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La Maraîchine Normande
25 mai 2013

L'HISTOIRE TRAGIQUE D'UNE LOUVE ENRAGÉE AU POIRON DE PISSOTTE

L'HISTOIRE TRAGIQUE D'UNE LOUVE ENRAGÉE AU POIRON DE PISSOTTE

mervent


Affiches du Poitou du jeudi 16 juin 1785, n° 24

Lettre de M. DE MOUILLEBERT DU POIRON, à l'auteur des Affiches :

"Les évènements malheureux arrivés, Monsieur, dans la paroisse de Pissot et aux environs, peuvent, me semble, trouver place dans vos affiches, étant intéressant pour des voyageurs de les mettre à même d'éviter des accidents aussi funestes que sont ceux dont M. Jourdain, curé de Pissot, me fait le récit dans la lettre suivante :

louve"L'on ne vous en a point imposé, Monsieur, lorsqu'on vous a fait le récit des malheurs arrivés dans nos cantons, ils ne sont malheureusement que trop bien fondés. Le mardi après Pâques une louve enragée s'est jetée sur un homme de la paroisse de Mervent à demi quart de lieue du Poiron, l'a mordu au visage, aux mains, il est mort enragé au bout de quelques jours. Un berger, l'apercevant, s'est mit ventre à terre et s'est couvert le visage, la louve mordait ses hardes avec fureur et l'aurait vraisemblablement dévoré si quelques hommes, accompagnés de chiens, n'eussent passé par hasard. Dans le même temps, un farinier, nommé Ragon, rencontra la louve ; il combattit vaillamment avec un homme qui l'accompagnait ; un coup de bâton lancé porta malheureusement sur une branche, la louve le mordit à la cuisse et lui fit quatre ou cinq trous, celui-là n'en est point mort ; je crois que la raison en est que la louve ayant mordu au travers d'une culotte fort épaisse, l'écume, ou si vous voulez, la morve, n'ayant point atteint la peau, n'a pu communiquer son venin, et cette circonstance peut être fort favorable au meunier. C'est lui qui a terrassé la louve, huit ou dix habitants l'ont à la vérité tuée avec fusils et fourches, mais elle avait perdu alors une partie de ses forces.

Beaucoup de bestiaux du voisinage ont été mordus ; ceux-ci en ont mordu d'autres et cela a produit de mauvaises suites ; on a tué dans la paroisse cinq boeufs, quelques chiens et quelques vaches ; l'on vient de me dire que deux autres boeufs de St-Luc sont menacés de cette maladie. M. Bonamy a fait faire une chasse ; les dispositions en étaient très bonnes ; mais l'exécution n'a pas répondu ; les Paysans manquant de Chefs, se sont dispersés sans avoir rien tué. Malgré des défenses réitérées, nos Paysans laissaient leurs bêtes mortes sans les mettre en terre, et la nuit les loups et les chiens les mangeaient à demi-pourries. Cela seul peut produire le mal dont on se plaint.

J'ai l'honneur d'être ... etc ..."

Revue du Bas-Poitou
2ème et 3ème livraison

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