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La Maraîchine Normande
8 octobre 2023

LIGNY-EN-BRIONNAIS (71) - LYON (69) - ABEL-CLAUDE-MARIE-MARTHE, MARQUIS DE VICHY (1740 - 1793)

ABEL-CLAUDE-MARIE-MARTHE DE VICHY

Chevalier de Saint-Louis

"Adjudant général des révoltés royalistes" au siège de Lyon en 1793.

château de Chamron dessin zz

Abel-Claude-Marie-Marthe de Vichy, fils de Gaspard III de Vichy et de Marie-Camille-Diane d'Albon, naquit à Chamron, paroisse de Ligny-en-Brionnais, le 8 octobre 1740 ; il fut ondoyé dans l'église de cette paroisse le 9 novembre 1740, puis baptisé en la même église le 30 juillet 1742. Ce baptême avait été différé en raison de l'absence de son père qui combattait en Bohème, et qui, grièvement blessé, rentra en France en juillet 1741.

BAPTEME

Les de Vichy n'avaient que deux carrières : les armes ou les ordres. Comme la plupart de ceux de sa famille, lorsqu'il fut en âge, il prit du service et fut d'abord guidon des gendarmes de Bourgogne, puis des gendarmes de Berry, il est ensuite qualifié officier supérieur de gendarmerie, chevalier de Saint-Louis.

En 1760, il avait vingt ans, il se trouvait pour lors en Palatinat.

Il portait les titres de seigneur de Chamron, Montceaux, le But, Arcinges, Versaugues, Puy, Malain, Chamessons, La Borde, Sombernon, etc ...

Le 26 novembre 1764, il épousa Claude "Claudine"-Marie-Joseph de Saint-George, fille de Claude-Marie, comte de Saint-George, chevalier, seigneur d'Estieugues, Cours et dépendances, et de Marie-Cécile d'Amanzé, dame de Chauffailles.

En 1773, il perdit sa mère, Marie-Camille-Diane d'Albon.

Sa femme, d'une santé délicate, mourut à Montceaux-l'Étoile, le 26 janvier 1775, à l'âge de 32 ans. Elle fut inhumée derrière le choeur de l'église de cette paroisse. Elle laissait deux fils, nés l'un et l'autre au château de Chamron, à Ligny-en-Brionnais.

La marquise de Vichy-Montceaux laissa une grande réputation de bienfaisance et de bonté, et le marquis, lui-même, professait et pratiquait des maximes de vraie philantropie.

Courtépée, l'historien bourguignon, qui le visita plusieurs fois après la mort de sa femme, ne tarit pas d'éloges sur eux :

Dans ses loisirs, la jeune châtelaine avait brodé des dessus de tabourets pour le curé et les enfants de choeur. Les dessins représentaient les armoiries des Vichy : de vait plein, et celles de Saint-Georges : d'argent à la croix de gueules, entourées de rubans et de guirlandes de boutons de roses. Ces tapisseries étaient encore en très bon état vers 1880.

Gaspard de Vichy-Chamron, père du marquis Abel-Claude-Marie-Marthe, avait acquis la seigneurie et le château de Montceaux-l'Étoile, ancienne possession des de Saint-Georges, en 1755. Son fils et sa famille s'y installèrent après 1767 et avant 1775. La jeune Madame de Vichy retourna donc, par une singulière destinée du sort, habiter l'ancien château de ses ancêtres. C'est là qu'il eut plusieurs fois la visite de l'abbé de Courtépée, qui, pendant ses vacances, parcourait la Bourgogne pour rassembler les matériaux qui devaient lui servir pour rédiger sa célèbre "Description du duché de Bourgogne".

Le marquis de Vichy avait hérité de sa grand'tante, duchesse de Luynes, soeur d'Anne Brulard, sa grand'mère, épouse de Gaspard II de Vichy, grand-père du marquis de Vichy-Montceaux ...

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La fortune du marquis de Vichy était considérable. Les domaines de Chamron, de Montceaux-l'Étoile, Sombernon, La Montagne et les immeubles de Paris consistant dans les bâtiments qui bordent la longue cour du Dragon, rapportaient ensemble 96.000 livres, mais les charges étaient lourdes et s'élevaient à 24.000 livres, chiffre auquel s'ajoutaient 44.000 livres dues pour rentes, pensions, intérêts divers, etc ...

Le marquis Abel de Vichy-Montceaux apparaît comme un homme instruit, généreux, simple, un peu crédule mais curieux et légèrement naïf, enclin aux chimères.

Il avait adopté les idées des philosophes et des encyclopédistes, croyant fermement à la régénération de la société, et s'était affilié à la franc-maçonnerie qui n'affichait pas comme à présent des idées matérialistes et dont les principes pouvaient alors se concilier avec le catholicisme. Il fut aussi un des croyants qui s'assirent autour du baquet de Mesmer. Il étudiait les sciences et particulièrement la chimie, ces études le conduisirent à faire la connaissance du fameux Cagliostro qui le séduisait par ses jongleries ; il l'accompagna même à Londres en 1786. Une tradition locale prétend aussi que Cagliostro séjourna plusieurs fois au château de Montceaux et que le marquis et lui travaillèrent au laboratoire qui était installé dans la tour indépendante du château et qui existe encore. Une partie des appareils de chimie du marquis de Vichy est conservée au Musée de Marcigny.

Montceaux la tour z

Le 16 juin 1781, Gaspard de Vichy, son père, décéda au château de Chamron et fut inhumé le 19 à Ligny-en-Brionnais.

En 1789, faisant valoir ses connaissances en histoire naturelle, et notamment en chimie, à l'étude desquelles il s'était livré pendant plus de vingt ans, il demanda à prendre part, comme volontaire, à l'expédition de La Pérouse. Il était veuf et avait deux fils, dont l'aîné avait vingt-quatre ans et le cadet vingt-deux.

Le marquis de Vichy-Montceaux adressa sa demande à M. le maréchal de Castrie, ministre de la Marine.

Elle était conçue en ces termes :

"Monseigneur,

Livré depuis vingt-deux ans à l'étude de l'histoire naturelle, principalement de la chimie applicable à la minéralogie, je me suis convaincu qu'on ne pouvait point remplir son objet, si l'on ne joignait la pratique à la théorie et si l'on ne jugeait pas soi-même de l'aspect de la nature sous différents climats.

Le roi, toujours occupé du bien et du progrès des sciences, vient d'ordonner à M. le chevalier de la Pérouse un voyage qui, fait sous la direction d'un homme tel que lui, remplira en entier l'objet du monarque bienfaisant. Si j'osais espérer que Mgr le maréchal de Castrie voulut m'accorder une place de passager pour moi, mon domestique, mes hardes, des livres et plusieurs instruments d'observations, je tâcherais, par mon étude, mon exactitude, mon travail et mon obéissance aux ordres de mon supérieur, de trouver le désir que j'ai d'être utile à ma patrie. Obtenir la grâce que je demande est la seule récompense que je désire.
A. de Vichy".

LA PEROUSE Z

Il s'était aussi adressé directement à La Pérouse par l'intermédiaire d'un ami commun, M. Soulaire, auquel le navigateur répondit en ces termes :

"Je suis pénétré de reconnaissance, Monsieur, de l'intérêt que vous voulez bien mettre à l'expédition dont je suis chargé, votre amour pour les sciences vous fait désirer avec raison que des savants de toutes les classes soient à portée d'interroger la nature dans les lieux où nous aborderons, vous voudriez des yeux très exercés, afin que rien n'échappe à nos observations. Je pense comme vous, mais nos vaisseaux sont petits, et ce qui est nécessaire à notre subsistance est immense. Un seul homme de plus exige quinze cents rations, en ne le calculant que comme matelot. Nous sommes donc obligés de nous restreindre aux observations astronomique, à quelques recherches de botanique et de minéralogie, avec de bons relèvements des différents pays et quelques vues pour lesquelles j'ai embarqué des peintres. Quant à la chimie, nous rapporterons en France tout ce qui nous paraîtra valoir la peine d'être décomposé et nous en apporterons dans le creuset de M. le marquis de Vichy, auquel je vous prie de témoigner mes regrets et ma vive reconnaissance.
Je suis, Monsieur, avec les sentiments distingués qui vous sont dûs, votre très humble et très obéissant serviteur.
La Pérouse.
Paris, le 17 mai 1785.
Nous avons deux naturalistes et c'est le nombre fixé par le roi".

La demande du marquis de Vichy n'avait pas été agréée. Il était dit qu'il ne devait pas périr avec le fameux explorateur et ses infortunés compagnons, mais il était réservé pour une mort aussi tragique.

Quelques années plus tard, en 1790, il fut élu procureur syndic de la commune de Montceaux-l'Étoile, mais devant l'agitation croissante et la tournure que prenaient les événements, il allégua des raisons de santé, se démit de ce poste et se retira, à la fin de 1791, dans une maison qu'il possédait à Sainte-Foy, près de Lyon. Il était désillusionné, complètement désabusé des utopies humanitaires.

En juillet 1793, quand Précy vint à Lyon, prendre le commandement des troupes lyonnaises soulevées contre la Convention et quand la ville fut assiégée, il se souvint qu'il était officier et vint offrir à Précy, son compatriote, le concours de son épée.

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Il fut nommé colonel-chef de brigade, commandant la cavalerie lyonnaise. Il joua un rôle important aux côtés de Précy pendant le siège. Membre de la cour martiale, qui était présidée par M. Loir, il faisait partie de toutes les réunions appelées par Précy à prendre des décisions. Il montra toujours, et dans toutes les occasions, un courage invincible. Il fondit sur l'ennemi qui prit la fuite. Javogues, qui avait assisté de loin à ce combat, se réjouissait d'annoncer au Comité de Salut public, sur le dire de ses agents, "que le ci-devant marquis de Vichy, riche à cent mille écus de revenu, était mort".

Bien qu'il se fut courageusement exposé dans le combat du 29 septembre, le colonel de Vichy était vivant.

 

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Portrait présumé du Marquis de Vichy / Provenance : Famille de Vichy puis par descendance.

 

L'abbé Denis, secrétaire et intendant du marquis de Vichy, a laissé une relation de la fin de son maître ; nous la reproduisons :

"Persistant dans sa rebellion, la ville de Lyon fut investie par l'armée des Alpes, commandée par le citoyen Dubois-Crancé, représentant du peuple, que la Convention avait choisi pour cette terrible expédition.

M. de Précy, dans la combinaison de ses moyens de défense, avait proposé, dans le cas où il serait obligé de livrer la ville, de rassembler sa cavalerie, de la former en colonne, à laquelle pourraient se réunir tous ceux qui seraient à même de se procurer des chevaux, de traverser la ville en bon ordre et d'aller passer la Saône au-dessus de l'Île Barbe. Cette pensée fut communiquée à beaucoup d'officiers, avec recommandation du secret qui fut bien gardé.

Dès que le dessein de M. de Précy fut connu de MM. de Vichy père et fils, ils se préoccupèrent de mettre leurs personnes en sûreté après la prise de la ville. M. de Vichy fils (Abel-Claude-Georges-Cécile-Goéric) se rendit chez une personne de sa connaissance (une jeune femme de condition modeste, prénommée Cécile) qui habitait l'intérieur de la ville et lui fit part de l'embarras où il se trouvait, ainsi que son père. Celle-ci le rassura et lui montra dans son appartement une cachette à l'abri des plus minutieuses perquisitions et où deux personnes pouvaient aisément prendre place.

M. de Vichy fils, enchanté, s'empressa d'aller communiquer cette bonne nouvelle à son père, mais celui-ci refusa obstinément de profiter de cet asile, et les larmes et les prières de son fils ne purent vaincre sa résistance. Déjà il s'était procuré un cheval pour lui et un pour son valet de chambre. Rien ne put le détourner de la résolution qu'il avait prise de suivre la colonne de M. de Précy, s'il exécutait son projet.

L'armée de Dubois-Crancé serrait de près la malheureuse ville de Lyon. L'artillerie placée, les bombes accablèrent les quartiers et la désolation se manifesta de toutes parts, et tous les maux inséparables d'un siège se déversèrent sur elle. Néanmoins, elle se défendit glorieusement jusqu'au 9 octobre 1793, jour où Dubois-Crancé parut, dès le matin, avec une armée formidable, du côté d'Oullins, et montra le dessein d'entrer par les travaux de Perrache. M. de Précy rangea son armée sur ce même terrain qui forme une presqu'île entre le Rhône et la Saône, et s'avança pour empêcher l'armée républicaine d'en aborder ; mais une artillerie considérable s'étant démasquée, porta le désordre dans les rangs de M. de Précy. M. de Vichy fils, commandant la cavalerie des assiégés, eût son cheval tué sous lui, et néanmoins combattit vaillamment à pied jusqu'au moment où M. de Précy ordonna la formation de sa cavalerie en colonne, et ne pouvant suivre, faute de monture, il alla se réfugier dans l'asile qu'il avait reconnu.

M. le marquis de Vichy père se joignit à la colonne de cavalerie, qui fut bientôt au point où elle devait traverser la Saône et elle effectua le passage en son entier, excepté le très malheureux père de Vichy, dont le cheval ne voulut pas se mettre à l'eau, malgré les efforts du valet de chambre et de M. le Marquis. Cette cruelle position les décida l'un et l'autre à abandonner leurs chevaux et à aller chercher un asile dans un bois qu'ils voyaient à un peu de distance. Ils le trouvèrent assez touffu pour s'y blottir un peu éloignés l'un de l'autre. A peine s'était-il écoulé quelques heures qu'ils entendirent plusieurs personnes qui venaient à eux et qui paraissaient se diriger vers le buisson occupé par le marquis. Sur la minute, il est aperçu, on lui ordonne de sortir s'il ne veut pas recevoir des coups de fusil, c'étaient les militaires chargés de fouiller le bois.

Il est saisi au collet par deux hommes, un marche devant lui, l'autre le suit de près. C'est ainsi que le marquis de Vichy fut conduit à Lyon et fusillé le même jour.

Extrait du jugement :

"... La Commission militaire reconnoissant par les réponses dudit Vichy qu'il a volontairement porté les armes contre l'armée de la République, déclare que le nommé Abel-Claude-Marie Vichy étoit un des principaux chefs des rebelles de cette ville, que son crime est constant et avéré et qu'en réparation duquel, la Commission militaire le condamne à la peine de mort en conformité de la loi ci-dessus relatée.
Et sera le présent jugement envoyé sur le champ au Général en Chef de l'armée des Alpes pour y être mis à exécution dans le jour.
Fait, clos et arretté dans la Salle du tribunal criminel lors des séances du Tribunal militaire ce quinze octobre mil sept cent quatre vingt treize, l'an deuxième de la République une indivisible & démocratique.
Signé sur la minute : Massol, président, Jullien, lieutenant, Faure, lieutenant, Grandmaison, capitaine, D'Ambreville, sous-lieutenant, Davin, sergent, Nivet, adjudant."

Extrait du rapport de séquestre du 13 octobre 1793 :

"Égalité Liberté

Ce jourdhuy treize octobre mil sept [cent] quatre vingt treize l'an deux de la République, une, indivisible, cinquième jour de Notre Rédemption.

Nous officiers municipaux et commissaire de Patty pour mettre séquestre sur les biens meubles et immeubles des Rebelles, soussignés, d'après les dénonciations verballes qui nous ont étté faites d'enlèvemens journaliers d'argenterie, meuble et autre effet précieux qui avait été entreposé par un ci-devant Marquis de Vichy et à lui appartenans, lequel Devichy était adjudant général des Révoltés Royalistes, dans une fabrique de chapeaux à lui appartenant et qu'il faisait valoir par des affidés qui l'avait servi dans ces projets contre-révolutionnaires ; nous nous sommes transportés et y avons trouvé effectivement deux de ces agents cy-après nommés ainsi qu'un domestique avec sa femme nommés les Maignes Seigne. Ces derniers nous ont avoué que le dix du courant, le lendemain de l'entrée dans notre cité des troupes de la République, les maître et contremaître de la fabrique de chapeaux, avait fait enlever nocturnement dans des batteaux plusieurs tonneaux remplis d'argenterie et autre effet précieux dont il ignorait leurs valeurs, ainsi que des sommes que lesdits susnommés maître & contremaître avait servi avec fureur dans l'armée anti-Républicaine, que l'un d'eux avait même dans un danger abandonné ses armes à Ste Foy, pour se soustraire aux besoins à la vengeance nationale. Nous avons en conséquence fait perquisition dans la ditte fabrique et là nous y avons trouvé beaucoup de papiers, lettres de famille du dit Vichy, les titres de noblesse de cy-devant Marquis, sa croix de Saint-Louis improprement appelés du mérite, ses titres de féodalité ... et autres papiers ... Les dits papiers ont été transportés en l'hôtel commun pour servir de preuves présente à la Rébellion du dit Vichy ..."

Quant au valet de chambre de M. de Vichy (il se nommait Launay), il fut plus heureux que son maître. Dissimulé dans un épais taillis, il parvint à échapper aux recherches des soldats de Dubois-Crancé. La nuit venue il sortit du bois et gagna le Roannais, puis le gros bourg de Renaison, d'où il était originaire.

Pendant quelques mois il vécut tranquille dans sa famille, mais un jour, à la suite de dénonciations anonymes, il fut arrêté, conduit au district de Roanne, et de là à Lyon, où il ne tarda pas à être exécuté, comme contre-révolutionnaire ayant pris part à la révolte de Lyon.

Pendant que ces événements se passaient à Lyon, le séquestre avait été mis sur les biens du marquis, situés à Montceaux, comme biens d'émigrés.

Le Directoire du District de Marcigny, le 16 frimaire an II (6 décembre 1793) avait pris un arrêté par lequel il prescrivait "l'extraction des matières de plomb, de cuivre et de fer enfouies dans les caveaux destinés à recevoir les mânes des ci-devant prêtres et des ci-devant nobles".

La municipalité de Montceaux s'empressa de déférer à cet arrêté, le tombeau de la marquise fut fouillé, ses restes profanés, le mausolée et les médaillons de Coustou mis en pièces.

Telle fut la reconnaissance des vassaux ! ...

Le château de Chamron fut vendu nationalement comme propriété d'émigrés. La vente eut lieu le 2 vendémiaire an III (23 septembre 1794), au District de Marcigny et l'adjudication fut faite au profit du sieur Chevalier, natif de Marcigny, pour la somme de 106.000 livres. Les meubles furent vendus à part et produisirent la somme de 48.141 livres.

Le château de Chamron n'existe plus, celui de Montceaux est également démoli (vers 1886).

"26 août 1825, acte de décès d'Abel de Vichy, inscrit par ordonnance royale.
Attendu qu'il est peu probable que ceux qui avaient usurpé le pouvoir en 1793, aient laissé inexécuté un jugement qui condamnait à mort celui qu'ils qualifient de chef des rebelles, sur l'audition des témoins qui ont déclaré, l'un, qu'il fut impossible d'obtenir même un sursis de vingt-quatre heures ; l'autre, qu'on a vu M. de Vichy quand on le conduisait au supplice, et qu'on a entendu l'explosion des armes à feu ; le troisième, présent à l'exécution, a vu tomber M. de Vichy la face contre terre ; le quatrième a reconnu M. de Vichy lorsqu'on le conduisait sur la place des Terreaux, et que l'ayant suivi jusqu'au lieu du supplice, il l'avait vu refuser de se mettre à genoux et que s'étant approché du cadavre il avait remarqué un peu de sang.
Il est donc établi que M. de Vichy est décédé à Lyon, le 15 octobre 1793".

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JEAN-PIERRE CHAPPUIS DE MEAUBOU, capitaine de dragons, 49 ans, fut arrêté et condamné en même temps que le marquis de Vichy.

En allant au supplice, ils entonnèrent tous deux à pleine voix le chant des cavaliers lyonnais, sorte de "Marseillaise" royaliste, que les soldats de M. de Vichy avaient l'habitude d'entonner avant la charge :

Tremblez tous, coupeurs de têtes,
Bourreaux de roi, buveurs de sang ;
Contre vous le lion s'apprête,
Nous combattons un contre cent.
La mort n'est rien pour qui la brave,
La honte seule est pour l'esclave
Honte à vous f.... Jacobins,
Voilà, voici les Muscadins !

 

Le Marquis de Vichy laissait deux fils : 

- Abel-Claude-Goerich-Cécile est né à Ligny-en-Brionnais, le 23 octobre 1765 et a été baptisé dans la chapelle du château de Chamron, le 26 ; comte de Vichy ; capitaine au régiment des cuirassiers d'Angoulême ; chevalier de Saint-Louis (20 août 1814) ; chevalier de la Légion d'honneur (1er mars 1815) ; marié avec Sophie "Catherine" Theinlot ; décédé à Marcigny, le 15 septembre 1832 ;

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- Gaspard-Félix, né à Ligny-en-Brionnais, le 27 janvier 1767, et baptisé dans la chapelle du château de Chamron, le 29 ; marié à Paris, le 8 messidor an XI (27 juin 1803) avec Adélaïde-Céleste-Delphine de Levis-Mirepoix (1783 - 1838) ; décédé le 1er brumaire an XII (24 octobre 1803).

 

Gaspard signature

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J.-B. Derost - Bulletin de la Société d'études du Brionnais - 1er janvier 1939 - pp. 358 à 363 / - du 1er juillet 1939 - pp. 367 à 371.

Dessin du château de Chamron fait par Jérémie de la Rue, charpentier de Charlieu, le 27 décembre 1670 et conservé par la Société des Amis des Arts de Charlieu (recherches de Patrick Martin - https://brionnais.fr

Archives privées - Famille de Vichy / Geneawiki

Archives Municipales de Lyon -  Police - Dossiers particuliers (1789 - 1815) - Dossiers T à Z - 2l/29 - vues 363 à 376.

Tribunaux criminels et justice révolutionnaire en Aubergne - Marcelin Boudet - 1873

 

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