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La Maraîchine Normande
2 décembre 2014

SAINT-JUST-EN-CHAUSSÉE (60) - LES FRERES HAÜY

 

FRERES HAÜY

 

 

HAÜY RENÉ-JUST, savant minéralogiste, naquit en 1743, à Saint-Just (Oise), d'un pauvre tisserand. Le prieur d'une abbaye de prémontrés lui fit donner quelques leçons par ses religieux et décida sa famille à l'envoyer à Paris.


Doué d'un goût naturel pour la musique, qu'il cultiva toute sa vie, il obtint là une place d'enfant de choeur. Il entra ensuite comme boursier au collège de Navarre, où, ses études achevées, il devint régent de quatrième. A ce même collège était Brisson, qui l'initia à la physique. Au collège du cardinal Lemoine, où il entra ensuite comme régent de seconde, il se lia d'une étroite amitié avec Lhomond, qui lui inspira le goût de la botanique. Il avait déjà environ 38 ans lorsqu'il aborda la science dans laquelle il devait accomplir une si grande révolution et recueillir tant de gloire. Ce fut le cours de Daubenton, où il entra un jour par curiosité, qui tourna son esprit vers la minéralogie. Dès lors, il se livra à cette étude avec ardeur. Ce que la comparaison des plantes et des mnéraux avait commencé dans son esprit, un heureux hasard vint l'achever.


Il laissa un jour tomber par maladresse un beau groupe de spath calcaire cristallisé en prismes, et quelques éclats détachés du groupe se présentèrent sous l'apparence d'un cristal nouveau, d'une forme régulière, lisse sur toutes les faces. "Tout est trouvé !" s'écria-t-il aussitôt, et en effet la cristallographie était découverte. Mais il fallait soumettre au calcul les faits donnés par l'observation ; il s'appliqua donc à la géométrie, qu'il avait oubliée, ou même qu'il n'avait jamais sue parfaitement, et ne se donna point de repos que la théorie ne fût complète.


Daubenton et Laplace l'engagèrent à communiquer sa découverte à l'Académie des sciences, ce qu'ils obtinrent difficilement de son extrême modestie. Son exposé, qui fut d'une lucidité remarquable, fit une grande sensation, et l'Académie, appréciant de suite toute l'importance des travaux d'Haüy, s'empressa de l'admettre dans son sein, le 12 février 1783.


Dès lors, isolé du monde, étranger à tout autre intérêt que celui de la science, il s'occupa sans relâche de rassembler tous les faits relatifs à la cristallographie.

 

HAÜY RENE-JUST

La révolution le surprit au milieu de ces travaux, dont la prison ne put le distraire. Il fut en effet arrêté, après le 10 août, comme ecclésiastique non assermenté ; mais l'intervention de l'Académie des sciences le fit bientôt relâcher. Arrêté une seconde fois, il s'en tira tout aussi heureusement. Depuis lors, protégé par la confiance qu'inspirait son caractère inoffensif, il jouit d'une liberté singulière. Au fort de la terreur il put, sans être inquiété, remplir journellement ses fonctions ecclésiastiques. La Convention le nomma membre de la commission des poids et mesures et conservateur du cabinet des mines. Quand Lavoisier fut arrêté, que Borda et Delambre furent destitués, Haüy seul osa écrire en leur faveur, et ce fut à sa sollicitation que les deux derniers furent réintégrés.


Sous le Directoire, il fut l'un des quarante membres qui formèrent le noyau de l'Institut. Enfin, en 1802, la mort de Dolomieu ayant laissé vacante la chaire de minéralogie au Muséum d'histoire naturelle, il y fut nommé, et dès lors, dit M. Cuvier, cette partie de l'enseignement prit une vie nouvelle : les collections furent quadruplées.
Napoléon, auprès duquel Haüy jouissait, sans l'avoir ambitionnée, d'une haute faveur, le chargea, en 1803, de faire un traité de physique pour les collèges, et le récompensa de ce travail par une pension de 6,000 francs. Lors de la création de l'Université, il fut compris parmi les professeurs de la faculté des sciences de Paris. La restauration lui fut moins favorable. Privé de sa pension, il revint presque, sur la fin de sa vie, à la pauvreté de son enfance ; mais la mort, qui vint bientôt le trouver au milieu de l'affection de ses élèves et des respects de l'Europe savante, lui laissa à peine le temps de s'en apercevoir. Il mourut le 3 juin 1822.


Créateur de la cristallographie, Haüy, dit M. Cuvier, a fondé l'ère nouvelle de la science minéralogique. Il est, dit-il encore, dans cette sphère plus restreinte, ce qu'est Newton pour le système du monde. Loin de perdre de leur généralité avec le temps, ces découvertes en gagnent sans cesse. Au mérite scientifique le plus éminent, Haüy joignait l'âme la plus candide, la plus grande simplicité de moeurs, la complaisance la plus inépuisable.

Ses principaux ouvrages sont :
1° Essai d'une théorie sur la structure des cristaux, Paris, 1784 ;
2° Exposition raisonnée de la théorie de l'électricité et du magnétisme, Paris, 1787 ;
3° De la structure considérée comme caractère distinctif des minéraux, 1793 ;
4° Traité de minéralogie, Paris, 1802 ; 2e édition, 1822-1823 ;
5° Tableau comparatif des résultats de la cristallographie et de l'analyse chimique, relativement à la classification des minéraux, Paris, 1809 ;
6° Traité élémentaire de physique, Paris, 1803 ;
7° Traité de cristallographie, Paris, 1822, etc., etc.

 

HAÜY FRERES STATUE

 

 

HAÜY VALENTIN

HAÜY VALENTIN, frère du précédent, né à Saint-Just en 1745, rendit aux aveugles, par les ingénieux procédés qu'il appliqua à leur instruction, à peu près les mêmes services que l'abbé de l'Épée avait rendus aux sourds-muets. Après une tentative que le succès couronna, il obtint de la société philanthropique un local et des fonds suffisants pour l'entretien de douze élèves ; ce fut le commencement de l'institution des jeunes aveugles. A travers les nombreuses révolutions que subit l'établissement, Haüy en conserva la direction jusqu'au gouvernement consulaire. Partisan de la révolution, et surtout des théophilanthropes, on l'avait vu, sous le Directoire, conduire ses élèves à leurs cérémonies ainsi qu'aux fêtes nationales, et y faire entendre leurs chants. Ces tendances déplurent sans doute au gouvernement consulaire. Homme plein de bonnes intentions, l'inhabileté d'Haüy comme administrateur était d'ailleurs notoire.
Enlevé à l'établissement qu'il avait créé, il alla tenter à Pétersbourg, puis à Berlin, la création d'institutions semblables ; mais il y fut encore moins heureux. De retour à Paris, où il trouva un asile chez son frère, il mourut le 19 mars 1822.


Haüy a publié :
1° Essai sur l'éducation des aveugles, Paris, 1786, imprimé en relief par les aveugles ;
2° Nouveau syllabaire, etc., 1800.

Extrait :
L'Univers France
Dictionnaire encyclopédique - Tome 9 - 1840-1845
Firmin Didot frères (Paris)

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