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La Maraîchine Normande
9 août 2014

LAVAL (53) - JEAN-BAPTISTE TRIQUERIE, CORDELIER (1737-1794)

LE P. TRIQUERIE, CORDELIER (1737-1794)

Né à Laval, le 1er juillet 1737, de François Triquerie et de Jeanne Jarry, Jean-Baptiste Triquerie fit ses études à Nantes, avec son frère qui devint curé de Sion (Loire-Inférieure). Vers l'âge de vingt ans, il entra au couvent des Cordeliers d'Olonne, où nous le trouvons comme gardien en 1778, et remplit ensuite le poste d'aumonier dans trois communautés différentes : chez les Franciscaines de Sainte-Elisabeth, à Nantes ; chez celles de Montmorillon ; enfin chez les Cordelières du Buron, près de Château-Gontier. C'était un excellent directeur de conscience, très goûté non seulement des religieuses, mais encore des dames du monde.

 

Laval


Interné à Laval, le P. Triquerie fut interrogé, le 21 janvier 1794, par la Commission Révolutionnaire séant en cette ville : "Le serment que nous exigeons de toi, lui dit le président, c'est d'être fidèle à la République, de ne professer aucune religion, ni la catholique, qui est sans doute la tienne. - Ah ! vraiment non, citoyen, s'écria-t-il, je serai fidèle à Jésus-Christ jusqu'à mon dernier soupir." Et il y avait dans sa voix, dans tout son être, un tel accent de conviction que l'assistance en fut émue. "Jamais je n'oublierai cette réponse, déclare un des témoins. Cette belle confession de foi me toucha jusqu'au fond du coeur : je crus entendre les martyrs des premiers siècles". (Relation de M. Ambroise Langlois, mort curé d'Avesnières, à Laval, en 1836. Il était âgé de 15 ans lorsqu'il assista au jugement du P. Triquerie et de ses 13 compagnons.)  Nouvelle interrogation, nouvelle réponse : "J'étais malade, quand on me demanda le serment. - Ce n'était pas la cause qui empêchait de le prêter, interrompit Volcher, l'infâme accusateur public. J'étais alors malade, moi aussi ; je me fis apporter le registre, et je signai mon serment dans mon lit. - Enfant de saint François, reprit l'humble Cordelier, j'étais mort au monde ; je ne m'occupais point de ses affaires. Je me bornais, dans ma solitude, à prier pour ma patrie." Un des commissaires lui coupe brusquement la parole : "Ne viens pas ici pour nous prêcher !" Cette boutade ne fait pas autrement diversion, et le président reprend aussitôt : "Après ton refus de serment, qui t'a donné du pain ? - La charité des fidèles. - Mais encore ! Qui ? - Citoyen, c'est mon secret. (Ce dernier détail nous est révélé par Mlle Rojoux, autre témoin oculaire).


A la fin de son interrogatoire, le P. Triquerie tomba en syncope. Le président ordonna d'aller lui chercher un verre de vin pour le réconforter. Une femme, Mme Duret, s'avança : "Citoyen, dit-elle, j'ai du vin dans ma poche ; je puis en donner." Les juges, soupçonneux comme tous les tyrans, murmurèrent entre eux : "Il faut que cette femme ait des intelligences avec les accusés." Et ils la firent conduire en prison. Elle paya ainsi de quelques jours de réclusion un acte de compatissance qui n'avait rien que de naturel.


Condamné à mort séance tenante, le P. Triquerie fut le même jour, 21 janvier, guillotiné à Laval, en même temps que treize autres prêtres insermentés.


Mgr Grellier, évêque de Laval, demande à la Sacrée Congrégation des Rites d'introduire la cause du P. Triquerie et des autres confesseurs de la foi, victime de la constitution civile du clergé.


(Chanoine F. Uzureau, Directeur de l'Anjou Historique)
Extrait : La France franciscaine - Janvier-Mars 1922 - Amiens

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