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La Maraîchine Normande
28 avril 2013

LE BOUFFAY - NANTES ♣ 1817 - 1822 ♣ Société des Carbonari ♣ 9ème partie

LE BOUFFAY

9ème partie

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En 1817 seulement, la question put être sérieusement reprise. Des craintes qui semblaient fondées s'élevèrent alors sur la solidité des bâtiments de l'hôtel des Monnaies, et l'administration municipale chargea l'architecte-voyer de la ville de visiter les lieux et de lui présenter un rapport. A la suite de cette enquête, le maire, M. Louis de Saint-Aignan, écrivit au préfet le 3 juin :

"L'hôtel des Monnaies de cette ville est dans un état de vétusté, que sa conservation ne peut être tolérée plus longtemps, sans compromettre la sûreté des fonctionnaires et des personnes qui l'habitent, et celle de l'atelier important qu'il renferme. Le procès-verbal de l'architecte-voyer, que j'ai l'honneur de vous adresser ci-joint et qu'appuie de ses propres observations M. le commissaire du roi près de cet établissement, démontre de la manière la plus authentique la nécessité d'une prompte démolition de ce bâtiment.
Cet hôtel ne peut plus être rétabli au même lieu, parce que, comme vous le savez, Monsieur le préfet, le terrain qu'il occupe entre dans le prolongement et l'achèvement du quai qui doit lier sans interruption la communication du port avec la partie de la haute ville, dans toute la longueur de ce bras de la Loire. Seul il interrompt cette belle et utile communication et offre aux regards tout ce que peut avoir de hideux et d'inquiétant l'amas informe et l'état de ruines des vieilles constructions qui le composent. L'emplacement, d'ailleurs réduit à l'alignement déterminé, ne serait plus suffisant pour en permettre la reconstruction avec l'élargissement indispensable de la rue sur laquelle il anticipe au Nord.
L'utilité publique, non moins que l'embellissement de la ville, m'oblige donc à demander la démolition du bâtiment et la suppression de l'établissement en ce lieu.
Mais en même temps que je sollicite avec la plus vive instance cette suppression, je vous prie de remarquer et de représenter au ministre qu'un atelier monétaire est indispensable et d'un grand intérêt pour cette ville, qu'il y existe depuis des siècles, et que la population de Nantes, son rang parmi les autres villes du royaume, doivent lui en assurer la conservation."

L'affaire était ainsi engagée et il fallait de toute nécessité qu'elle reçut une prompte solution, car il était manifeste que les bâtiments menaçaient ruine et pouvaient s'écrouler d'un instant à l'autre. Bientôt même le directeur et les employés durent cesser d'habiter l'hôtel, et le matériel des ateliers fut transporté à la préfecture.
Ordre fut donc donné à l'architecte-voyer de rechercher un emplacement convenable et de présenter des plans. M. Ogée fit bientôt plusieurs propositions, parmi lesquelles trois seulement fixèrent l'attention :
Reconstruction et appropriation de l'hôtel Rosmadec, rue de la Commune ;
Enfin, construction sur un terrain situé rue Penthièvre.
Le premier de ces projets fut bientôt abandonné, car il fut reconnu que l'espace qui devait rester libre était évidemment insuffisant.
Le second fut sur le point d'être adopté, mais on recula devant les frais d'appropriation.
Le troisième fut donc préféré, et M. Gengembre fils, architecte de Paris, fut envoyé à Nantes, pour préparer les plan et devis des constructions projetées.

Ce terrain de la rue Penthièvre appartenait à la ville ; elle en fit la concession en échange de celui occupé par l'ancien hôtel du Bouffay qui lui fut abandonné. Et comme ce terrain communal manquait d'une profondeur suffisante, le conseil général, dans sa session de 1818, consentit à ce que l'on prit le surplus nécessaire sur une propriété départementale contiguë, nommée la corderie Brée.

La commune de Nantes fut en outre appelée à donner un concours financier, et par délibération du conseil, du 4 février 1819, une somme de 40,000 fr. fut votée et portée en dépense au budget de ladite année. Plus tard, comme nous allons le dire, deux autres allocations municipales furent pareillement accordées.

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Les travaux commencés en 1821 se poursuivirent avec activité, et en 1823, ils étaient à peu près achevés. Seulement alors, une somme de 38,000 fr. fut reconnue nécessaire pour compléter les appropriations intérieures. La ville y contribua de nouveau pour 11,455 fr., et l'Etat fit le reste. En 1825, le bâtiment que nous possédons aujourd'hui était terminé et recevait sa destination d'hôtel des Monnaies.

Quant au viel hôtel du Bouffay, on s'occupa de le démolir. Le 24 août 1820, M. Louis Levesque, alors maire, procéda à l'adjudication de cette démolition et de la vente des matériaux. Cette adjudication eut lieu pour le prix de 13,900 fr. au sieur Lallement. Malgré quelques lenteurs, au commencement de 1822, le terrain se trouvait complètement déblayé. En même temps les échoppes qui servaient de poissonnerie et le corps de garde disparurent, et l'espace se présenta libre pour la confection du quai.

Mais ce quartier devait encore recevoir bientôt un autre embellissement. Outre l'espace nécessaire pour l'établissement assez considérable, propre à recevoir des constructions sur le même plan que celles des quais Brancas et Flesselles. Vers 1827, la ville aliéna ces terrains, et bientôt s'éleva, de la place du Bouffay à la rue du Port-Maillard, cette maison, d'un si bel effet, qui porte encore le nom de M. Plumard, son principal fondateur.
Les heureux changements sollicités en 1808 étaient réalisés, et pour obtenir ce résultat, voici quel avait été le contingent fourni par la ville.

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C'était un sacrifice ; mais certes, on devait hautement s'en applaudir, car désormais nos beaux quais allaient pouvoir se développer sans aucune interruption, de Richebourg à l'extrémité de la Fosse.

Nous avons fait précédemment connaître l'origine de l'hôtel des Monnaies qui venait de disparaître et qui datait du XIVe siècle.
Suivant une lettre de M. Boucher, général des monnaies, au commencement du siècle dernier, l'hôtel des Monnaies de Nantes était l'un des plus anciens qui existât en France et même en Europe.

La plus vieille monnaie frappée à Nantes est de 453 à 460 ; c'est du moins la première fois que la légende ait porté : Namnetis.
Il reste des tiers de sol d'or frappés à Nantes en 460 et 515. Deux autres tiers de sol ont été frappés en 570 et 575 à Virillac et à Ratiate, dont on ne connaît pas bien la position, mais que l'on sait être dans les environs de Nantes.
Travers pense que, vers 790 et années suivantes, il y eut des monnaies frappées à Nantes, sous le nom de Condivic.
On y frappa aussi du temps de Charlemagne avec le nom de Carlus Rex. C'étaient des deniers d'argent.
Des deniers d'argent furent encore fabriqués dans la même ville, sous Charles-le-Chauve, en 845.
Alain Barbe-Torte fit battre monnaie à Nantes, de 936 à 952.
On trouve des sols et des deniers d'or fabriqués de 1030 à 1116.
Jean Ier, vers l'an 1236, fit frapper à Nantes une monnaie blanche, aux armes de Dreux. Alors la lettre N., désignait Nantes.
En 1262, on frappait à Nantes une monnaie d'argent que l'on appelait gros nantais, pour les distinguer des gros tournois. Saint-Louis trouva cette monnaie assez parfaite, pour lui donner cours dans son royaume.
Le duc Jean II, qui mourut en 1341, en fit également frapper beaucoup pendant son règne.
En 1420, on battait toujours monnaie à Nantes, et le duc accorda plusieurs privilèges aux monnayeurs qui s'y trouvaient.

François Ier fixa en 1539 les lettres ou marques monétales. Mais Nantes n'en eut qu'en 1578 ; c'était la lettre T.
Vers cette époque, les espèces d'or et d'argent, ayant cours à Nantes, paraissent avoir été bien variées. On en peut juger par l'extrait suivant du testament de Guillaume Picart, fondant, le 11 août 1532, en légat de deux messes par semaine, à l'autel de Notre-Dame-de-la-Cité.
Il donne : "Trois cents livres dites monoyes tournois, en espèces d'or et de monoye qui en suyvent ; savoir :
Saize doubles ducatz, troys nobles à la rose, deux doubles de Henry, unze angelotz, ung Alphonsin, trente quatre escutz soulleil, dix sept escuts Bretaigne, deux riddes, quatre lyons, deux salutz, deux vieux escutz et douze testons ; le tout entr'eux apprécyé à la dite somme de troys cents livres monoyes tournois."

Jusqu'à l'époque de la réunion de la Bretagne à la France les pièces frappées à Nantes portaient l'effigie du duc régnant ; plus tard, on y substitua celle du roi de France et le système monétaire fut celui du reste du royaume.

On cessa de battre monnaie à Vannes, vers 1420, et à Rennes, en 1772. L'hôtel des Monnaies de Nantes avait seul été conservé en Bretagne. Et, lorsqu'en 1821, on élevait le nouvel hôtel de la rue Penthièvre, l'on pouvait croire qu'il conserverait longtemps la destination pour laquelle il était créé. Cependant il n'en fut rien et il fonctionnait seulement depuis quelques années, lorsqu'il fut supprimé le 1er janvier 1838.

Cette suppression laissait sans destination les nouveaux bâtiments de la rue Penthièvre. Alors se renouvelèrent plus pressantes que jamais les plaintes et les réclamations sur l'insuffisance et les inconvénients du palais de justice du Bouffay. Ces plaintes dataient de loin, et il n'était personne qui ne les reconnût fondées. Les choses en étaient en effet venues à ce point, que depuis plusieurs années on s'était vu forcé de faire siéger la cour d'assises dans l'église Saint-Vincent, à l'hôtel Rosmadec, etc. La circonstance était donc favorable ; les bâtiments de la Monnaie appartenaient à l'Etat ; ils étaient disponibles et il suffisait de quelques dépenses d'appropriation, pour les rendre propres à recevoir les tribunaux.

Le Gouvernement saisi de la question, se montra tout disposé à y donner suite, et en effet, bientôt l'hôtel des Monnaies reçut l'affectation indiquée, et devint le palais de justice de Nantes.

Cette destination toutefois, on le sait, ne fut que temporaire, et en 1852, les tribunaux allèrent occuper le nouveau palais de justice actuel.

Déjà aussi depuis quelques années, le Bouffay avait cessé d'être une maison de détention. Les nouvelles prisons rue La Fayette, commencées en 1830, avaient été transférés.
Ainsi le vieux palais de Conan avait fait son temps, et après plus de huit siècles d'existence il n'était plus qu'une ruine. Créé au bruit des armes, il avait été l'asile de nos premiers ducs et le témoin de leurs fêtes et de leurs brillants tournois. Pendant près de quatre cents ans, il avait vu ensuite les plaideurs se presser dans son enceinte. Bien des criminels étaient venus y entendre leur condamnation. Lui aussi est aujourd'hui à son tour condamné. Au mouvement animé de son prétoire a succédé un morne silence et le moment approche où son existence si longue et si variée ne sera plus qu'un souvenir.

En 1830, les exécutions capitales cessèrent aussi d'avoir lieu sur la place du Bouffay, et à partir de cette époque, elles durent se faire sur la place Viarme. Cette décision reçut une approbation générale.

Dans le cours de notre récit, nous avons pris soin de signaler les principales causes portées à la barre des tribunaux du Bouffay. Nous avons dit aussi le rôle rempli par le tribunal de sang qui siégea pendant la période révolutionnaire. De toutes les affaires criminelles qui vinrent depuis lors y recevoir leur solution judiciaire, nous n'en voyons guère qu'une seule qui eut le privilège d'exciter une véritable émotion et d'avoir un retentissement qui s'étendit à toute la France. C'était une affaire politique, et nous croyons devoir en rappeler les circonstances les plus saillantes.

Après la seconde restauration, en 1815, l'opinion libérale fut l'objet de mesures vexatoires et même parfois de poursuites. Ces tracasseries plus ou moins justifiées, exaspéraient naturellement ceux qu'elles atteignaient, et parmi ceux qui en étaient victimes se trouvaient surtout un grand nombre d'anciens militaires. Les mécontents se rapprochèrent, et bientôt la France se couvrit de sociétés secrètes. De 1816 à 1817, la police découvrit successivement (et il en exista bien d'autres, dont elle n'eut point connaissance), les sociétés :
De l'Epingle-Noire ;
Des Patriotes de 1816 ;
Des Vautours de Napoléon ;
Des Chevaliers du Soleil ;
Des Patriotes européens réformés ;
De la Régénération universelle.

Toutes ces sociétés avaient des racines, et malgré les recherches et les poursuites de la police, elles ne continuaient pas moins à subsister et à s'étendre.

Cependant vers 1820-1821, elles disparurent ; mais uniquement pour se fondre dans celle de la Charbonnerie ou des Carbonari. Seulement une autre association se forma alors, celle des Chevaliers de la liberté ; mais cette société n'avait pour but que de former une première étape pour arriver à celle des Carbonari.

Capture plein écran 28042013 131329Cette société des Carbonari devint bientôt une véritable puissance et s'étendit sur la France, l'Italie, l'Allemagne et l'Espagne même. Son but, que ses statuts ne faisaient pas connaître d'une manière bien explicite, était seulement indiqué : c'était de conquérir et de maintenir la liberté. Mais un premier but, qui n'était pas douteux, était le renversement de la monarchie des Bourbons. En étudiant l'esprit de l'époque, on peut affirmer aussi que l'idée de la restauration de l'Empire napoléonien, ne dut point être étrangère, dans le principe du moins, à la formation de cette société.

Aux termes de leurs règlements, les Carbonari étaient divisés en petites réunions appelées cercles ou ventes. Ils avaient des ventes particulières, des ventes centrales, de hautes ventes et une vente suprême qui recevait elle-même l'impulsion d'un comité directeur, constitué en gouvernement provisoire, et siégeant à Paris.

Les ventes particulières étaient le premier degré de l'association, et l'on pouvait y être admis sur la présentation d'autres Carbonari ou bons cousins. Elles ne pouvaient se composer que de vingt membres, dont un président, un censeur, un député. Sitôt que ce nombre était atteint, une autre vente se formait.

Les députés de vingt ventes particulières composaient une vente centrale.

Chaque vente centrale avait elle-même un député qui communiquait avec la haute vente, et enfin cette dernière avait un émissaire accrédité près de la vente suprême, à laquelle toutes les autres ventes devaient obéir.

Chaque Carbonaro ne connaissait ainsi que les membres de sa vente ; un député n'avait de rapports qu'avec deux ventes. Cette organisation par délégués permettait facilement de s'isoler, pour échapper aux recherches de la police.

Les statuts comprenaient 82 articles ; nous en citerons seulement quelques-uns.
Art. 55. Tout charbonnier doit garder le secret de l'existence de la charbonnerie, de ses signes, de ses règlements, de son but, envers les païens.
Art. 58. Pour être prêt à tout moment à résister à l'oppression, à secourir son bon cousin, tout charbonnier doit être pourvu à ses soins et à ses frais, d'un fusil de munition avec la baïonnette et de vingt cartouches à balles à calibre. Il est tenu de s'instruire dans le maniement de cette arme et dans tous les mouvements que suppose une réunion d'hommes ainsi armés.
Art. 60. Le parjure, toutes les fois qu'il aura pour effet de l'existence ou les secrets de la charbonnerie, sera puni de mort.

L'association avait naturellement ses signes de ralliement et de reconnaissance.

Quant à ses ressources, elles ne laissaient pas que d'être considérables ; suivant les articles 38 et 39, elles se composaient :
Du prix de réception, fixé à 5 fr.
Des cotisations ordinaires de 1 fr. par mois.
Des cotisations extraordinaires.
Du prix des amendes.

En 1822, l'on put constater que la société des carbonari comptait en France plus de 60.000 membres. L'on peut voir ainsi qu'elle pouvait disposer de sommes importantes.

Ses moyens d'action étaient aussi très puissants et les circonstances venaient encore leur donner plus de force et d'opportunité.

Les évènements de 1815, suivis de l'occupation d'une partie de la France par les troupes étrangères, avaient vivement froissés l'amour-propre national. Au gouvernement tombé avait succédé un autre gouvernement, mais sa marche et ses tendances étaient loin de rassurer sur l'avenir des libertés publiques. Ce n'était pas précisément le chef de l'état lui-même qui se montrait disposé à favoriser la réaction ; mais Louis XVIII était sans cesse entouré et circonvenu par des hommes qui, revenus de l'exil, en avaient rapporté une haine violente contre la révolution et les conséquences qu'elle avait produites. Ces hommes dominaient par le nombre à la chambre élective et ne cherchaient en aucune façon à dissimuler leurs passions et leurs vues.

Mais aussi l'opposition vive, ardente, toujours sur la brèche, avait chaque jour en réserve des répliques et des propositions qui passionnaient et surexcitaient vivement les esprits.

Rappelons de nouveau que les nombreux débris des armées impériales, mis pour la plupart en état de suspicion, se montraient pleins de dédain pour le ton dominateur et parfois arrogant des vainqueurs du jour ; des provocations, des rencontres, en étaient chaque jour la suite. La plus grande partie de la jeunesse française enfin, chez qui vivait toujours brûlant le souvenir de nos gloires militaires, ne se pliait pas sans résistance aux allures d'un gouvernement qui sans cesse et chaque jour avait l'imprudence d'insulter et de renier le passé.

Ces circonstances, nous le répétons, venaient grandement en aide à la propagande de la société des carbonari.

Les années 1820 et 1821 furent employées à augmenter le nombre des affiliés. On s'appliqua surtout à faire des recrues parmi les officiers et particulièrement parmi les sous-officiers de l'armée active, et l'on y réussit.

A la fin de 1821, on se crut assez fort pour donner le signal du mouvement qui devait éclater d'abord dans l'Est et l'Ouest de la France. Mais l'on avait compté sans les défections ... Presque partout ces projets dénoncés d'avance, soit par de faux frères, soit par des gens que la gravité d'une pareille entreprise effrayait, trouvèrent l'autorité prévenue et prête à agir. Dans certains cas aussi, ceux qui avaient accepté l'autorité du commandement, manquèrent de résolution. C'est ainsi que, dans les premiers mois de 1822, des mouvements insurrectionnels eurent lieu à Belfort, Saumur, Tours, Aix, Strasbourg, Paris, La Rochelle, et que partout une compression rapide suivit et même précéda ces mouvements.

A Nantes, le 13e régiment de ligne tenait alors garnison, et comme bien d'autres, ce régiment avait été travaillé par les agents carbonari qui y avaient recruté un certain nombre d'adeptes. Mais aussi, comme ailleurs, parmi les affiliés, il s'était trouvé des hommes qui, soit par le sentiment du devoir ou par timidité, n'avaient pas voulu aller jusqu'aux dernières conséquences du complot et qui l'avaient dévoilé à leurs chefs.

Le 7 février 1822, le général, comte Despinois, qui commandait la division, fit paraître un ordre du jour dans lequel il signalait le complot et annonçait que des poursuites étaient dirigées contre les coupables. Dès ce moment, la gendarmerie avait ordre d'arrêter :
Raymond (François-Xavier), lieutenant au 13e régiment, né à Rethet.
Delhaye (François), né à Phalsbourg, chevalier de la Légion-d'Honneur, lieutenant au 13e régiment.
Gamelon (Jean-Louis), né au Puy, chevalier de la Légion-d'Honneur, sous-lieutenant au 13e régiment.
Fouré (Benjamin-François), officier de cavalerie en retraite, sorti de l'ex-garde, chevalier de la Légion-d'Honneur, né à Nantes.
Dupuy, officier en traitement de réforme, sorti de l'ex-garde, chevalier de la Légion-d'Honneur, demeurant à Nantes.
Mais ces divers prévenus, avertis à temps, avaient pu fuir ou se cacher et aucun d'eux ne put être arrêté.
Cependant l'instruction de l'affaire se poursuivit, et le 14 juin suivant, les assises s'ouvraient au Bouffay pour le jugement des prévenus.

... à suivre ...

M. J.-C. RENOUL
Annales de la Société royale académique de Nantes
et du département de la Loire-Inférieure
1864

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