REMIREMONT (88) - JEANNE-MARIE DURUPT, CONDAMNÉE A MORT

JEANNE-MARIE DURUPT, vertueuse fille, domestique d'une chanoinesse de Remiremont, dans la ville de ce nom, diocèse de Saint-Diez, étoit née à Valdajol, dans le duché de Lorraine, non loin de Remiremont.

En l'absence de la chanoinesse, elle avoit la permission de disposer de sa maison pour de bonnes oeuvres, de concert avec une autre domestique, non moins pieuse qu'elle.

La fille Durupt, qui, depuis sa jeunesse, n'avoit cessé de pratiquer les vertus chrétiennes, fut aisément d'accord avec sa compagne, pour fournir en cette maison un asile secret à deux prêtres persécutés (N.A. Didelot et Rivat, curés de Varennes).

Elles participèrent en cet endroit et aux environs ; aussi furent-elles arrêtées avec eux, et traînées, chargées de fers, à Mirecourt, où le tribunal criminel du département des Vosges, siégeant en cette ville, condamna J.M. Durupt, comme les trois autres personnes, à la peine de mort, le 22 prairial an II (10 juin 1794). Elle le fut, comme "recéleuse de prêtres réfractaires".

Vers six heures du soir, l'exécuteur vint couper les cheveux aux quatre victimes ; elles furent conduites à l'échafaud, les mains liées par derrière, et le cou découvert. Leur physionomie étoit calme ; et les regards baissés, ils alloient au supplice en récitant des prières avec une dévotion angélique.

Didelot avoit demandé comme une faveur, de mourir le dernier, voulant soutenir le courage des trois autres.

Des cannibales assistèrent à cette quadruple exécution, en buvant et criant, à la chute de chaque tête : "Vive la République ! vive la Convention".

(Un oncle de Didelot, religieux Capucin, fit inhumer ces quatre martyrs au cimetière de Mirecourt).

Les Martyrs de la foi pendant la Révolution Française - Volumes 2 et 3 - par M. l'abbé Aimé Guillon - 1821