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La Maraîchine Normande
14 décembre 2014

SAINT-DENIS-LA-CHEVASSE (85) - L'ÉGLISE - LE PRESBYTERE - LE CIMETIERE

église St Denis la Chevasse

 

1793 - L'incendie dévora l'église et endommagea notablement les sculptures du retable.  La reconstitution du rétable projetée n'a jamais été faite dans la nouvelle église et ne le sera probablement jamais. On le voit encore, tel qu'il a été déposé dans la cour du Presbytère, subissant depuis lors toutes les intempéries des saisons.

 

Après la Révolution, on raconte une légende qui ne manque pas de charmes, et que R. Thiverçay a reproduite dans ses intéressantes Chroniques vendéennes : 


Le malfaiteur qui avait incendié l'église pendant la tourmente révolutionnaire prenait, après son forfait, la route de Chavagnes-en-Paillers. A la sortie du bourg de Saint-Denis, il s'arrête un moment et tourne la tète pour contempler son œuvre. Voyant alors les flammes qui s'élevaient en tourbillonnant vers le ciel, il se serait écrié dans les accents d'une joie sinistre: "Tu brûles, Saint-Denis". Mais la punition divine ne tarda pas à l'atteindre. A peine a-t-il prononcé cette parole que sa tête demeure retournée en arrière. Reconnaissant alors la main qui le frappe, il demande pardon à Dieu de sa faute et lui promet de reconstituer à ses frais la charpente de son temple si sa tête revient dans son état normal. Le Seigneur l'exauça, et l'incendiaire, repentant, accomplit si généreusement sa promesse, que cent ans après, M. Rousseau, pouvait parler, dans son style poétique, "d'une forêt de poteaux de chêne supportant la charpente de l'église".

(Ces poteaux étaient au nombre de quatorze, sept de chaque côté, recevant, à 7m 50 au-dessus du sol de l'église, les sept fermes maîtresses qui portaient la toiture en tuiles creuses, cachée par un plafond en bois légèrement cintré, à 8m 80 de hauteur. La nef ainsi recouverte mesurait 26 mètres de longueur sur 12m 40 de largeur.)

 

L'église de Saint-Denis-la-Chevasse est bâtie sur l'emplacement de l'ancienne église, qui datait de la fin du XIIe siècle et qui fut démolie en 1893. Le premier coup de pioche fut donné le 15 septembre de cette même année.


Le 18 décembre suivant, Mgr Catteau bénit la première pierre de l'église actuelle. Cette première pierre est à la 3e assise de la pile nord du clocher ; elle est marquée d'une croix de Malte sur chacune de ses faces.


Pendant plus de deux ans, "la paroisse n'avait, pour célébrer le culte divin, qu'une vaste cabane en planches, relativement confortable, il est vrai." C'est donc dans une construction de bois, sur le terrain de la prairie de M. Gardiveau, que se réunissaient les paroissiens. Beaucoup s'en souviennent encore et en parlent avec grand intérêt, tellement l'attention était concentrée sur le grand oeuvre de la nouvelle église, qui s'élevait, au milieu de difficultés de toutes sortes, par les soins de M. l'abbé Jean-Jacques Rousseau, puis de l'abbé Eugène Trichet, son successeur.


Le 12 novembre 1894, "un ouragan d'une violence extrême enlevait les échaffaudages dressés au-dessus de la flèche en construction ; ceux-ci retombaient sur le chantier, renversaient les élégants clochetons qui couronnaient les angles à la naissance de la flèche, et occasionnaient d'autres dégâts."

 

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Le 23 janvier 1896, entouré de 40 prêtres, en présence d'une foule attentive et recueillie, Monseigneur "procède à la cérémonie de la bénédiction, cérémonie courte et simple, si on la compare à celle d'une consécration, mais bien éloquente pour qui en pénètre la signification.

 

Mgr Catteau 4


Voici maintenant que commence la sainte messe, célébrée par Monseigneur, et c'est une heure solennelle, vraiment, que celle où, pour la première fois, la louange de Dieu retentit officiellement sous les voûtes d'un temple.
Après le saint sacrifice, eut lieu, fort belle, la cérémonie de la confirmation des enfants.


Quelques instants plus tard, Monsieur le curé de Saint-Denis recevait à sa table tous les prêtres présents, parmi lesquels, outre le clergé du canton avec son doyen en tête, je citerai : M. l'abbé Mercier, secrétaire général de l'Evêché ; M. le chanoine Poisson, ancien curé de la paroisse ; le R.P. Trotin, supérieur général des Fils de Marie Immaculée ; le R.P. Rondard, supérieur du Petit Séminaire de Chavagnes ; M. le doyen des Essarts ; Messieurs les curés de Vairé, de Saint-Martin-de-Brem, des Brouzils, de la Copechagnière, etc..., et, plusieurs laïques, au nombre desquels étaient notamment M. Mandin, le très habile architecte de l'église ; M. de Lavrignais, conseiller général du canton ; MM. de Béjarry, de Puitesson, Laborde, Cormier, Gourraud, etc.


Elle a vraiment grand air, l'église de Saint-Denis, mais un air à part, qui rend difficile de l'apparenter avec les autres églises de Vendée. Elle est digne et imposante sous sa sévère parure romane, avec sa massive et impérissable ceinture de granit.

 

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Quand on y pénètre par la porte principale, l'oeil est tout de suite sous le charme du grandiose et du majestueux. Il est très heureusement impressionné par les belles et irréprochables proportions du tout, par la parfaite harmonie des grandes lignes, par l'élégance des fenêtres élancées, presque hardies, par l'aspect de la voûte en coupoles, ménagées comme pour l'envoi de la prière.

 

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A l'extérieur, nous remarquons les immenses cintres, tracés en creux dans le murs, qui complètent l'harmonie des différentes parties entre elles.


Le clocher est d'une savante et riche originalité. Sa base est complètement à jour sur trois de ses côtés. De larges baies s'étagent jusqu'à la naissance de la flèche. La flèche est élancée et fière, entourée de quatre clochetons arrondis, fort élégants.


En bref, le clocher de Saint-Denis offre un coup d'oeil imposant. Il est l'un des plus beaux qu'on a élevés dernièrement dans la région. On pourrait lui reprocher de dépasser les proportions de l'église, mais en revanche, il constitue un magnifique portique à l'entrée de la maison de Dieu.

Extrait : Bulletin paroissiaux - Saint-Denis-la-Chevasse - 1945 - 1946 - AD85

 

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Le presbytère, dont la commune de Saint-Denis-la-Chevasse est propriétaire, est contigu à une cour appartenant au sieur Marais, tanneur. Dans l'une des pièces qui en dépendent, il existe une fenêtre donnant vue sur le terrain du sieur Marais. Celui-ci prétendit s'affranchir de cette servitude ; mais le curé soutint que la fenêtre existait depuis plus de trente ans et que le droit de vue s'exerçait publiquement et paisiblement.


En 1879, le sieur Alcime Roch, maire de la commune de Saint-Denis-la-Chevasse, dans le but, paraît-il, de clore ce différend, s'introduisit dans le presbytère, accompagné des sieurs Bossu, son adjoint, Louineau, garde champêtre, Marais, partie intéressée, et Guibert, maçon, et, malgré la résistance du curé, fit murer la fenêtre en question, après en avoir fait enlever violemment les volets, fait desceller et arracher les ferrures. Pour justifier cette voie de fait, il alléguait qu'il avait agi en qualité de maire ; qu'il avait le droit absolu de défendre les intérêts de la commune ; qu'il avait dû tenir compte des réclamations légitimes du sieur Marais ; qu'il était, d'ailleurs, le gardien du presbytère comme de tous les biens compris dans le domaine communal, et qu'à lui seule appartenait le droit d'ester en justice pour toute les questions qui le concernaient.

 Extrait :

Jurisprudence générale du royaume en matière civile, commerciale, criminelle, administrative et de droit public - 1882 - page 228

 

LE CALVAIRE DU CIMETIERE


Le 13 mars 1952, la tempête renversait et brisait le Calvaire de notre cimetière. Complètement restauré par les soins de la municipalité, il va, de nouveau, être béni, ce dimanche 2 novembre.


Vous aimerez à admirer ce Calvaire qui domine si gracieusement toutes les croix des tombes.
Ils constitue une véritable oeuvre d'art. Le Christ a été taillé dans la pierre de Poitiers. Aux extrémités de chaque bras de la croix, en médaillons, sont sculptés les différents instruments de la Passion : l'éponge et le roseau, la lance et les fouets ; les tenailles et le marteau, la bourse et les dés, le voile de la Sainte Face, la couronne et les clous.


Au pied de la croix sont sculptés les symboles des Evangélistes. Depuis la plus haute antiquité, en effet, la Tradition représente chacun des Evangélistes par un symbole emprunté à une vision de l'Apocalypse de St Jean et en rapport plus ou moins rapproché avec le début de chaque évangile. Un ange représente St Matthieu, un lion St Marc, un boeuf St Luc et un aigle St Jean.
Chaque symbole déroule une devise : l'ange "illudobant ci acetum offerentes" (ils se moquaient de lui, lui offrant du vinaigre) - le lion "blasphemabant" (ils blasphémaient) - le boeuf "crucifixorunt eum" (ils le crucifièrent) - l'aigle "lancea latus ojus aperuit" (il lui ouvrit le côté d'un coup de lance).


Ce Calvaire fut béni le 9 octobre 1871, en la fête de St Denis. Le cimetière actuel n'était qu'à ses débuts puisque lui-même avait été béni le 28 juin de cette même année 1871 par Mgr Colet, évêque de Luçon, venu à St Denis donner la Confirmation.


L'ancien cimetière se trouvait autour de l'église qui, bientôt allait être démolie pour faire place à l'église actuelle.
La commune acheta pour le nouveau cimetière un champ appelé "le Grand Cimetière". Très loin dans le passé, ce champ avait dû servir déjà aux sépultures. En 1871, en effet, on y découvrit un certain nombre d'ossements, les fondations d'une chapelle, une tombe en granit ... Le moëllon des fondations du Calvaire est extrait des fondations de cette chapelle. La pierre tombale en granit se trouvait jusqu'ici devant le tombeau de M. l'Abbé Jean-Jacques Rousseau ; complètement brisée par la chute de la croix, elle est actuellement disparue.


Détail qui aujourd'hui ne manque pas de saveur : ce Calvaire, offert à la commune par la Fabrique (avec approbation de la Préfecture - c'était avant la séparation) coûta 1800 francs, dépassant de 400 francs les prévisions.
Depuis le 9 octobre 1871, 2297 morts ont été conduits religieusement dans le cimetière ...
Le Calvaire restauré et béni de nouveau le 2 novembre 1952 accueillera sans doute la dépouille de a plupart d'entre nous ...

Bulletin paroissial - 1952 - AD85

 

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