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La Maraîchine Normande
16 avril 2015

UNE MESSE DU JEUDI-SAINT EN 1794

NOYADES 6

 

Sur un bateau délabré, quarante-six prêtres sont entassés. Dans quelques instants, sur l'ordre des révolutionnaires, le vieux bâtiment va être conduit et coulé au milieu du fleuve de la Loire.

C'était le Jeudi-Saint 1794. Les prêtres victimes de la Terreur, destinés à la noyade en haine de la religion du Christ, se souviennent du grand jour où la divine Eucharistie fut instituée. Un désir véhément de recevoir la sainte communion brûle leur coeur.

Alors un spectacle vint réjouir le ciel et étonner la terre. Une scène digne des catacombes, une cérémonie émouvante, comme celle des commencements de l'Église, au sein des cachots avant le martyre, se déroula.

L'autel fut un tonneau ; une serviette fut la nappe ; un verre tint lieu de calice ; un morceau de pain fut l'hostie. Les prêtres achetèrent, avec quelques pièces de monnaie qu'ils avaient encore, un peu de vin à un batelier, qui allait devenir leur bourreau, et la sainte messe, la dernière, pour ces martyrs, commença.

Un office de Semaine-Sainte servit de missel. Monsieur le curé Mallepart de Lutzi fut célébrant, paré d'une petite étole ; ses deux vicaires, les abbés Durand et Saclier, l'assistèrent.

Les prêtres qui allaient mourir, entendirent cette messe, à genoux sur le vieux ponton ... Tous pleuraient ! ... Tous offraient leur vie, avec la divine Victime, en propitiation, en holocauste ... Les hommes de la révolution, eux-mêmes, furent émus, en contemplant ce spectacle grandiose en sa sublime simplicité ! ... Tous les prêtres communièrent.

Au milieu de leurs prières, de leurs actions de grâces, fortifiés par le Pain des élus, ils sombrèrent au plus profond du fleuve, et leurs âmes s'envolèrent vers la communion interminable de l'éternité bienheureuse.

AD85 - Bulletin paroissial de Saint-Philbert-de-Bouaine - 1908

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