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La Maraîchine Normande
20 mars 2014

LE CURÉ DE SAINT-LYPHARD (44) - MIRACULÉ DES NOYADES DE NANTES

"... Un évènement d'un genre nouveau semble avoir voulu diminuer le nombre des prêtres : quatre-vingt-dix, de ceux que nous désignons sous le nom de réfractaires, étaient enfermés dans un bateau sur la Loire. J'apprends à l'instant, et la nouvelle en est très sûre, qu'ils ont péri dans la rivière. Carrier" (Les nouvelles politiques, 27 brumaire, an III)

LE CURÉ DE SAINT-LYPHARD

A cette même heure, un des quatre-vingt-dix prêtres, un seul, échappé à la noyade, errait par les rues de Nantes, tremblant d'être repris, terrifié de ce qu'il avait vu : c'était l'abbé Julien Landeau, le curé de Saint-Lyphard.


Quand on l'avait, à son tour, tiré de la galiote, lié à un vieux moine et descendu dans la gabare, il s'était aperçu que la corde attachant son bras à celui de son compagnon pouvait facilement être dénouée. Tous deux unirent leur industrie, se débarrassèrent de l'entrave et, anxieusement attendirent.
Bientôt, au mouvement de la gabare, l'abbé Landreau comprend que l'embarcation descend le cours du fleuve. Il entend les coups de marteau qui ouvrent les sabords ; l'eau tombe en lourdes masses clapotantes, continues, renversant pêle-mêle les victimes affolées et surprises, les soulevant, les heurtant dans un effroyable emmêlement de cris, de flottements et de suffocations.

 

NOYADES DE NANTES


L'abbé Landeau est nageur habile : tirant le vieillard que le choix des bourreaux a fait son frère d'agonie, il se dépêtre de ce tumultueux culbutis ; tâtonnant dans le noir des trombes d'eau, écartant les corps enchevêtrés, il gagne un sabord ou une écoutille et émerge enfin à la surface du fleuve. La barque de Lamberty est là, tout près ; le curé de Saint-Lyphard voit les bourreaux harponnant de leurs gaffes et maintenant sous l'eau, palpitants, les malheureux qu'un effort désespéré a, comme lui, jetés hors de la gabare ; il entend les grands coups d'aviron tombant sur les têtes. Il se glisse hors de l'affreuse mêlée, nageant du bras droit, de l'autre soutenant son compagnon inerte. Il est loin bientôt, en pleine Loire, haletant d'efforts dans cette immensité mouvante. Que doit-il faire ? Essayer d'atteindre la rive ? N'y trouvera-t-il pas, apostés, d'autres bourreaux, peut-être, ou des pêcheurs timorés qui refuseront assistance ? Nager au fil de l'eau aussi longtemps que possible et aborder dans une oseraie, sur quelque banc de sable où reprendre haleine ? Et après ? Aura-t-il, d'ailleurs, la force de se soutenir longtemps ? Le poids de son compagnon paralyse ses mouvements : dans l'eau glacée qui l'aveugle et l'étouffe, le vieux moine, éperdu, râle conjurant le nageur de ne point s'opiniâtrer, de se sauver seul, de le laisser mourir. L'abbé Landreau s'obstine ; mais chacune de ses héroïques brassées l'épuise : la force lui manque ; son fardeau l'immobilise : il sent s'ouvrir les mains agrippées du vieillard qui se détache de lui, résigné et qui, s'abandonnant, se laisse couler.
Délesté, l'abbé Landeau, pour se défatiguer, faisant "la planche", était porté par le courant quand, à travers l'espace et le silence, parvint à lui un bruit de voix. Il se retourna sur l'eau et vit, glissant dans la nuit, la silhouette d'une barque ; il entendait causer entre eux les hommes qui la montaient. Il se poussa jusqu'au bateau, saisit le bordage et, d'une voix suppliante, implora secours. Surpris, l'un des hommes, se penchant, lui demanda qui il était.
- Un prêtre que l'on vient de jeter à la noyade.
Il y eut, parmi les mariniers, un court conciliabule, et l'abbé Landeau, anxieux, perçut ce dialogue :
- Bah ! disait l'un, c'est un calotin ; il en restera assez de son espèce.
- Mes amis, fit un autre, si c'était le chien de notre ennemi, nous ne voudrions pas le laisser périr ... sauvons-le.
Le nageur, aussitôt, fut happé, tiré de l'eau, hissé à bord de la barque ; mais à peine se fut-il assis à côté des bateliers que ces rudes hommes prirent peur de ce moribond, ruisselant, grelottant, à bout de souffle. Déjà le renom de Carrier propageait la lâcheté, comme les miasmes propagent la peste. Les bateliers, s'étant consultés, ramèrent vers la rive droite et, abordant, déposèrent le malheureux sur le sable, lui signifiant qu'ils avaient assez fait pour lui et qu'ils eût, sans leur aide, à se tirer de peine.


Resté seul, l'abbé Landeau s'orienta : la nuit est longue au milieu de novembre, et l'on était encore bien loin du petit jour. Il reconnut pourtant qu'il avait atterri près du hameau de Roche-Maurice, à une lieue, environ, en aval de Nantes. Tremblant de froid, presque nu, défaillant de faim et de fatigue, il lui fallait d'abord trouver un asile. Mais à qui s'adresser ? Réclamer assistance, n'est-ce pas se dénoncer ? N'importe, il est à bout d'énergie ; il s'approche d'une chaumière et frappe : la porte reste close. Il se traîne vers une autre maison ; là son appel est entendu : des paysans l'accueillent avec bienveillance, lui fournissent des vêtements et de la nourriture, l'installent devant un bon feu. L'abbé commence à reprendre haleine ; l'épouvantable cauchemar, peu à peu, se dissipe ; l'aube approche ; quel parti va-t-il prendre ? Les paysans qui l'ont reçu s'inquiètent : ils ont peur, eux aussi ; ils sont heureux, disent-ils, de l'avoir secouru ; ils le seraient plus encore de le garder ; mais le village est infesté de patriotes ; la maison voisine, où le hasard l'a d'abord conduit, et qui, par bonheur, ne s'est pas ouverte, est habitée par l'un des plus exaltés ; monsieur le curé doit bien comprendre que, dans son intérêt comme dans celui de ses hôtes, il ne peut rester là ; chacun doit veiller à sa propre sûreté ; il faut qu'il sorte avant le jour. D'ailleurs ils ne l'abandonnent pas : leur fille va, chaque jour, porter à Nantes, le lait de leurs vaches ; elle y connaît une brave femme, Mme Lamy, qui est de Queniguen comme l'abbé Landeau. Nul doute que celle-ci ne consente à donner asile au prêtre, durant quelques jours ; elle s'emploiera à son salut. Le curé de Saint-Lyphard remercie ses hôtes ; ceux-ci consentent, par charité, à lui laisser une culotte, une veste et des sabots ; ils le munissent d'un panier plein de légumes et lui disent adieu. Ainsi costumé, le prêtre est poussé dehors et, l'oeil aux aguets, s'efforçant de dissimuler sa peur inquiète, affectant l'allure d'un maraîcher qui se rend au marché de la ville, il s'engage sur le chemin de Nantes.

 

QUENIGUEN


Il gagna, sans encombre, le centre de la ville ; fut reçu chez Mme Lamy, au Port-au-vin, s'y terra, adressa, de son asile, une lettre à l'un de ses frères, habitant Queniguen, près de Guérande, qui, portant le grand chapeau, la veste blanche et la culotte large des paludiers de la presqu'île, vint chercher à Nantes le curé de Saint-Lyphard, pour lequel il avait apporté un costume semblable au sien. Quand il fallut, pour sortir de la ville, passer devant le poste, l'abbé Landeau, qui, de l'atroce nuit, gardait une maladive angoisse, se troubla en apercevant les soldats massés au seuil du corps de garde. Il est pris d'un tremblement violent qu'il ne parvient pas à réprimer ; on va le remarquer, l'interroger ; il ne pourra pas répondre. Son frère, qui a gardé toute sa présence d'esprit, feint d'accompagner un ivrogne ; il gourmande son compagnon, le bouscule, frappe d'un grand coup de fouet l'arrière-train de la mule que monte l'abbé et qui part au trot. Les deux fugitifs franchissent ainsi, sans achoppement, la passe dangereuse.


Le curé de Saint-Lyphard séjourna pendant tout l'hiver à Queniguen. C'est un hameau situé au bord des marais salants. Il avait là deux caches ; l'une dans la maison de son frère où il vivait blotti sous une meule de foin, l'autre dans un ravin à l'ouest du village. Il sortait la nuit, allant, par la campagne, porter aux fidèles les secours de son ministère. Personne dans ce coin perdu, n'avait notion de ce qui se passait en France ; sauf les patrouilles, parfois surgies à l'improviste pour faire perquisition dans quelque ferme signalée à la vigilance des patriotes, nul étranger ne se hasardait en ce pays mort. Bien souvent, l'abbé se vit sur le point d'être pris : il conservait, des bleus, une peur instinctive, trop justifiée ; mais il n'en allait pas moins, par toute la région guérandaise, porter des consolations aux mourants ou ondoyer les nouveaux-nés. Au moyen d'un clou, on écrivait les actes de baptême sur une assiette d'étain qu'on enfouissait dans quelque champ pour la retrouver en des temps meilleurs.


Un soir, à Quéniguen, quelques paysans s'étaient réunis chez le frère du curé de Saint-Lyphard pour assister à une messe nocturne que celui-ci s'apprêtait à célébrer. Déjà, il avait sorti de leur cachette les objets sacrés et disposé le rustique cérémonial, quand quelqu'un s'inquiéta d'un bruit de pas dans le village. Alerte ! C'est la garde nationale de Guérande.
En un instant la maison est cernée ; en hâte, les paysans ont fait disparaître les préparatifs de l'office ; les chandeliers ont repris leur place sur le manteau de la cheminée ; le calice est juché sur le haut d'une armoire. Quant à l'abbé Landeau, il s'est jeté dans l'escalier du grenier, a gagné sa cache habituelle et s'est glissé sous le foin. Les soldats envahissent la maison, réclament à grands cris "le calotin" qu'on y héberge ; ils frappent les murs à coups de crosse, fouillent l'étable, menant grand train et menaçant de tout brûler. L'un d'eux, levant les yeux, aperçoit le calice posé sur la corniche du buffet. Quelle surprise ! Il ne dit rien ; mais, s'assurant d'un coup d'oeil que ses camarades ne l'observent pas, il pousse du bout de son fusil l'objet compromettant et le dissimule derrière le rebord du meuble.
L'exploration du grenier se poursuivait, cependant. Les bleus sondaient l'entassement du fourrage en y plongeant leurs sabres ou leurs baïonnettes, dont, plus d'une fois, la pointe atteignit le proscrit. Un des soldats s'aperçut ainsi de sa présence : il se glissa dans le foin, faisant mine de chercher activement ; il parvint jusqu'au prêtre, lui saisit le bras, dit à vois basse : - "Ne bougez pas", et, rejoignant ses camarades, leur certifia qu'il n'y avait personne et qu'il ne leur restait qu'à se retirer.


L'abbé Landeau était sauvé ; mais il ne devait pas compter sur le renouvellement d'une pareille aubaine, tous les patriotes n'étant pas aussi pitoyables que les gardes nationaux guérandais. Il fallait se mettre en quête d'un autre asile. Depuis longtemps, il désirait rallier Saint-Lyphard qu'il n'avait pas revu depuis son arrestation, en 1791. Il s'y savait aimé et pourrait sans trop de périls, se consacrer à ses paroissiens. Deux frères, Charles et Jean Deniaud, offrirent de le recevoir : celui-ci habitait le hameau de Kerbriant ; Charles possédait une petite ferme à Kergonan : ces deux localités, à une lieue à peine de Saint-Lyphard, étaient à l'écart de tout grand chemin.

 

PRESBYTERE ST LYPHARD


Saint-Lyphard est un village assez important, placé au bord de la Grande Brière, immense étendue de marais recouvrant une forêt druidique engloutie, dont les arbres subsistent, invisibles, ensevelis dans la tourbe jusqu'aux plus hautes branches et encore inclinés, dit-on, par la poussée du vent d'ouest qui n'a pas soufflé sur eux depuis plus de mille ans. Deux jours par année seulement, les Brièrons, - ainsi nomme-t-on les riverains de cet océan de boue, - sont autorisés à fouiller la vase pour en retirer ces troncs d'arbres, douze ou quinze fois centenaires, aussi durs et noirs que l'ébène. Pendant une semaine, les habitants de la Brière ont le droit de puiser à l'immense marais la tourbe qu'ils débitent en "mottes", combustible en usage dans toute la Basse Bretagne. Le reste du temps, les Brièrons pêchent la sangsue, l'anguille et le brochet dans les étiers, ou s'occupent de l'élevage des oies et des bestiaux. Car la Brière est à la fois mer et prairie. L'hiver, c'est un lac long de quatre lieues, large de cinq, lac sans profondeur d'eau, sans flot, sans rides. Dans la belle saison le sol s'assèche un peu ; les moutons et les vaches peuvent pâturer sans trop s'enlizer : un étranger courrait grand risque à s'aventurer sur cette surface trompeuse ; mais les Brièrons en connaissent la géographie ; ils y naviguent avec autant de sûreté qu'ils y marchent, et il n'est pas rare de voir un de leurs bateaux plats qui semble glisser sur une verte prairie, tandis que, tout près de là, un piéton s'avance, le bâton à la main, et paraît marcher sur l'eau. La Brière ressemble à une mer figée et, pour ainsi dire, sans horizon ; nul paysage n'est d'une mélancolie plus saisissante ; le regard est déconcerté par cette platitude illimitée dont il ne peut évaluer les proportions et qui prend l'aspect, quand le soir tombe, d'une plaque de plomb que bossuent çà et là les boursouflures noires des tas de tourbe.


Du côté de Saint-Lyphard, à la pointe de la Pierre fendue, il est impossible de déterminer où finit le sol et où commence le marais. Les bleus, on le pense bien, ne se risquaient pas sur cette surface mouvante qui constituait, pour un Brièron informé de ses traîtrises, la plus sûre des caches. A cent mètres du rivage, un homme couché sur l'herbe de ce steppe humide est invisible. L'abbé Goujon, le vicaire de Saint-Lyphard, resté dans la contrée depuis le début de la Révolution, avait, grâce à sa parfaite connaissance de la Brière, dépisté toutes les poursuites. M. Landeau le retrouva avec joie et partagea sa vie d'aventures.


Quand l'approche d'une patrouille était signalée, ils se lançaient sur le marais, gagnaient un amoncellement de mottes ou un champ de roseaux, s'y blottissaient et restaient là jusqu'au départ des soldats. L'hiver, le curé retournait à la maison des frères Deniaud, ou bien se réfugiait en un asile moins éloigné de la Brière. Un de ses paroissiens, Jean Lebeau, qui avait envoyé l'un de ses garçons à l'armée vendéenne, lui servait de guide : suivi, à quelque distance, par le prêtre, il s'approchait des maisons, frappait à la vitre :
- Y a-t-il des brebis d'étranger dans la bergerie ? demandait-il.
C'était le mot convenu. Suivant les circonstances, les paysans répondaient oui ou non ; dans ce dernier cas, la porte s'ouvrait et le curé trouvait un refuge pour la nuit, soit dans le foin, soit sous le toit à porcs, à moins que, pour plus de sûreté, on n'ouvrît pour lui le double fond de la mangeoire, placée ordinairement dans la chambre commune et dans laquelle on dépose la nourriture des bêtes qui, de l'étable voisine, passent, pour atteindre l'auge, leurs têtes cornues par de grands trous ronds percés dans la cloison. On montre encore à Kerloumet, en Saint-Lyphard, quelques-unes de ces vieilles maisons : elles ont d'énormes toits, faits en roseaux de la Brière et garnis jusqu'au faîte, d'une jolie plante à capsules roses qu'on appelle là "le raison d'oiseaux". On voit aussi dans le village, accolé à la maison du curé actuel, l'ancien presbytère qu'avait habité l'abbé Landeau, respectable masure bâtie de pierre grise et percée d'étroites fenêtres. Bien souvent, au cours de sa vie errante, il dut jeter un regard de regret et d'envie sur cette rustique demeure qui avait été la sienne. Il n'y devait rentrer jamais.


La Terreur avait pris fin depuis longtemps ; mais les prêtres réfractaires étaient toujours proscrits. L'appréhension incessante, la misère, les nuits passées dans le marais, ruinèrent la robuste santé du curé de Saint-Lyphard : il mourut, assisté par son fidèle vicaire, chez Charles Deniaud, le 24 juin 1799 : il avait cinquante-quatre ans. Ses paroissiens, qui n'ignoraient pas son histoire et qu'ils considéraient comme un "miraculé" cet unique échappé à la noyade des prêtres, désiraient ardemment conserver ses restes dans le cimetière du village. Or, Kernogan, où le décès avait eu lieu, se trouve sur le territoire de Guérande ; c'est donc à Guérande que le corps serait porté et enfoui, dans la fosse commune, suivant la réglementation en vigueur. Pour éviter cette profanation, on imposa à l'abbé Landeau mort, une dernière randonnée : on porta, dans la nuit, son cadavre, au hameau du Crutier, distant de cent mètres à peine de Kernogan, mais faisant partie de la commune de Saint-Lyphard ; il fut déposé, dit-on, dans le lit d'un vieillard agonisant qu'on emmena à Kernogan, où il trépassa. Le troc opéré, la fosse commune de Guérande n'était pas frustrée d'un corps et le cimetière de Saint-Lyphard reprenait ses droits à celui de l'abbé Landeau.
C'est donc au Crutier que fut déclaré le décès et le prêtre fut inhumé près de sa vieille église. Quand, en des temps plus modernes, cette église fut abattue et le cimetière déplacé, on déposa les restes vénérés dans la chapelle du nouvel enclos funèbre.

 

ACTE DE DECES CURE DE ST LYPHARD


Cette chapelle est une sorte de grotte, creusée sous une butte que surmonte un calvaire. La tombe de l'abbé Landeau touche celle de M. Goujon, son vicaire et successeur. Du haut de la butte, où l'on monte par un sentier abrupt, le regard découvre toute la Brière qui commence là. Le curé de Saint-Lyphard, - sa mémoire vivra aussi longtemps que le souvenir des noyades de Nantes, - repose au bord de cet océan endormi, sans flux, sans marée, sans courant, comme si l'élément que Carrier chargeait de ses justices, partageait ici l'éternel sommeil du prêtre dont la Loire n'avait pas voulu.

Mémoires et Souvenirs
sur la Révolution et l'Empire
Edition 4
G. LENOTRE
1912

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