ANCENIS (44) - RENÉ-JOSEPH URIEN, CURÉ D'ANCENIS - CHANOINE ET VICAIRE GÉNÉRAL HONORAIRE DE NANTES
Si M. Urien ne releva pas les autels, on peut dire que c'est lui qui releva l'église d'Ancenis de ses ruines et la dota des belles statues qui la décorent.
Fils d’un conseiller du roi, juge garde à la monnaie de Nantes, René-Joseph Urien, né à Nantes le 25 septembre 1748 (baptisé le 27), fut ordonné prêtre le 19 décembre 1771.
Chanoine de la Collégiale de Nantes en 1784, secrétaire et intendant du chapitre, il fut dénoncé dans la Chronique de la Loire-Inférieure du 23 avril 1791 comme refusant l'absolution à certaines personnes ; autorisé à voyager dans le département pour la régie de ses biens et notamment d'une propriété située en Saint-Étienne-de-Mont-Luc (le 5 août 1791), il fut déclaré traître à la patrie le 28 septembre 1792, se réfugia à Paris où il résida de mai à octobre 1792, puis se fixa à Orléans où il fut emprisonné et remis en liberté par arrêté du 8 pluviôse an III.
Rayé de la liste des émigrés le 22 prairial an V, il remplit en cachette d'abord, publiquement ensuite les fonctions d'administrateur du diocèse d'Orléans, revint dans celui de Nantes en 1805, fut installé curé d'Ancenis le 5 mai de la même année, nommé chanoine et vicaire général honoraire de Nantes, démissionna en 1833 et mourut à Ancenis le 15 février 1834 en laissant à la ville une maison, place Baronne, qui servit longtemps de Mairie, et au Bureau de bienfaisance ainsi qu'à l'hospice d'Ancenis des sommes importantes. [Sous le péristyle de l’église d’Ancenis, un médaillon, sculpté par Dautel, le représente (Mairie d'Ancenis)]
M. Urien est l'auteur d'un Manuel à l'usage des fidèles de la paroisse de Saint-Pierre d'Ancenis, associés aux confréries du Rosaire, du Scapulaire et des Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie érigées dans ladite église. (Nantes, Busseuil, 1824, 1 vol. in-18°)
[Il fut un restaurateur infatigable de l’église et de son aménagement intérieur : la chaire, dont il fit lui-même les plans et l’achat d’objets d’orfèvrerie et de reliques payés de ses propres deniers (Mairie d'Ancenis).]
Il fut remplacé, à la cure d'Ancenis par M. Fresneau, mort curé de Notre-Dame-de-Bon-Port à Nantes, en odeur de sainteté.
L.S.
Revue illustrée des provinces de l'Ouest - Tome XI - 1893