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La Maraîchine Normande
25 avril 2024

LYON (69) - NANTES (44) - PIERRE-FRANÇOIS-MARIE PESTE-TURENNE DIT LAVAL, ADJUDANT GÉNÉRAL (1765 - 1822)

 

Fils de Philibert Peste Turenne, négociant, et d'Antoinette Delaval, Pierre-François-Marie est né à Lyon, paroisse Saint-Pierre - Saint-Saturnin, le 6 mars 1765 et a été baptisé le lendemain. Son parrain fut Pierre-François Delaval, agent de change.

 

 


Ancien élève du collège de Brienne ; volontaire dans l'artillerie de l'Inde, 1777, il fit la campagne des Indes et fut nommé officier sur les remparts de Pondichéry.


Lieutenant au régiment de Besançon en 1788, il fut réformé en 1789.


Volontaire au 3e bataillon de Paris en juillet 1791, il devint commandant de ce bataillon en novembre.

 


 

Nommé adjudant général en mars 1793, il fut envoyé en Vendée. S'enfonçant à plusieurs reprises dans les marais que tenaient La Cathelinière et Charette, il fut harcelé par les Vendéens qui, d'embuscade en embuscade, décimèrent son bataillon. Le 30 mars, il tenta avec les survivants de rejoindre Paimboeuf. Le 1er avril, alertée, la garnison de cette ville vola à son secours. Ils retrouvèrent Laval à Sainte-Pazanne au moment où les Vendéens lançaient la dernière attaque. Ils furent vaincus. En juillet, il commanda Nantes, mais il fut suspendu en septembre. Accusé de noblesse, il fut emprisonné.


Vite libéré, il devint chef de brigade le 11 prairial an IV. Il fut réformé, puis réintégré en l'an V pour être à nouveau réformé en l'an IX, il est remis en activité la même année.


Employé en 1805, à l'armée du nord, il fut mis en non-activité en 1806, puis attaché à l'observation des côtes. Il fit la campagne d'Espagne et fut renvoyé dans ses foyers en 1808.

 

 

Il est fait chevalier de l'Empire par lettres patentes du 22 octobre 1810.

Il rallia les Bourbons en 1814.
 

Retraité comme colonel, chevalier de la Légion d'honneur, Pierre-François-Marie Pesteturenne Laval est décédé à Nantes, "en la demeure du sieur Fabre, située rue Dauphine, 5e canton," le 19 mars 1822, à l'âge de 58 ans.
 

 

SON MARIAGE :

Pierre-François-Marie Peste-Turenne Laval, adjudant général, chef de brigade dans l'armée des Côtes de Brest, commandant temporaire de la ville de Nantes ; fils de Philibert Peste-Turenne de Laval et de Marie-Antoinette de Laval, âgé de 28 ans passés, avait épousé à La Chapelle-Launay (44), le 13 nivôse an II (2 janvier 1794), Osmane-Émilie Vigneron de la Jousselandière, 20 ans passés, fille de René Vigneron et de Catherine Girard,  née à Beauvoir-sur-mer le 11 mars 1773.

Veuve, elle se remarie le 24 janvier 1825 à Nantes (1er et 2e cantons) avec Joseph-Thadée-Nicolas Fitremann (1770 - 1841) ; colonel commandant la sixième légion de gendarmerie royale, chevalier de Saint-Louis, officier de la Légion d'honneur, veuf en premières noces de Marie-Anne Vincent, fils de Jacques-Michel, et de Marie-Claire Bouat, né le 6 décembre 1770 à Colmar.
 

Elle est décédée à Blanche-Couronne - La Chapelle-Launay (44), le 14 juin 1838.

 

 

SON FRÈRE, JACQUES, meurtrier et bagnard :

 

Jacques Pesteturenne se fit également remarqué mais d'une toute autre manière.

 

Jacques est né à Lyon, paroisse Saint-Pierre - Saint-Saturnin, le 20 septembre 1769.

 

Capitaine de grenadiers de la 56e 1/2 brigade, 2e bataillon, rapporteur au conseil de guerre de la 1ère division, et alors qu'il est âgé de 27 ans, il épouse à Ensisheim (68), le 17 messidor an V (5 juillet 1797) avec Rosine-Marguerite Wendling, fille de Jean-Georges, receveur des biens patrimoniaux d'Ensisheim  et de Rosine-Marguerite Whilhelm, de Ensisheim, née le 19 mai 1780, âgée de 17 ans,


dont il eut deux filles :

 

- Antoinette-Eugénie, née à Colmar, le 31 janvier 1801 ; mariée le 6 février 1823 à Metz, avec Pierre-Paul Vever, bijoutier à Metz, dont 2 fils, Félix et Ernest ; décédée à Paris (17e arr.), le 21 mars 1876 ;

 

- Rosine-Edme-Georgette, née à Ensisheim ; mariée à Paris, le 5 août 1856 avec Joseph Baurès , fils de Marc et de Thérèse Barbie ; lieutenant au 65e de ligne ; pensionné de l'hôtel des Invalides, né à Château-Verdun (Ariège), le 22 juin 1788, chevalier de la Légion d'honneur ; Rosine est décédée à Paris (16e) le 19 janvier 1878.

 

Dès le lendemain de son union avec Rosine Wendling, il maltraitait son épouse et nouait des relations avec une femme de chambre. Pesteturenne voulant se débarrasser de sa légitime, la chassa ; celle-ci se réfugia dans une maison voisine emportant ses bijoux, mais cela ne faisait pas le compte du mari dont le commerce périclitait.


Il rappela donc sa femme et, par une conciliation feinte, lui fit replacer dans sa commode, dont il avait une double clef, les bijoux qu'il enlevait dès le lendemain.


La pauvre femme dut bien vite retourner chez sa voisine. L'embarras des affaires allant toujours croissant, Pesteturenne pressait son épouse de s'engager pour lui ; comme celle-ci résistait, il l'envoyait chercher le soir du 24 janvier 1814 ; elle avait alors 34 ans.


Elle se rendit à son invitation, et, le lendemain, à 8 heures du matin, la domestique, allant allumer le feu dans le cabinet où se rassemblait la famille, trouvait sa maîtresse assise, sans vie, dans un fauteuil au devant de la cheminée.


Pesteturenne prétendit d'abord qu'elle s'était asphyxiée, mais le médecin de la maison ayant déclaré au premier coup d'oeil, qu'elle avait dû succomber à une attaque d'apoplexie. Il alla déclarer cette cause de la mort à l'officier de l'état-civil ; malheureusement, les précautions qu'il prit pour la mise au cercueil, refus au menuisier de laisser prendre les mesures, ensevelissement fait par lui-même, etc., attirèrent l'attention de la justice qui ouvrit une enquête. Cette enquête démontra que Mme Pesteturenne avait été tuée dans sa chambre et qu'elle avait été ensuite transportée dans le cabinet ; cette mort était le résultat de la suffocation opérée par des manoeuvres compressives sur la bouche et le nez.


L'instruction fut longue, car l'affaire ne vint qu'à la session des assises qui s'ouvrit à Dijon le 16 août, sous la présidence de M. Benoist, conseiller à la Cour, assisté de MM. Ruelle, Barbier de Reulle, Dechaux, conseillers, et Morel, auditeur.


Les débats durèrent cinq jours, après lesquels Jacques Pesteturenne, déclaré coupable d'avoir volontairement tué sa femme, fut condamné à la peine des travaux forcés à perpétuité, à l'exposition pendant une heure au carcan, et à être préalablement flétri avec un fer chaud de lettres T.P. (travaux perpétuels).


Il se pourvut en cassation, mais la cour suprême ayant confirmé l'arrêt rendu par la cour d'assises de la Côte-d'Or et le roi ayant refusé de commuer sa peine, il dut la subir.


Le 28 décembre au matin, en présence d'une foule composée de toutes les classes de la société, Jacques Pesteturenne, encore porteur du chapeau avec crêpe qu'il avait aux assises, fut exposé pendant une heure, sur un échafaud, place de Morimont, lieu habituel des exécutions. Il fut flétri publiquement par le bourreau Louis-Antoine-Stanislas Desmorest lui imprima sur l'épaule, avec un fer chauffé à blanc, les lettres T.P. ; on l'envoya ensuite au bagne [Toulon] où il ne finit pas ses jours, car, en 1831, Louis-Philippe le gracia. (Le Progrès de la Côte-d'Or du 29 décembre 1895)

 

C'est effectivement en juillet 1831 qu'il obtint enfin sa grâce de Louis-Philippe. Il l'avait déjà en vain sollicitée de Louis XVIII, de Napoléon dans les Cent-Jours, et de Charles X ; il l'eut après 16 ans de séjour au bagne. Ses lettres de grâce sont arrivées à la cour royale de Dijon avec la clause ordinaire qu'elles seraient entérinées en présence du gracié ; mais une lettre des bureaux du ministère dispensait Pesteturenne de remplir cette disposition. La cour n'a pas jugé qu'elle dût se conformer à cette dispense illégale, et les lettres de grâce n'ont pas été enregistrées.

 

 

Le 13 mai 1817 fut mis en vente le grand hôtel Berbisey, à Dijon. Il appartenait alors à Jacques Pesteturenne qui, pour se défaire de sa femme, lui avait dit-on chatouillé la plante des pieds, jusqu'à la faire mourir, dans la nuit du 24 au 25 janvier 1814. La pauvre femme morte, son mari l'avait transportée dans un cabinet, assise dans un fauteuil, et si près du feu, qu'elle eût les jambes brûlées. Jacques Pesteturenne étant mort civilement, l'hôtel où il avait commis son crime fut vendu par le curateur nommé à sa succession vacante, le 13 mai 1817, acheté par la famille Revirard. (Le Progrès de la Côte-d'Or, du 13 mai 1882)

 

 

 

Savoir ce qu'était devenu Jacques Pesteturenne fut bien difficile. Avait-il profité de la grâce de Louis-Philippe ? S'était-il évadé ? Était-il mort au bagne de Toulon ? Aucun texte ni aucun document ne pouvait me renseigner jusqu'à ce que je trouve l'acte de mariage de sa fille Rosine qui signale que son père est décédé à Tours en 1851.

 

Il existe dans les registres d'état-civil de Tours, en date du 25 septembre 1851, un acte de décès au nom de Jacques-Philippe Laval sans autres renseignements (fils de ... ? ; veuf de ... ?) si ce n'est qu'il était né à Lyon. 

 

Vivant sous un faux nom, on peut peut-être imaginer qu'il s'est évadé du bagne.

 

Par un jugement du tribunal civil de Tours du 15 juillet 1856, une annotation fut ajoutée en marge de l'acte de décès précisant sa vraie identité.

 

 

 

Vendéens et Républicains dans la guerre de Vendée - Tome II - Frédéric Augris

Armorial du Premier Empire

AD69 Registres paroissiaux de Lyon

AD44 Registres d'état-civil de Nantes et de La Chapelle-Launay

AD37 Registres d'état-civil de Tours

Fichier Bossu


 

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