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La Maraîchine Normande
16 février 2013

UNE LETTRE DU MARQUIS DE LA ROUERIE

Bretagne, 18 juin 1792

On vous a trompé, Monsieur, en vous disant qu'il s'était formé un rassemblement de mécontens chez moi, il ne s'y est point formé de rassemblement ; et d'ailleurs mes principes, invariables dans tous les temps, sont tellement affiliés à ceux de la grande majorité des Bretons qui, malgré qu'on en dit, sont de braves et loyaux citoyens, et que des calomniateurs et des brigands n'ont cessé de vouloir avilir en voulant leur faire partager dans l'opinion publique la réputation attachée à des folies et des atrocités dont eux seuls sont coupables, que si j'avais cru nécessaire de faire un rassemblement, il eut été composé, non de mécontens, mais d'un nombre, effrayant pour les scélérats, de gens d'honneur aux yeux de toutes les autorités respectables, et très contens de pouvoir donner à leurs principes un essor qui ne peut leur être qu'infiniment honorable.

Je redoute les premiers éclats d'une guerre civile ; je ne me consolerais jamais, tout inévitable que certains retards semblent la rendre, d'en avoir été un des plus légers prétextes. Nous sommes embarqués généralement dans une grande crise, et les excès dirigés contre ma personne et mes propriétés ne me touchent en aucune manière. Je me défendrai bien des poignards qui m'approcheront de trop près. Je dédaignerai les clameurs des autres, mais je m'occuperai entièrement de mes devoirs envers ma religion, ma patrie et mon prince. Ma vie et ma fortune leur sont tout dévoués. Je sens et je pense ainsi depuis que j'ai la faculté de sentir et de penser. Il faut espérer que Dieu bénira ma constance dans de tels principes.

J'aurai l'honneur de vous envoyer, Monsieur, une adresse aux Bretons. Mon aventure, tragique par les intentions, comique par l'exécution, m'a fait croire utile de la rendre publique, je n'ai eu qu'un moment pour la faire. Il faut en excuser le désordre. Je suis soldat, mais je ne fus écrivain, il faut excuser mon style.

Je suis avec respect, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

ARMAND DE LA ROUERIE

Cette lettre est adressée à M. de Fontenay, rédacteur du Journal général de France.

Documents inédits sur l'histoire de la
Révolution en Bretagne et Vendée
publiés par A. Joubert
1889

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