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La Maraîchine Normande
15 décembre 2014

LE MANS (72) - 1793 - QUELQUES LETTRES ...

VIOLENCE ET ATROCITÉS - LE MANS - QUELQUES LETTRES ...

LE MANS 4

 

Une lettre datée du 30 frimaire an II, 20 décembre 1793 ; elle fut écrite, par conséquent, huit jours après les évènements qu'elle relate, par Mlle Le Dru, soeur de l'Abbé André-Pierre Le Dru ; elle est adressée à son autre frère, François-Roch Le Dru, qui se trouvait aux Armées et qui plus tard devait devenir général et porter le nom de Le Dru, baron des Essarts (il tirait ce nom d'une pépinière et d'un bois des Essarts près de Grammont, en Saint-Mars-d'Outillé).


"Le Mans, 30 frimaire, l'an 2e de la République.
Mon ami ... Ma dernière lettre écrite il y a environ 6 semaines ne t'a point été remise parce que je l'avais adressée à Avesnes croyant que c'était ta demeure. - Nous apprenons avec la plus vive sensibilité qu'une dyssenterie fiévreuse te force de quitter le camp pour chercher à Lille un remède à ta santé. - Ménage-la bien : ce doit être maintenant le meilleur patrimoine d'un républicain pour qui la fortune et l'ambition ne seront rien.
Les papiers publics t'ont sans doute appris que notre ville a été pendant 3 jours le théâtre de la guerre civile et le tombeau de la plupart des brigands de la Vendée. Chassés d'Angers et de La Flèche, ils se présentèrent au poste de Pontlieue le mardy à 4 heures du soir ; quelques redoutes construites à la hâte et défendues par 4.000 recrues mal armées ne purent résister longtemps à des furieux soutenus d'une artillerie nombreuse. La déroute se mit parmi les patriotes. Quarante mille brigands bien armés, suivis de 2.000 prêtres et 6.000 femmes, entrèrent pêle-mêle dans notre ville. Ils y sont restés jusqu'au vendredy qu'arrivèrent enfin les Mayençois et l'armée de Cherbourg commandée par le général Tilly. Ces braves républicains emportèrent toutes les redoutes de l'ennemi à la baïonnette ; il y en avoit au moins 15 depuis Pontlieue jusqu'à l'éperon. La halle était garnie de 23 pièces de canons. A 5 heures du soir, les patriotes n'étaient encore qu'à la Mission. La nuit n'a point ralenti leur ardeur ; on s'est battu jusqu'à six heures du matin, sauf relâche, au canon, au fusil, à la bayonnette ; on s'égorgeait dans toutes les rues. Enfin la victoire s'est fixée, au Char de la Liberté. L'ennemi forcé partout s'est enfui précipitemment laissant au moins 2.000 morts dans la ville. L'armée victorieuse ne cesse de le poursuivre. La route de Laval, toutes les campagnes sont jonchées de cadavres. Les paysans sur pied font jour et nuit des patrouilles ; on fusille ces brigands dispersés, par centaines ; plus de 18 mille ont mordu la poussière ; jamais déroute semblable ne leur étoit arrivée ; presque tous leurs canons, caissons, voitures, argenterie, bijoux, femmes, traîneurs, chevaux, etc., sont en notre pouvoir. Chantenay fait sa ronde comme les autres paroisses, et a pris pour sa part 87 brigands, juge du reste !
Tout ce que la puanteur, malpropreté, la vermine, les haillons peuvent avoir de plus dégoûtant, se trouve rassemblé sur ces coquins. Leur ensemble présente le spectacle le plus hideux ; toutes nos maisons respirent une odeur infecte et pullulent de poux, d'ordures, de foin, etc. Ils ont pillé environ 200 maisons tant aristocrates que patriotes. La Citoyenne Thoré perd environ 6.000 francs. La Morandière, sa mère, l'évêque, Desportes, Duhail, Cureau, Fontaine, Lambert, La Fosse, Jaunard, Tacher, Biseul, etc. sont extrêmement pillés. Pigalle perd 1.500 #, moi environ 200. Ma mère et Le Bleu presque rien. Tous les hommes avoient quitté la ville ; les femmes y sont restées, sans cela Le Mans était perdu. Ces brigands sont cousus d'or ; on trouve sur presque tous 60 à 80 louis ; quelques-uns avaient 50 mille livres en portefeuille. Nos sans-culottes se sont enrichis avec eux. Si l'armée de Charrette dont on nous menace encore, se fond comme celle cy, les Brigands auront vécu.
Avoue, mon cher Ami, que nous sommes malheureux. A peine étions-nous sortis des griffes de ces lions, nous recevons une lettre qui nous annonce que tu es malade. Juge de notre chagrin. Après avoir été témoin de la guerre, il me semblait que tu étais à l'extrémité. Mais j'espère que nous en serons quitte pour la peur et que la première lettre que nous recevrons de toy nous apprendra ta parfaite guérison. J'ai vu dans les papiers publics que l'armée ennemie avait pris des quartiers d'hiver dans différentes villes de la Flandre Allemande ; peut-être aurez-vous le même sort ; il faudra profiter de ce tems pour venir visiter tes parens et voir les désordres que les brigans nous ont faits. La rue de Quatre-Roues représente le quartier Saint-Sauveur à Lille ; le canon et la mitraille ont fait tout le désordre. Nous avons couru tous les dangers possibles pendant 3 jours. Je n'oublierai jamais leur entrée au Mans. Nos pauvres Concitoyens se battant en retraite, la cavalerie ennemie les poursuivant le sabre d'une main et le pistole de l'autre. Etre obligé de fuir leur foyer et leur laisser leur propriété, leur femme, leurs enfants, et nous femmes être obligées d'être témoins d'un pareil spectacle et recevoir chez nous de pareils scélérats !
Adieu, mon cher ami, porte toy mieux, écris-nous le plus souvent que tu pourras. Je t'embrasse de tout mon coeur."

 

LE MANS 3

 

La note suivante est signée du Citoyen Desmarres. Celui-ci la remit à l'abbé A.-P. Le Dru dès le 8 janvier 1794. Cette note fait connaître le Rôle de l'Artillerie du Mans lors de l'Arrivée des Vendéens en l'an II.


"Note qui m'a été remise par M. Desmarres le 8 janvier 1794.
Le Citoyen Garnier de Saintes, représentant du peuple ayant eu avis que les brigans de la Vendée se portaient sur le Mans, me fit donner l'ordre de placer nos pièces de canons sur différents points à l'effet de leur interdire l'entrée de notre ville. En conséquence il en fut placé une au quai de Mony (sic), une à l'Epo (sic), 3 à Pontlieue. Dont l'une à l'entrée du Pont, l'autre à l'embouchure de la route de Tours et la 3ème à celle de La Flèche. (La pièce à l'entrée du pont étoit masquée). Prévoyant les risques que j'avais à courir au poste le plus périlleux ; lorsque j'apprends l'armée des Brigans sur la hauteur. Je fus au poste de l'Epau trouver le citoyen Morin alors mon lieutenant auquel je confiais mon porte-manteau dans lequel il y avoit quelques fonds ; je me rendis aussitôt à la lune de Pontlieue et nous engageâmes le combat ; le premier coup de canon que tira le citoyen Leblanc alors officier de notre compagnie leur tua deux hommes et un cheval ; ils nous ripostèrent ; la canonnade dura à peu près une heure et demie ; ils avancèrent au pas de charge et le bataillon de Fresnay fit sur eux un feu de file ; le susdit Garnier de Saintes alors avec nous, voyant que nous n'étions pas en force, ordonna la retraite qui eut lieu de suite ; nous approchâmes donc les avant-trains de nos deux pièces d'avancés à l'effet de les sauver. Et nous en perdîmes malheureusement une, que nous fûmes forcés de laisser dans un des retranchements où elle tomba. Je raliais mes canonniers à la pièce masquée pour protéger la retraite ; le citoyen Richefeu canonnier dont on ne peut trop vanter la bravoure étoit armé d'un fusil avec lequel à l'entrée du retranchement il fit l'impossible pour empêcher l'infanterie de fuir, parce que nous craignions avec raison de rester abandonnés à nos propres forces ; là nous attendîmes l'ennemi de pied ferme et l'arrêtâmes assez longtemps pour faciliter la retraite de notre armée ; nous lui tuâmes plusieurs hommes et chevaux sur le pont ; le citoyen Cosnier l'un de nos meilleurs canonniers fut tué à notre pièce d'un coup de boulet ; mon cheval fut également tué sous moi au moment que je me disposais à descendre. Voyant enfin que nous ne pouvions plus tenir nous nous sauvâmes et dans notre retraite le citoyen Jaillard, l'un de nous et le susdit citoyen Richeffeu, blessé à la jambe d'un coup de biscayen ... ; ayant eu la cuisse fracassée par la chute de mon cheval, je fus assez heureux de trouver le garçon du citoyen Alleton, hôte de la Grimace qui m'offrit son bras en me promettant de ne pas m'abandonner (il me tint parole) ; je sauvais mes pistolets d'arçons dont je lui en remis un ; nous nous sauvâmes à travers les champs et nous rencontrâmes sur la route de Connerré le susdit cioyen Maurin qui sauvait sa pièce sur laquelle je montai ; nous nous rendismes à La Ferté Bernard, de là à Saint-Germain-de-la-Coudre et Bélesme où nous apprimes que le peuple dudit Bélesme s'était emparé d'une voiture de grains qui appartenait à notre ville, et que ce grain devoit leur être partagé le lendemain matin ; j'assemblai donc ce que je pus de nos manceaux le jour que devoit faire ce partage, nous l'enlevâmes et l'emmenâmes à Alençon où étoit alors notre armée. Ayant fait mon rapport au Général Chabot, il voulut s'en emparer ; je me retournai vers le citoyen Garnier de Saintes qui dit que puisque nous avions exposé notre vie pour sauver ce bled il étoit juste qu'on nous l'accordât. Alors j'eus orde de le faire conduire au Mans ou la majeure partie de nos habitants manquaient de pain.
DESMARES."

 

LE MANS PONT DE PONTLIEUE

 

La note qui suit est anonyme et non datée. Elle relate la Prise du Mans en 1793 par les Vendéens, puis par les troupes républicaines de Westerman.

"Bienfaisance des Citoyens du Mans lorsqu'ils sont partis au nombre de quinze cents hommes tant en troupes de lignes que pères de famille pour reboucher, et chasser les Brigands qui étaient à La Flèche lorsqu'ils dirigeoient leur route pour se rendre au Mans ;
Nos Citoyens ont été les attaquer courageusement, mais ils furent obligés de céder à la supériorité de leur force, et nos citoyens furent obligés de battre en retraite, mais une retraite honorable en soutenant toujours le feu courageusement. Nous avons perdu dans cette affaire trois citoyens, le nommé Finé tambour, Gaupuceau et Dodin et plusieurs blessés et faits prisonniers dont ils les ont renvoyés sur le champ en leur disant : nous serons demain au Mans ; le lendemain on battit la générale pour rassembler tous les citoyens pour reboucher les Brigands et empêcher qu'ils n'entrent dans la ville ; on avait fait de grands préparatifs de guerre, en tous genre, et placé nos Braves en tous les retranchements et débouchés de la Ville pour les combattre vaillamment malgré le peu de troupe et de combattants que nous étions ; et un certain nombre fut envoyé en tirailleurs et placés sur différens points de crainte de surprise mais nos forces n'étoient point capables de résister au nombre inconnu des Brigands. Nos tirailleurs mis en déroute avec perte se sauvèrent çà et là ; dans le moment le pont fut attaqué par les Brigands avec un feu très violent, mais le pont fut défendu de nos républicains avec un courage sans pareil où nous avons perdu plusieurs canonniers et Citoyens, et plusieurs de blessés dans la prise du pont ; la retraite de nos Braves fut honorable et avantageuse, malgré que notre retraite fut très précipitée ; sur la levée nous avions une pièce masquée chargée à mitraille ; le brave canonnier, malgré le danger où il se voyait qui ne lui offroit que la mort, eut le courage de tirer son coup où il fit mordre la poussière à un très grand nombre ;
Entrée des Brigands dans la ville - dont le nombre était de soixante mille Combattants qui se sont introduits dans toutes les maisons où ils ont pillé, volé et emporté toutes espèces de vivres avec menaces, en nous maltraitant avec rigueur, nous disant que nous n'avions pas longtems à vivre ; à dix heures du soir du même jour trente et six de nos hussards vinrent leur faire une attaque dont les Brigands prirent les armes, furent voir si c'était une fausse attaque ; ne voyant rien ils rentrèrent en ville ; le lendemain au matin les trente braves hussards vinrent leur faire une seconde attaque ; les Chefs des Brigands alloient dans les maisons pour rassembler leurs soldats en les frappant à coups de sabre pour les mener au combat ; le général Westerman faisoit ces petites attaques là, pour les amuser, et donner le tems à sa troupe d'arriver ; le second jour à dix heures du soir les Mayençais au pont de Pontlieue les ont attaqués vivement, le coup (de) feu a été violent avec pertes considérables de part et d'autre, dont les nôtres furent obligés de battre en retraite. Les Brigands rentrent en ville avec succès du combat ; énivrés de la gloire du combat ils étoient comme des lions rugissant contre les Citoyens et Citoyennes les menaçant de les pendre et de les fusiller à l'endroit de la fédération ; et ayant aussi placé plusieurs potences en ville ; dans le courant du second jour il arriva le reste de leur Armée, au nombre de plus (de) vingt mille de différens sexes richement chargés des effets qu'ils avoient volés par où ils passoient. Le troisième jour au matin le général Westerman rallia son armée et leur dit : "Allons Camarades, mes braves frères d'armes délivrer nos Citoyens et Citoyennes du Mans" ; ses hussards lui répondirent : "Nous ne sommes pas assez pour les combattre" ; Cependant ce brave général les encouragea en leur chantant la Marseillaise et l'armée se mit en marche et arrivèrent au retranchement qui (était) en avant du pont de Pontlieue. Sur la route d'Arnage, attaquèrent le retranchement, l'emportèrent de vive force. Les Brigands se reployèrent sur le pont avec pertes ; le feu se rengagea vivement sur le pont, mais les lâches le cédèrent bientôt avec grande perte et se reployèrent vivement sur la ville avec grandes pertes en criant : "Sauve qui peut, nous sommes perdus. Le Mans est notre tombeau" ; cependant leurs bons prêtres les encourageoient de dire leur chapelet et leurs bonnes dévotes également. Le Général Westerman défendit à son armée de ne point toucher aux femmes des Brigands qui seroient en son pouvoir, pour mettre à l'abri les citoyennes du Mans de leur vengeance ; environ une heure après le passage du pont, Westerman rassemble son armée et entre dans la rue Basse pour arrêter notre armée ; les brigands retranchés jusqu'au cou se couchèrent par terre, la bayonnette au fusil et cinq pièces de canon masquées pour surprendre notre armée ; les citoyennes courageuses passèrent à travers un champ et plusieurs jardins et vinrent trouver l'armée de Westerman, et parlant à sa personne lui dirent toutes les positions des Brigands ; ayant été instruit sûrement de leurs positions Westerman fit placer trois pièces de canon là où il étoit à propos et ayant dirigé son armée également, fondit sur eux avec un courage sans égal ; dans un instant les chargea avec grandes pertes de part et d'autre ; les Brigands se reployèrent au Champ des Casernes où ils étoient bien retranchés ; nos Braves les attaquèrent très vivement, le feu fut terrible et opiniâtre, mais ils furent confondus et battirent en retraite jusqu'à l'embouchure de la rue du lion d'or où il se donna encore un terrible coup de feu qui dura quatre à cinq heures sans lâcher ; notre armée souffrit beaucoup vu qu'ils avoient placé leur Marie-Jeanne chez le Citoyen Gausselin ; malgré tant d'obstacles à franchir, ils furent victorieux, grâce à l'armée de Sefert qui arrva heureusement à tems et aussy aux citoyennes qui avoient instruit nos généraux en leur montrant eux-même les chemins par où ils devoient passer pour surprendre les Brigands, sans celà les nôtres n'auroient pu les chasser ne connoissant pas les environs de notre ville."

 

LE MANS 5

 

La dernière note, enfin, est un ordre de détruire les cadavres par la chaux vive, après le passage des Vendéens au Mans, en l'an II.

"4e Bureau.
Liberté, égalité, ou la mort. Du 6 ventôse de la 2e année.
L'Agent national de la Commune du Mans requiert la municipalité d'exécuter, si fait n'est, l'arrêté du Conseil exécutif national provisoire du 23 pluviôse ; ce faisant de faire jeter dans le plus court délai, sur les monceaux de mort qui ont été enterrés, de la chaux vive en proportion de la quantité des cadavres, de les faire couvrir de trois pieds au moins de terre et d'instruire promptement le Ministre de l'inérieur des mesures qui ont été et seront prises à cet égard. Signé, Juteau pour copie conforme.
(signé) Turbot."

 

Quelques notes manuscrites de l'Abbé A.-P. Le Dru ; elles sont écrites, selon l'habitude de notre auteur, sur des morceaux de papier de tous formats et de genres différents ; elles ne portent aucune indication de renvoi, aucune mention de texte à mettre en regard.

"En entrant, ils défilèrent pendant les 3 jours. A l'instant même de leur déroute, il en entroit encore. Ces traîneurs étoient communs.
Des femmes, avides de pillage, chargées de montres, linge, couverts. Un orphelin de 12 ans, dont les père et mère avoient été tués à la Flèche étoit rongé de vermine et mourant de faim ; un patriote de la rue Basse l'accueille ... (il) leur demande des vivres, et n'en peut obtenir.
Pendant les trois jours, les femmes excitoient les soldats au meurtre, au pillage ; plusieurs parcouroient les rangs en criant tuez bleus, tuez, il faut brûler la ville ... il faut pendre les femmes pataudes 2 à 2 !
Quand ces brigands goutoient de mauvoise boisson, ils la mettoient aux champs, sous prétexte qu'elle donneroit du mal. Quelques affamés moururent de fatigue et d'ivresse.
En arrivant au marché St-Nicolas, ils demandoient le logement des Pivron, Murray, Vanssay, Léon de Beauvais, Le More.
Le Citoyen Lavoué demeurant au bourg d'Anguy dirigea Westermann qui venoit en éclaireur pour reconnoître la position.
Le Citoyen Chassevent, alors officier municipal et marchand de papiers peints, dans la rue Dorée, éprouva en pillages et bris, au moins 18.000 # ... tous ses moules furent brûlés par les Brigands.
Malarme, avocat, demeurant rue du Pré, reçut chez lui une religieuse vendéenne qui lui donna 6.000 # en or et en argent pour l'engager à la sauver des coups des Républicains. Lors de la déroute des brigands le 13 décembre vendredy, Malarme eut la barbarie de mettre à la porte cette malheureuse qui avoit acheté si chèrement le droit de demeurer chez lui ; elle fut bientôt fusillée par les hussards. La fille Hubert, de Gourdaine, la dépouilla et traîna son cadavre au Grenouillet ; les républicains indignés forcèrent cette coquine à l'enterrer.
M. et Madame d'Autichamp, et beaucoup d'autres chefs étoient descendus chez M. Fontaine. (maison) place l'éperon.
Quand les brigands avoient obtenu quelqu'avantage sur les républicains, ils faisoient retentir les rues des chants du Te Deum et des Litanies de la Vierge.
Un bon prêtre, carrefour St-Nicolas, disoit : "Allons mes amis, nous battre pour notre sainte religion ! Versez tout votre sang pour J.-C." Plusieurs résistèrent, alors le prêtre, le sabre à la main : "Iras-tu sacré mâtin, lâche ! ..." et tombe dessus.
Mesdames Lehoux et Gauthier-Gueretin s'étaient parées et les attendoient sur le seuil de la porte, le jour de leur entrée.
Bernier, curé de St-Laud, étoit descendu chez le citoyen Le Balleur de l'Isle, et l'évêque d'Agra dans la maison de M. Vasse, au bourg d'Anguy. Talmont étoit chez Mme du Rancher.
L'évêque d'Agra (Folleville), cy devant curé constitutionnel d'une paroisse de Dol, quitta son poste vers la fin de 1793 parce que M. Le Coz inspecta un peu sévèrement sa conduite, et se mit brigand.
Le citoyen Morin-La Masserie, notaire, demeurant, alors, rue de la Paille, reçut chez lui cinq prêtres. Ces brigands tonsurés avoient chacun un fusil de munition, et alloient tous les jours au combat, à Pont-Lieue. L'un d'eux y fut tué, le jeudi, en se battant au pont. Mme La Masserie indgnée de voir des prêtres travestis en soldats leur reprocha leur brigandage, etc., etc."

Revue Historique et Archéologique du Maine
Deuxième série - Tome vingtième - 1940

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