LES ULMES (49) - 1668 - MIRACLE EUCHARISTIQUE - LE PUY-NOTRE-DAME (49) - 1794 - JOSEPH LAMOUREUX, PRÊTRE ASSERMENTÉ
LE MIRACLE EUCHARISTIQUE DES ULMES (MAINE-ET-LOIRE)
2 juin 1668
"Le samedi dans l'octave du Saint-Sacrement, le 2 juin 1668, à sept heures du soir, dans la paroisse des Ulmes, au diocèse d'Angers, les fidèles étaient réunis à l'église paroissiale, et assistaient au salut.
L'ostensoir portant l'Hostie consacrée était dans l'exposition, sur le tabernacle. Deux prêtres étaient à genoux l'un à côté de l'autre devant l'autel.
Pendant que l'on chantait l'hymne Pange lingua, à la strophe : Verbum caro, panem verum, un grand prodige éclata. Notre-Seigneur se montra distinctement dans la sainte Eucharistie. Le curé ayant aperçu la figure miraculeuse, et n'osant croire au témoignagez de ses yeux, demanda à son confrère s'il ne voyait rien dans l'hostie. Celui-ci répondit qu'il y voyait la figure d'un jeune homme.
Alors le curé prenant le Saint-Sacrement dans l'exposition, le descendit sur l'autel, afin que les fidèles qui s'étaient approchés puissent voir facilement le prodige ; puis, se tournant vers eux, il leur dit à haute voix : "S'il y a quelque incrédule parmi vous, qui doute de la présence réelle du corps de Notre-Seigneur au Saint-Sacrement : qu'il approche ; voilà Notre-Seigneur qui s'y fait voir manifestement !"
A ces paroles, un grand nombre de personnes approchèrent de l'autel et virent très distinctement la figure du Sauveur, qui avait les traits d'un jeune homme de vingt-cinq ans. Ce prodige extraordinaire dura plus d'un quart d'heure, et produisit une grande émotion dans toute l'assistance qui criait : Miracle ! Miracle !
L'authenticité de ce fait miraculeux fut reconnue et publiée par Mgr Arnault, évêque d'Angers."
L'évêque d'Angers Henri Arnauld, frère des célèbres Arnauld de Port-Royal, fit aussitôt procéder à une enquête extrêmement sévère ... ; il vint d'ailleurs lui-même enquêter, le 20 juin, et on peut le considérer comme le premier pèlerin car, plutôt que de faire le voyage dans un carrosse de l'évêché, il tint à faire tout le chemin à pied. Convaincu enfin lui-même de la vérité, il publia, dès son retour à Angers le 25, une lettre pastorale authentifiant le miracle. Il reviendra aux Ulmes, à nouveau, le 16 novembre suivant.
Sur son ordre, le curé fit aménager dans le mur gauche du choeur une niche de marbre rouge pour y conserver l'hostie miraculeuse et son ostensoir. Des milliers de pèlerins y viendront en adoration jusqu'à la Révolution.
Mais en 1794, le curé, qui d'abord avait prêté serment, puis avait défroqué, l'emporta au Puy-Notre-Dame.
Retrouvée en 1833, elle fut, sur ordre de Mgr Montault, consommée par le curé du Puy-Notre-Dame.
Les pèlerinages allaient pourtant reprendre, en 1878, pour quelques décennies.
La paroisse dépendait de l'Archiprêtré et de l'Election de Saumur en 1790, du canton du Coudray jusqu'en l'an VIII.
Le prieuré et son temporel sont vendus nationalement le 15 février 1791 au sieur Blandin, de Saumur. La cure l'est à son tour le 8 fructidor, an IV, à Joseph Lamoureux, l'ancien curé.
Ce Joseph Lamoureux, ayant prêté serment, conserva ses fonctions comme "officier public, curé", jusqu'en 1793, puis comme "officier public, membre du Conseil Général de la Commune" ; marié [à Françoise Fillatreau], une fille lui naît en 1975 aux Ulmes ; il s'installa plus tard au Puy-Notre-Dame, où il meurt le 26 avril 1819.
[Il était né au Puy-Notre-Dame, le 5 avril 1753]
Le vicaire Platel avait été déporté en Espagne, en septembre 1792.
Sources :
Dictionnaire Historique de Maine-et-Loire - AD49
L'Ami du clergé paroissial (Langres) - du 22 février au 1er mars 1923
AD49 - État-Civil - Les Ulmes - Le Puy-Notre-Dame