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La Maraîchine Normande
25 septembre 2019

NANTES (44) PARIS (75) - JACQUES-LOUIS DUFEU, DÉPUTÉ DE LA LOIRE-INFÉRIEURE (1761 - 1832)

NANTES gravure z


Fils de Jacques Dufeu, colporteur, et de Marie Arnaudeau, Jacques-Louis est né à Nantes, paroisse Sainte-Croix, le 29 mars 1761 et baptisé le lendemain. Son parrain fut Pierre-Louis Bayhier, écuyer, commissaire des poudres et salpêtres, et sa marraine, Marie-Louise Bayhier.

baptême Ste-Croix z

Négociant à Nantes, il s'engagea comme volontaire en 1792, devint capitaine et adjudant général, et se trouva placé, pendant la guerre de l'Ouest, à la tête de la garde nationale de Nantes.

Le Moniteur du 5 ventôse an V relate une adresse "du citoyen Louis Dufeu, chef de division de la garde nationale sédentaire du canton de Nantes, à ses concitoyens, pour leur dénoncer l'outrage fait à deux de leurs magistrats, dont les maisons ont été attaquées par des séditieux qui avaient l'intention de les égorger". Dufeu accuse "des libellistes méprisables" d'avoir préparé et encouragé ce système, dont le but est d'anéantir la République ; il invite ses concitoyens à se prémunir contre les tentatives des ennemis de la patrie, réfugiés dans un pays qui fut longtemps le théâtre de la guerre civile.

A l'époque de la guerre de la Vendée, et au moment de la crise révolutionnaire, il sut allier l'énergie à l'humanité, et mérita l'estime de tous les partis qui divisaient ces malheureuses contrées en se refusant à l'exécution de tout acte arbitraire. Beaucoup de proscrits lui durent leur salut, et bientôt, proscrit lui-même à son tour, il faillit être victime des fureurs de Carrier.

Depuis il remplit successivement les fonctions de secrétaire-général du ministère de l'intérieur sous le Directoire, d'administrateur du département de la Loire-Inférieure, de conseiller de préfecture, de sous-préfet à Nantes, et deux fois, il fut appelé par ses concitoyens à l'honneur de les représenter aux assemblées législatives (Corps législatif, sous le Consulat et le Premier Empire, du 8 novembre 1804 au 1er juillet 1810 et à la Chambre des représentants, pendant les Cent-Jours, du 12 mai 1815 au 13 juillet 1815, où  il ne siégea pas, n'étant arrivé à son poste qu'à la clôture de la session).

Il est bon de rappeler qu'en 1815, dans les Cent-Jours, tandis que le duc d'Angoulême cherchait à soulever le Midi, le duc de Bourbon, depuis prince de Condé, avait la mission de réchauffer les royalistes dans les départements de l'Ouest. Poursuivi et caché à Nantes, il était sur le point d'être arrêté, lorsque M. Dufeu, remplissant alors les fonctions de préfet, prit sur lui de donner un passeport pour l'étranger, et sous de faux noms, au prince et à un de ses aides-de-camp.

Carnot, ministre de l'Intérieur, dont certainement on ne révoquera pas en doute le patriotisme, et dont la rigidité républicaine est assez connue, loin de désapprouver la conduite de M. Dufeu, lui écrivit pour lui en témoigner sa satisfaction.

Depuis 1815, M. Dufeu vécut retiré des fonctions publiques. Il décéda à Paris, le 22 mai 1832, dans sa soixante-douzième année.

 

Journal des débats politiques et littéraires du 29 mai 1832.

Assemblée nationale - Base de données des députés français.

Archives municipales de Nantes - Registres paroissiaux de Nantes.

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Commentaires
N
Sa fiche maçonnique (il était membre de la loge Paix et Union) indique que Jacques-Louis Dufeu fut « disgracié sous la seconde restauration où il se retire à Paris… » Le duc de Bourbon n'a pas plaidé en sa faveur pour le service rendu ?
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