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La Maraîchine Normande
20 février 2015

BREUIL-BARRET (85) - JACQUES-CHARLES GUICHET, ACQUÉREUR DE BIENS NATIONAUX - HISTOIRE D'UNE TRIBUNE ET D'UN BANC

Après l'article de l'Abbé Maisonneuve, vous trouverez des informations sur la famille Guichet/Pérotin de Breuil-Barret ; informations que j'ai pu trouver, entre autres aux Archives Départementales de Vendée, mais aussi, et surtout, grâce à l'aide précieuse de M. Briffaud, Maire de Breuil-Barret, qui m'a généreusement transmis l'acte de décès du Docteur Pérotin et une petite notice, non datée, du Pasteur Vatinel. Je vous laisse apprécier, par la copie de son mail ci-dessous, l'intérêt qu'il porte au petit cimetière familial des Guichet et la gentillesse avec laquelle il m'a répondu. Je souhaite vivement que son projet aboutisse pour la sauvegarde du petit patrimoine de Breuil-Barret.

Bonjour,

Je suis ravi de savoir que des personnes, extérieures à notre commune, fassent des recherches de documents ou de traces concernant notre commune.

Monsieur Guichet est un personnage intéressant à plus d’un titre et effectivement il est enterré à la Gazelière. Je suis un peu comme vous, j’aimerais que son cimetière soit remis en valeur, d’autant plus qu’il est en forme octogonale, ce qui n’est pas courant. A ce jour, quelques habitants du Breuil  se sont réunis pour s’intéresser davantage à notre histoire locale. Aussi j’espère que je pourrai faire valoir ce cimetière pour, dans un premier temps, le défricher et dans un second temps, le réhabiliter, d’autant plus que j’ai l’accord oral du propriétaire pour une cession à la commune à l’euro symbolique.

En attendant je vous fais parvenir l’acte de décès du Dr Perrotin, ainsi qu’un document qui est le fruit d’une recherche conduite par le pasteur Vatinel.

Je reste disponible pour des demandes de renseignements complémentaires. De mon côté je suis disposé à recevoir tout document que vous pourriez trouver concernant notre commune. Entre autre, je suis à la recherche d’une photo éventuel de ce monsieur Perrotin. En effet nous essayons de retrouver  les portraits photographiés de mes prédecesseurs….sachant tout de même que pour la période du XIX ème cela peut être difficile

Bonne recherche et au plaisir de partager nos informations.

Louis-Marie Briffaud

Maire du Breuil-Barret

 

JACQUES-CHARLES GUICHET (1754-1826)
UN ACQUÉREUR DE BIENS NATIONAUX AU BREUIL-BARRET

Par L'Abbé Maisonneuve [extraits]

Breuil-Barret vue

 

Note préliminaire - Pendant un séjour au Breuil-Barret, nous avons pris connaissance d'une liasse de vieux papiers qui sommeillaient dans les greniers du presbytère. Ils appartenaient à Jacques-Charles Guichet qui fut autrefois notaire royal en cette localité. Aujourd'hui, sa famille est éteinte, son nom n'est plus qu'un souvenir. Rien ne le rappellerait à l'attention des historiens, n'étaient précisément ses archives devenues - ironie du destin - propriété ecclésiastique.
Jacques-Charles Guichet était, en effet, voltairien. Pendant la Révolution, il achète des biens ecclésiastiques, mais il doit ensuite composer avec les autorités religieuses et civiles. Les difficultés qu'il soulève jusqu'à sa mort à propos d'une tribune et d'un banc témoignent, non seulement qu'il ne craignait pas le ridicule, mais qu'il gardait toujours son âme de jacobin.


Il nous a paru plaisant de conter cette histoire. ...

 

L'Assemblée Constituante avait voté le 2 novembre 1789 par 510 voix contre 346 le décret mettant à la disposition de la Nation, suivant la formule de Talleyrand, les biens de l'Église de France. Ce décret de caractère général fut suivi de beaucoup d'autres qui en précisaient les modalités d'application ...
Conformément à ces dispositions, le Directoire de La Châtaigneraie fit apposer des affiches aux halles du chef-lieu de district et aux portes des églises du Breuil-Barret, de St-Pierre-du-Chemin, Loge-Fougereuse, La Chapelle-aux-Lys, La Tardière, Les Moutiers-sous-Chantemerle, Saint-Maurice-des-Noues, Menonblet, etc ... offrant aux acquéreurs éventuels les biens d'Église nationalisés.


Quelques mois après, le Procureur-Syndic du département, François-Pichard, et le Procureur-Syndic du district, Gui-Joseph-Henri Defontaine, invitèrent le Directoire à se réunir "pour procéder à l'adjudication définitive des fonds et propriétés des domaines composant la borderie de la cure du Breuil-Barret". ...


Il y eut sept enchères successives. Chacune dura le temps d'une bougie, de sept à huit minutes. Au bout d'une petite heure l'opération fut terminée.

Breuil-Barret enchères


Alors, le procureur-syndic prononça l'adjudication définitive au profit des cinq acquéreurs suivants :

Breuil-Barret enchères


Chaque acquéreur s'engage à verser dans la quinzaine entre les mains du receveur du district 12 % du prix total, soit :

Breuil-Barret enchères


L'année suivante, les administrateurs du département mirent en vente la cure même du Breuil-Barret avec ses dépendances immédiates. J.-Ch. Guichet, qui était alors, quoique résidant au Breuil, président de l'Administration municipale de Loge-Fougereuse, se porta acquéreur en même temps que Pierre Basty, adjoint à la municipalité du Breuil. Une double expertise fut faite, l'une, le 5 thermidor an IV, 23 juillet 1796, par le citoyen Jacques Perrineau, de La Châtaigneraie, au nom de l'Administration départementale, l'autre, le 10 du même mois, 28 juillet, par le citoyen Denis Baud, demeurant à l'Étrivière, au nom des acquéreurs.


L'ensemble comprenait la maison curiale "consistant en une cuisine, salon, salle et une petite décharge, trois chambres hautes, un grenier, une cour, une écurie, toit à cochons et à volailles, une galerie, un fenil en appentit (sic) à l'église, un jardin, le tout se tenant, joignant du levant à l'église et au jardin de Souchet, du midi au pré de la veuve Héry, du couchant aux jardin de la veuve Baudin et au virage d'entrée, le tout formant deux boisselées trois quarts ou environ, lesdits biens dépendant de la cy-devant cure du Breuil-Barret". Ces biens représentaient une valeur de 1.800 francs (sic) et rapportaient un revenu net d'une centaine de livres. ...
L'ancienne cure du Breuil-Barret fut adjugée aux sieurs Guichet et Basty "le 12 thermidor an IV de la République une et indivisible" : 30 juillet 1796. ...


Les deux compères se partagent leur domaine au prorata de leur mise respective. La part de Guichet est de beaucoup la plus considérable. Il s'adjuge d'abord tous les immeubles : "maison, gallerie, toits, celliers et autres bâtiments joignant à l'église". Il fera boucher la porte, la croisée de la salle à manger, la porte de la petite chambre et ne conservera sur le jardin que "la croisée de la chambre haute sur la salle et les deux petites fenêtres qui sont, l'une sous le degré, l'autre sur la cuisine". Il prend les bâtiments, une portion du jardin : l'autre portion revenant à Pierre Basty : acte du 29 fructidor an IV, 15 septembre 1796.

 

breuil-Barret église

 

Deux ans plus tard, les administrateurs du département mirent en adjudication l'église et la sacristie. J.-Ch. Guichet se porta acquéreur pour une somme de 1.500 francs, d'après le procès-verbal de la vente : 26 thermidor et 3 fructidor an VI, 13 et 20 août 1798. Le prix dut être versé en deux échéances, l'une de 135 francs, l'autre de 1.365, le 11 pluviôse an VII, 30 janvier 1799.


Le Concordat rétablit en France l'exercice public du culte catholique. Il mit "à la disposition des évêques" les églises non-aliénées nécessaires au culte, mais sanctionna "pour le bien de la paix et l'heureux rétablissement de la religion catholique" la spoliation des biens de l'ancienne Église gallicane.


Ces dispositions conciliantes, si elles étaient de nature à apaiser la conscience de J.-Ch. Guichet, à supposer qu'il eût quelques remords, ne rendaient point au populations croyantes du Bocage vendéen leurs églises vendues ou ruinées. Au Breuil-Barret, on gémissait sur le triste sort de l'église. On regardait peut-être aussi d'un oeil torve son propriétaire sans oser intervenir. D'aucuns, plus hardis, envisagèrent, puisqu'il fallait le faire, d'entrer en pourparlers avec le vieux jacobin.


La commune, représentée par vingt-cinq notables, presque tous propriétaires ou fabricants, obtint du sieur Guichet la location de l'église et de la sacristie aux conditions suivantes :
1° Les preneurs ne feront aucune réparation de leur propre chef, mais exécuteront toutes celles que le bailleur estimera utiles, sans discuter sur la qualité des matériaux, sans préjudice des "effets" que ledit bailleur pourra mettre dans l'église ;
2° Le propriétaire se réserve le droit d'avoir un banc à lui dans le choeur de l'église et de planter des arbres fruitiers en espalier le long du mur de cette église, de démolir aussi un "gros pilier à degré" qui gêne son écurie ;
3° Les preneurs s'engagent à verser tous les ans une somme de soixante francs, pendant une durée de vingt et un ans, soit "jusqu'à l'année trente-deux à pareil jour" ;
4° Lesdits preneurs peuvent résilier le bail unilatéralement : il leur suffit de débarrasser l'église des meubles qu'ils auraient pu y placer et de remettre les clefs au propriétaire ;
5° Enfin, le propriétaire reçoit un acompte de 80 francs qui lui est définitivement acquis, même au cas où les preneurs "cesseraient leur jouissance".
Ce bail, du 13 prairial an XI, 2 juin 1803, ne fut enregistré à La Châtaigneraie que le 6 brumaire an XIII, 28 octobre 1804.


Ces conditions furent sans doute remplies correctement, sinon le sieur Guichet n'aurait point manqué d'y faire allusion dans ses archives. Au reste, sa qualité de propriétaire d'église ne laissait pas de lui procurer quelques avantages. Outre la satisfaction de commander l'exercice du culte, il percevait en monnaie saine le loyer d'un immeuble inutilisable qu'il avait acheté en monnaie dépréciée. Mais la commune, de son côté, n'était guère satisfaite. Il lui paraissait sans doute et justement anormal que l'église, maison de la prière commune et lieu du culte public, dépendit d'un tiers dont les sentiments irreligieux étaient notoires. De là, une situation délicate et tendue entre Guichet d'une part, le maire et le desservant de l'autre.

 

P1280413


Vers la fin de l'année 1811, la commune proposa à Guichet, par le truchement d'un certain M. Naud, d'acheter l'église. Guichet déclara tout d'abord qu'il ne voulait "en aucune manière traiter avec le maire", mais il consentit à entrer en pourparlers avec ce M. Naud "ou un membre du Conseil ou tout autre habitant", et de poser ses conditions :
1° Je conserveray les bâtimens qui sont dans ma cour adossés à l'église et j'aurai droit de les élever à la hauteur de l'église, ainsi que mon jardin, jusqu'au mur de l'église ;
2° Je continuerai la démolition du pilier qui donne dans mon écurie jusqu'aux fondements ;
3° J'aurai droit de faire faire une tribune de trois mètres de longueur par un mètre de large à la hauteur de trois mètres dans laquelle j'entrerai par mes bâtimens attenant à l'église et qui sera au-dessous de la nef de l'église ;
4° Je conserverai les espaliers de treille qui existent tant du côté de mon jardin que du côté de la rue autour de l'église ;
5° Le ruage entre l'église et mon jardin sera à moi, vis-à-vis mon mur de jardin jusqu'au coin de l'église et la voye publique et au bout de l'église du côté du choeur depuis le mur de l'église jusqu'à la voye publique ;
6° Il sera payé 2.400 francs dont 1.800 en un mandat sur le Trésor public le jour de la vente, de 600 francs en deux paiements, l'un de 300 francs dans un an et l'autre de pareille somme dans deux ans dernier délai ;
7° Les frais de bail comme de droit à la charge des acquéreurs ;
8° Le prix de ferme aura son cours jusqu'au jour de vente ;
9° Les propositions acceptées, le tout sera terminé dans trois mois, sinon elles seront regardées comme non avenues."


Ce projet n'eut pas de suite. Mais il fut repris à la veille de l'expiration du bail. Les conditions demeurèrent à peu près inchangées. J.-Ch. Guichet rappela qu'il voulait ouvrir une tribune et de plus conserver dans le choeur de l'église un banc gratuit, mais il réduisit le prix de vente à 2.000 francs, payables par cinquième en cinq annuités. "J'aurais préféré, écrit-il dans ses notes, échanger cet édifice pour deux petites propriétés nationales appartenant, l'une à M. Couturier, l'autre à l'épouse du propriétaire Guéry, lesquelles valent au plus ensemble cinquante francs de revenus, mais puisqu'ils se refusent à ce qui conviendrait à la commune, j'y renonce ... J'ai communiqué ces propositions à plusieurs membres du Conseil et à beaucoup d'habitants. Tous les ont trouvées bien acceptables, d'autant que cet édifice est d'une solidité sûre, en grande partie bâti en pierres de taille tout d'un bout à l'autre, et n'aura comme réparation que les tuiles de la couverture."


La commune ayant accepté, Guichet rédigea un brouillon, daté du 20 (effacé) 1822. Mais le contrat ne fut point exécuté. Nous ne savons pas pour quel motif ; la suite de l'histoire nous invite à penser qu'on dût négocier encore, non sans aigreur, pour éviter la double servitude de la tribune et du banc. Finalement, Guichet, agacé sans doute, rappela aux habitants du Breuil-Barret, le 1er février 1824, "que le bail à ferme de l'église dudit lieu expire le mardi 8 juin prochain", et il leur signifia que "le consentement donné pour l'acte, n'ayant pas été suivi d'exécution, doit être regardé comme non avenu" ; lui-même, désirant jouir de sa propriété, "invite tous ceux qui ont quelques effets dans ladite église tant en commun que particulièrement à prendre leurs précautions pour vider les lieux à ladite époque et lui éviter le désagrément d'agir en justice pour les y contraindre".


Ce dut être un bel émoi. Devant cette manifestation d'un jacobinisme désuet, le maire supplia Guichet de prendre patience. Finalement, comme le temps pressait, il réussit à prolonger d'un an le bail de l'église ; 6 février 1824. Guichet se réserve "la tribune telle qu'elle existe" et profite de la circonstance pour élever le prix de location à 64 francs.


Cependant, Louis XVIII autorisa, par ordonnance du 7 juillet 1824, la 31e (sic) de son règne, la commune du Breuil-Barret à acheter l'église aux conditions posées par son propriétaire. L'ordonnance est signifiée à Guichet par le sous-préfet de Fontenay, le 21 juillet. La vente se fait dans l'étude de Me René-Louis Jeanneau, notaire royal à Saint-Pierre-du-Chemin, en présence de son collègue, un nommé Chaigneau, et des parties contractantes : la commune représentée par le maire Cornuau, et Jacques-Charles Guichet. Celui-ci déclara une fois de plus se réserver la tribune "telle qu'elle est, dans laquelle il entre par ses bâtiments, laquelle sera dépendante de la maison qu'il habite", et le banc "où il est placé ou dans tous autres lieux convenables indiqués par les marguilliers, lequel sera entretenu de même largeur et longueur à ses frais sans payer aucune rétribution et dépendra de sa maison de la Gazelière, commune du Breuil-Barret". L'acte de vente, signé le 31 juillet 1824, fut enregistré à La Châtaigneraie, le 2 août suivant, pour la somme de 11 francs.


Le desservant du Breuil-Barret était à cette époque un nommé Bégaud. Peut-être était-il autoritaire, peut-être, sans avoir un caractère entier, trouvait-il insupportable la double servitude que Guichet imposait à son église. Toujours est-il qu'au mois de décembre, dans la nuit du 11 au 12, précisent les papiers de Guichet, le fameux banc a été enlevé du choeur et porté près du confessionnal, sur les ordres du desservant, par de jeunes écervelés : "le jeune Berthonneau, le jeune Bazireau, Pelletier et Souchet fils". Guichet se plaint au maire, le maire en informe le desservant. Celui-ci prend la plume :


"Il paraît, d'après ce que vous avez dit à M. Cornuau, que vous n'êtes pas content du transfert de votre banc dans l'endroit actuel. J'en suis surpris : Vous devriez vous rappeler qu'autrefois vous avez agi de la sorte à l'égard des bancs des nobles et autres qui se trouvaient dans le haut de l'église. On ne va nullement, vous le voyez, contre les clauses de l'acte où il est dit formellement que votre banc sera maintenu dans l'état où il se trouve actuellement et placé dans un endroit jugé convenable par les marguilliers. Si vous voulez que votre banc soit placé où il était autrefois, j'y consens, mais il sera pareil aux autres, c'est-à-dire six pieds de long, et trois de large. Autrement, il restera à votre honte dans l'endroit où il se trouve ..." (Lettre du 28 décembre 1824).
Après le banc, la tribune. Curieuse tribune, en vérité. Au lieu d'être ouverte au su et vu de tout le monde, elle entourée de rideaux soutenus par des quenouilles. Le plus souvent, les rideaux étaient tirés, parfois ils s'entrouvraient - ainsi le 8 décembre, pendant la messe. Cette tribune voilée ne laissait pas de causer quelques distractions au bon peuple chrétien, de l'intriguer, voire de le scandaliser. On en causait. Le bruit en parvint jusqu'à l'évêque de Luçon, Mgr René-François Soyer. Il s'émut et promulgua une ordonnance, le 24 décembre, dans laquelle il déclara apporter à la tribune les modifications suivantes : les rideaux seront enlevés par leur propriétaire ou, à son défaut, par la Fabrique ; la rampe de la tribune sera "à claire-voie, soutenue par des barreaux" pour en permettre le contrôle ; la tribune sera également ouverte du côté de l'église et on y pourra accéder par un petit escalier ; tous les soirs, la porte sera fermée "à deux verrous et à clef afin que des malveillants ne puissent s'y introduire pendant la nuit."


L'ordonnance fut envoyée après les fêtes de Noël au desservant Bégaud qui s'empressa de la signifier à qui de droit. Guichet fut convoqué chez le desservant, le 11 janvier 1825, à 5 heures du soir, pour en entendre la lecture. Il ne parut point. Alors il reçut dudit Bégaud, deux jours après, une lettre comminatoire : "Je suis chargé de vous faire savoir que vous avez jusqu'à dimanche pour faire enlever les rideaux et les quenouilles de votre tribune, autrement la Fabrique mettra cet article de l'ordonnance à exécution, en requérant même la force de l'autorité, si besoin est, Évitez-nous ce désagrément et à vous cette confusion". (Lettre du 13 janvier 1825). Le desservant reproduit ici, non sans malice, la tournure de phrase et le mot même de "désagrément" que Guichet s'était servi l'année précédente pour interdire le culte et reprendre l'église.


Devant cette mise en demeure, Guichet, piqué au vif, se cabre. Il brandit les articles 1175, 1184, 1226 et 545 du Code civil, il invoque l'article X de la Charte Constitutionnelle, il propose même au maire Cornuau, puisqu'on lui cherche chicane, et pour éviter toute contestation présente et à venir, de liquider banc, tribune, bâtiments et terrains adjacents à l'église, au prix convenable, avant le 8 juin prochain. (Lettre du 14 février 1825).


En attendant, il consulte un homme de loi : Me Main, avocat à Fontenay-le-Comte. (Lettre du 20 février 1825) L'avocat lui répond en critiquant l'attitude du desservant tout ensemble et de l'évêque et en concluant à la possibilité d'une action en justice. Toutefois, lui-même demande une consultation à Me Béra, "ancien procureur général à la cour royale de Poitiers et juriste très distingué". (Lettre du 28 février 1825) ...


J.-Ch. Guichet n'était point sans doute un homme raisonnable ou plutôt il avait trop de passion antireligieuse, peut-être aussi trop d'orgueil, pour transiger. Il en appela du préfet mal informé au préfet mieux informé. Le banc d'abord : "Mon banc est placé dans un endroit où il n'y en a jamais eu et où personne n'en veut et jugé inconvenant par M. le Maire avant la possession de l'acte. Il joint le confessionnal, est toujours encombré par la multitude. Il est masqué par un pilier qui prive ceux qui s'y placent de voir le prêtre à l'autel, le prédicateur en chaire, et est éloigné de manière à ne rien entendre. Je vous le demande, Monsieur le Préfet, est-ce là un endroit convenable ? Peut-on interpréter ainsi la clause de l'acte de vente ? ... On avait placé mon banc dans l'endroit le plus inconvenable. Monseigneur l'Evêque devait ordonner de le déplacer dans un endroit convenable et supprimer ce mot "plus" qui a sans doute fait croire à Monseigneur que je devais être content parce qu'on portait mon banc de la poussière en des immondices. Je ne suis pas jaloux des premières places, quoique j'y aye droit : qu'on me donne dans la colonne de bancs au nord ou dans celle du milieu la troisième ou la quatrième de même largeur et longueur de mon banc, je m'en contenterai, et si mon banc est trop long pour l'alignement, je consens à le diminuer pourvu qu'on me donne en largeur ce que je perdrai en longueur."


Après le banc, la tribune. La belle affaire ! N'y en a-t-il point d'autres dans la région ? A La Châtaigneraie, par exemple, il en existe deux "chacune trois fois plus grande comme la mienne". Elle est bien trop petite pour recevoir une "couche". Et que signifie cette insinuation ? "Il est dans la nature une fatalité ; celui qui a la jaunisse voit tout jaune ... mais qu'on ne craigne pas : j'ai ailleurs à me coucher plus commodément." (Lettre du 21 août 1825)


Cependant l'évêque de Luçon chargea le curé de La Châtaigneraie, M. Rabaud, de faire une enquête dans l'église du Breuil-Barret sur la tribune et sur le banc, et de s'entendre, si possible, avec leur propriétaire. L'entretien eut lieu le 8 septembre. Une lettre de Guichet, datée du 9, montre qu'il fut cordial. Le curé estima sans doute que la tribune, trop petite pour y dissimuler une "couche", ne pouvait donner lieu à scandale. Sur son rapport favorable, l'évêque décida de ne plus insister. Restait le banc, de dimensions excessives, confiné près du confessionnal, d'où il était difficile de voir le célébrant et le prédicateur. Ces remarques lancinantes de Guichet paraissent exactes : l'église du Breuil avec ses deux nefs inégales et sa rangée médiane de piliers ne permet pas à tous les fidèles de suivre commodément la liturgie ni la prédication, mais Guichet n'était pas qualifié pour les faire.


Le préfet, loin de se laisser impressionner par ses rodomontades, lui signifia, le 29 septembre, que, si l'affaire de la tribune était réglée, l'affaire du banc ne pouvait l'être, vu précisément et la disposition particulière des lieux, et l'impossibilité de transférer le banc ailleurs sans léser les droits acquis des fidèles ayant loué leurs places, ni la clause même du contrat qui veut que le banc "reste tel qu'il est", "ses dimensions étant hors de proportion avec l'emplacement". Sur cette fin de non-recevoir, le préfet invite Guichet à montrer des dispositions aussi conciliantes que celles de l'évêque : il se résignera néanmoins, s'il le faut, à saisir le Conseil de Préfecture.


Cependant J.-Ch. Guichet attendait vainement que le curé de La Châtaigneraie lui donnât quelque nouvelle. Le 4 octobre, il lui envoie une note presque comminatoire. Le curé lui répond aussitôt : il ignore quelles sont les dispositions de l'évêque et celles du préfet, il les suppose défavorables, il essaye de faire entendre raison au vieillard : "Et lors même, Monsieur, que vous auriez le dessus et que vous vous verriez autorisé à résilier, jugez comme vous disposeriez le peuple de votre commune à votre égard, si vous le priviez de son église et de son pasteur, et l'obligiez à aller tous les dimanches entendre la messe dans les paroisses voisines. Il n'attribuerait qu'à vous cette pénible position. Si donc, Monsieur, vous êtes jaloux de l'estime et du bonheur de vos concitoyens, épargnez-leur cette double et douloureuse privation, consentant un petit sacrifice dont ils vous sauront gré." Mais Guichet n'était pas homme à se laisser toucher par de telles considérations. Au contraire. Le 5 octobre, il transmet au préfet sa correspondance avec M. Rabaud, il insiste encore lourdement sur ses droits et supplie le préfet de ne pas le laisser "déchoir". Il venait de poster sa lettre quand il reçut celle du préfet, du 29 septembre. Il répond aussitôt le 6 octobre d'une plume aussi acerbe, se plaignant des injustices dont il est la victime et de la rumeur publique qui l'accable. Mais il n'en a cure.


Le préfet lui signifie, le 9 novembre, la nouvelle ordonnance conciliatrice de l'évêque et lui mande de manifester de pareilles dispositions. Mgr Soyer, "voulant ôter tout sujet de plainte au sus-nommé (Guichet) et obvier à la mésintelligence qui pourrait s'élever entre lui, le conseil de la commune et celui de la Fabrique" ordonne que le sieur Guichet aura son banc de même longueur que les autres, mais de largeur plus grande sans dimensions excessives : "Ce banc sera placé dans la rangée droite du côté de l'Évangile, de manière à ce que les personnes qui l'occuperont puissent voir le prêtre à l'autel et le prédicateur en chaire ..."


Guichet, satisfait et insolent, somma le maire par une note du 15 novembre, d'exécuter de suite l'ordonnance épiscopale. Étrange renversement du destin ! La lutte héroïque de Guichet pour le respect de ses "droits" devient une manière de bon combat pour contraindre les catholiques récalcitrants du Breuil à l'obéissance envers la hiérarchie ! Encore fallait-il qu'il y eût des places disponibles dans la nef principale de l'église. Comme il n'y en avait pas, le maire Cornuau chercha des victimes volontaires. Deux fidèles, MM. A. Girault-Larjou et Fleurisson du Canton, consentirent à sacrifier leur banc aux caprices de Guichet. Les places étaient "convenables". Mais Guichet, défiant, exigea qu'elles fussent définies très exactement par rapport à l'autel et à la chaire. Il lui eût été facile de se renseigner sur place. C'était trop simple. Un échange de notes avec le maire lui parut plus politique. Hélas ! le maire, en lui faisant connaître la position respective des bancs, qui occupaient les numéros 9 et 10 à 25 mètres de la chaire et à un mètre des fonts baptismaux, l'informait aussi que les deux propriétaires étaient revenus sur leur décision et qu'il fallait nécessairement attendre la prochaine visite pastorale de l'évêque pour régler cette affaire. (Notes du 16 novembre)


J.-Ch. Guichet, persuadé qu'on se moque de lui, écrit aussitôt (17 novembre) au préfet une lettre vengeresse : "Ma patience est à bout. Malgré ma répugnance d'avoir un procès, il faut en venir là. Je retire toutes mes concessions pour me livrer à mon droit. Je vous prie en conséquence de m'autoriser à former une action en rescision. J'attends cette autorisation dans la huitaine, que je serai forcé d'agir sans elle (sic), le terme s'écoule, et je ne veux pas me laisser déchoir de mes droits."


Le préfet convoqua le Conseil de Préfecture. Le Conseil délibéra sur cette grave affaire et rendit un arrêt, le 22 novembre. Considérant l'Ordonnance royale du 7 juillet 1824, l'acte de vente du 31 juillet de la même année, la nouvelle demande du sieur Guichet du 17 novembre 1825, le retard apporté par la commune du Breuil-Barret à exécuter ses engagements envers le demandeur, "déclare que le sieur Guichet reste libre d'agir comme il avisera contre ladite commune pour en obtenir par toutes voies légales, soit l'exécution des obligations par elle consenties à son profit, soit l'annulation et rescision dudit acte et qu'il est même en tant que de besoin autorisé à se pourvoir à cet effet devant tous les tribunaux compétents, conformément à l'ordonnance royale du six septembre 1820."


Guichet, triomphant, signifia au maire Cornuau l'arrêté du Conseil et lui donna un délai de 48 heures pour exécuter l'ordonnance de l'évêque "en me donnant la place de mon banc sous la tribune de la longueur et de la largeur prescrites par ladite ordonnance". (Lettre du 26 novembre) Devant cette mise en demeure, le maire finit par obtempérer aux exigences du vieillard. (Lettre du 29 novembre) Mais Guichet, soupçonneux et mauvais, prétendit que la Fabrique du Breuil rendit exécutoire dans une délibération écrite l'ordonnance épiscopale. Et sans plus attendre, il pria son avocat, Me Main, de choisir un avoué qui commencera la procédure de rescision, mais "parlera le moins possible de la tribune et des ordonnances de l'évêque pour ne pas donner lieu au tribunal de se déclarer incompétent". (Lettre du 30 novembre)


La colère est souvent mauvaise conseillère. Le lendemain, 1er décembre, le maire Cornuau remit à Guichet la fameuse déclaration écrite dûment signée de lui-même, de deux marguilliers, Robineau et Guillemet, et du desservant Bégaud, en vertu de laquelle "la Fabrique de l'église du Breuil-Barret accordera un banc au sieur Guichet dans un lieu convenable de ladite église, que ce banc sera placé dans le rang à droite du côté de l'Évangile, de manière à ce que les personnes qui l'occuperont puissent voir le prêtre à l'autel et le prédicateur en chaire, que, pour la régularité, ce banc n'aura que la longueur de ceux qui sont déjà placés, en conservant néanmoins sa largeur pourvu toutefois qu'elle ne dépasse pas celle de deux bancs ..."


Le vieillard avait vaincu. Puisque toute satisfaction lui était donnée, que le banc, le fameux banc, objet de tant de soucis, de démarches et de correspondances ridicules, trouvait enfin dans l'église une place honorable, il ne restait au vieux lutteur qu'à déposer les armes. Ce qu'il fit. Une lettre de remerciement au préfet, une autre à Me Main terminent piteusement le dossier de cette amusante et grotesque aventure. (Lettres du 2 décembre 1825)


L'année suivante (le 12 novembre 1826), Jacques-Charles Guichet s'éteignit à l'âge de 72 ans. Il fut enterré dans sa propriété de La Gazelière.


Nous sommes allés reconnaître sa tombe. A l'extrémité d'une prairie une murette octogonale enferme six tombeaux. Au fond de l'enclos repose la fille de Guichet, son gendre Perrotin, lui-même, sa femme : devant les tombes du gendre et du beau-père, celles du petit-fils Perrotin, qui fut maire du Breuil-Barret, et de sa femme. Quelques arbres dispensent un peu d'ombre, mais leurs aiguilles avec la mousse ont à peu près complètement effacé les inscriptions. Nous avons réussi toutefois à dégager la plus intéressante.

 

Épitaphe Jacques-Charles Guichet

acte décès Jacques-Charles Guichet

acte décès Jacques-Charles Guichet

 

Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest et des Musées de Poitiers
4e trimestre de 1958 - Tome IV de la 4e série

 

Pour voir le cimetière privé de Jacques-Charles Guichet, suivez ce lien :

http://chemins-secrets.eklablog.com/un-curieux-cimetiere-a114331888

 

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Grâce à l'aide de M. Briffaud, Maire de Breuil-Barret, et à une étude faite par le pasteur Vatinel, nous apprenons qu'il y aurait, dans ce cimetière, sept tombes ; pour rappel : celles de J.-C. Guichet et de son épouse, Marie Tisseau ; puis celles de leur fille Éléonore-Hortense et de son mari, Guillaume Pérotin, et enfin, celles du petit-fils, Charles-Eugène Pérotin et de ses deux épouses, Adèle et Aimée. Or, Éléonore-Hortense,  fille de Jacques-Charles Guichet, a perdu trois enfants peu après leur naissance. Il est difficile de dire s'ils ont été inhumés dans ce cimetière tant il est étouffé par la végétation. Dans le cas contraire, où sont Félicie, Julle et Flavie ???

Une autre question se pose à mon esprit : Les inscriptions sur le tombeau de J.C. Guichet indiquent : "Ton petit-fils regrette ta mémoire et désire marcher sur tes traces". De quel petit-fils s'agit-il ?  Julle ?, impossible ! : J.C. Guichet est décédé en 1826 et Julle est né et décédé en 1825 ; Charles-Eugène ? impossible également puisque ce dernier est né deux ans après la mort de J.C. Guichet. Il est probable, alors, que ces inscriptions aient été faites bien après 1826 ... (?)

 

Petit résumé généalogique de la famille de Jacques-Charles Guichet : Une famille protestante :

 

JACQUES-CHARLES GUICHET, notaire royal de 1782 à 1826 ; à Breuil-Barret, puis à Saint-Pierre-du-Chemin ; prête le serment le 22 octobre 1782 ; Président de l'administration municipale de Loge-Fougereuse en 1796 ; Administrateur du Département de la Vendée à La Châtaigneraie.
Il participe le 2 mai 1791 à l'élection de l'évêque constitutionnel de la Vendée [Archives nationales, F19, 481a]
Il achète le presbytère du Breuil-Barret le 12 thermidor an IV (30 juillet 1796), l'Église paroissiale du Breuil-Barret (bien national) pour 1.500 frs, le 26 thermidor et 3 fructidor an VI (13 et 20 août 1798). En 1803, il loue l'église à la commun, il finit par la lui vendre le 31 juillet 1824.

 

Le 3 messidor an XI (22 juin 1803), Jacques-Charles Guichet, né le 24 juillet 1754, à Breuil-Barret,  épouse Marie Tisseau, née le 6 avril 1760 à Pouzauges  ; de ce mariage, est née une fille, le 23 vendémiaire l'an VIII (15 octobre 1799), prénommée Éléonore-Hortense.

 

 

acte naissance de Éléonore-Hortense Guichet

 

 

Éléonore-Hortense épouse, le 19 novembre 1822, Guillaume-Louis-Jule Pérotin, chevalier de l'ordre royal de la légion d'honneur, né le 2 novembre 1790 à Saint-Hilaire-du-Bois, fils de Pierre Pérotin et dame Catherine Thibau.

 

ÉTATS DE SERVICES DE GUILLAUME-LOUIS-JULE PÉROTIN

Entré au service le 23 février 1807 au Régiment de Fusilliers-Grenadiers en qualité de fusillier ; Caporal, le 26 janvier 1812 ; Sergent, le 1er novembre 1813 ; aux Grenadiers de France, le 1er juillet 1814 ; au 2e Régiment de Grenadiers à pied, le 1er avril 1815 ; licencié le 15 septembre ; Légionnaire, le 28 septembre 1814.
A fait les campagnes des ans 1807 - 1808 ; en Espagne, 1809 ; en Autriche, 1810 et 1811 ; en Espagne, 1812 ; en Russie, 1819 ; en Saxe, 1814 ; en France, 1815 ; en Belgique.
Blessé d'un coup de feu le 25 mars à la plaine de Vatry.

 

serment Pérotin

 

 

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 De leur union naquirent : 

Une fille, Félicie-Hortense-Jélina, née à Breuil-Barret, le 17 janvier 1824, décédée le 13 février 1824

Un fils : Julle, né le 17 septembre 1825, décédé le lendemain.

Une fille : Flavie, né le 19 octobre 1826, décédée le lendemain.

Un fils : Charles-Eugène, né le 30 août 1828.

Éléonore-Hortense est décédée à l'âge de 95 ans, le 17 janvier 1896. Guillaume-Louis-Jules Pérotin, son mari, est décédé à l'âge de 75 ans, le 18 avril 1866.

 

acte décès Éléonore Guichet

acte décès Guillaume Pérotin

 

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acte naissance Dr Pérotin

 

Docteur Eugène Pérotin, petit-fils de Jacques-Charles Guichet

 

 

Recensement du Breuil-Barret 1836 : n° 170: Guillaume Pérotin chevalier de la Légion d'honneur propriétaire 40 ans , Eléonore Hortense Guichet femme Pérotin 37 ans , Charles Eugène Pérotin garçon 7 ans, Jacques Sarazin domestique 21 ans , Rose Bouilleau domestique 29 ans , Modeste Geai domestique 32 ans ,

 

n° 171 Marie Tisseau veuve Guichet 78 ans ,

 

Recensement du Breuil-Barret 1872 : n° 390:Eugène Pérotin docteur en médecine 44 ans , Hortense Guichet veuve Pérotin sa mère 73 ans, Honoré Bénétreau domestique 35 ans, Henriette Coirier servante 22 ans, Adèle Parreau servante 22 ans, Antoine Poplineau sans profession 60 ans

 

Recensement du Breuil-Barret 1876 : n° 295 : Eugène Pérotin docteur en médecine et maire chef de ménage 48 ans , Mélanie Parenteau sa femme 41 ans , Auguste Croroudin domestique 21 ans, Louis Cherbaud domestique 14 ans, Mélina Perochon servante 22 ans, Marie Prunier domestique 18 ans ,

 

Recensement du Breuil-Barret 1891 : n° 321 : Eugène Pérotin, docteur en médecine chef de ménage 63 ans, Pierre Aubineau domestique 40 ans, Marie Biraud domestique 35 ans

 

Recensement du Breuil-Barret : n° 325 : Eugène Pérotin sans profession chef de ménage 72 ans , Germaine Dahais servante 34 ans, Rosalie Rochais 60 ans servante, Auguste Rochais domestique 27 ans, 

 

Maire à Breuil-Barret de 1870 à 1874et de 1876 à 1881.

 

Charles-Eugène PÉROTIN, docteur en médecine à La Chataigneraie en 1866 puis au Breuil-Barret de 1870 à 1881 ; Maire du Breuil- Barret de 1870 à 1874 et de 1876 à 1881.

Le 17 juin 1867, il épouse à Gétigné (44) Adèle Florence PÉQUIN, née le 28 janvier 1826 à Fontenay-le-Comte, fille de Jean Péquin, marchand de laine demeurant à Fontenay-le-Comte puis à Gétigné, et de Marie-Françoise Hyacinthe Poplineau. Adèle décède à Breuil-Barret à l'âge de 44 ans, le 25 février 1871. Le couple est sans enfant.


Le Docteur PÉROTIN se remarie à la Châtaigneraie, le 27 juillet 1874 avec Aimée Mélina PARENTEAU, née le 15 janvier 1835, fille de Fernand Noël Parenteau, juge de paix à La Châtaigneraie, propriétaire à Toulouse (33) en 1874, et de Henriette Aglaé Barraud. Aimée décède à Breuil-Barret le 15 novembre 1886. Hélas, encore une fois, le couple est sans enfant.

Charles-Eugène Pérotin soutient sa thèse de doctorat en médecine à Paris en 1862 sur "De la grossesse et de l'accouchement gémellaires."

1891 - Membre correspondant du Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de l'Ouest de la France (Secrétariat au Muséum d'Histoire Naturelle de Nantes).

 

acte décès Dr Perotin

 

Charles-Eugène PÉROTIN décède à Breuil-Barret, le 27 juin 1907, à l'âge de 78 ans.

déclaration de succession n° 252 du 24 3 1827 au bureau de La Chataigneraie (revenu des immeubles 962 frs) (valeurs mobilières 6646 frs) usufruit et avantages au profit de la veuve / un mobilier d'une valeur de 2250 frs ; une rente de 1600 francs, une obligation de 496 francs, un cautionnement de 1800 francs, un recouvrement de 500 francs, total de 6 646 francs légué par son contrat de mariage moitié à la veuve, moitié à sa fille, une maison et dépendances au bourg du Breuil-Barret d'un revenu de 294,95 francs, la métairie de La Gazelière (au Breuil-Barret) affermée à mi-fruit à Souchet d'un revenu de 500 francs, un jardin au Breuil exploité par Guron d'un revenu de 6 francs, une borderie à l'Etruyère ( au Breuil-Barret) dont le nommé Genay a la jouissance pour 49 francs, une métairie à Antigny occupée par le nommé Moreau d'un revenu de 12,50 francs.

Leur héritier est leur neveu, Jean-Louis-Élie PÉQUIN, conservateur des Eaux et Forêts à Bordeaux, décédé à La Rochelle le 12 mai 1934.

Jean-Louis-Élie Péquin vend en 1907 l'ancien presbytère de Breuil-Barret, résidence des Guichet, au curé de Breuil-Barret, l'abbé Piberne.

 

 

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Commentaires
S
Monsieur Vatinel,<br /> <br /> La première partie de cet article, comme indiqué à sa fin, provient du Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest et des Musées de Poitiers (1958) ; pour la seconde partie, qui effectivement reprend votre travail, les informations m'ont été transmises par M. le Maire du Breuil-Barret, M. Briffaud. J'ai d'ailleurs cité son nom ainsi que le vôtre au début de cette deuxième partie, ce qui est tout-à-fait normal. Je pensais que M. le Maire et vous-même étaient en accord pour me transmettre ce document. Si vous souhaitez que je supprime la partie concernant votre travail, je le ferai bien entendu.<br /> <br /> Cordialement.<br /> <br /> Nadine.
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V
bonjour<br /> <br /> je découvre par hasard cet article sur Guichet établi en partie sur le travail que j'ai effectué. J'aurais aimé être mis au courant de cette parution.et j'espère que je le serai à l'avenir pour des articles similaires<br /> <br /> cordialement<br /> <br /> Denis Vatinel Conservateur du Château du Bois-Tiffrais Musée régional d'Histoire protestante à Monsireigne 85110
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