû par la reconnaissance, lui fit présent de sa chapelle pontificale.

La lettre de M. Lacombe au vénérable Binos a été inséré dans les Annales de la religion, que rédigeait le constitutionnel Dubois, et elle a été discutée d'une manière assez piquante dans l'écrit intitulé : Entretiens politiques sur les affaires de la religion en France (par M. l'abbé Cazaintre), 1802, in - 8°. L'auteur y relève les inconséquences et les rodomontades de la lettre. Nous ne nous étendrons point sur la conduite que M. Lacombe a tenue à Angoulême. Il y protégea constamment le parti constitutionnel, et attira, des diocèses voisins, les prêtres de ce parti. Plusieurs de ses mandements sont remarquables, soit par la singularité de leur disposition, soit par la bizarrerie du style. Dans un de ces mandements donné en conséquence de la lettre de Buonaparte aux évêques, du 13 juillet 1809, il se félicitait du dépouillement du pape, qu'il faisait regarder comme avantageux pour la religion. Cet évêque est peut-être le seul qui n'ait pas établi un séminaire dans sa ville épiscopale. On dit que des plaintes fréquentes furent portées contre lui au ministère des cultes.

En 1806, il y avait même eu une pétition d'ecclésiastiques et de laïcs contre son administration. Les réclamations se multiplièrent depuis la restauration, et M. Lacombe essuya plusieurs désagréments : le plus remarquable fut le refus du duc d'Angoulême de recevoir le prélat lorsqu'il passa par Angoulême le 23 mai 1814 ; refus qui devint plus mortifiant pr la persévérance de M. Lacombe à se présenter à l'audience du prince, quoiqu'il eût été averti de n'en rien faire.

M. Beauregard, neveu de l'évêque, publia quelques Réflexions sur cette circonstance.

Le clergé d'Angoulême, qui avait eu l'honneur d'être présenté à S.A.R., fit paraître une Courte réponse à l'éditeur de Quelques réflexions, et celui-ci répliqua par un écrit intitulé : Quelques vérités au clergé d'Angoulême. Il paraît que M. Lacombe conserva quelque ressentiment de cet affront.

Au retour de Buonaparte, il exhorta ses curés, par une lettre pastorale, à se montrer "sensibles à la faveur signalée par laquelle Dieu leur a redonné Napoléon, et il y forme des voeux pour que nous jouissions long-temps de l'avantage qui nous a été procuré par son retour à son poste".

Ce prélat voulut même venir présenter ses bénédictions en personne, et il assista à la cérémonie du Champ-de-Mai. M. Lacombe a donné en 1817, un mandement, où il défend à ses ecclésiastiques, sous peine de suspense, de célébrer les fêtes supprimées en 1802.


Biographie des hommes vivants ... Tome 4 LA-OZ - 1816-1819)

 

Dominique Lacombe fut fait Chevalier de la Légion d'honneur en 1810.

 

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Dominique Lacombe est décédé le 7 avril 1823, à Angoulême.

 

Acte de décès Dominique Lacombe évêque c

 

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