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La Maraîchine Normande
18 septembre 2015

MARANS - ANGRIE (49) - MATHURIN MÉNARD, DIT SANS-PEUR

MÉNARD MATHURIN, DIT SANS-PEUR

acte naissance Mathurin Ménard dit Sans-Peur


Né à Marans [à la Beltrie], le 20 juillet 1765, d'Étienne Ménard, tisserand, et de Françoise Suhard, fut, avant la Révolution, tonnelier.

En 1792, à la suite des victoires de Valmy et de Jemmapes, Ménard s'engagea dans l'armée, mais voyant la religion et la vie du roi menacées, il ne rejoignit pas son régiment.

Petit de taille, très robuste, excellent cavalier, d'une activité infatigable, vraiment sans peur, mais défiant et rusé, il réalisa le type du chef de partisans. L'ennemi le surprenait rarement, car il avait organisé dans le pays un système de correspondances. Ses indicateurs étaient nombreux : on peut nommer parmi eux son frère Étienne. Ménard avait aussi des "espions femelles", dit Bernard de la Frégeolière.

Au combat d'Andigné, il posa en sentinelles perdues deux filles de ferme, qui se prirent à danser et à agiter leurs quenouilles pour annoncer la présence de l'ennemi.

Il n'eut point comme Coquereau les faiblesses de la vanité. Comprenant qu'il ne pourrait pas avoir le commandement en chef, il en refusa les honneurs ; on le vit soumis à Sarrazin, au chevalier de Turpin, à Scépeaux, à Châtillon et à d'Andigné. Dans les combats un peu importants, il faisait le plus souvent diriger ses troupes par un ancien officier des armées régulières.

Ménard fut impitoyablement poursuivi par les républicains qui, pillèrent sa maison à plusieurs reprises. Sa mère, âgée de 64 ans, fut une des 99 personnes condamnées à Angers par la Commission militaire, 27 germinal an II (16 avril 1794) et fusillée le lendemain au Champ-des-Martyrs, commune d'Avrillé.

Quand le pays fut définitivement soumis en 1800, dit l'abbé Le Monnier :

"Sans peur et ses pareils rentrent chez eux tranquilles ...
Alors il se marie et se fait laboureur
Pour charmer les ennuis qu'il porte au fond du coeur.
Dans son obscur labour, il n'a plus d'espérance
Du retour des Bourbons devant régner en France."

Le duc d'Angoulême étant venu en Anjou au commencement de juillet 1814, Ménard (Sans-Peur), Houlbert (Monte-à-l'assaut) et Hodé (l'Extermine) lui furent présentés ; ils étaient vêtus d'uniformes neufs payés par souscription publique. L'abbé Le Monnier raconte ainsi l'entrevue de Ménard et du duc :

"Lui se fait présenter au prince d'Angoulême,
Qui voit et reconnaît, à sa croix de Saint-Louis,
Qu'il fut dans les dangers un de leurs vrais amis.
Au comble du bonheur il revoit sa charrue,
Éprouvant une joie qui brille dans sa vue :
Il a vu de son roi le cher fils adoptif."

Il paraît qu'en réalité, Ménard revint chez lui justement froissé d'une réflexion faite à mi-voix par le duc.

Il reprit les armes néanmoins l'année suivante, sur cette observation de M. de Turpin : "Si les princes agissent mal, c'est la France monarchique qu'il faut voir." On eut un moment l'intention de le nommer percepteur du Lion-d'Angers.

Il reçut en 1816 les brevets de chevalier de Saint-Louis et de lieutenant-colonel, ainsi que 1.000 francs de pension. "Si Ménard est plus à l'aide que Hodé et Houlbert," écrivait le comte de Dieusie, "il le doit à son travail".

"Ce vrai Cincinnatus", suivant l'expression de l'abbé Le Monnier, mourut à Angrie en 1824. [Le 4 décembre, à l'âge de 60 ans]

Il signait : "Ménard dit sans peur colonel et chevalier de Saint Louis."

Renée Tourneux, sa veuve, reçut 500 fr. de pension dont elle jouît jusqu'à sa mort en 1855.

 

acte décès Mathurin Ménard Sans-Peur

 

Ménard eut 4 enfants :

Louis, non marié, filleul de la vicomtesse Turpin de Crissé, fut employé à la préfecture, puis entra dans le commerce.

Mathurine, morte à Versailles, où elle était élevée comme fille de chevalier de Saint-Louis.

Renée, pendant les Cent-Jours, âgée de 14 ans, partit du château d'Angrie avec des dépêches cachées dans ses bas. Rencontrant en route deux gendarmes, elle se mit sous leur protection - par peur des Chouans, bien capables de voler les rilleaux qu'elle portait à son parrain. Elle traversa, entre les gendarmes, la ville de Candé occupée par la troupe et parvint avec ses dépêches au campement de Sans-Peur qui se tenait aux limites de la Bretagne et de l'Anjou. Elle épousa Charles (Jean), métayer à la Casnière (Angrie) ; elle fut mère de M. le curé du Plessis-Grammoire et de dix autres enfants.

Marguerite, épouse de Robert (Joseph), meunier (même commune) et mère de 7 enfants.

Extrait : Mémoires de la Société Nationale d'Agriculture, Sciences & Arts d'Angers - Cinquième Série - Tome I -Année 1898

 

Avrillé Champ-des-Martyrs

 

BIENHEUREUSE FRANÇOISE SUHARD


Épouse Ménard, née à la Pinellerie à Ste-Gemmes-d'Andigné, le 5 février 1731, d'Antoine Suhars et de Françoise Joly.

acte naissance Françoise Suhard


Mariée à Marans le 14 février 1757 à Étienne Ménard, tisserand à Marans.
Dix enfants naîtront de cette union.

Elle était veuve depuis trois ans, quand elle fut arrêtée, début avril 1794, conduite à Angers et fusillée au Champ-des-Martyrs, le 16 avril 1794, comme "fanatique prononcée ... n'a jamais été à la messe des prêtres assermentés".

Elle est la mère du célèbre chouan Mathurin Ménard, dit "Sans-Peur" et parmi ses descendants figure le Père Jean Chevillard, père blanc, assassiné le 27 décembre 1994 à Tizi-Ouzou.

Sa béatification a été proclamée à Rome le 19 février 1984. (Dictionnaire Historique de Maine-et-Loire - AD49)

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