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La Maraîchine Normande
24 mai 2013

1929 ♣ LA GAUBRETIERE ♣ LE CENTENAIRE DU GÉNÉRAL DE SAPINAUD

UNE FETE DU SOUVENIR AU BOCAGE VENDÉEN

LE CENTENAIRE DU GÉNÉRAL DE SAPINAUD

Il y a 35 ans, on inaugurait à Saint-Aubin de Baubigné la statue d'Henri de La Rochejaquelein. Les évêques de Poitiers, de Luçon, de Montpellier, de Meaux, l'abbé de Ligugé, l'abbé général de Latran, plus de 300 prêtres assistaient à la cérémonie. La messe solennelle était chantée par l'abbé de Ligugé, et Mgr de Cabrières, depuis cardinal, y prononçait un admirable éloge de La Rochejaquelein, évoquant la "fidélité aux traditions nationales, le culte du devoir et de l'honneur, le dévouement aux causes sacrées de la Religion persécutée et de la Royauté meurtrie".

Seize ans plus tard, à la fête de la Croix de Charette, à la Chabotterie, comme l'a rappelé avec tant d'à-propos notre ami Vallette, une grand'messe était chantée pour le repos de l'âme de Charette, un missionnaire diocésain prononçait son éloge du haut de la chaire, et le curé de la paroisse bénissait le monument.

Sapinaud de la Rairie 2


A la fête du Centenaire de Sapinaud, l'évêque actuel de Luçon avait interdit la messe et prescrit à son clergé de s'abstenir de tout contact avec les royalistes. Pas de prières pour Sapinaud, dernier généralissime des armées catholiques et royales, ni pour les martyrs de la Gaubretière morts pour Dieu et pour le Roi, dont Mgr Catteau disait jadis en consacrant l'église du village : "Je n'ai pas besoin d'apporter de reliques pour mettre dans l'autel ; je n'ai qu'à me baisser, à prendre de la poussière pour y mettre des cendres de martyrs".

Nous ne jugeons pas cet incident ; mais comment le prédécesseur de Mgr Garnier doit-il du fond de sa tombe, le juger lui-même ?

Quoiqu'il en soit, la journée du 28 juillet brillera dans les fastes de la Vendée militaire et l'histoire qui voudra redire cette époque sublime où tout un peuple se leva pour défendre son Dieu et son Roi, ses autels et ses foyers, ne pourra oublier cette date, car à cent ans de distance, elle apparaîtra comme un digne couronnement de tant d'héroïsme.

L'heure était bien choisir pour glorifier Sapinaud. Il est bon de se retremper à ces sources pures, de ressentir pendant quelques heures ces émotions fécondes, de s'abandonner - aux ardents enthousiasmes qui éclatent à chaque page de la grande épopée vendéenne. Les descendants de Sapinaud, les familles de Joannis - en particulier M. Jean de Joannis, inspirateur de la fête - de la Débutrie, Auvynet, tous ceux qui ont participé à son organisation, les propriétaires actuels du Sourdy dont l'hospitalité a été si large et si aimable, doivent être hautement remerciés. ils ont donné à la Vendée un bel exemple de fidélité et imposé à tous le respect du passé.

A la sortie de la messe paroissiale, la foule contenue par un service d'ordre de jeunes gens dévoués se masse devant le monument élevé sur la place à la mémoire de Sapinaud, pour écouter la très remarquable conférence de M. Tony Catta, avocat à Nantes. C'est une page qui restera, car non seulement elle retrace l'histoire admirablement documentée du soulèvement vendéen et de l'insurrection de la Gaubretière, rappelle les campagnes successives conduites par Sapinaud, l'héroïsme de ses soldats, les représailles sanglantes exercées par les républicains contre les femmes, les enfants, les vieillards de La Gaubretière ; mais elle dit ce qu'il fallait dire :

"Ce n'est pas seulement le souvenir d'un homme que nous célébrons aujourd'hui. C'est la commémoration de tout un peuple. Et si cette commémoration a une portée plus large encore, si on lui a trouvé et si elle emporte une signification politique, certes, ce n'est pas notre faute. C'est la faute de l'Histoire ! De l'Histoire, qui se refuse à séparer ces deux causes pour lesquelles combattirent Sapinaud et ses compagnons, pour lesquelles tant de ces derniers tombèrent sous les balles républicaines, et qui furent indissolublement unies dans leurs coeurs comme elles le restent dans les nôtres : l'Eglise Catholique et la Monarchie française.
Le roi, pour ces braves gens, c'était toute la France, c'était l'ordre traditionnel et c'était la Religion magnifiquement servie. Il n'est au pouvoir de personne de faire qu'il en ait été autrement."

Au milieu des applaudissements, la foule se forme en cortège, au chant de la Vendéenne, et derrière le marquis de Roux, délégué régional de Monseigneur le Duc de Guise, se porte au cimetière autour de la tombe du général. Là, M. de Joannis récite le De Profundis, et à l'appel interminable des enfants de la Gaubretière tombés en martyrs, la voix grave et émue de M. Edouard de La Débutrie répond : "Mort pour Dieu et pour le Roi".

C'est ensuite la montée au Sourdy dont M. Madame et Mademoiselle Grisot font les honneurs avec une bonne grâce charmante. Dans une des dépendances du château, ornée de portraits des généraux vendéens, a lieu un déjeuner familial de plus de 100 couverts présidé par M. Antony de La Débutrie, le doyen des arrières-petits neveux de Sapinaud, ayant à ses côtés le marquis de Roux et le colonel du Guiny, délégués régionaux du Prince. A la table d'honneur et un peu partout, les marquis de Juigné et de la Ferronnays, députés, M. de Kervenoaël, ancien député, Madame de la Débutrie, M. Madame et Mademoiselle Grisot, M. Jean de Joannis, M. Auvynet, MM. Edouard, Roger et Yvan de La Débutrie, Mademoiselle de Kerret, le vicomte et la vicomtesse de La Roche Saint-André, M. René Vallette, directeur de la Revue du Bas-Poitou, le marquis de Charnacé, la marquise de Roux, la comtesse de Saint-Vulfran, M. Edmond Béraud, vice-président de la Presse Monarchique, M. Tony Catta, le marquis, la marquise et Mademoiselle de Hillerin, le comte et la comtesse de Carcouet, M. de Villedieu, le comte Henri de Beauregard, le comte et la comtesse de Rochebrune, M. de Maupeou, M. Marsac, directeur de La Vendée, comte de Chabot, M. Clénet, M. Raymond Roquet, avocat aux Sables, M. de Rorthays, M. de la Rousselière, le colonel Rousselot, M. Thirion, M. de la Thébaudière, M. de Suyrot, M. Gauvreau, Dr Pineau, M. Jean Jamain, M. Frémont, le comte de Rouault, M. de Larocque-Latour, le comte de Tinguy, etc. etc.

Au champagne, le marquis de Roux, porte la santé du Roi, puis René Vallette, qui a été l'un des premiers à s'associer à la fête de La Gaubretière, prend la parole et prononce un de ces discours dont il a le secret et qui sont tout un programme vendéen. Après avoir évoqué l'immortelle gloire de la Vendée et fait un parallèle très applaudi entre la réunion de la Gaubretière, quelque peu assombrie par le refus des prières, et celle de la Chabotterie :

"Royalistes, nous l'étions à la Chabotterie, comme nous le sommes aujourd'hui. Comment expliquer alors que ce qui nous avait été accordé en 1911 nous ait été refusé en 1929 ? Nous n'insisterons pas.
Mais il demeura acquis à l'histoire qu'en cette fête du Souvenir, où nous venions glorifier des héros qui s'étaient sacrifiés non seulement pour la Monarchie, mais aussi pour la Religion, seuls les monarchistes se seront souvenus.
Soyez-en, Mesdames et Messieurs, chaleureusement félicités et remerciés. Vous avez, ainsi faisant, donné à la Vendée un bel exemple de fidélité et de reconnaissance qui sera suivi.
J'espère, en effet, que dans un avenir prochain, toute la Vendée militaire sera de même conviée à venir célébrer à Noirmoutier la grande et pure mémoire du Généralissime d'Elbée, tombé en 1794 avec MM. de Boisy et Duhoux d'Hauterive sous les balles républicaines et dont les précieux restes enfouis dans les douves du château de l'île, attendent encore la sépulture et les hommages dus à leur héroïsme et à leur martyre.
Et puis, il est un autre geste qui s'impose à la Vendée et qu'elle aura à coeur d'accomplir ; je veux parler de la restauration et de l'achèvement de cette chapelle des Alouettes, que Madame la Duchesse d'Angoulême offrit aux glorieux morts de l'immortelle épopée, et dont l'état de délabrement est pour nous une honte.
En attendant la réalisation de ce beau geste, qui sera l'oeuvre de demain et pour laquelle j'ai déjà reçu de magnifiques souscriptions, permettez-moi, Mesdames et Messieurs, de lever mon verre en l'honneur du héros que nous célébrons aujourd'hui, du Généralissime de Sapinaud et de tous les membres de sa famille qui ont également pris une vaillante part à l'Insurrection vendéenne ; en l'honneur de ses petits-neveux, les très aimables promoteurs et organisateurs de cette admirable fête ; en l'honneur de mon excellent confrère Emile Marsac qui contribua si puissamment à son succès et vient d'être frappé en la personne de son vaillant fils par la justice républicaine ; en l'honneur enfin des propriétaires actuels de la demeure désormais historique du Sourdy, dont ils nous ont si largement ouvert les portes et où sont fidèlement gardées toutes les grandes traditions du Passé."

Quand les applaudissements ont pris fin, M. Antony de la Débuttrie excuse le marquis de Baudry d'Asson et M. Dominique Delahaye, sénateurs, le comte de Marcellus, M. de la Chanonie, président de la Presse monarchique, le marquis d'Elbée, le comte de la Bassetière, le comte de Cathelineau, M. Hébert de La Rousselière, il salue avec un saint respect, au nom de tous les descendants de Sapinaud, le Sourdy dont les murs antiques recèlent le secret des heures inoubliables :

"Grâce à l'accueil charmant de nos hôtes, c'est autour d'une table familiale, aussi vaste que cordiale, que nous voici réunis, accourus des points les plus différents, dans une pensée unique, dans un même sentiment de tous nos coeurs, dans un même élan vers le sublime souvenir que ce lieu ressuscite.
Nous pouvons l'évoquer, ce souvenir, avec autant d'ardeur, l'exhumer avec autant d'amour, qu'il renferme pour nous un attrait infiniment puissant par le réconfort qu'il apporte aux temps présents. N'est-il pas bon que, de temps en temps, la voix des morts transfigure ainsi le présent et vole vers l'avenir.
Aujourd'hui l'image de Sapinaud se dresse comme une ombre vénérable sur la poussière du passé et s'étend jusque sur la turpitude et les tristesses du présent. Que cette admirable figure nous soit donc un symbole !
Peu connue, ce n'est que justice que sa belle physionomie nous aide à contempler, tout à l'aise, plus longuement, mieux que jamais, le vrai visage de notre sainte et douce Vendée."

Sapinaud de la RairiePuis il associe au pieux hommage rendu à Charles de Sapinaud les noms des dix-huit autres Sapinaud qui se sont illustrés dans les guerres de Vendée et qui méritent de participer à sa gloire :

"Voilà tressée la couronne que je voulais au front du héros de la journée.
Et puisque tant de misères morales nous environnent, et puisque une autre terreur, peut-être plus affreuse encore que celle qui sévissait du temps des héros tombés pour Dieu et pour le Roi, crispe nos coeurs et meurtrit nos âmes, et puisque tant d'acteurs sur la scène du monde sont uniquement occupés de vanités et de fausses maximes, je souhaite que le sang des Héros de la vieille Vendée ressuscite dans les veines de tous les Vendéens de l'heure, le sens de l'idéal et du divin. C'est de ce sang qu'est faite l'âme immortelle de la Vendée ! NE L'OUBLIONS JAMAIS !"

Des acclamations saluent cet émouvant hommage à la tradition vendéennes et familiale.
Quelques instants après, dans la cour d'honneur du château magnifiquement pavoisée a lieu la première représentation de la belle pièce de Marsac "Quand sonna le Tocsin", jouée avec beaucoup d'art par la société théâtrale de Velluire et par M. Yvan de La Débutrie, qui personnifie magistralement son ancêtre, le général de Sapinaud. La pièce très vécue, qui est l'histoire épisodique du début de l'insurrection, à La Gaubretière, obtient le plus vif succès. On l'applaudit chaleureusement, on appelle l'auteur sur la scène et Marsac remercie en quelques mots vibrants.

Et la fête se termine par l'inauguration de la plaque commémorative du centenaire, apposée sur le Sourdy. On sait combien est éloquente la parole du marquis de Roux. C'est lui qui remet cette plaque "entre les mains les plus sûres, les plus fidèles, celles des propriétaires actuels de la demeure du général". De son magnifique discours, il faut citer ces passages :

"Vous n'avez écarté aucune piété de cet hommage historique. La Vendée, comme Jeanne d'Arc, peut recevoir le tribut d'admiration de ceux qui sont reconnaissants à la monarchie du passé, sans la croire encore utile ou possible. Mais vous, qui êtes le sang de Sapinaud, vous la croyez plus nécessaire que jamais.
On ne détruit que ce qu'on remplace et le droit royal n'est pas prescrit, puisque nul autre gouvernement n'a reproduit ses bienfaits.
La première République était si violemment persécutrice que la première guerre des Vendéens fut une Croisade. La levée des 300.000 hommes ne leur laissait le choix que de se battre pour la Révolution ou contre elle. Se battant contre elle, ils furent les soldats de Dieu.
Je n'ai pas autorité pour les en louer.
C'est l'Eglise de France, par la voix de ses plus illustres évêques qui les a avoués pour ses défenseurs et l'éloquence sacrée n'a rien de plus beau que les oraisons funèbres consacrées par le Cardinal Pie à Madame de la Rochejaquelein et par le cardinal de Cabrières à Monsieur Henri.
Le premier appelle la Guerre de Vendée "la lutte la plus sainte et la plus glorieuse qui fut jamais, une des plus grandes pages de l'histoire humaine." A ceux qui semblent regretter qu'un but politique ait été associé au but religieux et que les Vendéens n'aient pas séparé leur double devoir envers Dieu et envers le Roi il répond en les félicitant : "Non cette contrée ne professait pas le dogme et ne pratiquait pas la morale de l'indifférence, par rapport aux questions les plus élevées de la Société humaine."
Plus d'un siècle a passé et la Vendée n'en a pas eu le démenti.
Ceux qui, dans l'héritage de Sapinaud, ont trouvé et entretenu la tradition de sa fidélité peuvent s'adresser à ceux qui trouvent à leur foyer des traditions contraires et leur dire : Fils de Blancs et fils de Bleus, c'est l'expérience de l'Histoire qui nous départage. C'est elle qui fait voir, des causes pour lesquelles nos pères ont lutté, laquelle était conforme au bien permanent de la Patrie. Revenons donc tous ensemble aux temps où la France était unanime et rappelons pour préparer son avenir celui qui fut toujours le gardien de sa vocation et l'artisan de son unité, le Très Chrétien, le Roi".

Et c'est par le chant de La Vendéenne et de la Royale que finit cette belle journée de juillet qui a fait revivre les traditions vendéennes.

Sapinaud de la Rairie 3A LA MÉMOIRE DE
CHARLES-HENRI-FÉLICITÉ
COMTE DE SAPINAUD,
COMMANDANT L'ARMÉE DU CENTRE
DE LA VENDÉE EN 1793
GÉNÉRALISSIME EN 1815,
LIEUTENANT-GÉNÉRAL DU ROYAUME EN 1816
PAIR DE FRANCE EN 1823
NÉ AU SOURDY LE 3 DÉCEMBRE 1760
MORT AU DIT-LIEU LE 10 (Photo de "Vendéens et Chouans" - Canalblog.com)                       AOUT 1829

Telle est l'inscription gravée en lettres d'or sur la plaque du Sourdy. Elle résume, en quelques mots la vie du héros de La Gaubretière.

Sapinaud de la Rairie 4


Lieutenant au régiment de Foix, en 1790, Sapinaud s'était retiré au Sourdy, tandis que ses cinq frères officiers comme lui, avaient suivi les Princes dans l'émigration. Le 10 mars 1793, les paysans de La Gaubretière le prirent comme chef. Personne ne voulait la guerre dans la noblesse qui ne croyait pas au succès, avec des hommes sans armes, sans préparation militaire. Les insurgés allèrent chercher les seigneurs du voisinage ayant servi dans l'armée : Bonchamps, d'Elbée, La Rochejaquelein, Charette, Sapinaud, Couétus, etc., et les obligèrent à se mettre à leur tête.

Dès lors, s'étant réuni à son oncle de Sapinaud de Bois-Huguet, auquel il succéda au commandement de l'armée du centre, Charles de Sapinaud fut de tous les combats en deça comme au-delà de la Loire, jusqu'au désastre du Mans, où son vieux père fut fusillé sous les yeux de ses trois filles Sophie, Charlotte et Aimée de Sapinaud.

Tiffauges, Les Herbiers, Cholet, Mortagne, Legé, Challans, Montaigu, Pouzauges, Torfou, La Gaubretière, autant de magnifiques faits d'armes.

Après la défaite du Mans, Sapinaud avait pu repasser la Loire et renouveler ses exploits. Mais il se vit contraint, en 1795, de signer le traité de paix de la Jaunaie qui, d'ailleurs, ne tint pas longtemps. Charette, Sapinaud, d'Autichamp, reprirent les armes ; mais le pays étant épuisé, Charette et Stofflet fusillés, il fallut de nouveau faire la paix.

Ce fut alors que Sapinaud épousa la nièce de Charette et se retira au Sourdy. Les Cent Jours lui firent reprendre les armes une troisième fois, et à la mort du jeune général Louis de La Rochejaquelein il fut, comme le plus ancien des chefs vendéens, élu généralissime. Mais la bataille de Rocheservière où périt Suzannet mit fin à la guerre, et Sapinaud signa la pacification de Cholet, le 26 juin 1815.

Sapinaud centenaire 2


A la Restauration, il fut nommé lieutenant général, commandeur de Saint Louis, inspecteur général des gardes nationales de Vendée et créé pair de France. Il passa ses dernières années au Sourdy où il était entouré de l'estime et de l'affection de tous.

L'une des soeurs de Sapinaud, Sophie, s'était mariée, en 1797, à M. de Jouannis, l'un des braves officiers de l'armée de Sapinaud, dont la famille était originaire de la Sicile. Après avoir été témoin d'indicibles horreurs et s'être cachée pendant la Terreur, elle était revenue à La Gaubretière, à la chute de Robespierre, puis s'était retirée au pays sablais auprès de sa fille veuve, dont le mari M. Auvynet avait été officier de marine. Elle mourut à Olonne en 1854, à l'âge de 84 ans, après avoir été la providence du pays. Ce fut à son foyer que fut fondée pour le diocèse de Luçon, en 1862, la belle oeuvre des campagnes. Madame de Joannis a laissé de très intéressants mémoires qui ont été publiés dans la Revue du Bas-Poitou par M. Jean de Joannis, son arrière-petit-fils.

Sapinaud ! La Gaubretière ! Que ces deux noms restent associés ; tous les deux évoquent le plus pur héroïsme. Comme l'a proclamé jadis, Monseigneur Soyer, la paroisse de La Gaubretière, dont le curé You fut admirable, a été "héroïquement attachée aux principes religieux et monarchiques". Sur 1700 habitants plus de 1200 furent massacrés pendant la Révolution !

N'oublions pas non plus que c'est à La Gaubretière que fut ramené sanglant le généralissime d'Elbée. Porté sur un brancard par les gars de La Gaubretière à Noirmoutier, il y trouva la mort avec Madame d'Elbée et le marquis de Boisy, l'un des fidèles lieutenants de d'Elbée, alors propriétaire du château de Landebaudière.

La Vendée avait horreur de la République qui tuait son Roi et persécutait ses prêtres. Elle s'est levée et a sauvé l'honneur national. Son nom resplendira jusqu'à la fin des âges d'une beauté immortelle.

EDMOND BÉRAUD
Vice-Président de la Presse Monarchique et Catholique
Revue du Bas-Poitou
1929 - 3ème livraison
Archives Départementales de Vendée

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