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La Maraîchine Normande
14 avril 2012

Les crimes de l'ex-tribunal révolutionnaire de BREST ... ou quand la république ne reconnaît même pas les siens !!!

Les crimes de l'ex-tribunal révolutionnaire de BREST, dénoncés au peuple Français et à la Convention Nationale, par les députés extraordinaires de cette commune.

 

 

Extraits ...

 

L'an IIIe de la république (1794)

Ex-Tribunal révolutionnaire de Brest

 

Président :

P.L. Ragmey, Juge au ci-devant Tribunal révolutionnaire de Paris, avant et après la loi du 22 prairial.

 

Juges

J.C. Pasquier, employé aux Douanes, membre du ci-devant Comité révolutionnaire de Brest.

J. Palis, Elève en chirurgie.

M. LEBARS fils, Compagnon Menuisier, membre du ci-devant Comité révolutionnaire de Brest.

 

Accusateur-public

Joseph-François-Ignace Donzé-Verteuil, ex-moine, ci-devant Substitut de l'Accusateur-public de l'ancien Tribunal révolutionnaire de Paris, et nommé Juge par la loi du 22 prairial.

 

Substituts

Bonnet, ci-devant Secrétaire de Fouquier-Tinville

Grandjean, Commis de Marchand

Marion, ...

 

Greffiers

Quemar fils

Cabon fils

 

Exécuteur

Hanss, membre du ci-devant Comité révolutionnaire de Brest.

 

 

Jurés

Gautier, ci-dev. Cap. de vaisseau

Despujole, Lieutenant idem

Duclos, idem

(tous trois du Vaisseau l'América)

Désirié, membre du comité révolutionnaire de Brest

Combas, ...

(tous trois de l'armée révolutionnaire

Brandin, Md juif, membre du Comité révolut. de Brest

Julien Julien, Sous-chef des bureaux de la Marine

F. Nouvel, chef du bataillon des Sapeurs, membre du Comité révolutionnaire de Brest

Durand, citoyen de Brest (il a presque toujours été absent)

Raout, Commissaire national près le Tribunal du District de Morlaix

 

Nota. A l'exception de Brandin et Durand, tous les Jurés étoient dépendans du pouvoir exécutif.

 

Citoyens

... le nombre des victimes égorgées à Brest n'égale pas, il faut l'avouer, les fréquens holocaustes dont la Loire et le Rhône ont été ensanglantés ; mais si la scélératesse de l'ex-tribunal révolutionnaire de Paris, a pu avoir des imitateurs, ne fixez plus les rives de la Seine, portez vos regards sur celles de l'Océan, et là aussi le plaintif écho de la douleur des familles, vous apprendra comment et par quels moyens, on sacrifioit à la liberté ses plus ardens amis, à la république ses plus chauds défenseurs. Des circonstances qui maîtrisent comménent les criminels, la débauche, la cupidité, et plus encore, la présence de l'armée navale, ont pu enlever à la mort des patriotes désignés depuis longtems. ...

Déjà la terreur, en septembre et octobre 1793, avoit couvert la France de son voile de sang, lorsque l'armée navale, mouillée à Quiberon, puis les vaisseaux renvoyés par les sections de Toulon, rentrèrent à Brest. Alors les assertions les plus absurdes et les plus calomnieuses furent débitées contre ses habitants. On les proclama auteurs de l'insurrection des équipages à Quiberon, complices de la trahison des Toulonnois. Les autorités civiles et militaires devinrent, comme ailleurs, l'apanage de la délation ou de l'intrigue, et la propriété des hommes foibles ou ignares. L'ouvrage de la malveillance étoit parfait, il ne restoit plus qu'à consommer l'oeuvre du carnage. L'évasion, par le Finistère, de quelques députés mis hors la loi, entraîna l'incarcération des patriotes énergiques ; enfin, les matériaux étoient prêts. Il fut public que l'ex-municipalité de Paris vouloit au-moins deux cent têtes du Finistère ; qu'il y viendroit un armée révolutionnaire, un tribunal révolutionnaire, et que l'échafaud y seroit en permanence. C'est alors que le tribunal révolutionnaire fut installé et commença ses travaux.

 

FAITS

Deux guillotines furent en permanence, puis on en otâ une, laissant le couteau de l'autre barré par des bandes aux couleurs nationales. Nous allons démontrer que les jugements étoient préparés d'avance ; que les témoins à charge étoient seuls entendu, payés et choisis parmi les dénonciateurs ; que les témoins à décharge étoient intimidés, menacés, et même renvoyés ; que les défenseurs officieux ont été interdis ; que les accusés n'ont point eu la faculté de se défendre.

Nous allons démontrer que le tribunal s'est efforcé, au moyen de l'absurde dénonciation d'un forçat, de bâtir une conspiration à l'aide de laquelle les meilleurs citoyens eussent été sacrifiés ; qu'on a constamment employé la plus atroce perfidie pour dénaturer les affaires dites de Quiberon, des officiers venus de Toulon, en faire également deux autres conspirations, dont les conséquences devoient s'étendre sur les habitans de Brest, dans le Finistère, c'est-à-dire, frapper de mort et de carnage un département qui, par son attitude politique, a sans cesse mérité les éloges de la Convention nationale.

Dépositaire d'une riche caisse, dont la destination étoit l'échat, autant que la solde des témoins, le tribunal prenoit les assignats effigiés, démonétisés, à une perte au-dessous de celle que le négoce leur faisoit supporter, pour acquérir la priorité, et établissoit ainsi le cours de l'agiotage. On ne sera point surpris de ce délit en aprenant qu'il exerçoit par lui-même, malgré la loi, et sans inventaire préalable, la confiscation des effets des condamnés. Les vols ont, par conséquent ; été d'autant plus faciles, que la propriété de la nation n'a pu être constatée. Un des forçats exécuteurs déclare même, que ses collègues et lui, n'ont pu obtenir de Hans, leur chef, leur part dans les dépouilles, comme il étoit convenu.

Apprenez que ce cannibal Hanss composoit un parterre avec les vingt six têtes des vertueux administrateurs du Finistère ; qu'une nombreuse musique les suivoit au supplice ; que le bourreau Hanss ôsa mettre les têtes, qu'il se plaisoit à ranger symétriquement sur son affreux théâtre, du côté où étoit la seconde des voitures, tandis qu'il immoloit ceux de la première. Si Néron, dans sa rage meurtrière, se plût à contempler les flammes et des échafauds, l'histoire ne nous a pas au moins rapporté qu'il fit dresser, sur la table des supplices, les têtes de ses victimes, à peu-près comme un friand range les mets que sa gourmandise dévore. Citoyens, apprenez aussi que ces juges, qui venoient dans les cachots insulter leur victime, qui, au tribunal lui fermoient la bouche, la condamnoient et la suivoient au supplice, où à la mort, leur réservoit encore un plaisir, ont ôsé, après avoir sacrifié l'innocence et la jeunesse, faire transporter un cadavre palpitant dans un lieu, où sous prétexte d'observations anatomique, ils ont eu l'atrocité de se livrer à des polutions aussi indécentes que barbares, d'outrager la nature et de souiller la virginité. (...)

Le président du tribunal révolutionnaire de Brest, l'accusateur public, c'étoit à qui effrayeroit les prévenus par le ton le plus hautain ; et si la dureté et l'ironnie ne suffisoient pas, les menaces succédoient bientôt. Les accusés, placés entre deux gendarmes le sabre nud, avoient en face d'eux un soldat de la ci-devant armée révolutionnaire, une épée flamboyante à la main, coëffé d'un bonnet de poil, haut de deux pieds, qui lui couvroit la partie supérieure du visage, et joignant des moustaches hydeuses, ne laissoit appercevoir que deux yeux étincelans de la soif du carnage. Le fauteuil de l'accusé, auquel il étoit rigoureusement défendu de fixer l'auditoire, étoit construit de manière qu'il ne pouvoit ni s'asseoir d'à-plomb, ni de côté ; et la barre, placée à la hauteur des poulmons, l'empêchant de se lever, le physique souffroit assez dans cette position pour le moral fut neutralisé.

L'accusateur public a hautement avoué que les décrets de la Convention n'étoient point la règle du tribunal ; qu'il avoit ses instructions particulières ; et les juges ont poussé la tyrannie jusqu'à ne pas permettre de répondre à leurs interrogatoires, autrement que par oui ou par non, quelque fut la complexité des questions.

Les actes d'accusation se décernoient ordinairement la veille de la comparution au tribunal, en sorte que d'après la consigne, qui ne permettoit pas la lumière passé dix heures, il est souvent arrivé que les prévenus n'ont eu d'autres momens, pour préparer leur défense, que ceux qu'ils ont pu prendre la matin sur leur sommeil, puisqu'à huit heures, la garde les ramenoit. (...)

Plusieurs des jurés étoient du comité révolutionnaire, ainsi que l'exécuteur Hanss. Dominateurs de la société populaire, ils y dénonçoient celui qu'ils voulaient perdre, on le traduisoit au comité révolutionnaire qui l'arrêtoit, de-là au Tribunal, qui le condamnoit ; enfin Hanss, président et bourreau, terminoit cette série par le massacre qui lui étoit ordonné.

Fracture des scellés, vols, protection à l'aristocratie, refus de faire afficher les bulletins de la Convention dans les maisons d'arrêts, projet de faire fusilier les détenus, qu'on a gardé à un secret tellement rigoureux, que plusieurs ont péri faute de secours ; menaces et séductions employées près d'une foule de matelots, pour les forcer à dénoncer leurs officiers ; maintien de la terreur long-tems après le 9 thermidor, puisque la seconde des guillotines n'a été déplantée que le 25 vendémiaire. (...)

Le comité de sûreté générale, pressé de faire jouir le Finistère des bienfaits de la révolution du 9 thermidor, adressa beaucoup de liberté pour des individus, parmi lesquels on en comptoit plusieurs condamnés à mort par le Tribunal révolutionnaire de Brest, qui, malgré la suspension du Tribunal révolutionnaire de Paris, décrétée le 11 thermidor, a continué d'égorger et d'exporter jusqu'au 24 du même mois.

Affaire des Administrateurs du Département du Finistère

Citoyens, l'administration du département du Finistère a succombé, le 3 prairial, sous le fer des assassins. Le 30 floréal au soir l'acte d'accusation, comprenant dix-neuf chefs, fut signifié aux vingt-neuf Administrateurs détenus et au secrétaire général. Trois copies de l'acte furent remise pour trente accusés. Comme ils ne logeoient pas ensemble, que la procédure a commencé le 1er priairial, il est visible qu'ils n'ont pu tous examiner pendant la nuit les faits énoncés contr'eux.

 

Voici les chefs d'accusation :

 

- Avoir voulu avilir la Convention par des écrits

- Avoir voulu soulever les départemens contre la Constitution

- Force départementale

- Avoir eu le projet de faire la guerre à Paris, si on ne rendoit pas la liberté aux Députés proscrits

- Avoir voulu entraîner dans leur faction les armées de la république

- Avoir voulu affamer Paris

- Avoir voulu attaquer les principes du bataillon de Seine et Oise, sous la dénomation de bataillon Maratiste

- Confirmation de Canelaux dans son grade

- Avoir voulu que Winphen fut commandant des forces départementales

- Vouloir disposer des forces navales

- Arrestation de Bouchet

- Arrestation de Sauvée

- Enrôlement forcé des Employés attachés à la marine, à Brest

- Avoir employé, pour la force départementale, des objets d'équipemens destinés au recrutement

- Empêchement de l'envoi des fonds à la trésorerie

- Dilapidation des fonds en tout genre

- Opposition à l'acceptation de le Constitution, par divers écrits

- S'être maintenus en place malgré le décret d'accusation

- Avoir conspiré contre l'unité et l'indivisibilité

 

(...)

Nous ne peindrons pas la tristesse des habitans de Brest, lors de la procédure inouie qui a fait périr le département, et pendant laquelle on déploya l'appareil de la force armée, avec ces cruelles précautions, si nécessaires aux despotes dès qu'ils ont résolu le massacre des bons citoyens. Quatre mille hommes de la garnison sous les armes, des piquets par-tout, démontrèrent assez que les assassins connoissoient l'attachement du Peuple pour des hommes dont la cause avoit constamment été la sienne.

Ces malheureux ont marché au supplice avec le calme et le courage qui les avoit distingué pendant leur vie. Ils entonnèrent les quatre premiers vers de l'hymne des Marseillois, suspendirent-là leurs chants, et montèrent à l'échafaud avec cette sérénité qui caractérise l'innocence. Ah ! la mémoire de ces vertueux républicains est pour jamais au panthéon de l'opinion ...

[Je vous laisse découvrir la suite et les détails sur le lien suivant  :]

http://books.google.fr/books?id=lmWLNrMrtl8C&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

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