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La Maraîchine Normande
29 septembre 2014

LA COUTURE (85) - COMMENT FUT PERDU UN PRET DE 3.300 FRANCS ... SOUS LA RÉVOLUTION

 

 

LA COUTURE 85

 

 

LA COUTURE (85)  - COMMENT FUT PERDU UN PRET DE 3.300 FRANCS ... SOUS LA RÉVOLUTION

L'Église de La Couture a beaucoup perdu au moment des troubles de la Révolution, en particulier une somme de 3.300 francs qu'elle avait prêtée et qui était une somme considérable pour l'époque.


Voici l'histoire de ce prêt.


Le clergé de France, avant la Révolution était exempt de la Taille, impôt que ne payaient pas non plus les nobles ; mais, à la place, l'Assemblée du clergé votait un don gratuit au Roi ; et pour payer ce don, qui s'élevait à plusieurs millions, il y eut plusieurs fois des emprunts. C'est ainsi que le 30 janvier 1777, suivant acte passé par les notaires Maigret et Brouod, l'Eglise de La Couture prêta 3.300 francs au Clergé de France, à 4 %, pour une rente annuelle de 132 francs. La somme fut payée "en louis d'or, d'argent et monnaies ayant cours".
D'après le Cahier de la Charité, appartenant à M. Lhumeau, en 1789, la somme fut rendue.


Voici ce qu'écrit Valoteau, procureur de la Charité : "Le 19 du mois d'août 1789, j'ai été à Luçon, moi et le fabriqueur, exprès pour aller chercher l'argent de la fabrique et de la Charité (les 3.300 francs appartenaient donc aux deux). Nous n'avons rien rapporté. "Le 23 août 1789, écrit Valoteau, nous avons été à Luçon pour chercher le fonds de la Rente ... (rien encore). Le 5 septembre, j'ai été à Luçon, moi et le fabriqueur ..., nous avons apporté la somme de 3.600 (le surplus était sans doute des intérêts), que nous avons mis dans le coffre-fort de la Fabrique. Il y a une année de la dite rente de perdue." (Mais cette note est corrigée dans la suite : le 21 novembre, j'ai été à Luçon chercher la rente qui est due à la Charité).


Le 8 décembre, M. de Bossi (qui habitait la Callanderie), s'est chargé de la somme de 3.600 livres, et il doit payer les intérêts de la dite somme". Mais M. de Bossi, pris de peur devant les excès de la Révolution, s'enfuit à l'étranger, et ses biens sont confisqués. Le procureur de la Charité réclame : voici, en effet, le dernier mot de son cahier : "Le 18 décembre 1792, nous avons été à La Roche, au district, pour porter le contrat de la rente que M. de Bossi doit à la Fabrique et à la Charité. Le contrat est resté au district."


Ce fut une grande faute de laisser ce contrat à La Roche. M. de Bossi, pour garantir sa dette, possédait la Callanderie, et les deux fermes de la Sigonnière. Ces biens furent vendus comme biens nationaux. La Callanderie, avec 26 boisselées de terre, 5 journaux de prés et 16 journaux de vigne, à Mme Boutin, pour 111.000 francs. Le Frêne, avec 100 boisselées de terre et 15 journaux de prés, pour 100.100 francs. La Roche, avec 160 boisselées de terre et 20 journaux de prés pour 182.100 francs, l'une et l'autre à M. Vanderchêne. Ce fut Mareuil qui reçut les 3.300 francs.


En effet, le 5 avril 1817, une lettre du Préfet au Sous-Préfet de Fontenay parle de cette affaire. Pour payer le presbytère de Rosnay, la commune de La Couture, qui avait déjà payé 400 francs, en devait encore 219 francs. Le Maire de Rosnay écrit au Préfet, qui écrit : "Journellement, vous donnez des inquiétudes à la commune de Rosnay, sur la sûreté de cette créance". La Couture propose alors de payer sa dette par les arrérages d'une rente due à la fabrique par la dame de Bossi, et dont le capitale est de 3.300 francs. Or, cette rente était perçue alors par le bureau de bienfaisance de Mareuil. Le Préfet demande pourquoi ? Nous ignorons la réponse, mais La Couture ne reçut rien de ce côté ; elle dût s'imposer extraordinairement pour payer sa dette. Les 3.300 francs étaient passés à Mareuil. Peut-être, cela s'est-il fait quand les paroisses de Beaulieu et Saint-André furent réunies à Mareuil alors que La Couture aussi était administrée par le Curé constitutionnel de Mareuil, et qu'il n'y avait sans doute personne pour défendre les droits de La Couture. Le contrat, que l'on avait eu le grand tort de laisser à La Roche, s'était sans doute perdu pendant le temps des grands troubles.

Et voilà comment La Couture perdit une somme importante.

Bulletin paroissial
de Rosnay
1932
AD85

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